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Critiques de Manuel Vázquez Montalbán (196)
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Les thermes

Les Thermes, qui sont au centre de ce polar fort bien écrit, est un établissement de remise en forme où les curistes souffrent beaucoup avec des régimes drastiques .En plus, on y tue...beaucoup..... Un des curistes , Pepe Carvalho, détective, va mener son enquête en parallèle de la police. L'auteur nous fait découvrir une galerie particulièrement savoureuse de personnages hauts en couleurs, ce qui donne un style très particulier à ce livre. C'est le premier livre que je lis de Vazquez Montalban, et j'avoue avoir suffisamment aimé pour avoir l'intention de poursuivre ma découverte des enquêtes de Pepe qui est un personnage fort attachant.
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Ménage à quatre

Récit laborieux d'une enquête policière espagnole sur un peu plus de quatre-vingt pages mais où l'on devine le coupable dans le premier quart.

Une écriture de style redondant qui nous donne envie d'arriver au plus vite à la fin de l'ouvrage.

Seconde lecture de cet auteur, mais toujours pas de déclic .
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J'ai tué Kennedy ou Les mémoires d'un garde du ..

J’ai choisi ce roman comme lecture imaginaire pour ce trimestre sur le Forum, sans savoir de quoi il retournait. Vu la réputation de cet auteur espagnol et son personnage de détective barcelonnais, je m’attendais à une excellente dystopie telle celle d’Ellory , le jour où Kennedy n’est pas mort, ou de Stephen King, 23/11/1963. Cette fois je suis tombée de haut en découvrant ce texte complètement incompréhensible. L’histoire se passe dans une sorte de dimension parallèle, c’est peut être une parodie, peut-être pas. Je n’ai pas du tout saisi où l’auteur voulait en venir avec cette logorrhée interminable et sans intérêt. Un texte ni clair ni compréhensible que j’ai déjà oublié, sans jamais avoir réussi à y rentrer.



J’avoue mon total manque de patience pour ce genre de littérature purement formelle. J’apprécie déjà assez peu la littérature espagnole, ce roman ne m’a pas fait changé d’avis. Un texte à fuir à toutes jambes.


Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Tatouage

Tatouage... Ou du polar espagnol avec un enquêteur que je connaissais pas Pepe Carvalho...



Pitch :

♫ Il y a le ciel le soleil et la mer..

Allongé sur la plage, les cheveux dans le vent...

Nous regardons la mer...♫

Et puis paf un cadavre...

Un cadavre sans visage, mais avec un tatouage...

♫ Il était plein de tatouages

Que j'ai jamais très bien compris...♫

son dos portait Né pour révolutionner l'enfer...

Et on se doute qu'il l'a aimée toute la nuit...

Mais avant ? Mais depuis ?

C'est ce que va chercher Pépé, à la demande de Mister Ramon...

« Mais bon dieu c'est qui ce gars là ? »

Parce que depuis qu'il est plus là, les rue de Barcelone sont pleines de flics, les rafles de putes et de maquereaux sont incessantes...

Et Pépé va accepter l'enquête, même si le Ramon est un peu louche.

« Mais bon dieux c'était qui ce gars là ? »





Bon... J'avoue que je connaissais Pépé Carvalho de nom, tout comme son auteur Manuel Vázquez Montalbán. Mais j'avais rien lu de lui.

Je commence donc par le un (du moins c'est ce qu'il y a d'écrit sur la couverture, mais c'est pas sûr, p'tèt pour l'édition française?),

Le premier donc, ce qui m'arrive rarement, je peux le dire, souvent je commence n'importe comment, et des fois c'est pas une bonne idée... Mais là aussi, je pense que ce n'était pas une bonne idée, justement pour se faire une idée... Oui clair que j'aurais peut-être pas dû.

Parce que diantre que je me suis ennuyée...

Pour tout d'ailleurs...



Pour l'enquête, dont je me foutais éperdument. Pour le « héros » qui nous est présenté en flou artistique total, enfin y a certains trucs qui arrivaient pas à cliquer dans mon cerveau, genre d'où un gars qui a fait de la taule en Espagne, se retrouve à bosser pour la CIA en Hollande ?... Ne cherchez pas, vous ne saurez pas !

- Oh t'es dure, ça sera p'tèt expliqué dans d'autres tomes...



Et même pour le contexte, ces année-là, l'Espagne en plein franquisme dans les années 70 ( vu que le bouquin à été écrit en 1974). Tout du moins je m'attendais à plus, là aussi c'est en filigrane. Après bon, peut-être ne pouvait-il pas écrire plus, Montalbán a connu les prisons franquistes, donc bon... J'avais lu que Montalbán se servait de ses romans noirs, pour donner une vision sociopolitique de l'Espagne (ce qui est le propre du roman noir d'ailleurs) et ça m'intéressais plutôt, je ne connais pas bien toute cette période de ce pays. Mais on est vraiment dans le détail.



