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Critiques de Luc Ferry (559)
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La frénésie du bonheur

Les ravis du nombril.

Entre une nuit pluvieuse de Novembre dans une chambre d'hôtel perturbée par une orgie de punaises de lit, une soirée pince-fesses avec adverbes et k euros à chaque phrase ambiancée par des moustiques tigre ou la lecture consternante d'un bouquin de psychologie positive ou de développement personnel qui me promettrait bonheur et béatitude en signant un accord toltèque ou Jedi pour me convaincre que la force est en moi, je pense que de ces trois calamités, je préfèrerai encore faire un don de sang aux insectes. Avec un supplément plasma offert par la maison si je suis dispensé d'une séance de méditation en pleine conscience et un rein en solde pour sauver mes passions tristes et mon esprit critique.

Avec ma pomme, Luc Ferry jouait donc dans du velours pour s'agacer de la dictature du bonheur individuel qui excommunie la mélancolie, balaie la souffrance, swifferise l'inquiétude et lustre les troubles, mais son essai m'a permis de dépasser ma simple réaction allergique à cette narcissisation de la société. Il explique très bien que le déclin des transcendances religieuses ou idéologiques a conduit de plus en plus l'individu à privilégier son bonheur immédiat à un idéal promis post mortem qui reniflait, il est vrai, l'arnaque à plein nez.

L'auteur reproche, à juste titre selon moi, à tous les épanouis-oui de la plume qui infestent nos librairies de conseils qui relèvent de la méthode Coué à paillettes avec des récits d'expériences personnelles qui devraient nous rappeler que les ivrognes ne font pas les meilleurs patrons de bar, de vendre des recettes d'un plat qui n'existe pas : le bonheur durable. La vie est faite de hauts et de bas. Pas de débat.

Kant, qui avait souvent raison, disait « que si la providence avait voulu que nous fussions heureux, elle ne nous aurait jamais donné l'intelligence ». Au Kant-dira-t-on, les adeptes du moi profond préfèrent Spinoza qui associa le bonheur à l'expression de son essence. Faites le plein de la joie de l'être avec ce raffineur des passions.

Le philosophe rappelle que Narcisse était un sale type amoureux de son reflet et il dénonce les discours pseudo-scientifiques qui tentent de réhabiliter ce saint patron des instagrameurs pour encourager la passion de soi. Ils théorisent des évidences et incitent les adeptes à s'écouter amoureusement. Or, le problème, ce n'est pas que les gens ne s'écoutent pas assez, c'est qu'ils s'écoutent trop et n'entendent plus les autres.

Luc Ferry décline ce repli sur soi en matière de tourisme, où les voyageurs qui partaient à la découverte des autres sont remplacés par des touristes qui partent se ressourcer pour retrouver leur moi profond, ou de la place du travail qui devient l'accessoire d'une vie de loisirs.

J'ai été un peu déçu par la fin de l'essai qui tente d'expliquer le succès de ces théories à la guimauve de façon un peu trop complexe pour moi dont la culture philosophique n'a jamais trouvé l'interrupteur dans la caverne de Platon depuis le bac.

Par contre, ses digressions sont passionnantes sur l'intelligence artificielle. Il donne des croquettes à ChatGPT et il associe de façon intéressante repli sur soi et repli genré avec le Wokisme.

Comme je reste mon sujet de conversation préféré, je ne suis pas prêt à culpabiliser mes tristesses.

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L'Iliade, tome 1 : La pomme de discorde (BD)

Face aux dessinateurs de mangas qui sortent 48 pages en 2 semaines et face aux dessinateurs de comics qui sortent 48 pages en 2 mois, il est difficile de fidéliser un public avec des dessinateurs de bandes dessinées qui font 48 pages en 2 ans… Donc de plus en plus d'éditeurs ont opté pour la formule gagnante de la collection thématique où interviennent plusieurs auteurs (les puristes crient à l'hérésie, mais il fallait bien trouver une solution pour ne pas dépérir encore davantage face à la concurrence). C'est dans cette optique que Glénat lance sa collection "La Sagesse des mythes", qui veut faire découvrir les textes fondateurs originels (des récits du Ier millénaire avant J.-C. conçu par et pour des gens du du Ier millénaire avant J.-C., c'est casse gueule à retranscrire tel quel pour un public du XXIe siècle après J.-C.), avec l'ancien ministre de l'Education Nationale Luc Ferry au script (un repoussoir pour moi), Clotilde Bruneau au scénario (un aimant assurément), Didier Poli au storyboard (un aimant assurément lui aussi), et divers artistes pour assurer aux dessins et aux couleurs…





Je commence par la forme. Didier Poli est passé par l'Ecole des Gobelins et les studios Disney et cela se sent agréablement : le découpage est particulièrement fluide et dynamique, avec quelques effets de mise en scène vachement intéressants. Les exécutants, Pierre Taranzano aux dessins et Stambecco aux couleurs, nous offrent du mainstream certes, mais du mainstream de belle qualité même si on sent le film "Troie" de Wolfgang Petersen dans le rétroviseur (il faudra m'expliquer pourquoi Athéna blonde, brune, rousse ou albinos change aussi souvent de couleurs de cheveux ^^). On n'est pas au niveau de la superbe couverture de Fred Vignaux certes, c'est quand même du bon travail très agréable pour les yeux !



Sur le fond la sympathique Clotilde Bruneau fait au mieux qu'elle peut avec le script de Luc Ferry… La première page reprend une version du mythe, alors que tout ce qui s'ensuit en développe une autre… Ensuite on veut coller au texte d'origine avec une suite d'épisodes loin d'être connectés les uns avec les autres : la peste qui s'abat sur les Achéens, la colère d'Achille, le duel entre Pâris et Ménélas, l'attentat de Pandoros qui fait capoter les pourparlers de paix, l'aristé de Diomède qui en voulant commettre un déicide tombe dans l'hybris… Et c'est des flashbacks qui font le lien entre ces scènes : le mariage de Téthys avec Pelée, la Pomme d'Or de la discorde, la naissance de Pâris… J'ai compris que les immortels réglaient leurs comptent à travers les Achéens et les Troyens, sous le regard d'un Zeus censément impartial qui se montre sourd aux jérémiades des uns et des autres, mais pourquoi Hector change radicalement d'avis (il compatit aux tourments de son frère avant de le bolosser comme c'est pas permis puis de le vouer aux gémonies, excuser l'anachronisme), et pourquoi Hélène pourtant au coeur des enjeux du conflit n'apparaît pas une seule fois, c'est pour moi un mystère…



Les appendices élaborés par Luc Ferry, coordinateur du projet, sont particulièrement indigestes et comptent parmi ce que j'ai lu de plus médiocre en la matière… Je veux vraiment croire en sa sincérité, mais c'est d'une incroyable balourdise.

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L'Iliade, tome 3 : La chute de Troie (BD)

Bien qu'ayant lu les deux premiers tomes il y a quelque temps déjà, je n'ai pas eu trop de mal à me replonger dans l'histoire, d'une part grâce au court résumé se trouvant en début de ce troisième et dernier volet et d'autre part parce que j'ai longuement étudié l'Illiade et l'Odyssée lorsque j'étais en fac dans un de mes cours intitulé "Etudes des textes fondateurs" (pour lequel je me suis passionnée soit dit en passant, d'où le fait que j'en garde un très bon souvenir même si mes années de faculté remontent un petit peu déjà).



