Citations de Laurent Botti (18)
Mathilde avait cette détermination inflexible de ceux qui, face à de vraies épreuves, n’ont eu d’autre choix que de les surmonter.
(…) l’humanité, dans toute sa grossière diversité, présentait un visage unique. Celui de la médiocrité.
(...) un de ces petits plaisirs qui vous rappelaient que la vie vaut la peine qu'on s'y accroche, qu'elle peut à tout moment vous servir une bouffée d'espoir, un instant d'oubli, quelques secondes de rêve.
Le monde du réel est une tragédie pour ceux qui ont de l’esprit et du cœur; il n’est comique que pour ceux qui ont de la chance. Une veuve de papier. John Irving.
Il soupira. Ses yeux s'égarèrent un instant vers la fenêtre - en bas, les flocons se mêlaient aux volutes du brouillard dans un ballet blanc aérien à la pureté surréelle, figeant la petite ville au pied des collines dans un écrin glacé. Un décor de conte gothique, de passions déchirantes, de secrets ancestraux... Et de déclarations enflammées telles que celle qui lui brûlait les lèvres.
Rien n'avait changé... rien ne changerait jamais. Car rien ne peut guérir quand il a manqué l'essentiel: l'amour.
(...) la différence est un handicap dès lors que les autres en ont conscience; vous rend dangereux et effrayant à leurs yeux; vous condamne à la solitude; (...)
Elle était mue à présent par une force qui ne lui appartenait plus: la même que celle de ces femmes capables de soulever un camion pour libérer leur enfant pris sous les pneus. Une force de raptus.
Mais à vivre avec une créature dangereuse, on apprend à interpréter le moindre des frémissements. Or l'homme devant ses yeux n'avait pour elle plus rien d'humain.
La secte est un ventre. Elle est une mère. Le gourou est un père. Si un individu entre dans une secte, c’est qu’il a un problème soit avec l’un, soit avec l’autre. Soit avec les deux. La secte lui offre une famille de remplacement.
Rien n'est plus triste qu'un lieu de nuit saisi dans la froide vérité du jour.
A l'odeur, je sus m'être trompé de direction . Il flottait dans l'air une épaisseur de pollution aux relents de vomi sans équivoque : à la descente de la rame de métro, je m'étais engagé sur le tapis roulant conduisant au RER de Châtelet-Les-Halles au lieu de gagner directement la sortie la plus proche .
Il aimait le cinéma dans sa richesse et non pas comme la répétition sans élan de la même recette, du même succès.
Elle le savait: s'il est difficile de corriger une mauvaise éducation, l'inverse relève de l'impossible.
Un jour, des choses terribles arriveront ; et ce jour-là, plus rien, jamais, ne sera comme avant.
Ni les monstres ni les rois ne connaissent de répit : leur vie est souffrance, et c'est seulement en cédant à la résignation qu'elle devient tolérable.
[…] il venait d'être frappé d'une révélation : sa mère n'habitait plus avec eux. Ni avec personne. Voilà pourquoi elle promenait cet air serein (et creepy) avec elle. Après avoir nagé dans les eaux noires de la dépression, Caroline Moreau avait trouvé refuge dans les sommets de l'illusion : elle habitait un monde où plus rien n'était tragique ni même important. Où tout n'était qu'ordre et beauté… Un monde devenu le sien. Et qu'elle seule occupait.
Elle constituait une sorte de légende urbaine, un fantôme dont on ne connaissait que la Mercedes, et la silhouette naviguant de la voiture à une porte d'immeuble, ou l'inverse, à la manière d'une Mylène Farmer dont l'armée de fans aurait tous les yeux hagards et les bras piqués d'aiguilles.