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Citations de Ludovic Roubaudi (32)


« La vie, me disait mon vieux, c’est pas fait pour rigoler. Tu descends à la mine et tu pousses les wagonnets pour nourrir ta famille. C’est tout. Le reste c’est du cinéma. » Au début, forcément je ne l’ai pas cru. Puis avec le temps je m’étais rendu compte que lui au moins ne m’avait pas enflé. (p103)
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Un cirque est composé de deux types d’habitants. D’abord les moins nombreux, les artistes que l’on voit dans la lumière de la piste. Ils ne sont pas attachés à un chapiteau mais à leur numéro. Ils passent d’engagements en engagements. Ce sont des gens du cirque mais pas les hommes d’un cirque.
Nous, par contre, les baltringues, nous le sommes. Notre rôle c’est d’être là toujours à trimer dans l’ombre pour que tout soit debout. Nous, on vit et on meurt sous notre chapiteau. (p16)
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Je ne connais rien de plus déprimant qu’une fourrière d’animaux. Dans un grand hangar gris et froid, en enfilade comme les jours tristes d’une semaine de février, des cages et des cages métalliques se suivent et se ressemblent. Dans chaque cage, un animal effrayé, tapi dans un coin, « la tête et l’œil bas comme un pigeon blessé », attend sans espoir que son maître vienne le chercher. Dès qu’un être humain pénètre dans l’endroit, tous les animaux se dressent et crient leur peur. A l’aide, au secours ! Et ce regard qu’ils lancent, quand à pas lent, vous remontez les allées à la recherche du vôtre… Un regard de supplication qui vous vrille le cœur. Je pense qu’ils savent, tous, que sans l’aide d’un homme qui viendrait les sortir de leur prison, ils sont destinés à aller finir au cimetière. (p201)
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A force de vivre dans son odeur et dans les mêmes vêtements, on finit par se sentir protégé. Si l’odeur des autres m’est pénible, la mienne me réconforte car elle tient les autres à distance. (p67)
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Les coups que Marco donnait, s’ils pouvaient être d’une grande brutalité, ne doivent pas être considérés comme de la violence. Dans un monde où l’échelle des valeurs est la force physique et sa capacité à l’utiliser pour se faire respecter, se battre n’est que le moyen le plus simple de s’expliquer. (p19)
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Comme des enfants, nous pouvions écouter un même récit des dizaines de fois sans jamais nous lasser. Et comme des enfants, nous interrompions le récitant s’il oubliait un passage. Je crois que nous qui vivions hors du monde, sans existence légale et dans l’ignorance totale du passé des autres, la répétition de notre histoire commune nous aidait à exister et à être. (p42)
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La faim, quand ça vous tenaille, ça prend toute la place. On n’arrive plus à rien quand on la saute. Plus à penser, plus à parler, plus à être un homme. Je pense que je pourrais tuer pour la bouffe si elle me démangeait trop. Comme quoi, de l’homme à la bête, il n’y a qu’un repas. (p14)
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-Avec les animaux normaux, il n’existe que deux méthodes pour les faire travailler : les coups ou la récompense. Moi, je ne pratique pas la première, mais beaucoup le font, car c’est le plus rapide. [...]
Lorsqu’on utilise la méthode des coups, la personnalité de l’animal ne compte pas. Il n’est plus un être vivant qui possède un caractère, une histoire, mais un objet animé et sans âme que l’on contraint. (p86)
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Les idées virevoltaient dans ma tête comme un nuage d'oiseaux dansant sous le vent capricieux.
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L’origine du cirque comme on le connait remonte au dix-huitième siècle. D’anciens officiers de cavalerie qui organisaient des spectacles équestres dans un cercle, comme un manège, aux dimensions précises et immuables. Pendant longtemps les chevaux ont été les seuls animaux présentés et ce n’est que dans le courant du dix-neuvième, suite à la désaffection du public pour ce genre de spectacle, que l’on a vu d’autres animaux et d’autres numéros être présentés sous un chapiteau. […] De cette histoire originelle, le cirque a conservé une piste circulaire aux dimensions figées et un amour immodéré pour les numéros équestres. (p213)
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On a garé la voiture juste devant l'entrée , histoire de pouvoir se tirer en vitesse si notre visite tournait au vinaigre .On connaissait la méthode car il nous était arrivé plus d'une fois , de devoir décaniller fissa parce que notre présence n'était pas la bienvenue .
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Il y a un monde entre le cœur et la bouche, un continent entre les oreilles et les mots et un infini entre l'esprit et le livre.
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– Les mots ne sont pas des solutions mais des additions de sons et de sens.
– Je ne comprends pas.
– Prenez la nuit. Il y a dedans N et le huit.
– Et alors ?
– Ce qui est étonnant c’est que l’on retrouve ce N et ce huit dans les nuits de nombreuses langues européennes : Night/eight. Nacht/acht. Notte/otto. Noche/ocho… Le N est le symbole de l’ensemble des entiers naturels. Et un huit qui dort, c’est un huit allongé… c’est l’infini. Dormir, rêver, serait donc le plus sûr moyen de rassembler l’ensemble de la nature et l’infini. De conjuguer derrière nos paupières closes le monde d’ici et de l’au-delà.
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- Tu te souviens de Caroline ?
- La blonde ? Celle qui a retourné une de mes tables parce que la sauce piquante était trop épicée ?
- Celle-là même.
- C'est une plaie cette fille.
- On s'est séparés.
- Bonne nouvelle.
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Ludovic Roubaudi
On m’a forcé à boire, à sombrer dans l’ivresse la plus folle. On m’a chahuté, entraîné dans des sarabandes noires et rouges. J’ai hurlé avec les loups, dansé avec les fous. J’ai hoqueté de rire et pleuré Spinoz les bras levés au ciel. Puis, épuisé par les larmes, l’alcool et la folie, je me suis endormi sous le piano posé auprès des marmites et des cuillères en bois.
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C’est là que j’ai découvert que le cri n’était ni une douleur ni une victoire, seulement un épouvantable manteau posé sur la conscience 
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Qui avait eu l’idée saugrenue d’envoyer le Belge faire les courses pour le déjeuner ? Mystère. Mauvaise idée en tout cas. Ce type était une calamité sans cervelle et totalement pochetron. Une fois, un matin, on l’avait envoyé en course chez Massila…
De toute la journée plus de nouvelle du Belge. C’est le soir, quand on avait traversé le terrain vague sur lequel on montait notre chapiteau pour aller claper chez Maman Rose, qu’on l’avait enfin retrouvé. Il y était bien allé chez Massila… mais en s’arrêtant dans presque tous les troquets pour des blancs secs ou des rouges lime.

