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Citations de Marc Graciano (43)


Les rescapés d'un groupe primitif et réfugiés dans ce marais. Deux apôtres égarés partageant leur agape. Les membres isolés d'une tribu nomade prenant leur maigre repas lors d'une halte éphémère. Lors d'une halte temporaire. Deux formes que l'énergie aurait momentanément prises en ce lieu de l'espace. Deux apparitions fugaces. D'éphémères apparitions dans ce repli de l'espace.Deux instables concrétions d'énergie. Deux fugaces avatars d'énergie apparus dans la vapeur du marais comme la discrète. Comme la dérisoire et presque invisible fumée s'échappant de la saulaie et le vieux dit à la petite le nom de la plante qu'il avait récoltée et qu'ils consommaient et il lui en nomma les différents usages et il lui en décrivit les vertus. Il lui enseigna comment la reconnaître et, prenant une tige... etc...
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et, quand l’autoursier revint voir l’oiseau, l’oiseau avait recouvré sa parfaite santé, et ses yeux accipitrins avaient retrouvé leur parfaite brillance, et son plumage tout son éclat resplendissant, et l’autoursier eut un sifflet admiratif devant la beauté retrouvée de cet oiseau de race, mais aussi en signe de respect devant la qualité des soins dont l’oiseau avait eu le bénéfice, et l’autoursier félicita expressément le garçon, et ils entrèrent ensemble dans la volière, et l’autoursier, qui avait pris son gant et de la chair fraîche pour affriander l’oiseau, fit venir l’oiseau sur son gant, et flatta l’oiseau, et admira longuement l’oiseau, et l’autoursier observa subrepticement l’aile blessée et la plume manquante, puis l’autoursier dit que cet oiseau avait déjà été affaité puisqu’il venait si docilement sur le gant, et que l’on pouvait donc conjecturer définitivement que son comportement hagard n’avait été que le résultat de sa blessure, et l’autoursier décida que l’oiseau, ainsi définitivement relevé, fût entravé et mis au bloc avec d’autres de grande race dans la chambre de l’autourserie, mais, avant ce transfert, et en un pur esprit de prophylaxie, ils poivrèrent l’oiseau, ceci afin de le débarrasser d’une éventuelle vermine dont ils n’auraient point déceler la présence, et qui aurait pu infester les autres oiseaux, et, à cette fin, après que le garçon eut saisi et bloquer l’oiseau, l’autoursier, dans une pipe en terre, dont il avait bourré le fourneau avec certaines herbes séchées prises à sa pharmacie, et qu’il avait allumée avec un tison avant de venir à l’autourserie, aspira de grandes bouffées d’une capiteuse fumée qu’il s’abstint d’inspirer, et qu’il souffla partout sur le corps de l’oiseau, à la racine des plumes que le garçon, à mesure, rebroussait pour lui, puis, le jour d’après, ils revinrent vers l’oiseau, et, afin de l’abattre parfaitement, ils le placèrent dans une chemise spéciale qui, plutôt qu’une poche sur chaque côté, avait une fente latérale, par l’une desquelles ils déployèrent l’aile anciennement blessée afin d’examiner la blessure, et constater qu’elle avait bellement cicatrisé, et il y avait une petite croûte sur la blessure maintenant, et l’autoursier enleva la croûte du bout de l’ongle, et la peau régénérée sous la croûte apparut en une petite pastille lisse et rose, puis l’autoursier examina longuement la penne cassée qui était un moignon de plume aux barbes hérissées, puis l’autoursier sortit un minuscule couteau à lame falciforme et parfaitement effilée, et, d’une seule pression sur le gras d’un pouce, il sectionna nettement la plume un peu plus haut que le calamus, après la naissance des barbes, là où les barbes font comme les cils vibratiles d’un organisme vivant, puis l’autoursier s’appliqua à tailler la section en biseau double et formant coin, puis l’autoursier sortit une mince aiguille en bronze de la poche de son pourpoint, de laquelle les deux extrémités étaient également éffilées, puis l’autoursier plongea une extrémité de l’aiguille dans une petite fiole de vinaigre qu’il avait sur lui, escomptant sur l’oxydation induite par le vinaigre pour renforcer la fixation de l’aiguille dans la plume, puis l’autoursier ficha l’extrémité de l’aiguille dans la moelle de la penne cassée bien au milieu du biseau, puis l’autoursier sortit délicatement un sachet de plumes d’une autre poche de son pourpoint, c’étaient les mues d’autres oiseaux de la