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Citations de Lucien Suel (103)


Sur la digue, avec des bouts de craie venus du crétacé -un autre nom pour la falaise-, les filles ont tracé un quadrillage. Terre et ciel, bois et goudron. Le palet poussé du pied, à cloche pied, traverse les cases. Le vent d’ouest fait claquer le linge sur la corde. Les robes à volants tourbillonnent. Cris des enfants, des mouettes et goélands. Penchée en avant, déséquilibre compensé en relevant la jambe gauche, Tite Mauricette lance dans la septième case. La voie est libre. La porte dans les nuages va s’ouvrir pour accueillir la fillette Behind The Rainbow au paradis des mouettes. Au prochain coup, elle ira au ciel. Saute et saute. Passe passe, petite passe, la dernière restera.

http://wp.me/p5DYAB-1z7
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Je lève l’œil au plafond au ciel de lit au ciel de l'art. Je m'allonge dans l'herbe des allées.

Je me couche dans la luzerne entre les draps blancs et bleus du ciel au milieu des âges. Des visages souriants me regardent.

Larme à l’œil, je récite les noms de ceux qui me précédèrent, me parlèrent au berceau ou dans les livres d'images.

http://wp.me/p5DYAB-Y4
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Toute la salle commence à murmurer.
Le conférencier dévide son discours dans une odeur de sueur de pieds et de cigarette blonde.
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Aujourd’hui les vrais héros désertent les usines. Ils s’enfoncent du papier dans les oreilles et savent brouillonner dans les marges.

http://wp.me/p5DYAB-1qO
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La vie à l'envers au service de la machine
Travail pour la machine.
Sueur pour la machine.
Force pour la machine.
Amour pour la machine.
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Les phrases défilent dans la flamme jaune et fuligineuse d’un briquet à essence qui lit à la vitesse de la lumière en brûlant l’être de papier.

http://wp.me/p5DYAB-19P
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Tout est faux. Rien n’a changé. Communication croissance consommation contrôle. Standardisation du citoyen-citadin-conso-mateur. Les prévisions météorologiques restent sombres avec des flaques de lumière ici et là, maintenant ou ailleurs : zestes de drogue sexe & rock’n roll, prose bop spontanée à l’assaut des slogans par la méthode cut-up -coupé collé découpé décollé-, poèmes ready-made express, mixages verbaux monstres, profusion et désinvolture gaie de la langue, délire de la lyre, notes sur le décor moderne et son éparpillement, mysticisme punk rustique, auto-dérision et zéro nostalgie.

La formule individu brille magnifiquement dans le noir.

http://wp.me/p5DYAB-1tg

(Préface à la nouvelle impression aux éditions QazaQ)
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Blanche étincelle au creux de mes nuits. Blanche étincelle dans mon sommeil. Le plus souvent, au milieu d’un rêve, elle apparaît. Quelque fois, cela me réveille et les yeux encore fermés, je la regarde s’évanouir. C’est ainsi, ce matin, avant l’aube
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Fantômes du passé et touristes d’aujourd’hui errent dans la ville historique
...
Leur avenir est déjà présent dans les ruines médiévales de la forteresse.
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Lucien Suel
-- Ça ne vaut pas la peine d'acheter une voiture.
J'ouvrirai la piste dans la Land-Rover.
J'en profiterai pour apprendre cette fameuse nage sur le côté,
-- Oui, répondit le vétérinaire.

poème express n° 00536
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Je ne suis pas enfermée. Je suis protégée. J'en ai besoin. Je reprends des forces. Je ne veux pas projeter de sang sur les murs de ma chambre. Je ne veux pas retourner mon lit. Je ne veux pas sauter par la fenêtre. Je ne veux pas rester ainsi avec les mains sur les yeux dans le noir de mes fautes, de toutes mes erreurs. Je veux exister en moi.
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XXII


Extrait 4

le soleil couchant les
gelées blanches le cri
des hirondelles noires

et blanches l’odeur de
la terre retournée les
lignes d’écriture dans

la terre dans la terre
cerfeuil commun céleri
rave de Prague carotte

de Colmar chou quintal
d’Alsace chou de Milan
des vertus mâche verte
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- Ah, mais ça, c'est de la wassingue de luxe, bouclette, 100 % de coton de Virginie. On n'éponge pas n'importe quoi avec ces wassingues-là.
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J'entends un grattement du côté de la salle de bains. Je me tourne vers la gauche. Un rai de lumière marque l'encadrement de la porte. Je suis sûre d'avoir éteint. La lueur vacille. Je me redresse dans le lit et fixe la porte. Effarée, je la vois s'entre- bâiller. La lumière augmente, tremblote davantage. Le visage de Blanche se révèle. Longues boucles blondes. Elle ouvre complètement, s'arrête, regarde dans ma direction. En chemise de nuit, un chandelier dans la main droite. Cinq bougies allumées. Je voudrais lui demander ce qu'elle fait là. Ma bouche refuse de s'ouvrir. Ma langue est collée à mon palais comme un énorme tampon buvard. Je saisis machinalement mes lunettes sur la table de nuit.
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Voici le nouveau je, le nouveau jeu vidé, jeu vidéo d'adultes, icône contemplée, ou bréviaire scruté, ou chapelet égrené, les consoles à consoler.
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Ainsi des artistes soignent ou enseignent.
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Les mots, entre eux, étaient superflus.
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L'émotion qui le saisit quand elle lui demande de l'aider à plier les draps. Ce qu'il faisait enfant, avec sa mère. Une répétition de ballet, danse contemporaine et prosaique. Se faisant face, les partenaires manipulent le tissu, le tendent à quatre mains. Avec un bel ensemble, on fait tourner le drap dans le même sens, l'amenant d'une main dans l'autre, tout en plaçant soigneusement les deux côtés bord à bord. On recommence le mouvement deux fois. Puis vient le plus beau passage du duo. On tend à bout de bras une dernière fois l'ensemble convenablement plié et on s'avance l'un vers l'autre en se regardant et en levant le drap, bras tendus. Un moment d'immobilité, puis Claire saisit adroitement ce qui se trouve dans les mains de son mari et s'éloigne en terminant le pliage. Jean-Baptiste ne sait pas si Pina Bausch ou Carolyn Carlson ont déjà utilisé cette séquence de gestes dans une de leurs chorégraphies. Il imagine que oui.
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LE NOUVEAU BESTIAIRE


Le kipper

Hareng yin hareng yang. Kipper yin et
yang dans la fumée, encens marin sous
la voûte étoilée. Le kipper est comme
une colombe retournée, une chaussette
du Saint-Esprit. Le kipper danse sous
le ciel enfumé, un tango argenté. Une
hostie double entre le ciel et la mer
nourricière. kipper narcisse d’amour.
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Le chat m'attendait à la porte du couloir. Il miaule rarement, mais il a l'oreille fine. Il suit une routine différente de la mienne. Dès que je lui ouvre, il se dirige vers son bol. Il mange puis s'installe sur le canapé et s'endort. C'est un travailleur de nuit.
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