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Citations de Laurent Binet (626)


En effet, qu’y a-t-il de plus horrible que de peindre à fresque ? On passe la journée le cou tordu, la tête à l’envers, dix ou quinze pieds au-dessus du sol, à manier le pinceau comme on peut avant que l’enduit ait séché, sans quoi il faut tout recommencer.
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Car voir, c’est penser. Le spectateur aussi doit mériter son tableau.
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Après tout, il n'y a qu'une seule chose noble ici-bas, et c'est le dessin. L'homme, lui, n'est qu'une tache qui pâlit sur un mur.
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Michel-Ange Buonarroti : « A Rome, je crains chaque jour pour ma Sixtine et j'en viens à me demander si je ne dois pas laisser le pauvre Volterra voiler mes nus, comme un moindre mal, pour ne pas risquer la destruction du tout. En réalité, j'en suis même à souhaiter ma propre mort, pour ne pas voir ce qu'il adviendra de mon œuvre, car je n'ai plus guère de doute sur le fait qu'elle ne me survivra pas longtemps ».
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113. Giorgio Vasari à Vincenzo Borghini

Mantoue, 7 avril 1557

Vincenzo, bougre d'âne, qui se souci de Ferrare et de son duc ! Que m'importent vos histoires de banquets, de joueurs de flûte, de vieillard aux oubliettes ou d'épouse réformée ? Le mari peut bien manger sa femme en ragoût si ça lui chante ! La peste soit de cette famille ! Le duc d'Este et son fils vous ont semblé dégénérés ? La belle affaire. Êtes-vous donc le seul à ignorer que la mère du Duc était Lucrèce la putain, fille du Borgia ? Comptez-vous rester encore longtemps là-bas pour y étudier les mœurs et les coutumes locales ?
L'assassin est un peintre. Le fils du Duc sait-il peindre ?
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Sur les fresques de San Lorenzo, que vous étrillez sans pitié comme s'il s'agissait de quelque étal de boucherie, certes je ne saurais vous contredire car je ne les ai pas encore vues , mais d'après ce que vous m'en avez dit, l'idée n'est pas sans rappeler la Sixtine. Or, quand c'est Michel-Ange qui empilait les corps nus, arrêtez-moi si je me trompe, mais, jusqu'à preuve du contraire, vous trouviez cela merveilleux. Je sais bien que les temps changent, mais vous n'êtes pas obligé de changer avec eux.
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12. Éléonore de Tolède, duchesse de Florence, à Cosimo de Médicis, duc de Florence

Florence, 8 janvier 1557

En vérité, sa mort est une bénédiction divine. Malheur à celui qui néglige les signes du Tout-Puissant ! Si ces fresques étaient seulement obscènes, je pardonnerais peut-être à votre complaisance, puisque votre naissance ne vous a pas formé au goût espagnol de la chasteté et de la bienséance, mais vous ne pouvez pas ignorer qu'elles sentent l'hérésie à douze lieues. Tout cela pue son Juan de Valdès, autant dire son Luther !
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9. Giorgio Vasari à Vincenzo Borghini

Florence, 7 janvier 1557

Cela ne ressemble pas au Pontormo qui recommençait sans cesse son ouvrage, reprenant tout, jamais satisfait, à la recherche d'une perfection qui n'existait sans doute que dans ses rêves. Il ne pouvait pas ignorer qu'en repeignant sur une peinture déjà sèche, la trace du raccord serait visible pour des yeux avertis, comme un cataplasme sur un membre blessé. Jamais le Pontormo que nous connaissons ne l'aurait toléré.
Pour embrouiller encore toute cette affaire, un autre élément est venu s'ajouter : un certain jour du mois dernier, une femme est venue chez Pontormo alors qu'il était absent.
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L’honneur repose uniquement sur l’estime du monde, et c’est pourquoi une femme doit user de tout son talent pour empêcher qu’on débite des histoires sur son compte : l’honneur, en effet, ne consiste pas à faire ou ne pas faire, mais à donner de soi une idée avantageuse ou non. Pêchez si vous ne pouvez résister, mais que la bonne réputation vous reste.
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Ce qui est bien avec Laurent Binet , c’est qu’après sa lecture on a l’impression d’être moins bête , qu’on découvre une nouvelle facette de grandes périodes historiques ( 3eme Reich , les conquistadors , et maintenant le seizième siècle florentin . Connaître Florence aide sans doute à se retrouver plonger dans cette époque perché sur l’épaule de génies de la peinture . Un régal dans le style et dans le scénario . Mon seul petit bémol : la forme épistolaire qui sur l’ensemble d’un roman me semble un peu factice et hacher un peu de déroulement du récit .
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2. Giorgio Vasari à Michel-Ange Buonaroti

