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Citations de Lucien Suel (103)


C’était une époque de charbon avec des locomotives à vapeur, des compartiments fumeurs ou non-fumeurs. Fumée dedans, fumée dehors.

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L'immobilisme de l'accent circonflexe est surprenant.
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.. tu vois comme c'est beau, c'est calme, mais c'est une illusion. Regarde la cicatrice sur la branche. On dirait un moignon. Les arbres souffrent. La guerre des champignons cancérigènes. Regarde le bourrelet, c'est une cicatrice qui se referme. Quelquefois, la cicatrice ne se referme jamais.
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 Nous vaquons sous les nuages ventrus. Nous mourons les mains vides et l’âme lisse. Nos yeux plongent dans le sang des restants, dans la tête des perdus en terre, dans le cœur usé des pieux versets. Notre empreinte s’évapore au centre de la croisée impavide et nue.
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tu tournes très lentement sur toi-même sous la cascade bienfaisante, petit à petit toujours en tournant, tu plies les jambes, tu t'accroupis jusqu'à ce que l'eau t'arrive aux épaules, puis tu te détends complètement jusqu'à t'asseoir sur le fond du bassin, à ce moment l'eau monte jusqu'à ton menton, pris d'une impulsion subite tu te laisses glisser, tu t'allonges sur le dos au fond de l'eau les yeux grands ouverts, tu vois la cascade descendre vers toi dans un nuage de bulles.
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Tu sens qu'aujourd'hui est un bon jour pour semer, tu choisis dans la boîte en carton les sachets de graines en regrettant l'époque où ils étaient en papier kraft sans ce film plastifié, ces photos couleurs criardes et pire, parfois un second sachet métallisé gigogne à l'intérieur du premier, de plus en plus tu produis tes graines toi-même, il te suffit de laisser fleurir quelques plants de salades de carottes de poireaux de radis de navets, bientôt tu seras tout à fait autonome, tu n'auras plus à arpenter les allées des pseudo-magasins verts qui sont d'abord des entrepôts de produits chimiques et de gadgets
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À l'extérieur, la pluie ruisselle, hachurant la vitre. À l'intérieur, l'enfant écrit du doigt dans la vapeur d'eau une poésie éphémère.
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J'ai presque toujours une pincement au coeur quand, passant sur le trottoir, j'entends tinter, dans une maison vide, les sonneries continues du téléphone.
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Je progresse, je m'assoie entre deux chaises, entre deux âges, teenager ou senior, l'entre-deux pour modifier l'emploi du temps.