volerie, et il choisit parmi elles celle qui lui parut le mieux coïncider avec la plume manquante, c’était la penne d’un laneret, l’un des oiseaux les plus précieux de la volerie, et pour lequel la plume que l’autoursier allait utiliser aurait pu faire un jour défaut, puis l’autoursier amputa cette plume de son calamus, puis l’autoursier confectionna un biseau double rentrant, puis l’autoursier plongea le biseau de cette plume morte dans un petit récipient de glu qu’il avait également emporté avec lui, engluant ainsi le tuyau de la plume, puis l’autoursier enfila cette plume nouvelle sur l’autre extrémité de l’aiguille, entant soigneusement la plume morte sur la racine de la plume restée à demeure dans la peau de l’oiseau, ajustant bout à bout les deux pennes taillées, puis, avec un très mince fil, afin de renforcer l’entement, l’autoursier enserra les deux sections de plume, puis l’autoursier approcha son visage de la plume, et, avec les dents, sectionna le fil, puis l’autoursier empoissa le fil, ainsi l’autoursier avait créé une ente quasi indéfectible, puis ils replièrent l’aile de l’oiseau et firent tourner un peu la chemise, pour que les fentes se retrouvassent sur le dos et le ventre de l’oiseau, et que l’oiseau fût bien immobilisé des deux ailes, et que la prothèse pût bien se fixer tandis que la colle sécherait, et l’oiseau fut laissé dans la quiétude pendant un jour, puis, quand l’ente fut bien sûre, ils sortirent l’oiseau, et ils l’équipèrent avec d’anciens grelots, et d’anciens jets que l’autoursier possédait, et desquels il n’avait plus l’utilité, et, mêmement, d’un vieux chaperon de rust, et les jours suivants, avec des leurres volants ou sur traîneau, ils firent travailler plusieurs fois l’oiseau retenu par une filière dans la cour du château, ceci afin de l’entraîner à chasser de nouveau, et de juger de son état de vigueur, puis ils lui donnèrent du vif, puis, quand il fut bien certain que l’oiseau avait retrouvé toute sa santé, et recouvré un peu d’esprit de domesticité, ils le sortirent à l’extérieur du château, et le firent voler sur des pigeons d’escape, puis ils allèrent aux champs, et, chassant à la billebaude, le firent voler sur des perdrix
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L’ oiseau de proie était tellement figé que, de loin, il avait semblé au garçon une motte de terre, et l’oiseau était tellement faible qu’il laissa s’approcher le garçon sans réagir, et, quand le garçon fut proche, il vit que l’oiseau avait une aile blessée et qu’elle pendait sur un côté, et c’était un oiseau au ventre blanc avec beaucoup d’aiglures, et au dos brun avec de fins liserés clairs qui dessinaient comme des écailles, et son œil était terne, nullement vif et acéré, comme habituellement chez les rapaces, et l’oiseau éclamé, qui n’avait vraisemblablement pu chasser et s’alimenter depuis longtemps, était tellement fatigué, qu’il se laissa prendre sans résistance, et, afin de s’emparer de l’oiseau, le garçon enleva son bliaud, puis il ôta son chainse, puis il remit son bliaud sur son torse nu, et il jeta le chainse sur l’oiseau qui eut seulement un petit sursaut avorté pendant sa capture, et le garçon se saisit de l’oiseau à travers le chainse, l’y emmaillotant, afin d’empêcher tout débattement, même s’il était peu probable que l’oiseau en eût, tellement il paraissait exsangue, et le garçon plaça l’oiseau chemisé contre la peau de son ventre, sous son bliaud, et il rentra vitement au château, et beaucoup de ceux qu’il croisa ou qui le virent de loin, empressé et penché, et tenant son ventre comme s’il avait été meurtri, l’interpellèrent et lui demandèrent si tout allait bien, et, sans interrompre sa marche, et sans même se tourner vers eux, il fit avec la main un bref signe affirmatif, comme un homme absorbé par un projet important ou une tâche urgente se déplace avec l’attention toujours intérieurement dirigée, ou comme un homme sérieusement méhaigné quitte définitivement le combat, déformant sa stature pour mieux supporter sa douleur, et éminemment concentré sur elle, et le garçon alla directement à l’autourserie du château, et l’autourserie était un bâtiment avec une première salle où était gardé, mais aussi confectionné et entretenu, l’équipement des oiseaux, et c’était aussi l’endroit où étaient confectionnés et gardés les différents remèdes pour les oiseaux, tandis que venait ensuite