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Critiques de Manuel Vázquez Montalbán (196)
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Meurtre au comité central

Lu il y a une vingtaine d'années, j'en garde un excellent souvenir.

Je ne suis toujours pas allé à Barcelone, mais au moins j'ai pris goût à la cuisine espagnole/catalane.



" Ici, le détective - transfuge du PC et de la CIA ! - vit le tourbillon d'une aventure politico-policière avec le tendre cynisme d'un aventurier gastronome et sentimental. (...) Courageux, pas téméraire, intelligent comme Poirot, stylé comme Marlowe, désinvolte comme Rainer, il choisira de ressembler tout simplement à Carvalho : dans sa recherche de l'assassin, il n'oubliera jamais que, s'il faut manger pour vivre, il faut aussi cuisiner pour survivre, surtout lorsque l'Espagne romanesque de Montalban, secouée par le meurtre du secrétaire général du PCE, se met trop à ressembler à l'Espagne tout court. "

Dixit Michèle Gazier, traductrice
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Meurtre au comité central

C'est comme en cuisine : quand la sauce ne prend pas...

J'en suis à la page 46 et je n'en peux plus ! Même que ça m'a (presque) gâché mon café de 10 heures !

Pas la peine de compter par pages le nombre de références culinaires ! Trop c'est trop !

Comme j'avais tenté de suivre quelques téléfilms adaptés des romans policiers de M.V. Montalban, et que j'avais très vite décroché, j'ai voulu tenter la lecture...Un premier échec il y a plusieurs années. Seconde tentative ce mois-ci. Et oui, j'y suis depuis un petit mois sur ces malheureuses quarante-six premières pages !!! Ce sera les dernières !

Adieu Monsieur Montalban !
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Le prix

Une longue caricature, à la manière d’un film de Luis Bunuel ou Pedro Almodovar, dont je m’étonne qu’elle n’ait pas encore fait l’objet d’une adaptation théâtrale. Celle d’une nuit-capharnaüm dans un hôtel de luxe où tout le monde de l'édition et de l'argent spéculatif va passer une nuit d'enfer à boire et à se plaindre d’être bloqué là, dans l’attente d’une hypothétique proclamation. Celle du lauréat d'un prix littéraire, puis bientôt celui de la fin des interrogatoires.



Le plus difficile dans ce roman, c'est d'ingurgiter la première scène. Après, on se prend à essayer de comprendre ... Car la trame policière ne tient ici qu’une place anecdotique. Ce qui importe, c’est la galerie de portraits-charge de l’intelligentsia littéraire et financière, de la haute bourgeoisie espagnole des années quatre-vingts dix.



Le héros en est un immonde salopard : Lazaro Conezal, magnat des travaux publics, de la finance et des médias. Il a fondé un prix qu’il veut le mieux doté de tous les prix européens : 100 millions de pesetas. De quoi faire fantasmer bien des écrivains, doués ou pas …



La construction du roman est classique : on passe alternativement des heures précédant la remise du prix à la soirée échevelée qui va culminer en drame : en fait, Lazaro Conesal, avant même d’avoir proclamé le lauréat,

meurt empoisonné à la strychnine glissée dans ses gélules de Prozac. Le fils du magnat, prénommé Lazaro comme son père – ce qui ne simplifie pas la lecture – a engagé Pepe Carvalho pour « doubler » la police locale et prévenir un attentat qu’il pressent sur la personne de son père. Pressent ou prévoit ? La question demeurera sans réponse. On gage en tous cas que chacun des personnages précisément décrits constitue une « clé »

que, malheureusement, nous ne sommes pas, nous français et 20 ans plus tard, en mesure de décrypter …



Cet ouvrage donne en réalité le prétexte à l’auteur d’une critique sans ménagements du milieu littéraire : médiocrité, connivences, financements occultes, essoufflement des partis politiques au pouvoir, corruption

générale, cynisme absolu de chaque protagoniste qui a une bonne raison de souhaiter voir disparaître le patriarche odieux. Maris cocus, associés floués, fournisseurs ruinés, femmes bafouées … comme dans un roman classique d’Agatha Christie, les suspects sont légion.



