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Critiques de Manuel Vázquez Montalbán (196)
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Le petit frère

Recueil de 8 nouvelles ayant ,plus ou moins,Pépé Carvalho comme personnage central.Il y apparaît à diverses périodes de sa carrière (jeunesse militante,agent de la CIA,détective privé )."Le petit frère"la plus longue et ma meilleure.,le confronte à une figure de son passé militant,qui a ensuite changé de bord.Carvalho doit lutter pour la vérité contre les forces du fric et du povoir de la nouvelle Espagne post JO de Barcelone. 'la solitude accommodee au rôti de dinde"conte de Noël mélancolique voir désespéré avec un Pepe rongé par la solitude."L'exhibitionniste "Étrange aventure où le détective facilite la rencontre de deux obsédés. "Ces années là "Carvalho est confronté à son passé militant et à sa responsabilité en tant que prosélyte de la révolution."Le collectionneur"un épisode de sa vie américaine où, chargé de la surveillance de Marylin Monroe,il assiste à sa mort.Dans le ton de "J'ai tué Kennedy" et des bouquins d'Ellroy. "Puzzles"deux historiettes à la limite du parodique plus proche du Cluedo que d'Agatha Christie .Alimentaire. "A cause d'une demi mondaine"Courte enquête qui démontre ironiquement qu'il n'y a pas de femme fatale,juste des hommes stupides.
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Le prix

Carvalho est engagé par un richissime homme d’affaire pour veiller au grain lors de la remise du prix littéraire créé par ce même nabab . Ce dernier , jalousé et controversé , est pris dans une tempête politico-financiaro-familiale et trouve la mort avant le remise du prix. Ce sujet est l’occasion pour Montalban de faire un portrait à l’acide des milieux d’affaire, du monde littéraire et du marécage politique madrilène. Le tout est un peu long , très verbeux , parsemé des habituelles considérations gastronomiques et surtout réservé aux bons connaisseurs de l’Espagne politique et intellectuelle.
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Roldan, ni mort, ni vif

Ce roman a pour personnage principal le héros récurrent de Montalban , Pepe Carvalho. Avec son acolyte Biscuter il est requis par de mystérieux commanditaires pour retrouver un dénommé Roldan ex-commandant de la Guardia Civil parti avec la caisse et des secrets compromettants . L’aventure les mènera à travers l’Espagne et le Moyen-Orient . Si l’on retrouve bien l’humour acide et le goût des agapes de Montalban ce roman est décevant : les péripéties sont répétitives et farfelues , l’intrigue peu compréhensible à qui n’est pas spécialiste de la vie politique de l’Espagne et , au total , on a l’impression que l’auteur n’y croit plus .
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Meurtre au comité central

Le secrétaire général du Parti communiste espagnol assassiné en plein comité central, à huis clos : notre détective barcelonais mène l’enquête à Madrid, entre prouesses culinaires, cynismes déchaînés et mélancolies déjà amères.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/12/15/note-de-lecture-meurtre-au-comite-central-pepe-carvalho-4-manuel-vazquez-montalban/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Hors jeu

. « Un avant-centre sera assassiné ce soir » le titre espagnol et le point de départ de l’intrigue donnent le ton : il y a du Requiem dans ce roman : requiem pour Bromure l’un des acolytes préférés de Pépé Carvalho ,requiem pour la Barcelone de son enfance dépecée par les spéculations immobilières , requiem en fin pour son travail de détective face à un milieu qu’il ne comprend plus et un vieillissement personnel qu’il perçoit plus lancinant. Mais il y a toujours les plaisirs de la table magnifiés , le regard aigu sur la société (ici le milieu du foot , ô combien prégnant dans cette ville) , une attention fascinée aux discours jargonnant ( du politique , du sportif , du critique littéraire ) . Cela constitue avec une intrigue savante et le profond humanisme désenchanté qui la bagne ,la marque de fabrique d’un maître.
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Hors jeu

Cette enquête de Pepe Carvalho nous entraine dans le milieu sportif, plus exactement celui du football : un grand club espagnol recrute un nouveau joueur, un anglais, et ce dernier est menacé de mort ; les lettres anonymes sont de véritables morceaux littéraires, poétiques et mystérieux, et semblent annoncer un final à la fois tragique et sublime. En parallèle, dans un autre club plus modeste, un joueur sur le retour vit ses derniers moments de gloire après une blessure qui le laisse fragilisé. Le lecteur entre immédiatement dans l’action avec l’engagement de Carvalho par le club de foot prestigieux : pour sa couverture, il joue le rôle d’un psychologue envoyé par la fédération pour faire une étude sur « la psychologie de groupe et les entités sportives » ; pauvre Carvalho qui n’aime pas le foot !