une deuxième salle qui était la chambre où les oiseaux étaient mis au bloc, puis se tenait un préau qui était une espace libre entre le bâtiment de l’autourserie et le mur d’enceinte du château, et qui, par le système d’un vaste filet disposé en coupole, à l’aide d’un mât mitan d’où partaient des filins radiaux, constituait une immense volière qui faisait jardin, elle- même compartimentée en plusieurs volières d’espace plus réduit, et, entre la chambre et la volière, se tenait une petite pièce où le pât des oiseaux était préparé, et où régnait toujours une très faible, une très douce et fade odeur de putréfaction, et ce fut dans la première salle, où, là, régnait une forte et agréable odeur de plumes et d’herbes médicinales, et de cuir, et de cirage, que le garçon trouva l’autoursier qui réparait du vieux matériel, et l’autoursier lui dit que l’oiseau était un mâle de sacre, et il lui dit que c’était un grand oiseau de chasse, un oiseau de bonne aire, même s’il n’en paraissait plus rien maintenant qu’il était tellement décharné par la faim, et rendu piteux de plumage, et l’autoursier lui dit que l’oiseau s’était certainement blessé un jour de chasse, mais non tant qu’il ne puisse voler, et l’autoursier lui dit que l’aile n’avait été brisée, mais seulement atteinte d’une plaie, et affligée de la perte d’une rémige, et que l’oiseau effrayé et albrené s’était perdu, et avait longuement erré, son vol empêché par l’absence de la plume, dit l’autoursier qui parlait comme s’il connaissait intimement cet oiseau, ou comme s’il l’avait suivi pendant son voyage égaré, et l’autoursier dit que l’oiseau errant n’avait pu chasser et s’alimenter correctement, et qu’il avait donc connu l’inanition en surcroît des conséquences de sa blessure, et que, dans sa dérive, dit l’autoursier, comme s’il avait assisté à la scène, l’oiseau avait perdu ses grelots et ses jets, et, surtout, ses vervelles, et que, par cette dernière cause, dit l’autoursier, il était désormais impossible de déterminer qui était son propriétaire légitime, mais l’autoursier dit que c’était sans doute un oiseau échappé qui venait de très loin, car il n’avait entendu mot parler de la perte d’un tel oiseau précieux chez les seigneurs locaux, à moins, dit l’autoursier, qu’il se fût agi d’un oiseau authentiquement sauvage, un oiseau hagard, et que l’oiseau fût provenu des terres originelles où usuellement on capturait ceux de son espèce pour les exporter vers le septentrion, c’est-à-dire venu de lointaines terres orientales, et que, pour une raison que lui, l’autoursier, ignorait, l’oiseau se fût détourné de son couloir migratoire, ce qui aurait expliqué son inhabituelle présence dans les parages, et l’autoursier dit que l’oiseau extravagant était si faible désormais, tellement abattu, qu’il ne pourrait survivre, n’ayant même plus la force de dévorer le pât frais qu’on lui présenterait, et que le mieux qu’ils pussent faire pour cet oiseau était de l’abandonner, mais l’autoursier dit que, nonobstant, c’était un oiseau qui appartenait au garçon désormais, un bien que le garçon devait considérer comme sien, puisque c’était le garçon qui l’avait trouvé, pour autant qu’un oiseau de proie appartînt à quiconque, dit l’autoursier, et l’autoursier affirma que les oiseaux de proie étaient des êtres libres que l’on ne pouvait garder près de soi qu’après les avoir abaissés ou, inversement, à force de soins curieux, l’autoursier dit que, sur cette question, les avis et les pratiques différaient, mais, quoiqu’il en fût, c’est-à-dire qu’ils eussent été abaissés ou qu’ils eussent été apprivoisés à force de soins, que les oiseaux de proie restaient tels qu’ils avaient toujours été, des êtres francs, des êtres essentiellement libres, dit l’autoursier
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Le vieux interrompait leur voyage et, chaque fois qu'il le pouvait, il nommait à la petite ce qu'elle voyait.Chaque fois qu'il le pouvait, le vieux enseignait la petite sur les êtres et sur les choses qu'ils rencontraient. Le vieux nommait à la petite toutes les choses qu'elle découvrait et, quand il le connaissait, il lui en décrivait l'usage.Souventefois aussi, la petite demandait au vieux l'origine des choses et le vieux faisait toujours l'effort de lui répondre le plus sérieusement et le plus complètement possible mais, quand il ignorait la réponse, le vieux l'avouait à la petite.