Ici, dénouement tant attendu de la guerre qui opposa les grecs à la ville de Troie (légende ou réalité ou un peu des deux...j'opte pour la dernière option) car une fois encore ici, ce sont les dieux qui décident, d'une part de mettre un terme à celle-ci (après dix ans de lutte et de ravages) et sur ordre de Zeus, c'est à chaque dieu et déesse de se positionner vers l'un ou l'autre des parties.



ATTENTION SPOILER :

L'Histoire, je suppose que vous la connaissez tous et toutes donc je dirais que dans ce troisième et dernier volet, le lecteur assiste à la perte de nombreux de ses héros mais avec un dénouement heureux puisqu'Ulysse va enfin retrouver sa belle et douce dulcinée qui l'attend tranquillement chez elle, à savoir la belle et douce Pénélope...du moins c'est ce qu'il croit !



Des graphismes extrêmement bien travaillés et un scénario très bien adapté, même si je pense que ce dernier tome se finit un peu trop rapidement à mon gout (le découper en deux parties aurait été appréciable car là, les morts de nos héros arrivent à trop peu d'intervalle et cela est un peu dommage à mon goût !



Quoi qu'il en soit, j'ai été ravie, en faisant un peu de tri dans ma bibliothèque de retrouver ce dernier afin de pouvoir enfin boucler la boucle de cette trilogie commencée (en ce qui me concerne pour la lecture des deux premiers tomes) il y a déjà trop longtemps mais bon, j'aurai tout le loisir de les redécouvrir, comme je vous incite à le faire pour ces trois volumes !
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La sagesse des mythes : Dédale et Icare

Le fameux mythe d’Icare est abordé dans ce titre de la collection « La sagesse des mythes ». Icare n'est pas seulement le nom du chien de ma voisine mais il est surtout connu principalement pour être mort après avoir volé trop près du soleil alors qu'il s'échappait du fameux labyrinthe du roi Minos avec des ailes créées par son père avec de la cire et des plumes.



Il faut dire que le roi de Crète à savoir Minos était très en colère après que Thésée se soit échappé avec sa fille Ariane du labyrinthe en tuant également le Minotaure. La punition s'est abattue sur Dédale et sa progéniture à savoir Icare.



On se rend compte que toute sa vie, le pauvre Icare a subi les erreurs de son père avec une existence de honte et de crime. On découvrira que dans le passé, Dédale avait tué son neveu Talos qui était un apprenti lui faisant de l'ombre. La jalousie et la vanité ont fait le reste. Pour autant, Dédale a décidé de se racheter une bonne conduite en construisant une prison à ciel ouvert pour un despote.



La première partie du récit est concentré sur Minos, puis une seconde va traiter de Dédale avant que la fin porte sur le fameux mythe d'Icare. J'ai bien aimé cette construction pour amener le contexte. Il est vrai que je n'associais pas forcément ce qui s'était passé dans ce labyrinthe et qui fait l'objet d'un autre récit mythologique concernant Thésée.



La réalisation graphique est certes académique mais parfaite pour un album de ce genre.



Au final, il faut comprendre que ce mythe aborde le thème de la transgression dans les relations parent-enfant au niveau des conseils qui sont généralement donnés. Le désir de repousser toujours plus loin la frontière de ce qui est possible peut emmener au désastre.



Mais bon, je ne peux m'empêcher de penser qu'Icare ne méritait sans doute pas ce sort funeste après toutes les erreurs de son père.



Bref, une lecture qui fait réfléchir sur les conséquences de nos actes. Tâchons de ne pas nous brûler les ailes !

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Apprendre à vivre : Traité de philosophie à l'usa..

J’ose plus… mais c’est que ça fait un bout de temps dites donc, « isseux » dit même que j’ai perdu un peu de ma verve, que la paternité m’a ramolli le cerveau : de 25 % je serai passé mollement à 15 %...



- Choupette : non de 15 % tu es passé à un petit 13…

- Moi : Putain mais je vais te foutre une béquille que ça va pas trainer…



Ce n’est pas gai la paternité, je vous le dis, on n’a plus le temps de prendre les mesures correctement, et choupette qui n’a plus le compas dans l’œil est devenue maman, petit à petit elle oublie de solliciter mon cerveau et je deviens aigri …



Et vous aussi, vous m’avez oublié, sauf quelques uns qui parfois échangent avec moi, mais pas une seule lettre d’amour, de désir, d’envie, d’orgie, soyez folles je garderais vos photos pour moi, j’ai besoin de motivation, allons bon, ne soyez point timides, au pire coupez-vous la tête, « ya » que ce qui ne tombe pas qui m’intéresse… donc si tu n’es pas trop vieille ou que tu n’es pas un roi, n’hésite pas…



De toute façon depuis la grossesse et la naissance de mon petit « souci d’amour » J’ai perdu mon sex-appeal : j’ai cinq putains de kilos qui me sont tombés sur les abdos… « vla » pas que maintenant ça fait des plis et que quand je m’assois mon bide sourit…



L’autre jour, j’ai donc pris la décision de trottiner de temps en temps pour retrouver ma taille de poney binoclard à la crinière vieillissante...



Début laborieux certes, mais je m’y tiens depuis cinq semaines, trois fois par semaine pendant quarante minutes, mes trois cheveux au vent…



Et comme je m’ennuyais un poil de cul, j’ai décidé d’essayer le roman audio…



Et comme je n’ai plus trop le temps de lire, je trouvais l’idée plutôt bonne…



Le choix d’un bouquin de Philo fut plutôt judicieux, et Luc le fait très bien : comme un vieux prof il te fait le cour, et moi j’écoute gambadant fièrement les jambes au vent…



Ça fait beaucoup de vent tout ça, mais entre les champs c’est agaçant alors j’en parle…



Enfin bref :

Vachement intéressant le mec, il connait des tas de trucs, « p’tête bien qui raconte des conneries », mais moi « je suis pas philosophe » donc je trouve ça absolument fabuleux, surtout quand il parle de Nietzsche, ou de Socrate, Kant il nous explique la Theoria, le christianisme, l’humanisme, le modernisme, le nihilisme, ou encore Kant il nous parle du salut, de la nature, de la peur, de la mort.... de la sagesse...



Mais j'ai Kant même trouvé que ça manquait de Q...



Ouvrage réservé au néophyte bien évidement…



Et moi ce soir je cours



A plus les copains

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La sagesse des mythes : Dionysos

La collection "La Sagesse des Mythes" continue de s’agrandir (car tant qu’on gagne on joue), et pas toujours ne bien hein car les mêmes causes ont les mêmes effets : on a confié les clés du camion à Luc Ferry qui est nul, et qui bien souvent ne comprend rien de rien à la mythologie !

Dionysos est le fils d’un dieu et d’une mortelle. Sa mère Sémélé est jalousée par sa sœur Agavé et par Héra la Reine des Dieux. Elles orchestrent sa mort, et Zeus se retrouve à la fois père et mère tandis que Dionysos se retrouve orphelin, et pour échapper à la mort on le travestit en femme puis en animal…

De manière décousue on nous montre un Dionysos à la fois en quête de vengeance et de reconnaissance. Grâce à l’invention de l’alcool, c’est en mode Thulsa Doom qu’il part à la conquête du monde avant de revenir chez lui à Thèbes pour régler ses comptes, et ce de la plus horrible des manières. Zeus reconnaît alors son fils comme un véritable dieu, c’est-à-dire comme un connard capricieux prêt à tout et au reste pour imposer sa volonté et assouvir ses désirs !

C’est visuellement assez séduisant grâce aux dessins de Gianenrico Bonacorsi mis en couleurs par Ruby, mais on ne va se mentir sur le fond avec autant de sexe, d’alcool et de drogue (qui touche les femmes et non les hommes : en plus de tout le reste on est dans un bon vieux sexisme des familles) on est plus près de l’apologie du serial killer Charles Manson que de l’apologie de Gautama Siddhartha le saint homme !