Ce roman est construit autour d’une narration en miroir. Vasquez Montalbán décrit méthodiquement une opposition entre les milieux bourgeois et les milieux modestes dans la ville de Barcelone qui se prépare pour les Jeux Olympiques d’été de 1992. L’avant-centre anglais roule dans une voiture de luxe et a un appartement dans un quartier renommé, son épouse est séduisante ; l’avant-centre espagnol vit dans une pension, tenue par une ancienne prostituée, et il n’a plus aucune nouvelle de son ex-femme et de son fils. Dans cette ville en pleine mutation, la délinquance aussi évolue, colonisée par une mafia étrangère devant laquelle les petits délinquants des bas quartiers ne font plus le poids. La justice est aussi à deux vitesses, selon le milieu dont sont issus les suspects.

Naturellement, les deux histoires vont se rejoindre et s’entremêler : coïncidence, hasard, destinée… ou « conjonctions astrales » ? Je n’en dirai pas plus : lisez ce court roman policier ! Mais le véritable coupable n’est-il en fait le système capitaliste car les corruptions sportives et les spéculations immobilières vont de pair dans le récit ? Carvalho n’est pas dupe et ne s’arrête pas aux vérités qu’on voudrait lui faire avaler. Et les messages sémantiques ou polysémiques du corbeau semblent bien aussi aller dans ce sens !

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La Pasionaria

Du talent, mais si on a pas fait stalinisme première langue un peu dur à appréhender...
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Les mers du Sud

Barcelone est le cadre, mais aussi le principal acteur de cette nouvelle enquête de Pepe Carvalho. L’action se passe en 1975 ou 76. La première image est un plan de la ville et de la situation des quartiers périphériques : à l’ouest San Magin, une « urbanización » récente, des immeubles sortis de rien, où logent des travailleurs tristes, à l’est, Trinidad et San Andrès, banlieues mal famées, au nord Vallvidrera où demeure Pepe, au centre les vieux quartiers où il travaille, avec son collaborateur Biscuter, son amie Charo et son indic Bromuro : le barrio Chino à l'ouest des Ramblas, et le barrio Gothic à l'est.



Pour cette nouvelle affaire, Pepe Carvalho est chargé par sa riche veuve de découvrir l'assassin d’un industriel et promoteur immobilier découvert lardé de coups de couteau dans un terrain vague de Trinidad, Carlos Stuart Pedrell. Celui-ci a disparu pendant une année en déclarant vouloir vivre la vie de Gauguin, et partir dans les mers du sud. La veuve veut un rapport détaillé concernant la situation de son défunt mari pendant cette année d'absence, surtout savoir si l’héritage qu’elle et ses enfants recueillent n’est pas entamé par la vie fugueuse de Carlos Pedrell que personne, finalement ne regrette vraiment. En guise de premier indice, elle fournit au détective un morceau de papier extrait de l'agenda de Carlos où est écrit ce vers en italien : « Désormais personne ne m'emmènera vers le sud ».



Car depuis la disparition de son mari, Mme Stuart Pedrell a pris la tête de toutes ses affaires et s’en tire très bien, bien mieux que lui, amateur de jolies femmes, d’opéra, et mal dans sa peau…Pepe Carvalho va tenter de retrouver la trace de l’homme perdu, et fera des découvertes déconcertantes. Quant au meurtrier, tout le monde sait jouer du couteau à Barcelone. La police a tôt fait de baisser les bras. Car tout commence et tout finit dans la capitale catalane, au lendemain de la mort de Franco, dans ses beaux quartiers et ses rues sordides, où la poésie des paysages le dispute au désenchantement. Tout finit bien, sauf que…..



Une construction méthodique, des personnages campés avec la précision du scalpel, des notes d’ambiance comme la description des voyageurs du métro (p.156), et, en prime, la vraie recette de la paëlla en page137…Le style fait l’écrivain, et ici, il est bien traduit. Comme le dit Le Monde « On ne perd jamais son temps à lire Montalban. »
Lien : http://www.bigmammy.fr
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Les thermes

Dans ce tome, il lui arrive la pire chose qui pouvait arriver à notre détective privé. Non, on ne lui retire pas sa licence. Pire : ce détective gastronome va devoir se mettre au régime, sa santé et sa longévité sont en jeu.



