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Citations de Marc-Alain Ouaknin (116)


Rêves

Deux bougies
une plume
et une âme
se sont donné rendez-vous
dans la fraicheur du matin.
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Le monde est un livre écrit en langage mathématique (Galilée)
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Abraham, juif religieux, se demande un jour si les relations sexuelles sont vraiment compatibles avec le shabbat. Comme il n'est pas absolument sûr que ce soit un jeu et non un travail, il a peur que ce ne soit un pêché.
Son voisin de palier est un prêtre catholique, et il va lui demander ce qu'il en pense. Le prêtre réfléchit quelques instants, consulte plusieurs ouvrages aussi poussiéreux que volumineux et finit par lui répondre : "Mon fils, tout ce que j'ai trouvé concorde à laisser penser que l’œuvre de chair étant un devoir, c'est assimilé à un travail. J'ai bien peur que vous ne puissiez donc la pratiquer durant le sabbat."
Un peu refroidit, Abraham se dit in petto : "Pfff... Je suis bête d'être allé poser cette question à un prêtre catholique. Qu'est-ce qu'il sait sur le sexe, après tout ?"
Il décide donc d'aller demander à un pasteur de ses amis ce qu'il en pense. Après tout, le pasteur est marié, et en sait certainement plus qu'un prêtre voué au célibat. Il va donc le voir et lui demande son avis. Après mûre réflexion et force de recherches dans de vénérables in-folios, le pasteur lui répond : " Malgré quelques références contradictoires, je crains que les relations sexuelles ne relèvent du travail, les rendant par-là même incompatibles avec shabbat."
De plus en plus agité, Abraham entreprend ce qu'il aurait dû faire depuis le début : interroger le rabbin. Après tout, c'est lui le spécialiste du shabbat. Il prend donc son courage à deux mains, traverse la moitié de la ville et va poser la question au rabbin.
Ce dernier n'a nul besoin de consulter quelque ouvrage que ce soit. Il lui répond immédiatement : "Ne t'inquiète pas, il n'y a aucun doute : les relations sexuelles sont un jeu, pas un travail." Soulagé Abraham est tout de même curieux de la raison qui donne une telle certitude au rabbin.
-Mais, rabbin, pourquoi êtes-vous sûr que c'est un jeu et non un travail, alors que beaucoup d'autres soutiennent le contraire ?
Le rabbin répond doucement :
-Si c'était un travail, ma femme demanderait à la bonne de s'en occuper...
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-Pourquoi est-ce que dans le Talmud le traité concernant les divorces se trouve avant celui concernant le mariage ?
-Pour nous enseigner que Dieu fait toujours précéder le remède de la maladie.
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Deux administrateurs de la communauté discutent :
-Sais-tu, commence Chalom, que Noé vient de mourir ?
-Aïe aïe aïe ! Réagit Nissim.
-Vient avec moi à son enterrement, suggère Chalom.
-Jamais de la vie ! répond vivement Nissim.
-Et pourquoi ?
-Il viendra au mien lui ?
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Marc-Alain Ouaknin
L’AUBE

J’aime ta bouche et
la danse des étoiles
J’aime tes lèvres et
La neige sur la montagne

J’aime tes yeux et
le chant des herbes sur le chemin
J’aime ton ventre et
la force du vent dans la tempête
J’aime tes hanches
et leurs navires

J’aime tes pas
et ta lumière

Quand l’aube nous trouva enlacés
Ton regard devint souffle,
Un sang nouveau se mit à bruire
Dans les profondeurs de ton corps

Tout à coup les amandiers se mirent à fleurir
hommage à l’avenir qui naissait en ton sein.
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Le mot "mila" vient du verbe "moul" qui veut dire "couper", mais aussi "être face à face" ; il est proche d'une autre racine hébraïque, Mallal, qui signifie parler. La circoncision (mila) est une façon d'introduire le langage dans le corps, et le corps de l'enfant dans la sphère du langage. La circoncision est le signe de l'alliance entre Dieu et le peuple hébreu... Elle consiste en l'ablation du prépuce de tout nouveau-né de sexe masculin dès l'âge de huit jours.