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le ciel est vert et l'herbe est bleue
jour d'ivresse !
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Le promontoire


4.

Adonc, après le village, la rivière cascadait à l'endroit d'une cluse, et cette cluse ouvrait sur une plus vaste vallée, presque une plaine, et, sis sur un éperon rocheux au milieu de la plaine, et surplombant la plaine, un château avait été intégralement édifié en pierres d'ardoise, et, lui aussi, malgré son étendue et sa hauteur, se fondait émerveillablement dans le paysage, et aurait paru inexister à toute personne méconnaissant sa présence, et un sentier de cailloux noirs suivait la rivière, du château au village, avec un système d'escaliers taillé dans la roche pour remonter le long de la cascade, puis, à partir du village, sur chaque versant de la vallée, partait une piste muletière qui s'étrécissait à mesure qu'elle sinuait et gagnait en hauteur, puis ne devenait qu'un simple cailloutis qui s'amenuisait et se perdait au flanc de la vallée.
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Le promontoire


3.

C'était là, avant le saut, que le village avait été édifié, sur les pentes de part et d'autre de la rivière, et les maisons avaient été bâties en pierres sèches, les mêmes que celles qui parsemaient les pentes et qui s'étaient détachées des longues strates de schiste en haut des pentes, et les toits avaient été édifiés avec les mêmes ardoises, quoique moins larges et épaisses, et, toujours avec les mêmes pierres, quoique de taille beaucoup plus considérable, un pont à deux arches avait été bâti pour relier les deux rives, et son tablier suivait une ligne courbe, comme le dos immense d'un animal fabuleux, un dragon qui se serait vautré dans le lit de la rivière, et le village était tellement intégré dans son environnement immédiat que, n'étaient les sons qui en provenaient, ainsi que les minces filets de fumée qui s'en élevaient, il serait resté invisible à quiconque, ignorant de son existence, l'aurait observé d'en haut perché, comme l'ourse l'était.
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Le promontoire


2.

Elle voyait bien la rivière serpenter dans le fond de la vallée et la rivière fluait sur d'immenses tables de schiste noir qui se chevauchaient à mesure que la vallée baissait, abondée en amont par les biefs qui descendaient des sommets, de part et d'autre de la vallée, et qui charriaient beaucoup de graviers noirs, et qui faisaient des saignées noires aux flancs boisés de la vallée, et, à l'amont, la rivière était torrentueuse et turbide, et très bruyante, avec le grondement du torrent parvenant jusqu'à l'ourse installée sur son séant, et son eau limoneuse, et grise par ce fait, roulait, en même temps qu'elle les celait par son opaque couleur, des galets plats et noirs, mais, vers l'aval, son eau devenait bleue, et les pierres noires qu'elle charriait devenaient bien visibles, puis le cours de la rivière s'accoisait et s'assagissait avant de faire un grand saut, et son onde se clarifiait considérablement en cette place, avec des cincles plongeurs chassant dans le courant, et ne charriait plus rien d'autre que des débris de mousse et une multitude d'insectes, piégés sur son film ou vivant en sa profondeur, notamment cette larve s'enrobant, pour se protéger, d'une coque faite de grains de sable et de débris de bois, et, pour cette raison, justement dénommée porte-bois.
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Le promontoire


1.

