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Citations de Les économistes atterrés (41)


C’est Amazon, qui conquiert des positions dominantes dans la diffusion de livres, de DVD, de CD, d’objets culturels et qui utilise ses positions pour se développer dans d’autres secteurs, cherchant du même coup, le cas échéant en s’appuyant sur des méthodes marketing renouvelées (« la commande en un clic » par exemple), à enfermer le client dans l’ « univers Amazon ». L’un des effets de ces pratiques est l’étiolement ou la dissipation du commerce local, le libraire compétent est remplacé par un manutentionnaire, beaucoup moins rémunéré. Amazon, devenu acheteur dominant, va aussi pouvoir imposer ses prix à ses fournisseurs, au détriment des éditeurs ou des auteurs et des artistes, et comme ses consœurs multinationales du XXe siècle, capter la valeur pour son profit exclusif. Mais aussi et surtout Amazon va pouvoir favoriser à grande échelle les « produits culturels » qu’elle juge « porteurs » en termes de marché, ou à l’inverse s’abstenir de distribuer les produits dont elle ne veut pas favoriser la diffusion. Une entreprise multinationale aux pratiques opaques est ainsi progressivement en train de prendre le contrôle de l’univers culturel, à tout le moins d’en devenir un acteur majeur.
C’est Google qui, à travers ses algorithmes (dont le contenu est jalousement tenu secret), peut orienter les demandes des utilisateurs, et promouvoir les sites qui lui versent les redevances les plus copieuses. Google met ainsi en vente des mots-clés, et détourne des recettes publicitaires à son profit au détriment des fournisseurs de contenu. Google fait aussi commerce du non-respect des règles de la vie privée en faisant entrer chacun d’entre nous dans des « profils types » d’usagers du Net pour les revendre à des publicitaires. Et c’est à ce même Google que le gouvernement français veut aujourd'hui sous-traiter les subventions à la presse écrite…
C’est aussi Facebook qui choisit et oriente les informations qu’il diffuse, sans qu’aucun contrôle ne soit possible. Les récentes élections américaines ont ainsi mis au jour comment les algorithmes de Facebook (comme ceux de Google au demeurant) « choisissent » pour nous les informations proposées dans les menus.
C’est Apple enfin, champion du monde toutes catégories de la propriété intellectuelle, dont chaque produit est couvert par des centaines de brevets – y compris, comme l’actualité récente l’a montré, des brevets « de design » sur le « bout arrondi » de ses téléphones et qui à travers l’iTunes et l’écosystème ultra-propriétaire bâti autour de lui, enferme ses clients et usagers dans un monde autiste, tout en organisant l’obsolescence accélérée de ses propres produits.

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Les banques universelles représentent un risque potentiel considérable pour leurs clients et pour la stabilité du système bancaire. Ce risque provient d'un conflit d'intérêts entre activités commerciales et opérations de marché. Cette coexistence permet à la banque dite universelle de proposer des produits financiers aux clients de sa branche commerciale, et de parier contre eux dans sa branche financière, à leur insu. C'est ce qu'a révélé la plainte de la SEC contre la banque Goldman Sachs, accusée d'avoir trompé ses clients pour servir ses intérêts et ceux du hedge fund dirigé par le milliardaire John Paulson sur le fonds Abacus.
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En résumé, l’interpellation est la suivante : avez-vous pris soin, en consommant cette année, de ne pas dégrader l’appareil productif (au sens large) qui permet de produire ce que vous consommez, afin de léguer aux générations futures de quoi consommer au moins autant que vous ?
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[L]'ingénierie financière était présenté comme plus efficiente pour gérer les risques financiers, sans que l'on comprenne très bien en quoi le fait de transférer, par des techniques d'une grande complexité, un risque à un agent incapable de bien le mesurer pourrait faire baisser le niveau de risque global.
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Les crises sont toujours des moments où les contradictions inhérentes au système s'exacerbent tellement qu'elles éclatent. Surendettement, suraccumulation de capital, surproduction, tous ces "sur"-quelque chose sont des manifestations régulières des cycles économiques.
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Aborder les études sous l'angle de leur valeur économique marchande, c'est accepter qu'elles soient subordonnées à des intérêts économiques. C'est donc renoncer à ce qu'elles soient un temps à part dans l'existence, un temps de construction d'une conscience citoyenne et d'acquisition d'une culture commune. L'acquisition de connaissances et la construction d'une pensée critique laissent donc place à la recherche de "compétence professionnelles", ce qui passe par la formation d'une main-d'œuvre et de "ressources humaines" dociles.
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C'est que, point d'orgue d'une évolution sur laquelle nous allons revenir, la philosophie progressivement imposée à l'hôpital était qu'il adopte une logique de flux. L'hôpital ne devait plus être ce lieu d'hospitalité, où l'on prend soin, mais un lieu de passage, où le patient ne devait être retenu que le temps le plus court possible. Priorité absolue à "l'ambulatoire". Exit la relation patient/soignant, l'écoute, le temps passé à comprendre, à adapter la thérapie au cas particulier. Exit le soin. Tout était fait pour que l'hôpital sans hospitalité, centre de tri et de traitement, avant réexpédition, devienne la norme.