Autant dire qu'il va passer un sale moment en cure. Autant dire qu'il va nous décrire avec un œil sarcastique les traitements qu'il va subir. Si ce n'est que Pepe ne va pas pouvoir profiter sereinement des traitements qui lui sont affligés... pardon, proposés. Un premier cadavre est découvert, puis un second, puis un troisième... et voilà Pepe qui va reprendre du service, pas forcément de gaieté de cœur. N'était-il pas là pour se reposer ?

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Les mers du Sud

Une enquête de Pepe qui traîne en longueur non pas qu’elle pose problème en elle-même car c’est toujours très difficile de retrouver un disparu surtout si la disparition est volontaire mais parce que il y a tellement de chose à penser sur la vie, sur l’argent , sur sa relation avec Charo et les femmes en général, sur la politique, sur la gastronomie et ce dans une Barcelone traditionnelle aujourd’hui disparue, qu’il en oublie parfois l’objet de sa mission sans toutefois faire l’impasse sur ses honoraires ici conséquents.

Une flânerie très nonchalante .

Dans cet épisode Montalbán fait apparaître Biscuter un proche de Pepe à la fois employé de son agence de détective, factotum et cuisinier en herbe. On n’ en sait pas plus Montalbán ne daigne pas s’en expliquer ou si peu : soit!

Il fait l’acquisition d’une petite chienne Bleda

Pepe est sollicité par la femme d’ un richissime entrepreneur disparu et retrouvé assassiné, pour retrouver l’itinéraire de ce dernier soupçonné passé par les mers du sud. Il rencontrera sa fille, un tendron drogué bien perturbé le sollicitant si fortement qu’il aura avec une aventure, petite parenthèse laissant Charo dans le besoin. Rencontrera ses maîtresses, retrouvera ses pied-à-terre, ses affaires immobilières douteuses.

Méticuleux il retrouvera même l’origine des vers trouvés sur l’agendas du disparu et sera l’occasion d’une cuite mémorable lors d’une soirée littéraires avec des amis, imaginera la vie de Gauguin dans les mers du sud.

Une enquête intellectuelle d’un pyromane

Enquête pendant laquelle il fait le grand écart d’un coté fréquente, ses clients, la grande bourgeoisie et aristocratie barcelonaise et de l’autre le petit peuple qui travaille avec ses apaches adeptes du surin. Dans chaque milieu il excelle : d’un coté ses connaissances livresques de ses 3500 livres et ses connaissances musicales sans parler de ses goûts en gastronomie, lui permettent de tenir la dragée haute à ses clients lors de cocktails de l’autre le canif en poche, le poing américain et le revolver chargé lui permettent d’arpenter les ruelles les plus mal famées

Ici Pepe boit sans soif pour oublier son mal de vivre il baise comme il boit et ratiocine à partir d’un rien et ça lui réussit enfin ça lui permet de tenir le coup.

Et puis après avoir soupçonné des affaires immobilières frauduleuses d’argent, des manigances de l’épouse la veuve d’acier, d’affaires de fesses tout un ensemble de faits viennent à non escient lui rappeler que la vie est en fin de compte très simple trop même.

Un Pepe, ni pédéraste ni gigolo mais très désabusé et de plus en plus cynique
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Tatouage

Montalbán commence ce polar sans trop y croire un meurtre assez improbable.

Il fait beau, c’est l’été à Barcelone c’est un début indolent

Que le cadavre échoue au milieux de baigneurs c’est certes possible, qu’il soit défiguré seulement partiellement par les petites bêtes de la mer certes ça l’est aussi,

que le macchabée soit, comme J. Gabin, tatoué d’un beau tatouage "Je suis né pour révolutionner l'enfer" qui fleure bon la littérature et la politique c’est encore possible mais quand même on sent le cas d’école de police et surtout l’aubaine pour le privé Pepe Carvalho. C’est l’affaire taillée pile poil pour lui qui arrive au moment opportun en période de vache maigre.

Une fois l’affaire lancée, l’avance et les frais du client en poche, Pepe se comporte comme d’habitude en épicurien alangui. S’il lance bien ses informateurs, des sondes à droite et à gauche il n’en oublie pas pour autant les plaisirs de la bouche: par ordre de préséance, la satisfaction physique de ses papilles gustatives avant celle de ses cellules grises intellectuelles.