Mais avec ce roman Tatouage, je peux bien le dire j'ai été sur ma faim à ce niveau-là. Alors que le bouquin est rempli de bouffe, le Pépé est un gastronome.. un cinglé de bouffe, il ne pense qu'à ça, et ne parle pratiquement que de ça. Non je n'ai pas éprouvé de grande sympathie pour ce personnage, qui brûle des livres pour allumer sa cheminé alors qu'il a plein de prospectus dans la boite aux lettres.. Déjà là, c'était un peu mort... m'en fous que tu supportes plus les livres, tu brûles pas Don Quichotte un point c'est tout !



On est toujours dans le détail, à nous de faire le pont entre tous ces détails, pour essayer de comprendre l'époque... Détails de la vie de tous les jours, milieu interlope, le Pépé a fait de la taule, un peu marlou, connaissant le milieu de la prostitution, à la colle d'ailleurs avec une fille qui a quitté la rue, mais qui continue sa petite entreprise qui connaît pas la crise. Et pi c'est son deuxième amour après la bouffe, la baise... le Pépé pense qu'à ça et avec n'importe qui...



Un polar rempli d'une ritournelle à propos d'un gars blond comme la bière et tatoué... que mon cerveau remplaçait par Mon légionnaire ( vu que je connaissais pas l'air de l'autre, et pi c'est le même genre dans le fond.)



Ritournelle qui conduira le Pépé en Hollande pour les besoins de son enquête (blond bière, et marin niveau capillotracté ça se pose aussi là) .. Et il y reste un certain temps... et l'autre pays du fromage comme on dit, je le connais plutôt, donc bin oui, les vitrines des quartier rouges étoussah... moui...

Alors c'est rigolo de voir l'évolution de certaines choses (et pas qu'à propos de l'Espagne) les années 1970 et les années 2020...



C'est un peu dommage, ça m'a pas donné envie de lire d'autre Pépé... pourtant une petite voix me dit « Tu sais s'il est si important, c'est qu'il doit y avoir autre chose.. tu devrais lui redonner une chance.. c'était le début... »

Peut-être, sans doute.. mais pas l'immédiat, j'ai bien d'autres livres à lire à l'heure actuelle... trop même...

Un jour...
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Les mers du Sud

« Il y a longtemps, je lisais des livres et dans l’un d’eux quelqu’un avait écrit : J’aimerais arriver à un endroit d’où je ne voudrais pas revenir. Cet endroit-là, tout le monde le cherche. Moi aussi. Il y a ceux qui ont les mots pour exprimer ce besoin, il y a ceux qui ont l’argent pour le satisfaire. Mais il y a des millions et des millions de gens qui veulent aller vers le Sud » déclare Pepe Carvalho.

Stuart Pedrell avait l’argent, il est donc parti sur les traces de Brel et Gauguin, abandonnant femme, enfants et fortune, certain que « Gémir n’est pas de mise aux Marquises ». Lorsqu’on retrouve son cadavre dans un terrain vague de Barcelone, la surprise est totale. Pepe va enquêter, à la demande de la veuve, sur cet étrange itinéraire.

Ses va-et-vient dans les différents quartiers de Barcelone, ses rencontres, (devrait-on dire causeries ?) avec les témoins sont ponctués d’un cynisme désabusé. Mais quelques heures plus tard, par la magie de la lecture, l’énigme sera résolue après moult recettes de cuisine arrosées de vins plutôt blancs.

Notre enquêteur philosophe, au sortir d’une nouvelle cuite carabinée, livre au lecteur attentif la morale de cette histoire.

« Il y a des choses contre nature. Essayer de fuir son âge, sa condition sociale, conduit à la tragédie. Pensez à ça chaque fois que vous aurez la tentation de partir pour les mers du Sud ».

Premier contact avec Pepe Carvalho dans une lecture facile, rapide mais sans grande tension dramatique. Le détachement de cet enquêteur fatigué et désabusé serait-il contagieux ? L’intrigue est mince, le rythme est lent, très lent et les personnages gravitant autour de Pepe légers. Comme un touriste ébloui par la beauté des îles des mers du sud, je n’ai pu m’empêcher de ressentir cet ennui qui vient ensuite car «… par manque de vent, le temps s’immobilise aux Marquises ».

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Les Recettes de Carvalho

Pour qui connaît et apprécie l’univers du détective Pepe Carvalho, ce recueil est une pépite incontournable…

Mon petit plaisir est de laisser trainer ce livre dans la cuisine et de le parcourir, de lire une recette ou deux ou plus si affinités le temps de boire un café, de savourer un verre de vin, d’attendre une fin de cuisson, de profiter d’un moment de calme… Il est à la disposition de tous ceux qui passent dans cette pièce.

Chaque recette est re-contextualisée par un extrait du livre où elle apparaît, puis elle est détaillée pour en faciliter la réalisation.



J’ai décidé de livrer quelques citations au fur et à mesure de ma flânerie dans ce livre publié par Manuel Vásquez Montalbán en 1989 (1996 pour la traduction française). Je vous invite à la table de Pepe Carvalho, vous venez ?