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La question des besoins est au cœur de la confrontation sociale.
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Parallèlement, dans l'objectif d'une société reposant sur le vivre-ensemble, il semble important de définir un plafond, une rémunération maximale qu'un individu ne pourrait dépasser.
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Aborder la période qui s'ouvre devant nous sous l'angle du soin, comme nous entendons le faire ici, permet d'aller au-delà des idées convenues et d'affirmer ceci: il ne peut y avoir de santé sans soin, c'est-à-dire sans relation entre les hommes, un rapport au monde, un souci du monde, autres que ceux qui ont prévalu jusqu'ici. Dans le champ de la santé aujourd'hui, le soin est quasi systématiquement associé à une simple activité curative qui se trouve par ailleurs trop souvent réduite à un ensemble de pratiques techniques mesurables. Continuer de s'y soumettre, c'est se condamner à se priver des moyens de faire face. Il convient d'opérer une véritable révolution, une reconquête du soin.
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L’objectif réel est donc autre : à travers le MES, les élites européennes disposent d’un nouvel instrument pour parfaire le démantèlement de l’État social que les gouvernements libéraux et les marchés n’ont pas réussi à mettre en œuvre pendant les trois décennies passées
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L'égalité ne s'oppose pas à la liberté, elle en est la condition indépassable. La dérive autoritaire du néolibéralisme est l'expression la plus éclatante que la liberté purement individuelle affichée par les néolibéraux est un faux nez qui cache de plus en plus mal les rapports de domination brutes qui fondent depuis toujours le capitalisme.
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Ainsi, plusieurs décennies de néolibéralisme se soldent par une détérioration des solidarités et une recrudescence des inégalités économiques et sociales. Rappelons qu'il s'appuie sur l'idée que le marché et la liberté individuelle fondée sur la propriété privée mèneraient au bien-être de chacun. Nous voyons que non seulement le bien-être de chacun se dégrade, mais les liens sociaux également; le vivre-ensemble semble de plus en plus difficile quand les écarts de revenus, de patrimoines ou les inégalités sociales dans leur ensemble sont si grands. Les néolibéraux présupposent que le marché constitue un lieu non conflictuel où se rencontrent des individus égaux dont les transactions elles-mêmes garantissent cette égalité. C'est l'inverse. Le marché est un lieu de lutte où se rencontrent des entités au pouvoir très différent économiquement et socialement - quel poids a le consommateur lambda face à Amazon ? - et où se creusent les inégalités.
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La qualité des denrées alimentaires est directement déterminée par l'organisation du travail et le système technique mis en œuvre. Il est évident qu'une tomate produite par l'agriculture industrielle avec beaucoup d'intrants chimiques, des moyens techniques mécaniques et puissants, beaucoup de conditionnement et de transport et peu de travail humain n'aura pas la même qualité qu'une tomate biologique produite au sein d'une AMAP et distribuée en circuit court. C'est le discours fallacieux des industriels de l'agro-industrie que de tenter de nous faire croire qu'il s'agit exactement des mêmes tomates.
Il n'en est rien. Non seulement pour la tomate elle-même, mais surtout que ce que coproduit la tomate industrielle en termes de déqualification et de précarité du travail, de dégradation de la biodiversité et d'émission de carbone. Les deux tomates, avec un nombre de calories similaire, n'ont pas le même goût social et écologique et probablement par les mêmes effets sur la santé.
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La domination des marchés financiers sur la stratégie des entreprises conduit systématiquement à donner priorité absolue aux actionnaires, au détriment des salariés et des usagers ou clients. Les fusions-acquisitions sont en effet une manière de créer artificiellement de la "valeur" pour les actionnaires à travers la recherche de "synergies", en clair des destructions d'emplois pour doper à court terme les dividendes.
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Introduire le "bien manger" à l'hôpital, abolir les plateaux-repas sous plastique, remettre des cuisines dans les hôpitaux et promouvoir une alimentation saine et locale, est-ce là une demande vraiment extraordinaire ?
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L'externalisation des activités "hôtelières" réalisée au nom des contraintes budgétaires n'a jamais conduit à de réelles économies pour l'hôpital, mais elle a surtout contribué notamment à faire de l'alimentation un marché juteux pour les grands groupes de restauration collective financé avec de l'argent publics chargés de nourrir une population captive, patients et personnels.
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Il faut donc en finir avec l'hôpital forteresse qui protège ses plateaux techniques haut de gamme et qui est organisé comme un simple lieu de passage, où chacun est traité comme un numéro dans un flux qu'il faut surtout pas interrompre, car le moindre arrêt en perturberait l'ordonnancement, et où tout est conçu pour que le patient soit d'abord un passant
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C'est la crise financière qui a dramatiquement creusé la dette et les déficits. Et c'est encore à la finance dérégulée que l'on demande de financer les déficits qu'elle a provoqués !
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Pour chacun des besoins essentiels à satisfaire, on retrouve l'idée que c'est par la coopération et non par la concurrence que l'on réussit à construire du commun.
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