Pourquoi la Grèce ancienne conservatrice et réactionnaire a-t-elle déifié un « étranger basané » ? (divinité de la transgression ; la folie, l’ivresse, le travestissement, et donc le théâtre) En bon philosophe élitiste et intellectualiste Luc Ferry explique de manière très compliquée quelque chose de simple : il faut de tout pour faire un monde, le soi à besoin de l’autre, donc si le chaos a besoin d’ordre l’ordre a aussi besoin de chaos (le ying et le yang quoi, et Michael Moorcock démocratisait cela dans chacun des tomes consacré à son multivers). On aurait donc pu se passer de la paraphrase de l’album que l’on vient de lire, de la paraphrase compréhensible de Jean-Pierre Vernant, et de la paraphrase incompréhensible de Friedrich Nietzsche… (et c’est encore pire que d’habitude puisque Luc Ferry se charge aussi des aparté étymologiques auparavant écrits par Clotide Bruneau : on passe donc de l’explication de texte à la bouillasse en bonnes et dues formes)

Avec un dieu qui récompense les bons croyants par la folie douce et qui punit les incroyants par la folie dure pour ne pas dire la folie meurtrière, on est plus près du sectarisme que de la laïcité que prétend défendre le pseudo philosophe faisant à la fois du christianisme cheering et de l’islam bashing !



PS : euh, pourquoi le Roi de Thèbes parle de défense des valeurs et des traditions spartiates ???
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Jason et la toison d'or, tome 3 : Les maléfic..

Après un tome 2 moyen Clotide Bruneau rattrape bien le coup dans ce tome 3 intitulé "Les Maléfices de Médée" en corrigeant exactement le point faible que j'avais signalé pour le tome 2 : ici on retrouve enfin le charme vintage du peplum mythologique en piochant dans le sens of wonder de Ray Harryhausen le magicien des effets spéciaux pré-numériques…

Reste que l'histoire est plus celle de Médée que celle de Jason, car les femmes ont toujours été, sont toujours et seront toujours plus fortes et plus déterminées que les hommes ! Jason triomphe de toutes les épreuves mortelles que lui oppose le roi Aeétès pour le tuer uniquement grâce aux conseils, aux charmes et aux ruses de Médée, et c'est de la même manière qu'elle permet à Jason et à ses compagnons de fuir la Colchide, d'échapper à la colère d'Aeétès et aux dangers de la Grande Verte (je ne connais pas toutes les versions du mythes, mais est-il nécessaire ici de reprendre ceux déjà affrontés par Ulysse ?). du coup cet album de 48 pages passe à côté de l'essentiel : que s'est-il passé dans la vie de Médée pour qu'elle soit animé rage telle au point de trahir son père et d'assassiner s petit frère d'horrible manière ? On tremble en imaginant un sombre passé familial, et du coup on se demande si Médée aime Jason comme n'importe quelle jeune fille pourrait aimer n'importe quel jeune femme où si elle ne l'utilise que pour échapper à sa famille et son statut de fille et de femme…

La fin est expédiée, la tragédie dynastique cédant sa place à la conclusion universelle de la Quête du héros aux mille et un visages, la Toison d'Or objet de toutes les convoitises car assurant la paix et la prospérité à ceux qui la possèdent passe à la trappe, donc on reste dans le happy end en passant sous silence tous les aspects les plus macabres du mythe : il y avait largement matière à réaliser un 4e tome !

Alexandre Juban aux dessins et Scarlett Smukowski aux couleurs assurent toujours aussi joliment aux graphismes, mais reste en deçà d'une superbe illustration de couverture de Fred Vignaux (pourquoi ce n'est pas lui qui dessine toute la série ?).



Les 8 pages d'appendices de Luc Ferry ne servent à rien du tout, puisqu'il ne fait que la paraphrase en racontant à nouveau de manière lourde ce qu'on déjà de lire, avec des citations interminables et des réflexions prétendument philosophiques mais qui ressemblent assez fortement à des préjugés de classes très aisées (ça et le fait qu'on réinvente l'eau tiède avec le mythe universel de la Quête du héros aux mille et un visages qui d'après les petits cercles intello prout prout n'est qu'un affreux cliché)… On appelle cela le conservatisme et l'élitisme, deux fléaux de l'humanité dont on n'aimerait bien se débarrasser mais qui sont cultivés intensivement par la ploutocratie mondialisée et les médias prestitués !
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La sagesse des mythes : La naissance des Di..

Je découvre avec bonheur cette immense série : « la sagesse des mythes » créée par Luc Ferry, pas moins de trente-quatre tomes traitant chacun de grands thèmes mythologiques différents. Des heures de lecture et de délice pour qui aime la mythologie !



Un hasard heureux a voulu que, déambulant dans une librairie, je tombe sur le volet relatant la naissance des Dieux. Un récit fidèle à ce que l’on connaît sur ce mythe.



L’album s’ouvre sur le chaos. Le néant y est représenté par une page aux couleurs de feu et trois cartouches destinés à décrire ce que l’on peut en décrire : désordre absolu, divinité impersonnelle, indistinct, sans forme, sans contour… Chaos donnera naissances aux entités primordiales : Terre, Ciel, nuit, ténèbres, tartare et éros.



De belles planches illustrent cette création : rien n’est posé, c’est un monde sauvage, explosif, on y aperçoit d’effroyables créatures sorties des entrailles de Gaïa, et c’est avec la naissance de Zeus que le dessin semble moins perturbé, on est pourtant loin de l’équilibre de l’Olympe, ce qui donne envie de poursuivre l’aventure avec Zeus dans sa lutte contre les titans…



Une magnifique bande dessinée dans laquelle on s’enfonce avec délice, on s’arrête à chaque vignette pour contempler le dessin, parfois pour le comprendre mieux, car il faut reconnaître qu’un combat contre des monstres hideux n’est pas forcément facile à transmettre par le dessin.



Un bémol : question terminologie : pourquoi appeler « cent bras » les hécatonchires (monstres à cent bras et cinquante têtes), pourquoi ne pas reprendre les noms grecs des cyclopes, cela m’a quelque peu surprise. Par ailleurs, si cela ne m’a pas empêchée de savourer ce récit, j’ai trouvé que Zeus ne correspond pas à l’image que je m’en faisais : il apparaît comme un jouvenceau plutôt fluet, à se demander comment il entrera en conflit avec des titans. Mais ceci est une réflexion personnelle qui ne doit aucunement perturber les autres lecteurs.



Je me dépêche d’aller commander d’autres volets de cette belle mythologie.
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La sagesse des mythes : Eros et Psyché

Un album bien sympathique car bien dessiné par Diego Oddi et bien colorisé par Ruby certes, mais pouvait-il être autre que sympathique en adaptant le récit d’Éros et Psyché l’un des contes de fées les plus populaires de l’Histoire de l’Humanité ?



Tout le monde connaît le truc par cœur : Psyché est aussi belle qu’une déesse et cela irrite Aphrodite qui envoie son secrétaire Éros la punir, mais il en tombe éperdument amoureux et l’emmène vivre dans son palais pour qu’ils vivent leur amour à l’abri des regards à condition qu’elle ne voit pas son visage (car si quelqu’un apprend qui a désobéi à sa maîtresse pour protéger son amante, il va prendre cher). Évidemment elle finit par fauter à l’instigation de ses sœurs jalouses et la marâtre est alors très très en colère. Pour sa sauver sa peau Éros la largue avant d’aller se planquer, et Aphrodite rancunière impose à la princesse l’équivalent féminin des 12 Travaux d’Héraclès. Mais Psyché qui incarne la beauté et la bonté se fait aider de la création tout entière, jusqu’au « deus ex machina final » où Zeus intervient en personne pour lever les sanctions divines et réunir les amants faits l’un pour l’autre : tout est bien qui finit bien !