Ce qui est curieux, c’est que l’auteur pourfend un milieu qui l’a honoré. Le roman, placé un peu avant Le quintette de Buenos-Aires, a reçu en 1995 le prix National des Lettres Espagnoles…



Ce que je regrette en tous cas, c’est l’absence de Charro, retirée du métier depuis quatre ans, et même de Biscuter, l'adjoint fidèle. Manuel Vasquez Montalban règle ses comptes à sa manière avec les « accro-lettrés », de façon fort cruelle mais réaliste, pas démodée pour deux sous. Je retiendrai en particulier sa définition des « Blancs » par rapport aux « Noirs », que je veux bien faire mienne : sont « Blancs » ceux dont l’arrière-grand-père se douchait tous les jours. Tous les autres sont « Noirs ».
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Le pianiste

Le Pianiste est un roman qui vaut d'abord pour sa construction. Régressive, elliptique ; elle fait la part belle au mystère et au silence. Ce ne sont pas les évènements importants de la vie de ce pianiste qui sont narrés, mais bien trois moments d'ordre secondaire (séparés par de longues ellipses) sur lesquels se reflètent les épisodes tus comme en ombre portée. Cette retenue permet de renforcer l'impact de l'ellipse - à chaque fois liée à la déchéance du personnage principal. Quant à la forme du récit, chronologie inversée, elle a également pour effet de rendre poignante cette chute, en évoquant par la suite les ambitions déçues ; tout ce qui aurait pu être et qui n'a pas été.

Ce roman, servi par une très belle écriture, mêle habilement histoire personnelle et destinée d'un pays (l'Espagne du XXe siècle) ; entrelace les intrigues grâce à une foule de personnage secondaires qui occupent la devant de la scène - du fait de cette narration très originale, chacun tournant autour de cette ombre de pianiste ; et la présence en creux de celui-ci dans tout le livre en fait une figure bien plus vivante que nombre de personnages romanesques, reflet d'un pays et d'une époque, d'un art et d'un silence.
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Le prix

Un multimillionnaire espagnol organise un prix littéraire, qu'il dote de la plus grosse récompense sonnante et trébuchante. ca fait tourner beaucoup de têtes, parmi les plus dignes.



Le soir de la première remise de ce prix, Alvaro Conesal a invité tous les primables dans son hôtel Venice à Madrid, et tandis que le jury délibère dans une pièce secrète, c'est le défilé chez Conesal, des plus petits aux plus grands, dans l'espoir de grappiller un petit quelque chose de cet hommes riche à millions.



En fait, riche à millions, pas tant que ça, et au cours de cette soirée il lui arrive une grosse tuile.



Ce livre fait partie des aventures de Pepe Carvalho, mais le seul vrai but de ce roman est de dresser le portrait de la Cour, ou faut-il parler de basse-cour, qui tourne autour du puissant.



L'idée est bonne mais la plume s'envole, et les 50 premières pages sont vraiment difficiles à suivre dans une succession de dialogues échevelés, discours pompeux et pompants qui atteignent peut-être trop bien leur but!



Au final, portrait du cynisme incarné, qui promet tout pour mieux moquer et manipuler. on finit par oublier qu'il faut découvrir un assasin dans l'histoire.
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Tatouage

Le mort n'avait plus de visage. Mais ce que les poissons n'avaient pu dévorer, c'est son tatouage. Voila Pepe Carvalho lancé sur la piste d'un type "Né pour révolutionner l'enfer". qui a aussi causé une grande agitation policière. Qui était cet homme ? Et son lien avec le commanditaire de Carvalho, propriétaire d'un salon de coiffure ?

Nous voilà en plein tourisme (musclé) aux Pays-Bas, puis de retour à Barcelone. C'était un homme à femme, certes. Mais encore ? Et finalement, la vérité sera plus sordide qu'un trafic de drogue. Bienvenue dans la bassesse humaine.

Carvalho est certes un bon détective, mais aussi un sale type. Ou plutôt un le produit de son époque : un homme dans l'Espagne des années 70, où les femmes se libèrent doucement, mais où les hommes restent encore machos (et violents, parfois). En dehors de cela (et de son habitude d'utiliser des livre comme allume-feu), c'est un personnage intéressant, trouble.