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Meurtre au comité central

Premier tiers de ce polar iberique lu avec attention car je ne connaît pas les écrits de cet auteur mais la multitude de références aux différents partis politique plombe le récit; puis le second tiers n’a fait que confirmer mon ennui et j’ai fini cette lecture en diagonale.

La littérature espagnole me reste assez hermétique et ce titre le confirme. Je retenterais sans doute à un autre moment.
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L'homme de ma vie

A quoi pense un sexagénaire accompli lorsqu’il sent de manière diffuse que sa fin est proche ? C’est la question que se pose Manuel Vazquez Montalban en écrivant ce polar trois ans avant sa mort. Son antihéros, le détective privé Pepe Carvalho, retrouve vingt ans après son coup de foudre des années 80. Et, à son corps défendant, l’arrivée de Yes (pour Jessica) va lui faire percevoir à quel point il a vieilli. Momentanément, il mettra même en veilleuse sa relation avec Charo, sa maîtresse, prostituée professionnelle. Toutefois, et on s’en doutait, là n’est pas l’essentiel.



Ce roman n'est qu'un prétexte pour avertir le lecteur de la dérive indépendantiste qui s'est emparée de la Catalogne il a vingt ans déjà. A travers une enquête sur l'assassinat d'un fils de la grande bourgeoisie barcelonaise, on découvre les liens insoupçonnés entre une partie de l'intelligentsia locale le clergé nationaliste et l'embryon des services secrets catalans. Oui, j'ai bien écrit "services secrets"!



Sur un ton volontairement décalé, voire parfois moqueur, mais sans arrière-pensée malveillante, Manuel Vazquez Montalban démontre à quel point cette province autonome d'Espagne se rêve en leader mondial des peuples sans nation. Rien que ça!



Autre détail piquant, les agents indépendantistes semblent prêts à aller loin pour faire triompher leur cause puisqu’ils suivent un entraînement au maniement des armes et des explosifs... Alors, pure fiction ? On peut en douter étant donné l'amour de l'écrivain pour Barcelone, mais aussi sa profonde connaissance (il est aussi journaliste) du tissu politico-intellectuel local.



D'ailleurs, il avertissait déjà (en 2003!) que la fuite de milliers d'entreprises et les pertes d'emplois y afférentes (finalement réellement provoquées par le référendum sur l’indépendance de 2017) ne dérangeraient pas les anti-Madrid les plus farouches. Au contraire, conscient du niveau de vie privilégié de la Catalogne par rapport au reste de la péninsule ibérique, ces jusqu'au-boutistes estiment qu'un relatif appauvrissement leur serait favorable ! Selon eux, il ramènerait la population vers de supposées vraies valeurs comme la religion catholique, la langue et la culture catalanes et l'entraide à l’échelon local. Bref, un bon gros délire orchestré par des séminaristes exaltés et des fils de bonne famille qui n'ont jamais manqué de rien!

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Les oiseaux de Bangkok

Etrange intrigue qui balance entre deux enquêtes , le meurtre d’une femme à Barcelone et la disparition d’une autre en Thailande . Etrange détective privé , ce Pepe Carvalho , qui à partir d’un vague souvenir se charge tout seul de la première et s’impose également dans la seconde . Etrange roman au total par son déroulement et par son dénouement. C’est assez typique de Montalban chez qui le cadre (géographique, politique et humain) importe plus que les canons du roman policier (formalisme de l’enquête) , de sa vision très noire de l’humanité , de son goût pour les escapades culinaires .
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Roldan, ni mort, ni vif

Roldan est un roman écrit en 1994.

Franco est mort en 1976.

De 1976 à 1981, Adolfo Suárez dirige la démocratisation du pays et incarne l’esprit de consensus qui caractérisa la transition espagnole, où à coup de pactes, le plus célèbre étant celui de Tolède, on associe toutes les composantes politiques y compris les communistes, aux grandes orientations qui vont relever le pays.

La transition, dite démocratique, a produit une Espagne nouvelle, fière, travailleuse, radieuse, bon enfant, débarrassée de son complexe de pays pauvre et résolument tournée vers son avenir Européen.

A partir de 1982, et pendant 13 ans 5 mois et 13 jours, Felipe Gonzalès, un socialiste, va présider le gouvernement avec l'aval du Roi Juan Carlos.

Le pays peut pavoiser et renvoyer les donneurs de leçon à leurs pupitres....

Hélas, ce que veut montrer le roman Roldan ni mort ni vif, c'est qu'à partir des années 1990, le bel élan se grippe. Le pouvoir corrompt a-t-on l'habitude de dire, même les socialistes.

Car, pour échapper aux purges, les anciens franquistes ont su se reconvertir, montrer patte blanche et prendre en marche le train de la démocratie, même s'ils n'y connaissaient pas grand chose.