Alors qu’est-ce qui cloche ? Dans un album de 48 pages on accorde déjà 9 pages à l’origin story d’Éros / Cupidon, ce qui bouffe des pages qui auraient mieux fait d’être consacrées au récit principal qui finit carrément au pas de course… En plus il en existe deux, et évidemment Luc Ferry a choisi celle qui le plus en contradiction avec le récit ! (ben oui si Cupidon n’est plus le fils de Vénus, alors celle-ci n’est plus la marâtre de Psyché et cela marche vachement moins bien) Alors si j’ai bien compris Éros est le fils de l’Opulence et du Dénuement, mais non seulement cela n’amène rien, mais en plus on retrouve les divinités pauvres qui émaillent la série et qui n’ont aucun sens car si les immortels sont définitivement supérieurs aux mortels pourquoi ont-il au quotidien exactement les les mêmes problèmes qu’eux ?

Ensuite on n’a cessé de nous expliquer que les divinités sages et intelligentes étaient les garants de l’ordre cosmique par rapport aux humains miséreux donc dangereux, mais elles ne cessent d’agir de manière puérile, mesquine, cruelle et sadique comme n’importe quel crevard élitiste peu ou prou sociopathe et/ou psychopathe. Car ici Aphrodite veut châtier l’orgueil donc l’hybris de Psyché, alors qu’on voit bien que cette dernière est la modestie et l’humilité incarnées. Mais dans cet album l’évolution psychologique de Psyché est chelou : on la présence car une gentille princesse, puis elle devient une tueuse machiavélique pour se venger de ses sœurs qui ont détruit son bonheur (et en plus elle abandonne complètement sa quête de vengeance en plein milieu de sa réalisation), puis en 1 page elle redevient une gentille princesse victime de la haine et de la jalousie de sa marâtre. Et puis Éros qui abandonne son amour à la vindicte de sa patronne avant de retrouver ses couilles dans l’avant-dernière page pour amener le deus ex machina, il se pose bien aussi dans les évolutions psychologique bancales… Bref tous les changements apportés au récit d’origine tirent l’ensemble vers le bas, donc on ne pas parler d’adaptation réussie !



Alors le pompon, c’est les appendices de Luc Ferry : il a craqué et complètement fumée la moquette ! Ça démarre avec la psychologie de bazar du « trop belle pour toi », alors que la BD propose des idées autrement mieux fiches (personne n’ose aimer Psyché qui est belle comme une déesse, donc pour aimer et être aimée sur un pied d’égalité elle doit trouver quelque de beau comme un dieu et coup de bol elle trouve l’Amoûr avec Éros). Ensuite il pète un câble et part en diatribes contre Marx et Nietzsche en multipliant les citations de Platon et de Benoît XVI : mais qu’est-ce qu’ils viennent foutre ici ceux-là ? Et puis je sais bien que Luc Ferry est passé par des écoles très catholiques, mais de là à avoir une analyse complètement chrétienne d’un récit issu d’une civilisation complètement païenne c’est n’importe quoi !!! En mode grosse déconne, le scénariste de bandes dessinées Thierry Gloris expliquait tout ça 100 fois que lui : le grec a beaucoup de vocabulaire que le latin ou le français pour les différentes notions d’amour, donc ce n’est pas la peine de blablater des pages sur la réunion d’éros et agapè pour accéder au bonheur laïc et au paradis chrétien…



Encore une fois comment faire de l’analyse de mythe en refusant de faire de la mythologie comparée ? L’histoire d’Eros et Psyché correspond à la fois aux contes types ATU 425B et ATU 425C (car il s’agit bien d’un conte et non d’un mythe). Il n’apparaît dans l’Antiquité que dans "L’Âne d’Or" d’Apulée composé dans la 2e moitié du IIe siècle après J.-C., et il a eu un tel succès qu’il n’a cessé d’être copié, remanié et transformé durant tout le Moyen-Âge avec un succès qui ne s’est jamais démenti. Du coup on retrouve "La Boîte de Pandore", "Orphée et Eurydice", "Persée et Andromède", mais aussi "Cendrillon", "Blanche-Neige", et "La Belle au bois dormant", ainsi que "Mélusine", "Rumplestiltskin", "La Belle et la Bête" et "La Petite Sirène"… Du coup difficile de savoir si les contes de Perrault, Grimm et Andersen ne sont que des variantes du récit d’Apulée ou s’ils sont issus d’un fond plus ancien. Mais après tout Apulée était africain avant d’être européen, berbère avant d’être romain et les dernier travaux ethnographiques tendraient à prouver qu’Apulée auraient lui-même copié, remanié et transformé plusieurs contes nord-africain comme "L’Oiseau de l’orage" ! Tout cela est passionnant, et d’autant passionnant qu’il également passionné de grands psychologues : les jungiens Erich Neumann et James Hillman, et les féministes Christine Downing et Carol Gilligan. Pour résumer leurs travaux qui ont comme lien commun la place de la femme dans la société, la guerre des sexes n’aura jamais de fin car on « couche » toujours avec l’« ennemi »...
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La sagesse des mythes : Antigone

Cet album consacré à Antigone est un peu hors-sujet puisque dans une collection dédiée à la mythologie on adapte ici une pièce de Sophocle et non un mythe (et même en jouant avec les mots, son sujet ne correspond aucunement à ceux de la mythologie). Luc Ferry veut se faire plaisir, quitte à balayer d'une revers de la main la belle adaptation en roman graphique de Régis Penet sortie quelques mois plus tôt chez le même éditeur...

Les dessins de Giuseppe Baiguera assisté aux couleurs de Ruby ne sont pas à la hauteur de l'illustration de couverture de Fred Vignaux, mais restent satisfaisants voire plaisants. Ensuite, on connaît bien l'histoire : après la mort d’Œdipe à Thèbes ses fils Etéocle et Polynice se partagent le pouvoir, mais le disait le bankster J.P. Morgan la concurrence c'est bien mais le monopole c'est mieux... C'est donc naturellement que les orgueilleux frères déclenchent la guerre civile, et qu'ils meurent tous les deux victimes de leur hybris : il n'y en avait pas n pour relever l'autre, et pour ne rien gâcher Créon roi intérimaire pour la 3e fois compte bien le rester définitivement, et rend tous les honneur funéraires à la dépouille du crevard Etéocle et condamne la dépouille du crevard Polynice à pourrir à l'air libre, en opposition à toutes les lois divines et humains parce que maintenant la loi c'est lui, et l'ordre ! Antigone qui a accompagnée le calvaire de son père raisonne en être humain, Créon qui lorgne sur le trône depuis si longtemps raisonne en politicien, et entre la princesse qui agit en Martyr et le roi qui agit en Machiavel c'est le clash puis la tragédie puisque au bout du bout l'orgueil des uns et des autres est châtié par les dieux et Créon obtient le pouvoir qu'il a tant souhaité, mais il n'a plus personne à qui le léguer...