Je conjugue le passé perdu et le présent souffrant, entre la cellule monacale et le désert rouge ou blanc, entre chien et loup.
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Parfois sur le bas-côté, un ex-voto, autel de fleurs synthétiques et lavables, indique qu'une âme a été séparée du corps.
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… tu es submergé sous la masse de sensations, les souvenirs affluent de partout dans l’espace et dans le temps, certaines figures arrivent même de l’avenir, anges ou démons, tes possibilités de compassion s’épuisent rapidement, tu ne peux faire face à toutes ces faces qui demandent une attention une parole un regard, les larmes te montent aux yeux coulent le long de tes joues et tombent dans la terre…
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Il me faut trois mille fleurs pour décorer mon chariot de Reine des Nieulles et des Poètes Ordinaires. Je vole au-dessus du champ de bataille. Je vais peut-être m'écraser. Non, je dois me reconcentrer, pas seulement tracer avec ma fourchette des rigoles de mots dans la purée.
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Ce n'est pas du hasard Emile Emilie. Je les fais circuler à l'intérieur de moi, mon corps je veux dire : noyade dans l'estomac, accident au genou, mort subite dans le bras gauche, cancer dans la rétine, boyaux rouges. L'innocence perdue avec des cheveux gris.
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[…] les dizaines de milliers de pages que tu as absorbées tournent sans cesse dans les tiroirs et les étagères de ton cerveau, tu te souviens des noms des auteurs, des titres des livres et même du nom des éditeurs et des collections, tu reconnais les couvertures, les tranches colorées, tu distingues les différents éditeurs à la couleur de la couverture, au format du livre, tu repères de loin dans les cartons les logos de tes préférés, tu recopies des paragraphes entiers, tu apprends par cœur des poèmes et des citations, tu lis les biographies et la correspondance de tes favoris, tu cites des phrases et des vers, tu prêtes des livres, tu perds des livres, tu les rachètes, tu ne t’en lasses pas ; quand tu es dans le jardin, tu considères les saisons comme les chapitres d’un livre familier que tu relis régulièrement, chaque année tu écris de nouvelles pages dans la terre du jardin, tu rédiges des brouillons successifs, tu élagues, tu mets au propre, tu relis tu déchires, tu chiffonnes des boules de papier, tu jettes au fumier, tu recommences, l’écriture te nourrit, tu rédiges les versets de la terre, tu graves dans la glaise, ton corps est ton dernier volume, les rides et les cicatrices, les plis et replis, les bosses et les creux racontent ton histoire et celle de tes frères ; il pleut sur le livre abandonné près du fauteuil du jardin, les pages sont trempées, même le vent ne parvient pas à les tourner, l’encre noire coule dans les allées, le ruisseau d’encre grossit, devient une rivière, coule vers la Lys, coule vers l’Escaut, traverse le pays, rejoint la mer du Nord, l’encre glisse dans la mer, les lettres les mots les phrases sont emportés par la bourrasque, par l’érosion incessante, tu les suis des yeux le plus longtemps possible, tu retiens les plus beaux mots, laitue blonde de la passion, reine de mai, mâche ronde verte à cœur plein, tu retiens tous ces mots, tu les retiens par cœur, ton cœur se remplit de mots, il déborde il éclate, les mots se répandent dans ton corps tout entier, ils parcourent tes veines comme des alcaloïdes stupéfiants, ils se nichent dans ton estomac et tes intestins veloutés, ils se cachent au détour d’une articulation, entre tes vertèbres sacrées, ils rampent à l’intérieur de tes os dans la moelle jaune et grasse, ton sang charrie tous les mots de l’amour et de la violence, les pseudopodes de tes globules blancs se saisissent des mots les plus longs, en séparent les syllabes et les digèrent sans coup férir, mais un jour cependant, les choses changent, tu constates l’invasion de ton corps par les profanateurs de littérature, les slogans de la télévision comme de longs vers répugnants s’introduisent dans tes oreilles, rampent entre les osselets, circulent sous les méninges de ton système nerveux, ils s’accouplent tête-bêche à l’intérieur de ta tête, tu regardes l’éclosion dégoûtante des parasites, tu les vois migrer, ton corps devient le champ de bataille de la poésie, ta peau se soulève par endroits, révélant l’ardeur des combats engagés entre les mots du dedans et ceux du dehors, ta température s’élève brutalement, tu te sens impuissant, tu assistes en spectateur à la lutte finale, tu es terrorisé, tu sens venir la fin, tu crains à tout moment de voir apparaître au milieu de l’écran noir sous tes paupières fermées cette sentence ultime THE END, tu voudrais apporter des retouches au script mais toute retouche est interdite, tu ne maîtrises plus rien et de toute façon ton […]
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XXII


Extrait 3

et Virgile ont réalisé
et achevé leur modeste
rêve millénaire il est

celui de cet enfant de
Flandre qui modela son
action sur un idéal de

charité évangélique il
partira avec un panier
de trésors visibles de

trésors invisibles les
nuages le vent la joie
du ciel libre la pluie
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XXII


Extrait 2

de la vie vous jardins
des ouvriers changeant
les terrains vagues en

patchworks polychromes
fixant la pensée de la
poésie pure aux seuils

des cités ennoblissant
les fortifs malpropres
vous nouez une écharpe

multicolore au col des
usines les monstres du
présent en vous Horace
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Livres de jeunesse

Je suis Michel Strogoff sur le chemin
d’Irkoutsk au fond du jardin derrière
les troènes houspillant l’attelage de
ma troïka tâtonnant les yeux fermés à
travers les parcs de légumes ô maman.

Je suis Robinson Crusoé faisant cuire
mes patates dans un feu de fanes œil
aux aguets au sommet d’un vieux saule
surveillant l’océan de poireaux l’eau
douce coule doux sur le nuit du jour.

Je suis Croc-Blanc mastiquant un bout
de viande gelée de carotte zigzaguant
dans les choux amas de neige grondant
sur les framboisiers pleins de sang à
quatre pattes grr grr lune du pylône.

Je suis Buck John sur un cheval blanc
au galop en courtes culottes dans les
cendres de l’allée me donnant sur les
fesses des tapes retentissantes coups
de feu claquant comme la langue kchh.

Je suis Winnetou la tête encerclée de
liserons rampant silencieusement dans
les graminées lançant le tomahawk sur
les betteraves sous le tipi des draps
secs fumant le calumet de sureau ugh.
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Lucien Suel
debout
aide le réel à se lever lui aussi
du moindre bouquet de fleur sur le bord de la route
aux gestes ou conversation
avortées ou ayant imprimé une trace fugitive que l'oeil du poète a gardée pour nous.
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Les bouches sont tièdes derrière les lèvres.
C'est étrange la maison la femme le désir.
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Le cuir garde la trace des fesses et du dos de quelqu’un.
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