L'ourse allait aussi très souvent à un poste d'observation qui était à l'extrémité d'un replat herbu, sur une pente rocheuse, et qu'elle atteignait par une sente scabreuse, et qui était une de ses places préférées, située près d'une caverne en laquelle elle allait toujours hiberner, et qui possédait, en son extrême limite, un vieux foyard au tronc écorcé presqu'en sa totalité, et contre lequel elle venait régulièrement se frotter le dos, et sur la vieille écorce plissée duquel elle faisait ses griffes, et c'était par ces causes que le vieux fou était désormais presque dépourvu d'écorce, et d'où l'ourse pouvait, en enfilade, voir toute la vallée, au printemps luxuriante et verte, et paraissant plus verte encore par comparaison avec le schiste couleur anthracite qui la fondait, et toujours autant verte l'été, mais d'un vert profond et mat, presque bleu, avec tout l'azur immense par-dessus, et rousse et jaune à l'automne, flamboyante, comme déjà dit, et intégralement blanche l'hiver, quand elle était couverte d'un tapis de neige d'au moins six coudées de hauteur, quand ce n'était pas dix, voire même quinze coudées de hauteur, et, par les jours de grand beau temps, grandement scintillant dans les rayons vifs du soleil hivernal, et l'ourse s'asseyait en cette place et restait longtemps à songer en écoutant tous les bruits domestiques qui remontaient de la vallée, et en observant la vie de la vallée.
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Putain j'y crois pas dit l'homme en se donnant des gifles légères, comme pour vérifier qu'il ne rêvait pas, regardez la jolie pute qu'on s'est dénichés là, il dit aux autres hommes qui l'accompagnaient, et c'était un groupe d'hommes hétéroclite, comme on aurait jamais cru qu'il puisse se constituer, et celui qui semblait être le leader du groupe et s'était donné de petites gifles d'un air comique portait un costume gris et brilant avec une cravate en cuir noir sur une chemise rose, et il portait des chaussures italiennes avec le bout effilé qui remonte, tout à fait dans le style d'un commercial de province, et il commençait à être âgé, et il était atteint d'un début de calvitie et il avait fait teindre en blond des cheveux naturellement grisonnant...
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Elle était de grande taille et elle était très maigre, et elle avait de longues jambes très souples et nul doute qu’elle avait fait beaucoup de danse depuis l’enfance, et elle marchait de son immense pas de danseuse sur le bord de la nationale, et elle possédait des cheveux longs et blonds qui étaient coiffés en dreads minces, comme si elle avait omis de défaire de fines tresses qu’elle aurait possédées autrefois et qui se seraient transformées en dreads au fil du temps, et elle avait attaché sur une dread, avec un petit élastique rose, des plumes d’oiseaux qu’elle avait trouvées sur le bord de la nationale et qu’elle avait trouvées belles et les plumes flottaient doucement dans les remous de l’air durant sa marche, et elle possédait un visage long et mince avec une peau hâlée par le soleil et l’air libre, et elle possédait un petit nez écrasé et dévié à sa base, et elle possédait, sur la lèvre inférieure, une mince cicatrice qui serait restée invisible si la pâleur de la cicatrice n’avait pas contrasté avec le hâle du visage, et ses yeux étaient bleus comme le ciel et continuellement brillants et comme électrisés, et son regard semblait si perdu à tous ceux qu’elle croisait sur sa route que, lorsqu’ils l’observaient passer, ils avaient l’impression qu’elle ne les voyait pas, ou que, même, elle aurait eu la bizarre certitude, tellement elle n’aurait pas existé, que c’étaient les autres qui ne la voyaient pas.
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(...) et que le mal, s'il existe, et comme je crois l'avoir tant bien appris à Johanne, et qui la rendit tant sage, et bien plus que tous les plus savants docteurs de la foi, n'est jamais que dans la désespérance, c'est à savoir dans cet abandon de la créance que tout peut se refaire sans cesse, que tout peut renaître et revivre, et qui est la pire épreuve au monde qui puisse être vécue par un homme, et que je ne souhaiterais à aucun de mes ennemis, pour autant que j'en aie vraiment.