Un très bon polar.
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Moi, franco

Un auteur, ancien militant communiste devenu écrivain de commande pour le compte d'une maison d'édition spécialisée dans les autobiographies imaginaires de personnages célèbres, se voit confier le récit à la première personne du général Franco. Comment peut-il entrer dans la peau de celui qui fit condamner sa famille à la prison? Ce roman est une passionnante parabole sur la subjectivité du récit, ainsi qu'une magistrale leçon d'histoire récente de l'Espagne. La plume de l'auteur se partage entre la voix du général, toujours prêt à se mettre en avant et à justifier ses actions, et celle de l'écrivain, qui donne sa propre version des événements. Le livre n'est jamais pesant ni moralisateur, et ne cherche pas à caricaturer Franco et le franquisme . Il n'en est que plus efficace dans sa dénonciation.
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La joyeuse bande d'Atzavara

Au milieu d'autres immenses réussites comme Le Pianiste ou Moi, Franco, la joyeuse bande d'Atzavara ressort comme un des meilleurs ouvrages de Vazquez Montalban. Il dresse le portrait très fin et sans concession d'une bourgeoisie catalane qui se veut progressiste, mais qui vit dans les préjugés de classe et dans le conformisme. En toile de fond, les derniers jours de Franco, dont le fantôme hante les vacances sur la cote de ces couples venus s'encanailler à l'abri des murs de leurs villas. La structure du livre évoque le Quatuor d'Alexandrie, puisque quatre points de vue se succèdent pour décrire la venue au sein de ce petit groupe d'un corps étranger, en l'occurrence un garçon d'origine modeste, dont chacun se jouera avant de le rejeter. Du grand art.
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Assassinat à Prado del Rey

Dans sa préface, l'auteur précise que ces histoires sont sordides c'est à dire contiennent des faits, des personnages "méprisables, ignobles ou mesquines". Il nous plonge dans une Espagne du début des années 80 que je connais mal. Le souvenir du franquisme est vivace, la démocratie ne satisfait pas tout le monde, beaucoup se plaignent du manque de reconnaissance. La nouvelle qui donne son titre au recueil plonge Pepe Carvalho dans les milieux de la télévision et le force à consommer sans relâche les oeuvres du réalisateur assassiné. Le temps presse : celui qui l'a engagé risque d'être limogé d'un jour à l'autre, et notre détective tient à être rétribué pour sa peine. Le Madrid de la Movida ne lui convient pas vraiment, et il est plus suiveur que véritable enquêteur, dans ce Madrid nocturne composé de lieux à la mode presque aussitôt démodés. Pepe ne se pose pas en moralisateur - mais s'il fallait lui poser la question, je suis sûre qu'il ressent de la compassion pour le coupable, non pour la victime irréprochable aux yeux de la morale bourgeoise.

La fameuse morale bourgeoise en prend un sérieux coup dans Jordi Anfruns, sociologue sexuel, la troisième nouvelle. Une jeune fille de bonne famille, pourrie gâtée par maman et chassée de la maison à cause de ses frasques, est retrouvée assassinée. Je ne vous parle même pas du scandale, ni des disputes entre les parents, ni encore de la droiture de la soeur aînée, mariée et mère de famille respectable. L'enquête de Pepe Carvalho va donner un grand coup de pied dans toute cette respectabilité - et il en paiera les conséquences aussi.

Plus courtes sont les nouvelles pairs. Rendez-vous avec la mort à Up dans Down nous emmène, avec son titre qui n'est pas sans rappeler Agatha Christie, dans les méandres des boites de nuit à la mode (encore une fois) où un assassinat est in-con-ce-vable - et a pourtant lieu. Le signe de Zorro est la rencontre de plusieurs misères, toutes plus sordides les unes que les autres. S'en sortir est impossible - si ce n'est par la mort. Quant à Pepe Carvalho, je lui laisse le mot de la fin :

"Non, je n'ai jamais eu la tentation morbide de savoir ce qu'il est advenu des coupables dans les affaires que j'ai résolues, encore moins quand la responsabilité incombait à la police et aux juges. Je découvre des assassins, à la police et aux juges d'en faire des victimes. Côté victime, d'ailleurs, je me suffis à moi-même".
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Le Quintette de Buenos Aires

Pepe Carvalho est le personnage de fiction (ou le double ?) créé par l'écrivain catalan Manuel Vasquez Montalban (1939-2003). A Barcelone, l'écrivain a une place dans le quartier du Raval....