Toujours étonnant de trouver ce privé énamouré d’une asphalteuse des ramblas barcelonais à mille lieues des enquêteurs classiques c’est un personnage atypique qui travaille au raz des pâquerettes avec ce petit coté arsouille et concupiscent pour ne pas dire plus qui fait son charme. Les informations dans cette enquête lui sont apportées presque sur un plateau c’est beaucoup de chance ou de savoir faire: ici Montalbán a été un peu paresseux il ménage son personnage et s’attache au contexte pittoresque la hollande et, Barcelone et ses bas fonds bien sur, ainsi que la bonne chère et la tendresse pour Charo.

Pepe Carvalho n’est pas un enquêteur que l’on suit pour ces exploits flamboyants, ni pour l’agitation de ses petites cellules grises il est trop proche de nous, trop commun, trop plein de défauts qu’il ne cache pas, un chouïa antipathique.

Il a, toutefois avec cette nonchalance tranquille un petit coté H. Poirot, du moins je l’imagine mais plutôt au style débardeur qu’aristocrate ou bourgeois, en fait un aristocrate prolétarien de l’enquête plus proche des docks que des beaux quartiers bien qu’il aime fréquenter les beaux hôtels typiques et les bons restaurants. Nonchalant oui mais il sait aussi faire preuve de vivacité, prendre les jambes à son cou, sortir le surin ou faire le coup de poing lorsque sa survie en dépend.

Une pugnacité légendaire très terre à terre. Il ne se laisse guère détourner de son but et s’accompagne d’une grande désillusion et de cynisme et surtout rancœur, qu’il ressasse envers la vie, et, plus particulièrement les hommes car il sait que, révolution ou pas, l’enfer c’est les autres. De ce coté là il aurait des affinités certaines avec Mendez un flic libidineux de Francisco González Ledesma, barcelonais aussi, mais en moins crapuleux et tout aussi cérébralement politique.

Pour la gastronomie il a servi de référence pour Montalbano le poulet sicilien de Camilleri Andréa, amateur de rougets de roches et vavalucis et aussi un petit quelque chose de Montale le marseillais d’Izzo le sens de la famille en moins mais amateur de langue de morue avec clovisses accompagné de Bandol

Sans aucun doute on reconnaîtra que dans le fond il est bon vivant comme l’inspecteur Maigret amateur de blanquette de veau, aimant le vin et les alcools mais qui n’aime pas le champagne alors que Pepe en boit du froid, sorti du frigo et de plus éventé, une faute de goût impardonnable mais exceptionnelle. Comme Laviolette et ses paupiettes à la financière et grives mouillées de champagne blanc de blanc il aime donc les boissons effervescentes « L'alcool non... mais l'eau effervescente, oui ! » comme dirait Bourvil !

Cynique, pessimiste et mal vu de la police comme Philip Marlowe, il tient de lui pour les horions et ramponneaux ainsi que de Nestor Burma de Léo Malet : Pepe sait ce faire respecter. Amateur de femmes et là ma foi... une énumération serait préjudiciable à cette critique déjà consistante

Bref ce polar se termine plus nerveusement qu’il a commencé et on s’aperçoit que ce roué de Montalbán nous a bien banané et baladé dans les rues et environs de Barcelone pour notre plus grand plaisir et dans les méandres de la conscience humaine.
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Tatouage

Un très bon policier / roman noir. Le premier de la série des Pepe Carvalho. Ex-agent de la CIA. Il est chargé par un supposé propriétaire de salon de coiffure d'enquêter sur la mort d'un jeune homme dont le corps a été retrouvé dans al mer. J'ai beaucoup aimé l'enquête. Elle prend son temps mais on en profite pour "savourer" de bons plats avec Carvalho, voyager à travers Barcelone et aller jusqu'à Amsterdam et explorer les tréfonds de la drogue, la prostitution et plus généralement ceux qui n'ont pas forcément une vie facile. J'ai vraiment apprécié l'écriture de Manuel Vazquez Montalban, c'est le premier livre de lui que je lis et j'ai autant apprécié le style que l'enquête et les réflexions plus générales sur el monde et la vie. Je recommande donc cette lecture à de nombreux égards !
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Les mers du Sud