"L’absence de racines idéologiques et théoriques lui avait permis de grandir à l’intérieur de ce parti à la fois vieux et jeune, qui allait être une alternative de pouvoir et qui avait besoin de centaines de Roldan avec un chronomètre à la main, de centaines d’« horlogers » convaincus que la modernité commençait par mettre en doute la finalité de la classe ouvrière, quand ce n’était pas son existence même. Des centaines de managers de la politique avec un emballage de gauche, mais qui n’avait de sens que comme promotion personnelle. Sans idées, sans scrupules, ils seraient bientôt gênés par les témoignages de leur innocence passée, affective et symbolique, et ils changeraient de voiture, de tailleur, de coiffeur, d’épouse."

Roman de la dérision, roman de la désillusion, roman plus que réaliste malgré sa symbolique, Roldan ni mort ni vif est le roman où Montalban vire sa cutie.

Il y traite d'une affaire, toute fraiche lorsqu'il publie son roman, qui a ébranlé la classe politique et, est à l'origine de la défiance de la société civile espagnole pour le PSOE et de sa déroute électorale en 1996.

Luís Roldán, ex-directeur de la Garde Civile de 1986 à 1993, accusé de détournements de fonds fut également l'initiateur de ce que l'on a appelé en Espagne la "guerre sale" contre le terrorisme de l'ETA avec l'apparition des GAL. Arrêté à Bangkok en 1995, il fut condamné à 28 puis 31 ans de prison en appel. Il fut libéré en 2005 et interviewé sur Télé 5 en 2008.

Dans le roman, Roldan disparait, et Pepe va le chercher jusqu'à Damas via Jerusalem.

Outre le fait qu'une grande partie de l'action se déroule dans les égouts, l'allégorie retenue par Montalban, est que pour occulter le rôle de Roldan, le pouvoir, au sens le plus large, c'est à dire le pouvoir et ses officines les plus officieuses, décide de recruter des sosies de Roldan et les dissémine à travers le pays. Plus personne ne sait qui est qui, chaque Roldan essayant de faire plus Roldan que Roldan.

Une façon de dire que la corruption gangrène tous le pays, ou de dire que pour ne plus être corrompu il faut convaincre l'opinion que tout le monde est corrompu, que la corruption est la norme...

Roman court, didactique et puissant, roman très actuel, qui nous renvoie aux luttes pour le pouvoir, à la judiciarisation de la vie politique, et aux combats politiques dérisoires qui ont pour seul objectif son propre avenir alors que le pays est en proie aux démons les plus malsains, et que l'Europe chavire.



Laissons la conclusion à Manuel Vazquez Montalban qui, avec le sens de la formule qui est le sien déclara au cours d'une interview, laissant sans voix le journaliste chargé de lui couper la chique :



« De la même façon que le roman d’espionnage reflète le sous-sol de l’histoire, le roman noir reflète le sous-sol de la société. »



Avec Roldan, au sens propre et au figuré, nous sommes au trente-sixième sous-sol de la société, de notre société.



A lire pour ceux qui sont d'accord avec cette formule !
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Tatouage

Près de Barcelone, un jour de grande chaleur, le corps d’un homme est repêché dans la mer. Il semble jeune et sur son dos, un tatouage insolite est encore visible : « Je suis né pour révolutionner l’enfer ».

Quelques jours plus tard, Pepe Carvalho, un enquêteur privé, est contacté par Monsieur Ramón, un commerçant qui a bien réussi dans les affaires. Celui-ci demande à Carvalho d’enquêter sur le mort : il veut connaître son nom, d’où il vient, ce qu’il faisait en Catalogne ; bref, tous les détails que Pepe pourrait glaner à son sujet et que Monsieur Ramon est près à payer cher.

Carvalho commence son enquête sur place mais, très vite, les faits l’amènent jusqu’aux Pays-Bas. Là, il découvre l’identité du jeune homme noyé et tente d’en apprendre plus sur ses relations, en particulier celles qu’il entretenait avec les femmes.





Le moins que l’on puisse dire, c’est que Carvalho est un enquêteur très particulier. Le trait le plus remarquable de sa personnalité réside sans doute dans le fait qu’il entretient une relation avec une prostituée, qu’il essaye d’ailleurs de mener à la baguette, comme il le fait avec toutes les femmes. Car notre ami Pepe est légèrement macho et ne semble penser qu’au sexe dès qu’il aperçoit un être humain de sexe féminin !



Une autre caractéristique du personnage, c’est la passion qu’il entretient pour la gastronomie. Carvalho est un fin gourmet et un amateur de grands crus, ce qui émaille le récit d’extraits alléchants sur le menu de ses différents repas.



Du côté des points positifs de sa personnalité, on peut aussi relever sa ténacité. Car même alors que le Señor Ramón lui demande d’oublier l’enquête qu’il lui a confiée et le remercie pour les informations qu’il a déjà collectées, Carvalho refuse de s’arrêter. Apparemment, parce que le cas en question a soulevé de nombreuses questions auxquelles il aimerait trouver une réponse. Mais, pour ma part, j’ai également eu l’impression que, pour Pepe, c’était une question d’honneur : pas question de laisser un cas à moitié résolu.