C'est une bonne vulgarisation d'un classique parmi les classiques, mais le message est un peu brouillé entre la bonne volonté des auteurs et la mauvaise volonté de Luc Ferry qui se drape dans ses conneries intellectualistes. Le fils directeur est davantage Créon qu'Antigone qui a depuis le départ toutes les cartes en main et qui derrière ses beaux discours sur la raison, la loi et l'ordre ne pense finalement qu'à lui... Il en a rien à foutre que son fils aîné soit mort, il fait semblant de découvrir qu'Antigone a bravé sa loi alors que cette dernière n'a jamais caché ses intentions juste pour la piéger elle et son entourage et ainsi faire place nette autour de son trône, il manipule son fils cadet partagé entre sens du devoir et amour passionnel, il jubile quand tout le monde est pris au piège de sa toile, avant de se lamenter que rien ne se passe comme prévu quand le ciel lui tombe sur la tête !





Ce qui fout tout en l'air c'est les discours intellectualistes de Luc Ferry qui nous explique qu'il n'y aucune dimension morale dans la tragédie. Car on termine l'album en beauté avec 6 pages de branlette intellectuelle où Luc Ferry se masturbe en regardant Hegel se masturber. Déjà il nous explique que Jean Racine, Jean Cocteau, Jean Anouilh, Bertolt Brecht, Marguerite Yourcenar, Assia Djebar, etc, n'ont rien compris à la tragédie de Sophocle, et que pour véritablement la comprendre il faut se référer à Hegel, Nietsche, Deleuze et Clément Rosset ! Les drames humains vécu par le petites gens sont pathétiques, la vraie tragédie c'est l'opposition des raisonnements... Donc il y aurait d'un côté le teubés méprisables qui parlent de la passion, et d'un autre côté les intellos admirables qui parlent de la raison ! Et tout cela est enrobé par les logorrhées de Luc Ferry qui explique aussi qu'Hegel est non traduit, ou si mal traduit qu'il doit se dévouer à la cause philosophique en traduisant lui-même les Saintes Écritures du grand homme... Sauf que ses interminables citations sont illisibles, parce qu'avec un vocabulaire compliqué et une syntaxe alambiquée on ne comprend rien du tout même au bout de multiples lectures. Par contre on comprend bien le message que l'émotion c'est pour les gamins et les bonnes femmes, pas pour le vrais mec qui eux ne laissant pas aller à l'émotion en se référant toujours à la raison... Ah ça on flirte à plusieurs occasions avec le machisme et le sexisme primaires, mais ce n'est pas grave puisqu'on fait de philosophie et que les philosophes sont les aristocrates de la pensée qui ont toujours raison !

Comme le disait Albert Einstein, un véritable intellectuel c'est quelqu'un qui rend simple ce qui est compliqué, et pas quelqu'un qui rend compliqué ce qui est simple... Monde De Merde qui cire les pompes des intello élitistes qui ne cachent pas leur mépris pour tout ceux qui n'ont pas leur QI, car ici on sent bien les privilèges de Luc Ferry qui ose se lancer dans une explication de texte philosophique aussi pointue de fumeuse dans une BD grand public censément pédagogique (on n'est pas dans une thèse universitaire bordel de merde) !
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La sagesse des mythes : Eros et Psyché

Voici encore un titre de la fameuse collection de « La sagesse des mythes » qui n'arrête pas de se décliner. Il faut dire que la mythologie grecque est une source inépuisable d'aventures. Je découvre celle d'Eros et Psyché dont la grande beauté est jalousée par la cruelle Aphrodite.



Comme chacun le sait, la jalousie est un vilain défaut. Elle charge le bel Eros d'humilier sa rivale mais tout ne se produit pas comme prévu. Eh oui, l'amour et la passion peuvent jouer des tours.



Il est également vrai qu'une femme lorsqu'elle est trop belle, elle fait fuir les hommes qui ne se sentent pas en confiance pour l'approcher. La beauté peut impressionner au point de faire fuir. J'ai connu dans ma jeunesse une jolie femme qui avait ce problème d’impressionner beaucoup trop les hommes. Certes, on peut alors terminer dans la solitude ou mal accompagné.



C'est également un conte qui nous indique que la perfection d'une forme et le désir sont deux choses différentes. On peut être belle mais sans charme et on peut être à l'inverse moche mais sexy. C'est l'union de Psyché avec Eros qui fera naître le véritable amour qui conduit au plaisir et à l'enfantement.



Pour une fois, cela se terminera bien grâce à Zeus, le Dieu des Dieux, qui peut se montrer assez compatissant s'agissant d'amour. Aphrodite, déesse grecque de l'amour, de la beauté et du désir, devra faire avec. Il est cependant dommage que l'intensité de ce récit retombe comme un soufflet.



Au niveau du dessin, on retrouve Diego Oddi qui avait déjà officié sur « Œdipe » mais également sur « Orphée et Eurydice » et qui réalise un très beau travail.



Bref, une lecture toujours aussi divertissante dans l'exploration de la mythologie grecque.

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Gilgamesh, tome 1 : Les frères ennemis (BD)

Tant qu'on gagne on joue, et la collection "La Sagesse des mythes" continue de s'agrandir en s'aventurant en dehors de la mythologie grecque pour explorer la mythologie mésopotamienne.



On veut nous raconter "L'Épopée de Gilgamesh". Chaque mythe dispose de plusieurs versions, et Luc Ferry a choisi parmi toutes celles dont j'ai connaissance la moins intéressante pour que la réalité colle à ses idées (on va en reparler), et de plusieurs adaptations, et de toutes celles que je connais c'est sans nul doute la plus faible… Les graphismes de Pierre Taranzano ne sont pas mauvais loin de là, mais j'ai eu l'impression d'avoir avoir affaire une version Disney du mythe, les personnages se seraient mis à chanter que cela ne m'aurait pas étonné, donc une version édulcorée voire éco+ de l'épopée ! (du coup ce qu'il y a de plus réussi, c'est encore une fois de plus l'illustration de couverture de Fred Vignaux, mensongère car elle largement au-dessus des graphismes qu'on nous propose)

Bon, Gilgamesh est très méchant car il transforme ses sujets masculins en esclaves et ses sujets féminins en prostiputes et il passe à ripailler avec moult victuailles et moult alcools. Les gentils sujets victimes de leur méchant souverain prient les dieux de les aider, et ceux-ci créent Enkidu pour le châtier. C'est un sauvage (WTF ses cornes et ses oreilles animales ???), et Gilgamesh lui envoie la courtisane « La Joyeuse » pour le civiliser et le gagner à sa cause (la scène de cul pages 21-22 est bien le seul élément qui n'ait pas été contaminé par le virus Mickey, donc on ne peut même pas recommander sereinement cette BD à un jeune public, et du coup je ne sais vraiment pas où les auteurs ont voulu en venir). Mais les gentils sujets victimes de leur méchant souverain lui rappellent que Gilgamesh est très méchant, et qu'il est là pour le punir. Arrivé à Uruk ils se foutent sur la gueule, mais finalement deviennent copains et vont ripailler ensemble avec moult victuailles et moult alcools… Franchement, qu'est-ce qu'il y a d'épique et/ou de philosophique là-dedans ?





Dans ses appendices on sent Luc Ferry très ému par ce mythe, mais il blablate durant 6 pages de sa manière alambiquée habituelle pour finalement arriver à la conclusion du "Candide" De Voltaire « Il faut cultiver notre jardin »… Pourtant c'est ses appendices les moins mauvais, ils sont même presque intéressants. Mais chassez le naturel il revient au galop, et il veut absolument caser ses idées à lui et on est obliger de se « facepalmer » : pour lui Gilgamesh dans sa quête d'immortalité accède finalement à la sagesse, il passe de la religion à la philosophie, de la croyance religieuse à l'intelligence laïque. Soupirs...



