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Citations de Marc Durin-Valois (57)


Dans la misère, l’homme isolé est toujours perdant. Quelque voie qu’il prenne.
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Beaucoup trouvent dans l’observation du malheur d’autrui un sentiment intense de satisfaction pour leur propre existence, même d’une insondable médiocrité.
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Nous sommes des centaines et des centaines chassés ainsi par la guerre, la sécheresse et la faim. Dans la misère, il y a pire que sa propre misère: il y a celle des autres.
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Dans la misère , l'homme isolé est toujours perdant, quelque voie qu'il prenne
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(En parlant de sa Chamelle)
L'épuisement lui donne un air pensif et profond, la même physionomie grave et mélancolique qu'elle a, la nuit, quand, immobile dans l'obscurité, son long cou dressé et ne paraissant jamais dormir, elle semble poursuivre une méditations millénaire en contemplant les dunes éclairées par la lune.
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Chamelle qui rumine sans fin, et grogne, et ronfle, et gratte le sol, et blatère, de mauvaise humeur contre tout, contre le ciel, contre la terre, contre ce maudit vent qui lui souffle dans les narines quand elle broute les herbes rares, et contre ceux qui lui ont volé son chamelon pour lui substituer une vilaine poupée en chiffons.
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Les choses me semblaient en tous cas transparentes : hanté par les fantômes d’Hiroshima, l’ancien pilote avait essayé dans un geste désespéré de se supprimer. Les détails de sa tentative avortée étaient parus dans un journal local. Un vétéran du nom d’Eatherly- rien de plus précis- avait avalé des médicaments dans la nuit, une trentaine de comprimés. Sa femme avait téléphoné aux urgences. Conduit à l’hôpital, il avait été tiré d’affaire par aspiration gastrique. A l’époque, faute de recul, j’étais bouleversée. En réalité, tout cela n’était pas si affolant. Un militaire, lorsqu’il veut se tuer, ne se rate pas.
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Sous mes ailes, le brouillard dense s'est dissipé. Une immense fenêtre au creux des nuages offre une opportunité de bombardement magique, presque irréelle. Le soleil traverse cette ouverture et illumine en contrebas, comme s'il la dessinait avec la pointe d'u couteau, la ville d'Hiroshima, les habitations serrées, structures en bois et bétons mêlées, le quadrillage dense des rues ordonnées par les affluents de la rivière Ohta qui se déploie dans la ville comme une main maigre à six doigts se poursuivant jusqu'à la mer.
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Quand j’étais avec lui, je passais des moments étranges et doux, presque agréables. A contrario, sur le chemin du retour quand je songeais à cet homme qui m’avait dévoré les meilleures années de ma vie, mes joues rosissaient d’une fureur glacée.
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L'amour et le rire sont le luxe des pauvres, leur respiration
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Toute la complexe équation de la vie avec ses innombrables inconnues se résume parfois à la présence, ou non, d'un trou d'eau
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-Pour attirer les projecteurs, certains hommes sont prêts à toutes les folies...
- Certaines femmes aussi.
- Le problème est que, mis à part quelques jaloux et une poignée d'illuminés, les gens célèbres n'intéressent personne.
- C'est vrai. En même temps, on devient célèbre pour soi et jamais pour les autres...
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L'amour et le rire sont le luxe des pauvres, leur respiration.
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5h55: Les premières lueurs du jour ont percé l'obscurité. Elles font naître un halo composé de vapeurs oranges et violettes qui embrasent l'horizon. Cela ressemble à une rumeur sourde au loin. J'aurais aimé que le matin ne vienne pas. Mais rien ne s'oppose, jamais, à la montée du jour.
Ainsi se finit la dernière nuit d'une ère qui va s'éteindre. Je me situe à l'intersection exacte entre les deux espaces, celui d'avant la bombe, et celui d'après. Le passage de l'un à l'autre ne se fait pas dans une unité de temps classique mais dans celle que génèrent des engins qui filent à quatre cents kilomètres par heure. C'est pour cela que je suis, malgré moi, le dernier homme de ce monde qui disparaît.
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Bien sûr, je devais admettre que, depuis toujours et malgré moi, tout avait filé et glissé, et fui entre mes doigts. Les choses, les bêtes et les êtres. C'était à cause de cette musique sans air qui se moquait de toute mes initiatives en leur apportant un caractère diffus de vacuité... Depuis notre départ pourtant, tout cela avait cessé. Il n'y avait plus qu'un son, ample et d'une pureté si parfaite qu'il me donnait le frisson. Cette musique sans air ne me quittait pas, et même semblait croître à mesure que nous avancions. Peut-être toute ma vie avais-je attendu ce voyage... A aucun moment, la vilaine musique d'autrefois n'a repris, haut perchée, égrenant sans ordres ses notes tremblantes et aigres, cacophonie acide de citron pleine de cruauté moqueuse, me rappelant que tout est dérisoire, toujours, et mes efforts aussi. Au contraire, mes oreilles sont toujours pleines d'une musique plus forte, plus pure que jamais.
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La femme blanche s'assoit à l'avant du véhicule de tête. Elle passe devant nous, affairée, penchée sur une carte, sans nous accorder un regard, sans prêter attention à nos mines concentrées, nos appels sans mots ni sons. Elle se projette déjà là-bas, quelque part dans les sables, auprès d'une très grande foule de nécessiteux. Elle n'est pas venue pour sauver des existences, mais quelque chose d'infiniment plus noble et abstrait, la vie. Pour cela, deux vaut mieux qu'un, cent que dix, mille que cent. La loi des chiffres fait que Mouna, moi et les enfants ne sommes qu'un échantillon de misère. Une raclure de vie.
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Il y a un adieu caché, dissimulé dans chaque seconde qui passe.
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Shasha s'immobilisa près de la chèvre couchée (Imi , morte).
Elle éclata soudain en sanglots, les épaules secouées, les bras tendus le long du corps, les poings serrés, le visage crispé de plis, en lâchant une plainte affreuse d'enfant, longue, aiguë, si puissante qu'elle nous serra le coeur dans un étau de sons lancinants, nous gonfla la gorge et le yeux du même chagrin douloureux, celui de la confiance trahie, celui de l'innocence que le hasard, les hommes et les choses venaient de déchirer dans un bruissement cruel de soie.
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Chamelle mâche, muette et dédaigneuse, et considère les lointains.
Ce sont des platitudes découpées en minces lambeaux, aux nuances parfois imperceptibles de rouille, d'ocre, de beige, de cuivre, et même de gris ou de bleu, qui s'enlacent, marquées ça et là d'éclairs incompréhensibles de lueur vive.
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De temps en temps, je regardais derrière moi.
Alors tout le convoi me faisait l'effet d'un bateau aux voiles loqueteuses qui, sur une mer jaune, ondoyait et serpentait, tenu à flot par un équipage ravagé de misère et de lumières.
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