Après une vie politique assez tourmentée, Pepe Caarvalho devient détective privé. Il est généralement (mais pas ici) entouré de Biscuter, homme à tout faire et cuisinier rencontré dans les prisons de Lleida et de Charo, son amie, prostituée indépendante à Barcelone. Car Pepe Carvalho n'est pas uniquement détective, il est aussi gastronome et souvent au fourneau. Ses bons repas, même solitaires, commencent invariablement par le choix d'un bon livre à brûler...Une caractéristique qui me le rend particulièrement sympathique (la cuisine, pas l’utilisation des livres comme petit-bois de chauffe.) Et la philosophie de Montalban me convient aussi.....Barcelone_Gaudi_064



Dans Le quintette de Buenos Aires, publié en espagnol en 1997 et en français en 2000, l’oncle de Pepe revenu finir à Barcelone une vie passée à Buenos Aires, s’inquiète pour son fils Raul : militant d’extrême gauche dans les années 70, il avait été emprisonné en 76. Sa femme Bertha été tuée, et sa fille de seize mois a disparu, ses travaux scientifiques ont été confisqués. Raul avait été finalement mystérieusement libéré et il était rentré à Barcelone. Vingt ans après, il décide de repartir en Argentine, et depuis n’a plus donné signe de vie. Pepe est chargé d’aller le convaincre de revenir vivre en Espagne.



A Buenos Aires, Pepe va s’apercevoir que la quête de Raul est complexe, que ses anciens camarades de luttes ne sont pas tous enchantés de le revoir, et que les anciens tortionnaires ont gardé toute leur capacité de nuisance. A la façon d'un tango, les personnages témoignent de l'Argentine péroniste, de la Junte militaire, de la nouvelle ère…Chaque figure a son double, comme les danseurs de tango dont la formation la plus classique est le quintette : chanteur (ou chanteuse comme Adriana Varela), violon, bandonéon, contrebasse et piano. La technique de Vazquez Montalban est le collage. Le résultat : une fresque déjantée, moite, désabusée, haute en couleurs et en odeurs, grotesque et sensible, un poème picaresque envoûtant…



Au fil de ses recherches, Pepe Carvalho se résout à ouvrir une officine de détective privé en s’associant à un praticien local. Sa découverte de la ville et de la gastronomie du pays vont être rythmées par de nombreuses rencontres, entre autres avec la mystérieuse Alma, professeur de littérature à l’Université, un homme qui se fait passer pour le fils naturel de Jorge Luis Borges, un ancien tortionnaire flanqué d’un gros homme de main et suité de sinistres motocyclistes, quelques cadavres aussi etbien d'autres personnages qui sont autant de visages de l'Argentine actuelle. Le chapitre intitulé « Meurtres au Club des Gourmets » est digne de l’anthologie de la littérature ou, peut-être un jour, du cinéma. Dommage que Chabrol soit en fin de course…

Le détective généreux et désabusé Pepe Carvalho nous entraîne avec son humour froid dans un lacis d’intrigues baroques et foisonnantes, de vieilles connaissances réapparaissant et de coïncidences parfaitement invraisemblables. Tout est faux-semblants, face cachée, travestissements, trahisons, délations, passages à tabac. Si pour Pepe Carvalho, Buenos Aires se résume à "tango, Maradona, disparus", pour moi, les clichés se nomment « Carlos Gardel, Astor Piazzola et Eva Peron ». Pour tenter d’y comprendre quelque chose de plus précis, laissons-nous entrainer deux pas en avant, un pas en arrière !
Lien : http://www.bigmammy.fr
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Tatouage

Une chronique de Yann, sur Aire(s) Libre(s)

« Il détestait perdre son temps à analyser le monde dans lequel il vivait. il avait décidé depuis longtemps que sa vie ne serait qu'un passage, de l'enfance à la vieillesse, son destin à lui, qu'il ne pouvait partager avec personne, que personne ne vivrait à sa place, pas mieux, pas pire qu'autre chose. Il n'en avait rien à branler, des autres. La seule émotion qu'il se permettait encore, c'était celle que lui procurait un paysage. Quant au reste, c'était une question de pot. »

Si l'on en croit les mots de Patrick Raynal en quatrième de couverture, Tatouage est non seulement la première aventure de Pepe Carvalho mais, surtout, l'écriture de ce roman résulterait d'un pari qui métamorphosa Vazquez Montalbán de poète en auteur de romans noirs. Paru en 1976, ce brillant premier essai fut suivi jusqu'en 2003 (année de la disparition de son auteur) d'une quinzaine d'autres titres parmi lesquels La Solitude du manager ou Meurtre au Comité Central.



Tatouage démarre par la découverte d'un noyé sans visage sur une plage de Barcelone. Seul signe distinctif, le cadavre porte un tatouage dans le dos, « Né pour révolutionner l'Enfer ». Pepe Carvalho est embauché par le mari d'une coiffeuse de son quartier pour enquêter sur le défunt. Ses investigations le mèneront jusqu'au célèbre quartier rouge d'Amsterdam.