Gilgamesh n'agit pas en « tyran », il est d'ascendance divine et il épuise ses sujets en travaux innombrables et interminables parce qu'il ne comprend qu'ils ne soient pas aussi forts, aussi endurants et aussi résistants que lui. Ce n'est pas la civilisation d'Enkidu qui au centre du récit, qui passerait de l'animalité à l'humanité avec ses joies et ses peines, mais la sociabilisation de Gilgamesh qui passe à la seule conscience de soi à la conscience de tous ceux et toutes celles qui l'entourent. La mort d'Enkidu est une 2e leçon : quel que soit la force et le pouvoir que l'on possède on ne peut pas résoudre tous les problèmes car il y a des choses qu'on ne peut faire et qu'on ne peut pas défaire… C'est là qu'on voit encore une les lacunes de Luc Ferry : il a beau être un intellectuel et un philosophe, tu ne peux pas analyser un mythe sans faire de mythologie comparée et avec Gilgamesh on voit le Melkart punique, les Héraclès et Achille grecs, ainsi que le Siegfried germanique. Oui mais non Luc Ferry lui le compare à Ulysse ! Personnellement en me replongeant dans le mythe, j'ai tout de suite pensé à Anakim Skywalker dans La Revanche des Sith : après un choc psychologique causé par la mort d'un proche, il se retrouve à avoir peur pour tous ses proches car quelque soit sa force il ne peut rien contre la mort… et c'est ainsi que dans quête de l'immortalité il se laisse séduire par le Côté Obscur qui lui fait miroiter qu'on puisse y accéder !

Ayant compris que la mort est indissociable de la vie et que c'est le destin de chaque être humain, Gilgamesh retourne à Uruk et Luc Ferry nous que la fin ouverte ne livre aucune sagesse constituée (ce qui lui permet de placer une fois de plus ses propres idées). Là aussi, il a oublié d'avoir faire un tour du côté des autres versions de l'épopée qui elles sont très claires : Gilgamesh devient un bon souverain car il a compris que l'important n'est pas ce qu'on est ou ce qu'on fait mais ce qu'on laisse aux vivants en partant, et c'est ainsi qu'il est entré dans l'Histoire pour ensuite devenir une Légende !
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Les sept écologies

Trois chapitres et deux parties pour faire dissertation philosophique..

Sept écologies pour les rois nains dans leurs visions étriquées.

(dix) Neuf euros pour admirer une pensée moderne et décomplexée.



Ce sont donc sept (huit selon l’auteur en fait mais, à l’instar de ses modèles anciens, c’est moins « magique ») écologies qui vont être passées en revue par M. Ferry.



Ce livre a eu deux effets simultanés ; il m’a d’abord beaucoup intrigué. Si son auteur n’était pas si respecté dans les cercles autorisés à penser et à nous informer, j’aurais imaginé une somme réflexive ou compilatrice. Puis dans un deuxième temps il m’a permis de mieux comprendre la position défendue par cette frange évoluant dans une société très favorisée et ayant le loisir de réfléchir à des paradigmes comparables à ceux des transhumanistes.

M. Ferry commence par nous expliquer les thèses de ceux qu’il s’apprête à moquer par la suite, après avoir annoncé que ce n’était pas facile à faire. Intellectuellement, c’est assez subtil, mais venant de la part de quelqu’un qui a participé à l’élévation du niveau de l’école publique de ces dernières décennies (il n’est pas le seul, il y a une certaine continuité dans cette tâche chez les ministres de l’éducation nationale, moult vidéos le prouvent...) c’est un défi relevable.

Il nous dresse un portrait sarcastique dans l’ordre des « effondristes », « colapsologues » comme Pablo Servigne ou Aurélien Barrau (que je conseille d’écouter au moins une fois pour se faire une idée plus objective, des vidéos de ces derniers circulent, des livres aussi bien sûr).

Ce sont également des « alarmistes révolutionnaires » qui sont présentés comme des épouvantails bien pratiques comme un certain William Aiken dont personne n’a entendu parler qui écrit des choses abominables comme : « une mortalité humaine massive serait une bonne chose. Il est de notre devoir de la provoquer. C’est le devoir de notre espèce vis-à-vis de notre milieu d’éliminer 90 % de nos effectifs ». Le philosophe ministre médiatique écrit alors « On serait tenté d’ironiser, d’afficher sa réprobation morale face à ce genre de propos, mais ce serait une facilité ». Magnifique figure de style (prétérition) qui consiste à faire ce qu’on dit ne pas vouloir faire.

Son dessein dans cet ouvrage est plus ou moins énoncé au chapitre III ; « En clair, il s’agit de réconcilier l’écologie et l’économie de marché ». Pour cela, dès la deuxième partie il fait l’éloge du C2C (anglicisme oblige pour les mondialistes médiatiques): le Cradle to Cradle grapillé aux véritables concepteurs de cette notion : William McDonough et Michael Braungart et qui signifie : créer et recycler à l’infini.

Ainsi on pourra atteindre le nirvana : « croissance infinie, zéro pollution ! »

Le dernier chapitre est aussi instructif : après des dizaines de pages consacrées à nous expliquer les positions philosophiques successives concernant notre rapport aux animaux et leurs promoteurs (à ce titre ce livre peut être considéré comme un bon cours de philo, pour nos jeunes, cette matière figurant toujours dans l’organigramme officiel de l’éducation nationale, on comprend pourquoi), il se lance dans son grand final : la promotion de la viande cellulaire.

Magnifique figure de style (syllogisme), qui consiste à dire a) Continuer de manger de la viande est moralement condamnable. b) La seule solution possible est dès lors le véganisme mais c’est impossible c) Il ne reste que ma solution : La viande cellulaire.

Bon, il faut quand même lire entre ses lignes, cette production technologique de viande, en bonne économie libérale, ne concernerait pas tout le monde : « Elle pourrait continuer à proposer de la « vraie viande » à côté d’une industrie « biotech » qui devrait permettre un jour de nourrir la planète entière sans faire de dégâts. »

Il en va de l’agriculture comme de l’éducation vue par M. Ferry : 35 par classe et de la bouffe Tricatel pour le peuple et Montessori et Bœuf Charolais pour les enfants des invités aux diners privés en hôtels particuliers.

Le public visé de ce livre philosophico-religieux (Religion : libéralisme mondialisé) est modestement désigné : « Pour ceux qui ne sont pas encore totalement figés dans une idéologie en béton, désormais aussi dogmatique et faussement scientifique que le communisme des années 1950, je puis garantir que la lecture de ce qui suit en vaut la peine. »

Pour les autres je conseillerais les textes originaux, réellement intéressants car produits par de vrais spécialistes ainsi que les livres sournoisement moqués dans cet ouvrage, Pablo Servigne et Aurélien Barrau en tête.

Ainsi, il sera possible de s’élever un peu et de se forger une opinion personnelle. Toutes les références citées par l’auteur sont par ailleurs dignes d’intérêt.

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La sagesse des mythes : Thésée et le Minotaure

Lire cette série sans tenir compte des élucubrations de M. Ferry est ma réalité, sinon je gâcherais le travail de Clotilde Bruneau, scénariste et Mauro de Luca, dessinateur qui, eux, font ce qu'ils peuvent.

Je pense que cet ouvrage mérite d'être lu, d'abord parce que l'ensemble dessins-scénario n'est pas si mal et que j'ai passer un bon moment de lecture.

Lu une première fois et une seconde tourne pages pour admirer dessins et couleurs.

Thésée découvre qu'il est le fils de Poséidon, lequel lui a laissé en héritage un glaive et des sandales l'incitant à partir vers Athènes suivre sa destinée.