Un gros point négatif du personnage de Carvalho, en-dehors du fait qu’il soit(comme je l’ai signalé plus haut), un macho ascendant misogyne, c’est la façon dont il alimente son feu ouvert. Carvalho aime avoir un feu qui brûle dans sa cheminée, même quand il fait 30°C dans les rues de Barcelone et il utilise, comme papier pour lancer ses jolies flambées, des livres ! Sale type !



Si j’ai pu me faire une opinion assez nette (et mitigée) sur le personnage de Carvalho, je trouve par contre très difficile de parler du polar en lui-même et de l’action qui s’y déroule. L’enquête en elle-même est certes intéressante et le suspense ne manque pas, puisque la vie du jeune homme noyé ne nous est révélée que petit à petit, au fur et à mesure des investigations de Carvalho. Mais l’ambiance générale de ce polar est très (trop ?) noire, avec une sorte de misère sous-jacente qui pourrait sans doute être mieux exploitée par l’auteur si elle occupait une place plus centrale dans le récit.

On nous parle des origines modestes de Carvalho et de son oncle, agriculteur en Galice, qui a du mal à joindre les deux bouts et sollicite régulièrement la générosité de son neveu (celui-ci n’hésitant pas à répondre à cette demande, il faut le souligner). On nous parle des Espagnols qui ont quitté leur pays afin de partir travailler à Rotterdam, gagner quelques florins à envoyer à la famille restée au pays (nous ne sommes pas encore à l’époque de l’euro, Carvalho étant payé en pesetas par le Señor Ramón).

C’est tout un contexte socio-économique que l’auteur évoque sans l’approfondir, Carvalho ne faisant que constater que la misère frappe tous les Espagnols. Et l’on ne peut s’empêcher d’être légèrement frustré par la façon dont toute cette misère est passée sous silence : aussitôt remarquée, aussitôt oubliée. Dommage car ce polar, qui semblait bien plus que cela au début de par la personnalité atypique de son enquêteur, y aurait certainement gagné en profondeur.
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Tatouage

Un bon opus de l'auteur. Pepe Carvalho reste égal à lui-même. Bien sûr, c'est avant tout un moment de pur divertissement, mais je n'ai pas boudé mon plaisir. Il n'y a pas de scène gore ni d'hémoglobine inutile. Juste l'enquête et l'atmosphère. De quoi passer une bonne soirée, assurément !
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Le pianiste

Le pianiste est un roman que l'on peut qualifier d'historique qui traite de la période franquiste. Les personnages jouent un rôle secondaire et ne sont qu'un prétexte pour recréer l'ambiance de l'époque.

Ce roman de compose de trois parties distinctes qui ont pour originalité de fonctionner à l'inverse de la chronologie.

- 1 Ier partie évoqué la période qui suit la mort de Franco.

- 2 ième partie la période franquiste

- 3 ième la guerre civile espagnole vue depuis Paris en 1936.

Ce livre exige de solides connaissances de cette période de l'histoire.
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J'ai tué Kennedy ou Les mémoires d'un garde du ..

Ayant déjà lu plusieurs romans de Manuel Vásquez Montalbán et les ayant tous appréciés, j’ai voulu découvrir celui où apparaît pour la première fois le célèbre détective Pepe Carvalho. Je pensais trouver dans J’ai tué Kennedy ou les mémoires d’un garde du corps, publié en 1972, quelques détails sur le passé de ce personnage et notamment sur son passage mystérieux dans les services de la CIA…



En fait, je n’ai rien compris à ce livre qui nous entraine dans un étrange univers de science-fiction et se moque du clan Kennedy et de la légende qui auréole cette famille. Les Kennedy vivent en état « d’individuation » dans un palais futuriste et un étrange garde du corps prend la parole et raconte à la première personne ses états d’âme dans l’intimité de JFK et de ses proches. J’ai vaguement saisi qu’une menace plane mais sans bien voir sa nature : Bacterioon est un stratagème, une substance bactéricide « autogène et autolucide » visible uniquement à l’aide d’un microscope ultra puissant et que l’on doit pouvoir combattre par des pilules influençant l’opinion ; les agents de Bacterioon prônent un nouvel anarchisme et une nouvelle forme de libertinage…

L’écriture m’a également décontenancée même si j’ai pu apprécier ça et là quelques références littéraires et quelques bons mots sur la littérature ou la culture et des réflexions désabusées qui me rappelaient tout de même le Carvalho que je connais un peu : dans ce roman, il ne brule pas encore les livres pour cuisiner, il en fait des constructions architectoniques !

L’ensemble manque de clarté, le récit n’a pas de trame narrative et noie le lecteur dans une logorrhée perturbante ; les digressions n’apportent rien de plus à l’intrigue principale. L’absence de chapitrage et de structure rend la lecture laborieuse et soporifique.

Quant à Pepe Carvalho, dont l’existence n’est pas prouvée au début du livre, il apparaît comme « une puissance surnaturelle, diabolique, comme les déités négatives […]. [Il] n’est pas un mythe littéraire. C’est un être réel mythifié, presque totalement inconnu, et qui sert de point de référence…».