Sous le signe improbable du peintre Paul Gauguin et du poète Salvatore Quasimodo, une plongée décisive dans les réseaux d’affaires barcelonais de l’immédiat après-franquisme en compagnie d’un détective fin gourmet et bien désabusé.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/06/22/note-de-lecture-les-mers-du-sud-pepe-carvalho-3-manuel-vazquez-montalban/
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Le Quintette de Buenos Aires

Bigmamy a écrit une bien belle critique qui dit l'essentiel et même le reste. Ah oui, ça mériterait un film, mais avec du budget et du talent, pour bien rendre compte de tous les décors évoqués. Et avec l'acteur argentin Ricardo Darín. Mais les mots de Montalban ont la puissance nécessaire pour brosser ces tableaux. On dit que les Argentins sont des Italiens qui parlent espagnol et se prennent pour des Anglais. Certains personnages m'ont rappelé la blague portant sur la recette de l'Uruguayen (juste de l'autre côté du Rio de la Plata) Comment fait on un Uruguayen?

- On met un peu d'Italien, un peu d'Espagnol et un peu de merde.

Attention, car si on met trop de merde, cela devient un Argentin.

En langue originale, le roman serait sans doute encore plus goûteux, le traducteur attirant notre attention sur les particularités de l'espagnol parlé en Argentine, à l'image de leur manière spécifique de désigner les pièces de boucherie ! Toutes les références littéraires, les poèmes, les tangos sont également somptueuses. Et le petit clin d'œil à celui de Gardel, Adios Muchachos https://www.youtube.com/watch?v=IGI_1L7iQNA. Et que dire de l'apparition de Robinson Crusoë avec Vendredi, le perroquet et le lama, comme touche de réalisme magique, cher à Gabriel Garcia Marquez !
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La joyeuse bande d'Atzavara

Le roman de Vazquez Montalban se déroule durant l'été 1974 en Espagne dans le petit village imaginaire d'Atzavara. La dictature de Franco touche à son terme et un groupe d'amis composé de personnalités plus ou moins libérées se retrouve comme chaque été pour profiter de la plage et du village tout récemment sauvé de la ruine. Mais cet été 1974 va être riche en rebondissements qui vont marquer durablement plusieurs de ces protagonistes... L'originalité de "La joyeuse bande d'Atzava" réside dans la construction de ce roman puisque ce dernier relate une même histoire vécue par quatre personnes différentes. Leurs points de vue sont à la fois opposés et complémentaires.

J'ai vraiment aimé ce roman qui évoque le fameux "Quatuor d'Alexandrie" de Lawrence Durrell. Son seul défaut est d'être trop court, ce livre ayant pu devenir un quintuor voire même un sextuor d'Atzavara.
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Les thermes

Serait-ce le jeûne et les traitements proposés par l’établissement thermal ui endormiraient un peu Pepe Carvalho ? Sa participation à l’enquête sur une série de meurtres en milieu clos (on se croirait chez Agatha Christie) est en effet un peu mollassonne et les ficelles un peu grosses. Et, au final, on se désintéresse un peu de savoir qui a tué qui.



Les thermes n’est donc pas à mon avis un très grand Carvalho. Mais cela reste un immense Montalban avec des portraits ravageurs et à hurler de rire de curistes en mal de remise en forme, qu’ils soient originaires d’Espagne ou d’autres pays européens. Personne n’échappe à la satire féroce du romancier qui convoque également la guerre d’Espagne, le franquisme, la guerre froide et des luttes nationalistes pour étayer (égayer) son propos.



Sans oublier les références gastronomiques, qui s’imposent dans un univers dédié aux tisanes et aux légumes bouillis. Le lecteur, qui savait déjà que Pepe adore brûler des livres, y apprendra pourquoi. Il se délectera également de quelques réflexions bien trempées sur le roman policier. Réjouissant !
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Le Maître des bonsaïs

Ce petit roman m'a été offert par une amie qui en avait aimé l'écriture. Moi aussi je ne suis pas restée insensible à l'écriture de Manuel Vázquez Montalbán.



Un jeune ado, Procuse, est fasciné par la propriété de M. Jaï, un homme gigantesque et peu bavard. Ce ne sont pas les couleurs des murs ou la forme des fenêtres qui intéressent Procuse, mais plutôt ce qu'abrite la pergola : une véritable collection de bonsaïs. En plus, quand M. Jaï en parle, il devient intarissable ! Aidé de sa bande d'amis, Procuse parviendra à s'infiltrer dans la maison et y découvrira un terrible secret...