Sur sa route il rencontrera un nombre important de monstres et vilains personnages cherchant à l'éliminer et qu'il vaincra.

Arrivée à destination, Egée, roi de la cité lui révélera qu'il est (aussi) son père.

Afin de libérer la jeunesse athénienne d'une malédiction, Thésée ira en Crète affronter le Minotaure...

Le scénario reste intéressant. Dessins inégaux - j'ai eu, parfois, du mal à reconnaitre les personnages. Le couleur est bien adaptée aux vignettes, chatoyante et lumineuse.

La partie historique de Ferry et nulle et non avenue! Cet homme plombe, bien trop souvent cette série. C'est dommageable!


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La sagesse des mythes : Dionysos

Je dois bien avouer que je n'ai guère aimé ce Dionysos. Certes, il a inventé le vin et a eu une enfance plutôt difficile pour échapper à la colère d’Héra. Il faut dire que son mari Zeus l'a trompé avec une simple mortelle.



Héra en se faisant passé pour la nourrice de Sémélé alors enceinte de Dionysos a reçu le conseil de demander à son amant Zeus de se montrer sous sa forme originelle. Or, un humain est littéralement consumé quand il voit un Dieu sous cette forme. Sémélé aura eu sa preuve d'avoir conçu un enfant avec un Dieu mais ne pourra guère profiter de la vie.



Après cette terrible introduction, on va suivre Dionysos qui n'est franchement pas très sympa avec les humains. Il a la rengaine facile et s'amuse à les torturer de la façon la plus cruelle qui soit. Entre sadisme et perversions sexuelles. Certes, il a eu un grain de folie d'Héra. Le vin pousse parfois au crime.



On découvrira que Dionysos peut être aussi enivrant et délicieux que dangereux et excessif. Quand on vous dit que l'abus d'alcool est dangereux, ce n'est pas pour rien. Il faut remonter à ce mythe.



Un petit mot sur le dessinateur. Gianenrico Bonacorsi est un illustrateur free-lance basé à Milan en Italie. Il signe avec Dionysos son premier ouvrage dans la collection « La Sagesse des mythes ». Il se débrouille plutôt bien pour coller au style de graphisme de cette collection plutôt uniforme.



A final, ce titre est une belle leçon de morale sur le thème que le vin peut être un ami qui ne vous veut pas forcément du bien.

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L'Odyssée, tome 1 : La colère de Poséidon (BD)

Nouveau cycle de cette série avec ce premier tome de l'Odyssée.

De prime abord on remarque qu'il y a changement de dessinateur, l'album semble plus fini, plus "sérieux".

La couverture est toujours aussi attirante faisant de cet album un bel objet.

L'Odyssée tout le monde ou presque connaît ce poème donc le scénario se doit être proche de ce dernier. Ce n'est pas vraiment ce que l'on aurait pu attendre, il y a beaucoup trop de blanc, de vignettes muettes, de plans inaudibles (si, si!) - que font ou se disent ces personnages sous mon nez ?

Retour d'Ulysse vers Ithaque après la victoire sur Troie et l'épisode du fameux cheval, il s'arrête dans quelques iles, principalement pour cause de ravitaillement, il y rencontrera les Cicones, Lotophages, Eole et les cyclopes dont Polyphème, qu'il énucléera, lequel le menaçant de la colère de Poséidon, son père.

Bien que ce soit le titre de l'ouvrage, la colère n'est pas advenu, du moins plus du fait de l'ouverture de l'amphore d'Eole que de la présence du dieu de le mer.

En revanche le changement de dessinateur est, ô combien, bénéfique pour cette série, du coloriste également. Clarté des dessins, trait ferme, bonne mise en page, couleurs chatoyantes, situations bien maitrisées, c'est du tout bon. Ce qui rattrape l'indigence du scénario.

L'appendice de Luc Ferry est nul et non avenu, il devait être ou bourré ou avoir fumé la moquette pour un texte ne de référant pas à l'Odyssée mais à l'Illiade, faire référence à Voltaire qui n'en demandait pas autant, bref remplissage et remplissage comme d'hab! Il n'y a rien à voir, ni à lire non plus.

A suivre (trois tomes).
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La sagesse des mythes : Dédale et Icare

La moyenne collection "La Sagesse des mythes" pilotée par le mauvais Luc Ferry s'étend pour nous offrir une nouvelle fois une superbe couverture illustrant un album moyennement moyen pour rester poli...

On est dans la collection d'épisodes, même pas dans le bon ordre en plus, pour un tome qui respire le je-m'en-foutisme... A la première page trois frères se disputent l'héritage de leur père Astérion avec Minos, Sarpédon et un gars OSEF qui ne sera jamais nommé ; bataille entre la Crète et Athènes opposant des mecs en pagne équipés de boucliers en peaux de vaches qui mettent la raclée à des hoplites bardés de bronze des pieds à la tête dirigés par un sosie de Gerard Butler dans le film "300" ; Athènes à l'Âge du Bronze surplombée par l'Acropole et le Parthénon construit au Ve siècle avant Jésus Christ... Si on croit à ton univers on croit à ton histoire, et ce n'est absolument pas le cas ici ! Pour ne rien gâcher on essaie de développer une tragique histoire père / fils, mais la caractérisation des personnages est à l'avenant d'un Dédale présenté comme un génie mais qui en fait agit comme un teubé ou d'un Icare qui s'il avait appris à nager ne serait pas mort connement.... Et dois-je préciser qu'il était inutile de s'appesantir sur l'épisode zoophile de Pasiphaé dans un album qui s'est résolument placé sous le signe de la pédagogie scolaire ?



Les graphismes de Giulia Pellegrini sont corrects sans plus, et tirés par le bas par des cases ratées avec des visages ou des corps parfois mal proportionnés... Difficile de reconnaître la diplômée des Beaux Arts de l'école de Carrare membre de l'Associazione Alex Raymond et de l'Amici del fumetto !

En appendices Luc Ferry ne dit pas trop de conneries, mais force est de constater qu'en racontant à sa sauce ce qu'on vient de lire il a autant de poésie et de pertinence qu'un manager paraphrasant son propre powerpoint...
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La sagesse des mythes : Oedipe

Ce stand alone dans la série la sagesse des mythes est consacré à la figure d'Oedipe et force est de constater qu'il n'est pas facile de faire d'en le tour de manière cohérente en 48 pages tant les sources sont nombreuses, diverses, et sources d'interprétations différentes voire divergentes du personnage et de sa triste destinée : on met donc ici en avant les points communs plutôt que les différences...

L'Oracle de Delphes annonce à Oedipe prince de Corinthe qu'il tuera son père et épousera sa mère, et c'est donc pour échapper à son destin qu'il prend la route la haine au coeur et qu'il arrive à Thèbes ravagée par le Sphinx qui dévore ceux qui ne parviennent pas à résoudre ses énigmes... L'intelligence du jeune prince l'emporte sur celle de la créature, et c'est ainsi qu'il devient un héros et que le peuple et les aristocrates le poussent à épouse la reine veuve depuis peu... On serait dans la Quête du héros aux mille et un visages si le récit s'arrêtait là, mais il continue avec Oedipe roi souverain bienveillant et bien aimé de Thèbes une nouvelle fois frappée par une malédiction divine : selon l'Oracle de Delphes la maladie ravagera la cité et son peuple tant que ne sera pas retrouvé et châtié le meurtrier de Laïos le précédent roi... En roi juste et bon, Oedipe s'attelle à la tâche pour découvrir qu'il a tué son père biologique, épousé sa mère biologique, et donc que ses enfants Étéocle, Polynice, Antigone et Ismène sont aussi ses frères et ses soeurs...