Il est heureux que ce roman ait été traduit en français en 1994 seulement, bien après d’autres qui lui sont postérieurs… Car il faut dire à celles et ceux qui veulent découvrir l’univers de Manuel Vásquez Montalbán et de son personnage récurrent, ce détective qu’il a fait vivre dans de nombreux romans et qu’il décrit lui-même comme un « privé mélancolique et nihiliste actif », de ne surtout pas commencer par ce livre-là, même s’il est le premier de la série Carvalho.

J’avoue mal connaître la période de l’histoire des États-Unis dont il est question dans ce livre et m’être un peu perdue dans les positions des divers personnages référentiels, sans parvenir à faire le lien entre cette parodie et des évènements s’étant réellement passés. Bien sûr, je situe l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy en novembre 1963 et ai entendu parler des zones d’ombre qui entourent cet attentat mais je ne saisis pas d’emblée le rapport éventuel avec les évènements contemporains en Espagne…



Ne pouvant décidément pas me remettre de cette lecture, j’ai effectué quelques recherches et retrouvé cette explication, donnée par l’auteur à un journaliste en 1997 ; il démontre la nécessité de mettre en lumière l’état d’esprit désastreux véhiculé par le franquisme en agissant par la littérature : « era una época bastante difícil, ya que el franquismo parecía eterno y teníamos la impresión de que nada cambiaría. Como fruto de esta sensación escribí Yo maté a Kennedy. Aquella novela refleja un mundo irreal que venía de la empanada mental que vivíamos. Allí cabía todo: poemas, textos de vanguardia, influencia del cómic y del cine... Era un mare mágnum que reflejaba la descomposición de la novela que creíamos que estábamos viviendo » (Entrevista de Xavier Moret, en EL PAÍS del 19/2/1997).

J’ai également trouvé dans des études de Georges Tyras, professeur de langue et littérature contemporaines espagnoles, qui a beaucoup publié sur Vásquez Montalbán des passages qui démontrent que, pendant la dictature, ce dernier voyait son pays comme un état schizophrène, moitié pays « normal » et moitié pays en état de mort cérébrale, paralysé par la politique de Franco. Son écriture reflète alors cette vision péjorative, l’auréole d’une forme d’anormalité ; parmi les écrits correspondants à cette période figurent Manifeste subnormal, Happy end et Questions marxistes qui seraient dans la même veine surréaliste et absurde qualifiée d’« écriture subnormale » ; il s’agit là d’un contre-langage ironique, dérisoire et accusateur à la fois, une parodie du langage médiatique dont le pouvoir se sert contre toute forme de conscience et de révolte.

Personnellement et malgré ces éclaircissements et mon intérêt évident pour l’œuvre de Vásquez Montalbán, je n’ai pas su lire dans ce livre le parallèle avec l’Espagne soumise à la dictature de Franco… Je me suis perdue dans les méandres surréalistes de la narration. Je sais qu’il a commencé à écrire de la poésie lorsqu’il était incarcéré dans les prisons franquistes et ce genre littéraire s’accommode sans doute mieux d’une rupture avec les normes langagières que le roman policier.



Il est rare que je ne termine pas un livre ; j’avoue avoir abandonné cette lecture aux trois-quarts environ, puis lu rapidement la fin… Une énorme déception !

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Meurtre au comité central

Pepe Carvalho, je l’avais découvert dans "Tatouage" et ce détective amateur de bonne cuisine et brûleur de livres m’avait fait une bonne impression.



Oui, je sais, il allume le feu avec des romans puisés dans sa biblio, il aime ça.



Oui, de mon côté, ça me fait grincer des dents mais bon, puisqu’il cuisine bien et tant qu’il se tient à bonne distance de ma biblio à moi, je passerai l’éponge.



Par contre, là où l’éponge n’est pas passée, c’est sur le livre !



Autant j’avais pris du plaisir dans son précédent roman, autant dans celui-ci j’ai sauté des pages tant le côté politique était ardu et pompant.



Pepe Carvalho s’est retrouvé plongé dans ce crime un peu trop politique à son goût et je suis tout à fait d’accord avec cela : le crime était un peu trop politique, même pour moi qui adore ce genre de contexte, même pour moi qui dévore habituellement la politique dès qu’elle est dans un roman policier.



Là, je viens de bouffer du communisme pour les 30 années à venir et sur certains tronçons de la route, je me suis faite chi** grave à tel point que j’ai sauté allégrement, telle une gazelle gracile, les passages les plus endormants/chiants/ennuyants/casse-pieds (biffez les mots que vous ne voulez pas).



De plus, lors de longs dialogues, sans indication de qui parle, ça devient confus sur la fin et la macédoine nous guette. Comme dans ses placards de textes où viennent se greffer aussi des dialogues, sans mention ni rien, et là, c’est le carambolage dans le cerveau qui ne sait plus qui fait quoi et quoi dit quoi.