Toute sa paye de la semaine y était passée. Une fois sa commission faite, il était revenu à Balard en titubant mais sans trop de retard. Il devait être alors dans les deux heures à ce qu’il nous raconta. Sur le terrain vague à cause de sa démarche et de son esprit embrouillé d’alcool, il n’avait pu éviter de tomber dans un trou rempli de vieux bouts de grillage et de fil de fer. Il s’était tant tortillé pour en sortir qu’il s’était retrouvé saucissonné comme un jésus. Au début, sans paniquer, il avait récupéré de sa balade en piquant un roupillon.

À son réveil, il s’était mis à brailler qu’on vienne le libérer de sa prison. Mais impossible pour nous de l’entendre : la distance d’abord et puis le tintamarre des outils qu’on utilisait. Alors il avait passé toute son après-midi à beugler...
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Leponte, patron de Balard comme il l’avait été de Pantin, avait eu une idée. D’après lui toute la partie ouverte du bâtiment pouvait, avec quelques travaux bien sûr, devenir une salle de réception très correcte.

– Et d’ailleurs il l’a déjà louée au parti communiste pour le 24 ! nous a annoncé Marco. (En fait, il l’avait louée à la section communiste du quartier mais pour nous c’était le parti et c’est ainsi qu’on en parlait entre nous.)

– Il a loué quoi ? Y a rien comme salle, a dit le Belge.

– C’est pour ça qu’il va falloir bosser toute la nuit pour qu’elle soit prête demain à dix-huit

heures. Faut poser une cloison et un parquet.

Tony va s’occuper de l’électricité et du chauffage. Vous autres, vous courrez à la cabane me trouver de quoi monter la cloison. Pour le parquet, je vais aller le chercher à Pantin avec d’Artagnan.

– Y me font chier, les cocos. Moi, je les emmerde. Et puis d’abord pourquoi ils fêtent Noël, ces cons? Je croyais qu’ils n’y croyaient pas au bon Jésus.

– Me fais pas chier, le Belge, ce n’est pas le moment. Alors arbeit et fissa.

Marco nous a donné ses consignes et il est parti.

Alors on est allé à la cabane chercher la cloison. La cabane c’était l’ancienne usine Citroën qui bordait notre terrain et qui servait en partie de fourrière à la préfecture de Paris. Dans le fouillis à l’abandon de l’autre partie on trouvait tous les matériaux de

construction nécessaires à nos travaux. Bois et ferraille surtout. En un peu plus d’une heure de temps, nous avions trouvé tout ce dont nous avions besoin pour monter une cloison digne de ce nom. Quand Marco et d’Artagnan sont revenus de Pantin, nous avions fini de monter et fixer la structure métallique sur laquelle nous allions poser la cloison. Il était pas loin de huit heures du soir et on avait faim.

– Et où il est ton parquet ?

– Y en a pas. Y a des vandales qui nous l’ont taxé.

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- Oublions, ça arrive d'être de mauvais poil sans savoir vraiment pourquoi ... Et dans ces moments là, c'est injuste mais c'est comme ça, on s'en prend à son conjoint qui n'y est pour rien.
On fait tomber sa colère sur ce que l'on a de plus proche puisqu'on ne peut la poser nulle part ailleurs.
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Un premier baiser ne doit pas être pratique bon sang.
Il doit être inoubliable.
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