p. 110
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Trois mères sont réunies pour prendre le thé et "faire leurs vieilles". Et bien sûr chacune vante...son fils :
-Mon fils, dit la première, il est tellement riche qu'il pourrait acheter tout un quartier de Paris...Que dis-je, un quartier ! Il pourrait acheter la moitié de Paris !
-Pfff !! dénigre la seconde, la moitié de Paris, ce n'est rien en regard de ce que mon fils à moi peut acheter !! Il est tellement riche, mon fils, qu'il pourrait acheter la ville la plus chère du monde ! New-York entière, ou même Tokyo !
-Eh ! Vous parlez, vous parlez, intervient la troisième, mais qui vous a dit que mon fils voulait vendre ?
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Un juif très pieux est en train de dire sa prière de l'après-midi sur un rocher juste à côté de la mer, à marée montante. La prière se prolonge et la mer monte, monte, encercle le rocher et monte encore. Le juif continue à prier avec ferveur. Passe un bateau. On lui fait des signes, on l'appelle, mais lui, imperturbable, continue à prier. La mer monte toujours et menace de submerger le rocher. Passe un deuxième bateau. On appelle l'homme en danger, mais il continue à prier. L'eau atteint ses épaules, puis sa bouche. Mais lui continue obstinément à prier. Enfin, la mer le submerge entièrement. Quelques bulles, et c'en est fini. Arrivé dans le monde d'en haut, il se répand en reproches :
-Comment, Dieu, tu m'as noyé ? Alors que moi, j'étais en train de prier pour Ta gloire ! Tu aurais dû m'épargner !
-Mais ! s'exclame Dieu scandalisé, je t'ai envoyé un premier bateau, et tu n'as pas voulu monter dedans. Je t'ai envoyé un deuxième bateau, tu as refusé aussi, et je t'en ai même envoyé un troisième ! Et tu oses me faire des reproches !
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Marc-Alain Ouaknin
Quand Dieu veut créer le monde, il rencontre un problème théologique. Si Dieu est infini, il n'y a pas de place pour autre chose que lui. Pour que le monde puisse exister, se dit Dieu, il faut que je me retire de moi-même et en moi-même. Il faut créer un espace vide de Dieu pour qu'il y ait de la place pour autre chose. C'est ce que la tradition juive appelle "tsimtsoum", le retrait de Dieu. Le monde est le lieu de la disparition de Dieu. Le départ du divin, la dé-théologisation ou l'a-théologisation, c'est ce qui fait une place au monde et, dans ce monde, une place au lecteur. C'est parce que Dieu s'est absenté que, vous te moi, nous pouvons être là et nous parler.
(dans "La Vie no 3875 du 5 décembre 2019, à propos de son livre "La Genèse de la Genèse")
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Avant de se nommer Abraham, le premier patriarche se nomme Abram ; c'est lors de sa première alliance avec Dieu que son nom est transformé, en y ajoutant la lettre Hé. La signification du nouveau nom est donné dans le texte même de la Genèse. Avraham se découpe en deux parties : Av, "Père" et "Raham", contraction de Rav Am : "Nombreux Peuples". Avraham est le Père de Nombreux Peuples. En effet, il est présent en place d'honneur dans la tradition juive bien sûr, mais aussi dans les traditions chrétiennes et islamiques.
Parmi les qualités d'Avraham, celles que l'on retient essentiellement sont l'hospitalité, la générosité, la droiture et la compassion, le don prophétique et surtout la liberté d'esprit.
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Apprendre, donc, à lire pour faire échec à la "capture de la subjectivité" ( Pierre Legendre) qu'impose la société et les institutions, pour faire échec aux textes qui modèlent, pour l'anéantir, la subjectivité. Apprendre à lire pour ne pas se contenter des idées reçues, des idées qui, même vraies, "deviennent fausses à partir du moment où l'on s'en contente". (Alain)
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Eve - H'ava
(...) C'est seulement après avoir pris conscience de l'interdit de tuer sa propre descendance que la "femme sans nom" devient Eve H'ava, "mère de tous les vivants", expression dans laquelle il faut insister sur le mot "mère" qui laisse place et vie à l'enfant.
Remarquons que la valeur numérique de H'ava est de 19 (8+6+5), qui correspond au mot H'aï (18) plus 1 : H'ava, c'est l'au-delà de la vie, qui permet de donner à vivre.
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Puisse ce livre, analyse de questions fondamentales quant à notre condition d'humain face à la foi, nous aider à trouver l'antidote au fanatisme et à l'intolérance qui pénètrent peu à peu nos sociétés.
Puisse ce livre contribuer à notre ouverture aux autres et, par-delà leurs religions, à leurs traditions et à leurs coutumes. L"acceptation de "l'autre" restant sans doute le premier pas vers la véritable liberté d'être soi.
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Un jour

