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Citations de Léonor de Recondo (1070)


Elle donne à entendre la chair et la peau par lesquelles passe son père. Elle emporte les autres dans un flot d’explications qui défait chaque nœud, chaque interrogation, laissant hors de portée l’ignorance et sa horde d’insultes.

Page 213
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Laurent a inscrit son fils quand il avait six ans, sans trop se poser de questions, comme l'avait fait son propre père. Être un homme signifiait, entre autres, aimer le foot. Mais l'expérience qui devait être fantastique, s'était avérée pour lui désastreuse. Ce sport s'imposait dans la famille comme l'apothéose de la masculinité.
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Il sent simplement que quelque chose en lui a bougé. Imperceptiblement, une émotion se fait une place. Infime et pourtant bouleversante [...]
Il s'abandonne avec une nonchalance nouvelle à l'appel de cette plaie lumineuse, inviolée depuis si longtemps, qui commence à s'ouvrir en lui.
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Je vais te raconter ce que j'ai appris sur les gens. À force de m'arrêter chaque jour chez eux avec leur courrier, je les connais tous. Ils m'ont pas seulement ouvert la porte de leur maison, mais aussi celle de leur vie. J'en ai vu des mariages, des divorces, des naissances, des morts, des faire-part, plein. J'en ai vu des au fond du trou, des qui étaient prêts à jeter l'éponge, plein. J'en ai vu des qui n'arrivaient plus à se lever, à sortir du lit, à ouvrir les yeux, à peine à ouvrir la porte. Et puis ça revient, lentement, mais ça revient l'espoir. Quelque chose comme ça, comme une lumière qui réapparait dans la vie. Je les voyais, les visages qui retrouvaient leurs couleurs, la confiance qui sortait du trou noir. Y a en même qui oubliaient complètement la peine dans laquelle ils avaient été. Et tu sais pourquoi ? Parce qu'il y a des choses qui s'expliquent pas dans la vie, ma petite. Faut juste les accepter comme elles sont, même si ça te fend le cœur.
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Vous imaginez chaque rôle comme une extrapolation, une exagération d’un trait qui serait le mien ? Vous croyez découvrir une nouvelle facette de moi, une minuscule parcelle d’un vaste portait qui ne serait jamais complété ? Et si je vous disais, au contraire, que chaque personnage est un mariage de plus, un effacement du trait, un détour sur le chemin, un sentier sauvage à défricher, une bifurcation, une excuse, une halte, encore une, pour ne pas s’approcher du cœur, du poumon, et rester en lisière de soi, de son propre désir, se remplir du regard des autres, pour le prendre en embuscade, le séduire, s’en emparer, afin d’éviter toujours d’être soir-même ?
(pages 81-82)
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Chaque jour, il s’approchait d’elle en disant : Apollonia, comment as-tu dormi ? Tu as un prénom de princesse, magnifique, comme une cathédrale.
(page 23)
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Et puis faire ses devoirs, rabâcher ses leçons lui permettait d’oublier par intermittence le coup de poing qui assommait tout espoir, toute pensée joyeuse, lorsque lui venait à l’esprit l’image de sa mère allongée.
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Quelque chose en moi se désintègre, me laisse sans repère. Tout s'évanouit, se tapit, pour laisser place à un grand vide. Alors, je me dis qu'il est temps.
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Dans la lumière feutrée de chez Maxim’s, les amours se font et se défont dans l’indifférence la plus totale. Céleste et Victoire en ont franchi le seuil, passant de l’extérieur bien pensant, à un intérieur où la volupté dévoile la promesse d’une vie où l’on pourrait s’aimer sans contrainte.
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Combien de temps faut-il pour être soi-même ? Et je voudrais demander cela à tous ceux qui n'ont pas à changer de sexe. Combien d'années, de décennies, pour être en adéquation ? Adéquation de corps, adéquation de rêves, adéquation de pensées, avec ce que nous sommes profondément, cette matière brute dont il reste quelques traces avant qu'elle ne soit façonnée, lissée, rapiécée par la société, les autres et leurs regards, nos illusions et nos blessures.
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Mon cœur a glissé dans ton corps. Je te touche et c'est moi que je caresse, lui murmure Victoire quand elle la pénètre de ses doigts.
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Qui a décidé qu'un pays commençait là et finissait ici? Pourquoi se détestent-ils tous?
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Les pensées d'Otzan plongent, absorbées par la musique lancinante des vagues. Elles s'imbibent de sel, de coquillages, d'eau glacée, d'algues éparses. Et lentement, grâce à la brise naissante, ses angoisses s'envolent au loin, oubliant quelques instants cette ombre qui s'est arrimée à lui.
Talonné par les fraîches empreintes de ses pas, il continue son chemin en murmurant :
"Ma faute tourbillonne emportée
Par le vent avant de se noyer
Dans les ombres mouvantes."
Otzan a l'âme si forte qu'elle porte l'histoire du monde.
Otzan a l'âme si sensible qu'elle s'émeut de la douceur du vent.
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Elle navigue sur une masse turquoise, mouvante et épaisse qui se fend d’un coup de ciseau invisible, quand la lumière nimbée d’orange s’éclabousse doré.
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La nostalgie est un sentiment bien étrange qui s'attache au plus futile.
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C'est un feu de joie, ils sont tous excités de voir les flammes s'élever. Même Huguette, qui avait du mal à cacher son désaccord tant cette idée lui paraissait saugrenue, se prend à sourire. C'est la première à applaudir lorsque Victoire, dans un geste énergique, lance un corset dans le feu.
- Ah vraiment, bravo, madame ! Vous faites bien. Vous allez enfin pouvoir respirer !
- Et je vais surtout pouvoir m'habiller toute seule !
Pierre observe Victoire. Il réalise que cette femme si élégante qui, d'une certaine manière régit leurs vies, est à la merci des mains de sa femme. Comme une enfant, chaque matin, elle a besoin d'elle pour se vêtir. Leurs existences à tous sont finalement étrangement imbriquées, c'est ce qu'il comprend tandis qu'elle jette un deuxième corset dans un grand éclat de rire. Ils sont tous dépendants les uns des autres, chacun à sa manière, liés aux us et coutumes, liés à leur rang social.
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Sans accroc, pleine de son cri à venir, vie immergée depuis neuf mois, au chaud du placenta, cellules patiemment assemblées, se démultipliant, se frottant, s’exerçant à fonder une matière neuve, des bras, un œil, deux yeux, poumons et cœur ; un cœur qui bat dans cette Venise endormie, indifférente au miracle, un cœur à venir, un cœur pour mourir.
(page 13)
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Seule sur le pont, elle se dit qu’elle n’a jamais été autant en prise avec le présent. Ce séjour stoppe net la fuite en avant, en la mettant face à sa mère, à cette plaie en passe de devenir cicatrice, qu’elle avait sans cesse évitée à force d’embuscades, détours, voyages, amours et tirades.
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Tout foutait le camp et pourtant, Magdalena étudiait sans relâche, avec un soin et une exigence irréprochables. Pas pour être la meilleure, simplement pour tenir, surnager au-dessus de cette eau profonde qui pouvait la happer dans un tourbillon.
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" J'ai longtemps cru qu'être père me suffirait pour rester homme.
C'est avec ce genre de certitudes que j'ai écrasé la femme dedans ."
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