C'est là que les versions divergent, car si le plus souvent Oedipe se crève les yeux et si Jocaste se pend, les suites sont parfois différentes. Ici Oedipe prend la route avec sa fille Antigone jusqu'à sa rencontre avec Thésée qui est le témoin de sa triste fin, les Érinyes l'emmenant vivant aux enfers pour le châtier cruellement ou mettre fin à son calvaire... (et on pourra lire la suite de la tragédie dans l'album consacrée à la figure d'Antigone).

C'est un très honnête adaptation du mythe, et les graphismes de Diego Oddi et Ruby sont plutôt jolis avec des couleurs chaudes qui soulignent les moments clés du récit consacrés à l'irruption du fantastique dans à la belle époque de Mario Bava ! (même si c'est une bizarre que Jocaste ne vieillisse pas et qu'au final sa fille Antigone fasse plus vieille qu'elle)





Alors ce coup-ci quelles sont les conneries proféré par Luc Ferry, bobo-hipster ayant naguère sévi aux ministères de l'éducation, de la jeunesse et de la recherche ? Il commence par du défonçage de porte ouverte voire par du combat contre des moulins à vent en pourfendant les travaux de Sigmund Freud (que Clotide Bruneau se fait une joie de mettre en scène dans une planche de la BD juste pour faire la nique à Luc Ferry ^^) : quelle surprise, les Grecs du Ier millénaire avec J.-C. ne pensait pas de la même manière qu'un Viennois du XXe siècle... Ensuite il reprend les travaux de Jean-Pierre Vernant mais je ne suis pas sûr qu'il ait la sagesse nécessaire pour bien les comprendre : le théâtre met en scène à la fois le libre arbitre de l'homme mais l'inéluctabilité de son destin car chacun doit affronter les conséquences de ses décisions motivées par le devoir et/ou le désir, ce qui est très parlant dans un monde où les hommes veulent être maître de leur destin... Mais c'est universel, valable autant pour les rois, que pour les aristocrates de l'oligarchie ou les petites gens de la démocratie (sans parler que pour Luc Ferry la démocratie naît à Athènes en -510 et meurt à Athènes en -429 et n'a jamais existé ailleurs dans le temps ou l'espace), donc non seulement Luc Ferry oublie que les sources antiques sont multiples, partielles et partiales, mais en plus il se lance dans un laïus sur la la bonne gouvernance où les élites éclairées par la philosophie n'ont pas besoin d'humanité pour diriger (et Clotilde Bruneau se fait une joie d'expliquer juste en face le sens du mot « laïus » ^^)... Cela fait un peur concernant l'univers mental des élites qui nous gouvernent !

Pour le mythe d'Oedipe en lui-même, il nous explique que les dieux sont garant d'un ordre harmonieux, et qu'un ordre harmonieux nécessitait de châtier cruellement à répétition une famille et un peuple... Alors Laïos est puni pour la mort de Pelops, Oedipe est puni pour la mort de Laïos, Etéocle et Polynice sont punis pour la mort d'Oedipe, Antigone est puni pour la mort d'Etéocle et Polynice, Créon est puni pour la mort d'Antigone (d'ailleurs c'est étrange que le Créon du mythe d'Oedipe soit si différent de celui du mythe de ses épigones)... Pourquoi pas ? Mais dans ce cas le Sphinx puni qui de quoi ? N'est-il qu'un jouet de plus pour les dieux afin de tourmenter les mortels juste pour le fun ??? J'ai une théorie à vous soumettre : dans l'animisme les divinités sont à l'images des forces naturelles, c'est-à-dire puissantes, primordiales, aveugles, mais dans le paganisme les divinités sont à l'images des puissants qui gouvernent, c'est-à-dire orgueilleux, mesquins, cruels... Une fois de plus Je suis bien content d'être athée ! (et en conclusion Luc Ferry est plus proche du TINA reagano-thatchérien que de Dalaï Lama hein)
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L'Iliade, tome 1 : La pomme de discorde (BD)

En parcourant rapidement cette bande dessinée avant de me plonger dans la lecture, j’ai eu un peu d’appréhension, je suis donc allée consulter l’exposé de Luc Ferry qui se trouve à la fin. Ma peur ? Que le récit soit réduit à la guerre de Troie… Mais le philosophe précise bien que l’Iliade ne relate que la fin de la guerre, et de fameux épisodes célèbres tels que le cheval de Troie et la mort d’Achille n’y figurent pas, de même que l'épisode de la pomme d'or, servira dans cet ouvrage, à expliquer les causes de la guerre et ne doit pas être considéré appartenant à l'œuvre célèbre attribuée à Homère.



J’attends donc de pouvoir découvrir les deux autres tomes pour me faire une idée de la fidélité de cette célèbre épopée en bande dessinée.



Le premier volet montre l’enlisement de la guerre, une tentative de paix, la reprise des combats et surtout l’origine de cette guerre mythique : la pomme d’or ou pomme de discorde. On y comprendra que la guerre de Troie est l’affaire tant des mortels que des Dieux : discorde dans l’olympe, vengeance des déesses, soutien de chaque armée par des dieux.



L’album est très agréable, les personnages magnifiques, l’illustrateur, Pierre Taranzino transmettant à merveille par le dessin, la puissance des combattants, la beauté des femmes, la cruauté des combats, une page particulièrement m’a captivée : il s’agit d’une double page montrant les armées prêtes à s’affronter à Troie, surplombée par les dieux qui se placent en observateur au-dessus de la ville, double page superbe que je ne me lasse pas d’admirer.



L’exposé de Luc Ferry rappelle quelques aspects importants de l’œuvre d’Homère, supposé auteur de l’épopée.



Ma peur se dissipe donc légèrement après la lecture de ce premier volet. Quoi qu'il en soit on se retrouve face à un travail de qualité de la part des auteurs.
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La sagesse des mythes : Antigone

Comment ne pas s’arrêter devant cette superbe couverture ? J’ai d’abord lu l’histoire d’Antigone chez Anouilh avant d’aller lire le texte de Sophocle. Oui, je sais, ce n’est pas logique, pas chronologique, mais c’était peut-être plus facile à l’époque où j’ai voulu en savoir plus sur cette histoire, c’est-à-dire lorsque j’étais au lycée.



Je résume très brièvement cette dernière : Antigone est la fille d’Oedipe, autrement dit, elle n’est pas gâtée par sa généalogie ! Ses frères, Etéocle et Polynice, se disputent le trône à la mort de leur père. Rusé, Etéocle propose à son frère d’alterner : une année lui, une année son frère. Polynice, son cadet accepte mais ce qui devait arriver arriva : Etéocle, soutenu par son oncle, Créon, ne lâcha rien. Polynice prit les armes. Les deux frères meurent. Créon ordonne alors que le corps de Polynice reste à pourrir au pied des murailles de la ville. Mais Antigone ne l’entend pas de cette oreille. Son frère doit avoir une sépulture afin de pouvoir rencontrer Charon, le nocher, le passeur des Enfers…



Cet album retrace à merveille cette légende. Les dessins sont soignés, le scénario suit la trame narrative. Le dossier à la fin, que l’on doit à Luc Ferry, permet d’en savoir un peu plus et s’attarde également sur la philosophie d’Hegel, ce dernier ayant travaillé sur les conflits tragiques chez Sophocle.



Voilà une BD à recommander !
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Thème : Thésée et le Minotaure de Luc FerryCréer un quiz sur cet auteur

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