Les pages du livre
ont gardé l'odeur
de tes doigts.
J'ai embrassé le livre
et dormi avec ton regard.
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Ainsi Dieu n'est qu'une hypothèse, car si l'on pouvait prouver l'existence de Dieu, on le saurait depuis longtemps! Et si l’on pouvait prouver son inexistence, on le saurait aussi depuis longtemps! Dieu n'est pas à affirmer ni à infirmer, car celui qui dit que Dieu existe avec certitude s’enferme dans une idéologie, et celui qui dit que Dieu n'existe pas s'enferme dans une autre idéologie. Dieu est un «peut-être », une ouverture de l'esprit. Mais ce « peut-être » peut aussi être entendu en français comme « peut être ». C'est-à-dire que son être n'est pas de l'ordre l'affirmation, mais d'un pouvoir être. Entre « être « et « peut être » se déploie toute l'aventure du doute!
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A la synagogue, le rabbin entendu une dispute au beau milieu de la prière. Le ton monte tant que l'officiant et les fidèles s'arrêtent pour écouter :
-Non, le blanc n'est pas une couleur !
-Si, le blanc est une couleur !
-Non !
-Si !
Le rabbin accourt : - Mais enfin, que se passe-t-il ?
-Le blanc n'est pas une couleur !
-Si, c'est une couleur ! Rabbin, dites-moi, est-ce une couleur ou non ?
-Euh, oui, répond le rabbin après réflexion : il est écrit dans Maïmonide que le blanc est une couleur.
-Ah, tu vois que le blanc est une couleur !
Et l'office reprend paisiblement, jusqu'au moment où l'on est interrompu à nouveau par des cris intempestifs venant des deux mêmes :
-Non, le noir n'est pas une couleur !
-Si, c'est une couleur !
A nouveau, le rabbin accourt : -Que se passe-t-il ?
-Il dit que le noir est une couleur, rabbin !
-Oui, le noir est une couleur ! Dites-nous, rabbin, est-ce une couleur ?
-Euh, oui, il est écrit dans Maïmonide que le noir est une couleur.
-Aha, tu vois que je t'ai vendu une télé couleur !
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Une sonate de Mozart

(…) Nous nous sommes baignés
nus
dans l’ombre des mots

Un oiseau de lumière qui passait
a offert ses ailes,
un baiser étonné,
un baiser au goût de pomme,
s’est envolé par la fenêtre
dans la nuit complice…
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La perfection du 6
Le onzième chapitre du "Ziqouné Zohar" (un des livres essentiels de la Kabbale) enseigne : "Que signifie le mot "beréchit", premier mot du livre de la Genèse ? La traduction littérale est 'au commencement', mais la tradition kabbaliste décompose le mot "beréchit" en deux mots et lit "bara chit", c'est-à-dire 'il a créé six'."
Pour les kabbalistes, le commencement, la genèse de l'univers s'inaugure pas la création du "six".
La structure-même du texte suggère cette idée ; en effet, le premier mot de la Bible "beréchit", qui signifie 'il créa six', se compose de six lettres.
On comprend peut-être alors toute la structure du temps hébraïque est fondée sur la structure de ce nombre 6.
Le monde est créé en 6 jours. Puis vient le chabbat.
L'esclave travaille 6 années. IL est libéré la septième.
On peut travailler la terre pendant 6 années, la septième la terre se repose, c'est la "chemita".
Le monde est créé pour 6000 ans, le 7e millénaire sera le temps messianique…
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La kabbale est un art de l'écoute des voies qui viennent d'ailleurs, de la grande symphonie des sphères célestes à l'humble prière des herbes mouillées et des arbres du chemin, en passant par le rythme des coeurs, discrètes sonates de la tendresse et de l'amour...
Cette musique est aussi lumière intérieure, car, au sens mystique proprement dit, la kabbale possède une signification plus précise, proche de son origine étymologique : c'est le fait de recevoir ou d'atteindre la lumière de l'infini, et l'ensemble des techniques et des méthodes qui permettent cette réception.
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