Florence, 2 janvier 1557

Vous voyez tout ce que cette histoire peut avoir de déplaisant, et pourquoi le Duc a tenu à en confier la résolution à un homme de confiance, faisant, dans le même temps, circuler la rumeur que le pauvre Jacopo avait mis faim à ses jours en raison de l'extrême mécontentement de lui même dans lequel il était tombé. Il n'en demeure pas moins que tout ceci me laisse dans un épais brouillard, pour quoi je me permets, afin de démêler les fils embrouillés de cette ténébreuse affaire, de solliciter votre grande sagesse dont je sais qu'elle égale presque votre talent et concourt pleinement à votre génie.
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En revanche, je me suis dispensé de notes de bas de page, qui ont l'avantage de mettre en valeur l'érudition de celui qui les rédige mais l'inconvénient de ramener le lecteur au présent de sa chambre. Or, et c'est là tout ce que vous devez savoir : l'histoire se déroule à Florence , au temps de la onzième et dernière guerre d'Italie.
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Après tout ,il n'y a qu'une seule chose noble ici-bas, et c'est le dessin. L'homme , lui, n'est qu'une tache qui pâlit sur un un mur
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Le temps ne rendra justice à personne. Les hommes de demain ne vaudront pas mieux que ceux d'aujourd'hui. Tout sera détruit. Pour finir, il ne restera rien de nous que cendres et ruines.
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La cervelle des jeunes gens est comme du sable. On s'y enfonce en voulant la pénétrer.
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Le spectateur aussi doit mériter son tableau. J'étais un sot, et si je le suis encore certainement, au moins incliné-je aujourd'hui à rendre justice à qui de droit : Florence, au mitan du XVIème siècle, était un creuset dans lequel bouillonnaient les passions tout autant qu'un terreau où fleurissaient les génies - et ceci, bien entendu, explique cela. La manière voila tout !
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Messire Strozzi m’a un peu expliqué votre affaire : il s’agit donc d’aller dérober un tableau au coeur même de la Seigneurie, dans la propre garde-robe du Duc, là où celui-ci passe plusieurs heures par jour, au milieu d’une foule de gens et de gardes, puis de sortir le tableau du Palais et de lui faire franchir en secret les portes de Florence pour l’expédier à Venise ? C’est parfait.
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Vous voyez tout ce que cette histoire peut avoir de déplaisant et pourquoi le Duc a tenu à en confier la résolution à un homme de confiance, faisant, dans le même temps, circuler la rumeur que le pauvre Jacopo avait mis fin à ses jours en raison de l’extrême mécontentement de lui-même dans lequel il était tombé. Il n’en demeure pas moins que tout ceci me laisse dans un épais brouillard, pour quoi je me permets, à afin de démêler les fils embrouillardés de cette ténébreuse affaire, de solliciter votre grande sagesse dont je sais qu’elle égale presque votre talent et concourt pleinement à votre génie.
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Brunelleschi découvrant les lois de la perspective, c'est Prométhée volant le feu Dieu pour le donner aux hommes. Grâce à lui, nous avons pu, non pas seulement enluminer des murs comme jadis Giotto avec ses doigts d'or, mais reproduire le monde tel qu'il est, à l'identique. Et c'est ainsi que le peintre a pu se croire l'égal de Dieu : désormais, nous pouvions, nous aussi, créer le réel.
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Souvenez-vous des leçons du sage Marsile Ficin : c'est la vérité qui rend heureux. Je ne doute pas que vous prendrez en compte mes modestes recommandations car celui qui conseille ce qui est juste persuade plus aisément et heureusement.
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