Les baltringues, ce sont les petites mains qui oeuvrent en coulisse dans les cirques, celles qui montent et démontent les chapiteaux et s'assurent que tout fonctionne correctement.
Le narrateur, surnommé Grand, bivouaquait plus ou moins à la rue jusqu'à ce qu'il soit « adopté » par la petite communauté des baltringues de Balard. C'est un monde à part, en marge de la société, avec ses propres règles, sa violence. Mais comme le souligne le narrateur, ce n'est pas de la violence à proprement parlé : « Dans un monde où l'échelle des valeurs est la force physique et sa capacité à l'utiliser pour se faire respecter, se battre n'est que le moyen le plus simple de s'expliquer. » Et il en faut de la force car tous triment dur dans leur chapiteau. Les trente-cinq heures n'existent pas pour eux, les fiches de paie non plus. Mais ils ont le sentiment d'exister.
Je sais maintenant ce qu'est un sujet dans l'univers du cirque. J'ai découvert la tragique histoire de l'éléphant Bula-Bombator et pourquoi les éléphants sont souvent représentés la trompe levée. J'ai également découvert le fameux et légendaire numéro du mou…
Mais au-delà de l'univers du cirque, qui n'est qu'un décor, il s'agit d'une belle aventure humaine, de solidarité et de fraternité. Une aventure humaine et … canine, car l'arrivée d'un chien errant parmi eux va ouvrir de nouvelles perspectives. L'écriture familière et argotique est à l'image de ces hommes rudes qui vivent au jour le jour mais il se dégage beaucoup tendresse. J'ai beaucoup aimé.