Un livre intéressant, très bien documenté et d'une grande pertinence quant aux éclairages de notre monde économique ultralibéral.
Cela reste cependant une lecture très spécialisée tant l'exploration des différentes variables économiques qui nous entourent sont décortiquées.
Cela fait également froid dans le dos quant à l'avenir de notre système politico-bancaire.... Il manque juste la date de la prochaine crise.
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La monnaie, la plupart du temps, ça me préoccupe peu : s'il m'est reste à la fin du mois, ça suffit généralement à mon bonheur, et je ne me pose pas plus de question que ça. Pourtant, quand on y réfléchit un peu, c'est un concept assez étrange : un bout de papier, des morceaux de métal, ou une poignée d'informations numériques qui n'ont aucune utilité en soi. C'est un miracle quotidien que personne ne me rie au nez quand je l'utilise en échange de nourriture, d'énergie, d'eau ou de vêtements.
Les économistes atterrés font dans cet essai une synthèse du rôle de la monnaie dans la société : d'où elle sort, à quoi elle sert, qui la contrôle et quels sont les impacts concrets des différentes décisions sur notre vie quotidienne.
L'impression globale est peu rassurante : l'économie est divisée en différentes idéologies, qui n'arrivent même pas à s'accorder sur les fondamentaux. On prend donc des décisions par principe, sans certitude sur leurs impacts, et quand une catastrophe survient, on amende un peu la théorie (quoi que parfois, même pas : on ferme les yeux sur cette histoire gênante qui ne peut être qu'une anomalie improbable), et on attend la catastrophe suivante.
Sans avoir la prétention d'avoir tout compris, j'ai tout de même trouvé l'essai abordable : une fois que l'on comprend les concepts qui se cachent derrière le jargon et les termes techniques, on peut se faire une idée des différents enjeux. le livre aborde également des questions très actuelles sur la zone euro et la gestion de la crise en Europe. On n'y trouve pas de solutions miracles, mais on a quand même une meilleure idée de ce qui risque de nous tomber sur la tête dans pas longtemps…
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Un très beau panorama sur monnaie, la financiarisation de notre société.
Cette pompe aspirante de la valeur ajoutée vers la finance, vers les spéculateurs au détriment de l'économie réelle (locale ou non).
Juste un regret, aucun chapitre dédié aux monnaies locales et leur pouvoir de rétention de la VA là où elle est créée, leur bienfait dans l'économie circulaire....
Mais cela cela sûrement un nouvel opus qui le traitera ;-)
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Les banques universelles représentent un risque potentiel considérable pour leurs clients et pour la stabilité du système bancaire. Ce risque provient d'un conflit d'intérêts entre activités commerciales et opérations de marché. Cette coexistence permet à la banque dite universelle de proposer des produits financiers aux clients de sa branche commerciale, et de parier contre eux dans sa branche financière, à leur insu. C'est ce qu'a révélé la plainte de la SEC contre la banque Goldman Sachs, accusée d'avoir trompé ses clients pour servir ses intérêts et ceux du hedge fund dirigé par le milliardaire John Paulson sur le fonds Abacus.
[L]'ingénierie financière était présenté comme plus efficiente pour gérer les risques financiers, sans que l'on comprenne très bien en quoi le fait de transférer, par des techniques d'une grande complexité, un risque à un agent incapable de bien le mesurer pourrait faire baisser le niveau de risque global.
Les crises sont toujours des moments où les contradictions inhérentes au système s'exacerbent tellement qu'elles éclatent. Surendettement, suraccumulation de capital, surproduction, tous ces "sur"-quelque chose sont des manifestations régulières des cycles économiques.
Vidéo de Les économistes atterrés