Bon, cela n’entache pas le fait que j’apprécie le détective Carvalho, mais cette enquête là ne restera pas dans mes bons souvenirs.



Comme le disait si bien le Grand Jacques "Au suivant" !


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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La solitude du manager

L’une des premières aventures du privé gastronome .Carvalho sollicité par la veuve d’une lointaine connaissance est embauché pour élucider le meurtre du défunt mari ,manager d’une multinationale tentaculaire . L’enquête se révèlera finalement très dangereuse. Montalban pose les bases de la saga de son personnage : ses auxiliaires (Biscuter,Bromure) , Charo sa copine , ses rapports orageux avec la police, ses autodafés de livres , ses agapes , et son cadre obligé ,Barcelone. Il peint la société espagnole en mutation de l’immédiat après-Franco , quand les anciennes allégeances politiques cèdent la place à de nouvelles ambitions . Le ton ,noir et désenchanté , est caractéristique de la lucidité de l’auteur .Cette relecture a confirmé mon goût pour cet auteur original et profond (du moins pour ses écrits de cette période) .
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Les oiseaux de Bangkok

J'aime descendre sur la plage avec mes tongs bleu-nuit, ma natte en paille-de-riz, mon vieux parasol délavé,

et mon sac cubain où il est écrit « Viva Cuba », pour faire pendant à tous ces affreux dont les sacs et les T-shirt sont aux couleurs du drapeau yankee américain. Dans mon sac, il y a toujours un livre. Et souvent, soleil noir sur le sable blond, un polar. Et là, un Montalban.

Une enquête de Pepe Carvalho, c'est bien sûr un univers : Barcelone, la cuisine catalane, à base de tomates et de couleurs, et puis, aussi, un certain détachement, à suivre ce détective un peu philosophe pas mal nihiliste, à la fois fusionnel avec ses proches et avec les gens qu'il croise, et en même temps sans forme de considération pour celles et ceux. Le vent tourne les pages, le sable déchire lentement la reliure, mais impossible de s'échapper quand on a mis le pied dans l'enquête de Carvalho et dans les divagations de Montalban. Les oiseaux de Bangkok, pour ce que j'en ressent, ce sont les humains qui s'agglutinent, qui s'agitent, semant derrière eux la mort, ou du moins, sous eux, la merde, la fiente qui tombe sur les pauvres humains qui passent en-dessous.

Les touristes sont presque tous partis, et les mouettes viennent chercher quelques reliefs de repas. J'ai fini le livre, je vais pouvoir profiter du sable qui refroidi lentement et de l'eau qui s'apaise, qui vient me chercher.

Sûrement pas le meilleur Montalban/Carvalho, mais bon, les affres du tourisme occidental en Thaïlande sont assez bien décrits.
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Les oiseaux de Bangkok

De temps à autre, j’éprouve le besoin de revenir aux sources, de tester la solidité de certaines œuvres confrontées au déversement continu de romans plus ou moins facturés comme des produits et emballés comme des confiseries. Prenons Les oiseaux de Bangkok, à l’opposé de ce qui plaît au lectorat d’aujourd’hui : deux histoires conduites en parallèle sans point commun, un meurtrier que nous connaissons dès le départ, une recherche inaboutie sous les tropiques et des dénouements tragiques conduits à leur rythme. On peut penser que Montalbán aime allumer des pétards sans mèche, ce serait oublier qu’un Catalan n’est pas à un paradoxe près.

Embarquée, je l’étais en quelques pages, retrouvant intact l’humour, l’œil acéré du chroniqueur des années post-franquistes, la désillusion de ceux qui ont partagé des rêves, connu la prison et vu peu à peu triompher un matérialisme glacé.

Le style de Montalbán, mélange de vacheries et de poésie, est un uppercut au menton, un miracle qui sauve ses livres de la noirceur et du pessimisme qui habitent son personnage, le détective Pepe Carvalho. Installé dans son bureau au cœur des Ramblas, à l’époque où le vieux quartier barcelonais n’était pas encore devenu une image ripolinée par les étudiants Erasmus, chouchouté par Biscuter, son homme à tout faire rencontré en prison, houspillé par Charo, son amie prostituée, il mène ses enquêtes entre deux déjeuners de gourmet, tantôt aux casseroles, tantôt aux affaires.

Ne cherchez pas du politiquement correct, de l’inclusif ou de l’intersectionnalité chez Carvalho, une pute est une pute, les gouines sont féroces et les guides thaïs parlent un charabia digne de Tintin au Congo. L’humanité se joue des clichés et éclate en fleurs sombres et désespérées, à Barcelone ou dans un bouge de Thaïlande.