Ce livre se lit rapidement, car il est très court (un peu plus d'une cinquantaine de pages). le style de l'auteur est agréable et l'histoire très intrigante. .



Ce roman nous apprend quelques petits infos sur les bonsaïs et, évidemment, on ne les voit plus du tout de la même manière après la lecture...
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Hors jeu

Le football comme métaphore, métaphore d'une société bêtement violente et creuse, sur laquelle tente de se poser un voile poétique? Mais ce même voile est-il lui aussi violent et creux? Un bon livre.
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Les oiseaux de Bangkok

Peut-être l'un des meilleurs de la série, exotique, désabusé, épicé...
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Tatouage

♫ Il était minc’, il était beau, Il sentait bon le sable chaud, Mon légionnaire !

Y avait du soleil sur son front, Qui mettait dans ses cheveux blonds, De la lumière ! ♪



Si Gainsbourg s’est invité en chantant dans ma tête, c’est à cause du corps mort (pour les cormorans) que l’on vient de retrouver dans l’eau, juste vêtu d’un maillot : il était blond, il était beau, il sentait le cadavre dans l’eau et portait un tatouage : « Né pour révolutionner l’enfer ».



Était-ce vraiment un légionnaire ? On ne sait pas vu que son visage a été mangé par les poissons ! ♫ On l’a trouvé dans la mer. Il avait ses beaux yeux que les poissons dévorèrent. Dans le ciel, passaient des nuages. Il a montré ses tatouages ♪



Espagne post franquiste de 1976… Un détective, Pepe Carvalho est chargé, par le patron d’un salon de coiffure, de trouver l’identité du beau blond retrouvé mort. Et il le rétribue grassement, qui plus est ! Pouvait pas aller demander au commissariat directement ??



Puisque nous parlons de la police, elle a dû avoir vent d’un truc pas net puisque quelques jours après la découverte du corps, voilà que les flics arrêtent des tas de prostituées, qu’ils ferment les bars et le tout sans ménagement aucun. Anguille sous roche avec le tatoué (qui n’avait pas un Modigliani dans le dos, pourtant) ??



Une chose est sûre, Pepe ne s’entendrait pas avec Sherlock ! Déjà que Pepe est un fin gourmet, qu’il cuisine, qu’il ne mange pas n’importe quoi (Sherlock savait aller au resto aussi !) et surtout, qu’il ne considère pas que son estomac comme un simple appendice de son cerveau et puis, Pepe, il allume sa cheminée avec des livres…



Oui, vous avez bien lu ! Un Don Quichotte pour allumer une flambée en juillet, avouez que ce n’est pas banal !



Pepe est aussi gourmet en matière de femme et il fréquente Charo, sa maîtresse – une prostituée libérale. De plus, on apprend qu’il a aussi travaillé pour la CIA en Hollande.



Si vous êtes à la recherche d’un thriller ou d’un enquête où tout le monde court partout, laissez tomber les enquêtes de Pepe !



Lui, il vous les mitonne au court-bouillon et laisse mijoter le tout, sans pour autant que mon estomac littéraire crie famine puisque la découverte de la ville de Barcelone après les années Franco était un voyage fort divertissant mais pas de plus bucolique.



Surtout lorsque notre Pepe, toujours sur les traces du nom du beau blond en maillot, va devoir pousser jusqu’en Hollande.



Le passage avec deux de ses compatriotes, exilé là-bas pour gagner leur croûte péniblement est assez fort. On sent bien leur misère transparaître sous leurs paroles, eux qui ne retournent même pas au pays ce Noël-ci.



Et quand l’ancien collègue de Pepe essayera de l’embaucher pour surveiller ses compatriotes qui ne sont pas habitués à un pays si libertaire. Tout le mépris de l’homme pour ces pauvres immigrés qu’il aimerait sans doute renvoyer au pays de la paella suinte des pages.



Non, on ne lira pas les enquêtes de Pepe pour leur vivacité, mais pour avoir le droit de suivre son regard un peu désabusé, noir, sans concessions sur sa ville, son pays, ses habitants, les femmes adultères, les prostituées…



En tout cas, quand on Pepe commence une enquête, il va jusqu’au bout et tant pis s’il paye de sa personne.



Un bon roman noir au goût de mac-quereau avec un Pepe qui vous cuisine une enquête à petit feu, pour mieux imprégner les chairs de toute l’ambiance de Barcelone.
Lien : https://thecanniballecteur.w..
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