En donnant vie à Pepe Carvalho (qui allait le suivre toute sa vie), Manuel Vázquez Montalbán n'imaginait sans doute pas à quel point son détective allait très vite rejoindre les plus grandes figures du roman policier. Profondément attachant malgré la distance qu'il essaie de maintenir entre lui et le monde, ainsi que le laissent entendre les quelques lignes citées en exergue de cette chronique, Carvalho séduit le lecteur avec autant de facilité que les femmes qui l'entourent. Derrière une apparente froideur, le détective peut subir de véritables coups de sang qui semblent le surprendre régulièrement lui-même. Amoureux des femmes (au premier rang desquelles Charo, sa compagne, prostituée indépendante), Carvalho est également un véritable gourmet. À ce titre, la lecture de ses enquêtes est susceptible de mettre régulièrement l'eau à la bouche des lecteurs attachés aux plaisirs de la bonne chère. Vazquez publia même en 1989 un recueil intitulé Les Recettes de Pepe Carvalho (1996 chez Christian Bourgois). Chacun des repas qu'il fait chez lui est accompagné d'une bonne flambée dans sa cheminée, même au plus fort de l'été, allumée en sacrifiant un livre pioché dans sa bibliothèque.

La suite :
Lien : https://aireslibres.net
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Tatouage

TATOUAGE de MANUEL VASQUEZ MONTALBAN

C’est la première enquête de Pepe Carvalho à Barcelone, on découvre cet homme qui partage une partie de sa vie amoureuse avec la prostituée Charo tout en ne dédaignant point des rencontres occasionnelles qui sont très nombreuses. Et justement Ramon, le patron d’un salon de coiffure le contacte pour une curieuse affaire. Un corps a été retrouvé dans le port, le visage dévoré et un tatouage inhabituel dans le dos, « Je suis né pour révolutionner l’enfer ». Ramon veut que Pepe lui trouve le nom de cet homme. Étrange mais 100000 pesetas, c’est toujours bon à prendre. Le renseignement trouvé, l’argent encaissé, Pepe veut en savoir plus et va se retrouver dans une enquête qui le mènera dans les bas fonds f’Amsterdam et dans les bras d’une jolie femme.

Bien que les investigations du privé barcelonais soient intéressantes, c’est surtout la découverte de cet enquêteur hors norme, hédoniste fin gourmet, résistant mal aux appels de la chair qui domine ce roman noir, c’est une descente dans les ruelles du bario, dans le monde interlope et une analyse sociale de l’Espagne de l’époque franquiste que Montalban continuera tout au long de la quarantaine de romans dont Pepe est le héros.
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Milenio

Une enquête de Pepe Carvalho ?



C'est ce qui figure sur la couverture, sans doute par habitude. Cependant ce dernier volume des aventures du célèbre détective et de son fidèle Biscuter tient plus du récit de voyage que d'un polar.



Sous cet angle, l'ouvrage est quand même intéressant avec une écriture toujours aussi plaisante, et une critique réaliste de la situation politique internationale du début du XXIe siècle. Mais la minceur de l'intrigue et l'épaisseur du volume demandent un peu d'opiniâtreté au lecteur.



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Milenio

C’est un voyage crépusculaire des deux personnages emblématiques de l’auteur. Un voyage crépusculaire dans les souvenirs de Carvalho/Montalban, souvenirs revisités plus de deux décennies après de premières visites autour du monde. Les quelques aspects politico-policiers qui émaillent le récit ne sont que prétexte. Ce périple, presque initiatique, donne à l’auteur l’occasion de commenter l’actualité politique, sociale, sans aucune complaisance pour l’époque. Pas de complaisance pour les idées tendance, on peut noter la perspicacité de l’auteur quant aux évolutions en cours (livre écrit au début des années 2000) qui se sont avérées pire qu’imaginées. Aucune espérance pour ce monde, semble être le constat en filigrane qui court tout au long de l’ouvrage. Comme en écho à ce que disait P. Murray “Il faut rendre grâce à notre époque de nous rendre joyeux à l’idée de la quitterˮ. Roman testament, quand on pense que Montalban est mort un peu avant sa parution…
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Les oiseaux de Bangkok

À Barcelone, le détective Pepe Carvalho s’ennuie doucement avant de partir brutalement en Thaïlande à la recherche d’une connaissance disparue. Une enquête très savoureuse et légèrement atypique du plus grand gourmet de la littérature policière.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/01/10/note-de-lecture-les-oiseaux-de-bangkok-pepe-carvalho-5-manuel-vazquez-montalban/