Certaines phrases me hantent de leur mélancolie, sachant que Montalbán est mort d’une crise cardiaque à l’aéroport de Bangkok, en 2003 : « Plages de fin de voyage, plages pour voyageurs hypnotisés confrontés enfin au nec plus ultra. Mon Dieu, dit-il en regardant la mer, comme un poisson perdu aux marges de sa patrie, et toute l’amère désillusion due à l’absence de Teresa fut soudain compensée par l’identification au paysage, par cette promesse de douceur des voix des filles qui parlaient derrière lui et par l’inévitable Shangharila qui résonnait dans les haut-parleurs du jardin. Les profondeurs très pures de l’horizon renfermaient tout ce qu’il avait pensé jusqu’alors et tout ce qu’il penserait désormais, tout ce qu’il avait vécu et tout ce qu’il ne désirait plus vivre. » L’émotion nous étreint au moment où l’écrivain se fond dans l’épaisseur de son personnage pour ne faire qu’un.
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Meurtre au comité central

Pepe Carvalho et moi, c’est une longue histoire, qui remonte à la lecture d’un article dans Point de vue, au beau milieu des années 90, puis,plus tard, au visionnage de la série télévisée. Trouver les livres de Manuel Vasquez Montalban à la campagne dans ses mêmes années, c’était aussi très compliqué !

Aujourd’hui, en 2018, je vous présente Meurtre au comité central, et ce n’est pas la lecture la plus facile de Montalban. Je dirai même que j’ai failli lâcher au quart du roman et j’ai fait une très longue pause avant de reprendre la lecture. Le roman est en effet très touffu, il nous entraîne dans le passé de l’Espagne, à l’époque de la dictature franquiste et de la répression du parti communiste. Puis vient l’après, la chute du franquisme, et l’ascension du Parti, qui n’a plus besoin de se cacher. Les destinées de chaque membre, éventuellement de sa famille, ne sont pas toujours faciles à suivre – il y en a eu des traîtrises, il y en a eu, des changements de situation, pour ne pas dire des retournements de situation, et il est loin d’être facile pour la lecture que je suis de me repérer. Ajoutons que Pepe Carvalho, dans la plus pure tradition de ses enquêtes, passe un temps certain à se nourrir, du moins à trouver des recettes qui lui conviennent. Je n’ai pas compté le nombre de fois où l’enquête a été arrêté pour lui permettre de trouver un endroit où se nourrir, ou à tester une recette que j’aurai du mal à vous recommander. Comme le dit Pepe : » Sherlock Holmes jouait du violon. Moi je cuisine. »

Ce n’est pas si souvent qu’il quitte Barcelone pour Madrid, et, comme pour tout catalan – voir l’inspecteur Mendez – ce déplacement ne lui va pas forcément. Il n’a que peu de contact avec Biscuter et Charo, des personnages que j’apprécie, et que j’ai peu vu. Non, le climat madrilène ne convient pas à tout le monde. Là non plus, je n’ai pas compter le nombre de fois où Pepe a été enlevé, menacé par une arme. Il a donc écopé de quelques blessures, plus ou moins sérieuses, il en a donné aussi, mais il a toujours respecté sa déontologie – et tant pis si cela exaspère ses adversaires. Oui, c’est une structure romanesque un peu répétitive. Ne serait-ce pas un moyen de se moquer de ce Parti et de son organisation ? Un peu, sans doute. L’action se passe en 1980, le communisme vit encore de belles heures dans certains pays.

Un roman policier que je suis heureuse d’avoir fini, mais que je n’ai pas forcément énormément apprécié.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Ou César ou rien

Juste un bouquin sur les Borgia parmi d’autres ? Oui et non.



Que trouver dans celui-ci qui n’a pas déjà été dit, supposé, détourné ?

Parmi les plus connus : un Dumas trop factuel, sans souffle (un comble pour lui !), Hugo et sa Lucrèce sublime mais bien loin de la réalité, Puenzo qui s’englue dans ses fantasmes mafieux. Sans compter la série canalplusienne.



Vazquez Montalban se concentre ici sur le côté politique, ou plutôt son envers fait de tractations, trahisons, coups d’éclats, meurtres et bassesses.

Si nous suivons évidemment Rodrigo Borgia dans son ascension sur le trône papal et le destin de ses enfants, le roman se veut plus large, avec une incursion dans le passé et le premier pape Borgia, Alphonse, jusqu’à la fin de l’arrière-petit-fils de Rodrigo, François Borgia. Un saint issu de cette famille!



Tous les enfants semblent les pions de leur père, sans réel pouvoir de décision. Tous, sauf César qui va au-devant de son destin, le provoque même. Fougueux, impulsif, calculateur, possiblement fratricide, il quitte rapidement sa défroque de cardinal pour un attirail de guerrier et de conquérant. Car le rêve secret de César et de son père est de créer un véritable état pontifical à force d’annexions, prélude à une utopique unité italienne.



L’action contée au présent déroute pendant quelques pages mais constitue un parti pris qui tourne à son avantage sur la durée.



En plus de quelques personnages (très) secondaires bien connus comme Savonarole, Machiavel ou Léonard de Vinci, des ombres fugaces apportent un petit plus historique et ancrent le roman dans une époque : des Rois catholiques espagnols à Jeanne la folle, de Michel Ange à Julia Farnèse, en passant par Thérèse d’Avila ou Ignace de Loyola.

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