Huitième roman de Manuel Vázquez Montalban, publié en 1983 et traduit en 1987 par Michèle Gazier au Seuil, « Les oiseaux de Bangkok » marque une forme de tournant dans la série entamée onze ans plus tôt, et lancée dans un véritable rythme de croisière, avec une nouvelle parution tous les deux ans, depuis 1977. Délaissant pour un temps, en apparence, les affres d’une certaine haute bourgeoisie espagnole se reconvertissant en toute hâte depuis la fin officielle du franquisme, qui servaient jusqu’ici de toile de fond principale aux enquêtes du détective, communiste semi-repenti et agent occasionnel de la CIA également rangé depuis longtemps des voitures, ce roman-ci plonge à la fois de manière incisive dans une certaine détresse humaine ordinaire (à Barcelone) et dans une insouciance de riches (ou relativement riches) n’ayant guère de considération réelle pour les conséquences de leurs actes (en Thaïlande). L’humour féroce qui caractérise le personnage se mêle aussi, davantage que précédemment sans doute, à quelques explications progressives développant les raisons de l’autodafé auquel se livre régulièrement Pepe Carvalho, ainsi que la nature complexe des relations l’unissant à Charo, la prostituée indépendante qui partage une grande part de sa vie, et de son regard souvent contrasté sur les femmes « en général ». Forme discrète de « pause » après les quatre épisodes précédents, « Les oiseaux de Bangkok » est aussi l’occasion, pour la première fois, de placer en perspective l’Espagne de 1983 (qui se remet doucement de la tentative de coup d’état militaire de 1981, en se préparant aux quinze ans du règne socialiste de Felipe Gonzalez) vis-à-vis du reste du monde, mouvement qui ira s’amplifiant au fil de certains volumes ultérieurs de la si savoureuse saga Pepe Carvalho.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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La joyeuse bande d'Atzavara

Eté 74, la longue agonie de Franco commence et avec elle s'éveillent la démocratie et la libération des moeurs. Des bourgeois catalans, bobos avant l'heure, se retrouvent tous les ans dans le village fictif, sorti de l'imagination du père du Pepe Carvalho, d'Atzavara au bord de la mer pour profiter de la vie, bien boire, afficher une discrète homosexualité ou une liberté sexuelle de façade tout en craignant l'avenir inconnu et la vieillesse qui se profile à l'horizon.

Une décennie après cet été-là, quatre personnages du roman nous livrent, au travers de styles littéraires marqué par leur caractère, leur personnalité, leur éducation et leur milieu social leur propre vision des événements d'alors.

Un roman très intéressant d'un auteur aux multiples talents, romancier, essayiste, journaliste, poète, gastronome, capable en l'occurrence de nous proposer ici quatre approches littéraires différentes tant dans le style d'écriture que de l'angle d'attaque de l'histoire.
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Le pianiste

Il s'agit d'une histoire en trois temps et à rebours, une histoire de l'Espagne d'aujourd’hui, d'hier et d'avant-hier où le personnage principal ne joue d'abord qu'un rôle accessoire pour prendre de plus en plus d'ampleur jusqu'à la guerre civile espagnole vue de Paris.



J'ai bien aimé ce roman qui m'a fait pénétrer un univers peu connu, celui de la Catalogne et de la révolution espagnole. Heureusement, mes vieilles lectures anarchistes avaient laissé quelques traces.
Lien : http://rivesderives.blogspot..
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Meurtre au comité central

La dialectique ne casse peut-être pas des briques mais Pepe Carvalho semble quand même s’y retrouver. Un peu plus que le lecteur qui rame un peu dans l’histoire du PCE, de ses années de clandestinité au post-franquisme avec ses luttes intestines, ses ralliements et ses exclusions. Il y a bien sur un meurtre (le Secrétaire général) et une enquête officieuse avec Carvalho dans le rôle principal, des flics pas très aimables et des séides étrangers qui le sont encore moins. Pas le meilleur Montalban mais une bonne révision de la politique espagnole des années quatre-vingt pour les amateurs. Plus la vision du détective de Barcelone (mais pas barcelonais, Carvalho est galicien, c'est-à-dire de l’autre côté du pays) sur Madrid, une ville où il est si difficile de trouver des restaurants de qualité !
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Le pianiste

La littérature et les lettres en général hydratent la peau et maintiennent l'apparence de la jeunesse.
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Le Quintette de Buenos Aires

On aime Vasquez Montalban pour ses défauts... bon, là on a beaucoup de raison de l'aimer (phrase Carvalhiene, non?)
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