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puis que le petit homme rapprocha son ventre, et donc la poche de bure davantage tendue et élastique, de la tôle surchauffée, puis que le petit homme plaça les deux mains qui tenaient droite la bordure de la robe au-dessus de la tôle, puis que le petit homme se dressa sur la pointe des pieds en projetant son bassin vers l’avant, approchant encore ainsi davantage son ventre au-dessus de la tôle, puis que le petit homme abaissa les mains vers la tôle, et commença à verser le contenu de la robe sur la plaque brûlante, et que c’était des sauterelles, annonça le gyrovague, et le gyrovague dit que les sauterelles étaient d’une grande taille, comme il n’en avait encore jamais observées, et qu’elles étaient de robe brune finement pointillée de noir, et que leurs mouvements étaient indolents, et que ces sauterelles ne faisaient de grands sauts qui auraient pu les faire sortir de la poche où elles étaient prisonnières et réunies en paquet, comme l’auraient fait celles de chez nous, fit remarquer le gyrovague, et que le petit homme fit glisser l’amas des insectes sur la surface de la tôle, et que, si une grande quantité des sauterelles se récoltèrent et se collèrent en grésillant sur la tôle, une quantité plus petite demeura dans le fond de la poche que continuait de former le pan sous tension de la robe, et que d’autres encore churent à l’extérieur de la tôle, sur le sol nu devant le feu ou dans la cendre à la périphérie du foyer, puis, dit le gyrovague, que le petit homme, avec de brefs et répétitifs mouvements de bassin vers le haut et vers l’avant, anima son ventre de réitératives secousses qui secouèrent son sexe et propulsèrent, grâce à l’élastique rebond que possédait la toile tendue de la robe, le reste des sauterelles sur la tôle, puis que le petit homme, à cause que des sauterelles demeuraient agrippées à la trame de la toile, rapprocha encore davantage son bassin de la tôle, presque comme s’il s’apprêtait à un coït avec cet objet, et craignant nullement l’incommodante chaleur du feu sur ses honteux organes, puis que le petit homme, avec les doigts d’une main qu’il libéra et qu’il passa sous sa robe, tapota, dans un petit geste de revers, la toile de la robe vers l’extérieur, et qu’ainsi, dit le gyrovague, le petit homme projeta les dernières sauterelles sur la tôle, puis que le petit homme cueillit sur la bure les dernières sauterelles qui y étaient restées obstinément accrochées, et les jeta sur la tôle, puis que le petit homme baissa lestement le torse vers le sol, et, tandis qu’il demeurait en cette position, qu’il rafla les sauterelles tombées au sol près de l’âtre et qui ne s’étaient bond trop éloignées, puis que le petit homme releva le buste aussi lestement qu’il l’avait abaissé, et qu’il jeta sur la tôle les sauterelles qu’il avait cueillies au sol, puis que le petit homme, dit le gyrovague, quand toutes les sauterelles furent à griller sur la tôle, émettant une fine odeur d’ongle brûlé, avec une spatule en bois prise dans son bissac, ce n’était que la tranche d’une bûchette fendue, comme qui dirait une mince palette, précisa le gyrovague, fit sauter et se retourner les sauterelles sur la tôle pour bien les griller dans leur intégralité, puis, dit le gyrovague, que le petit homme les rassembla en monticule au centre de la tôle, puis que le petit homme prit le pot d’argile obturé près de lui, et qu’il lui ôta son tambour de peau, et, qu’à l’aide de la spatule, il piocha dedans et en sortit du miel, et que c’était un miel liquide et presque translucide que le petit homme fit couler sur les insectes grillés, puis qu’avec sa spatule, le petit homme fit bien s’enrober de miel les sauterelles grillées, qu’il les amalgama avec le miel qui se caramélisait au contact chaud de la tôle, puis que le petit homme prit un mince bol en calebasse parmi plusieurs qu’il avait sortis du bissac, imbriqués les uns dans les autres, et qu’il le remplit avec la moitié des sauterelles grillées et emmiellées, puis que le petit homme lui apporta le bol, dit le gyrovague, et qu’il le lui apporta sans cérémonie, précisa le gyrovague, comme s’ils se connaissaient, lui et le petit homme, depuis toujours
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et le gyrovague dit qu’après un long moment, le petit homme rabaissa son bâton vers le sol, et qu’il le posa au sol près de lui, puis qu’il se déchargea de son bissac en passant, avec une souple et spectaculaire contorsion de la nuque, la tête sous la bandoulière qu’il releva un peu à l’aide de ses deux mains, et qu’il posa le bissac devant lui, à ses pieds, puis qu’il fouilla dedans, et qu’il en sortit une gourde, ce qui avait confirmé sa supposition première, dit faraudement le gyrovague, et que la gourde était faite d’une citrouille petite et monstrueusement plate qui avait été évidée de sa pulpe, et qui était utilisable sur la tranche, avec un trou percé dans l’épaisseur de la circulaire bordure, en simple guise de goulot, et le gyrovague dit que l’on voyait, sur un plan vertical maintenant, les stries radiales qui jadis, sur un plan horizontal, divisaient en tranches régulières l’écorce dure et jaune de la courge anomale, et le gyrovague dit que le bouchon de la gourde était de forme conique et qu’il avait été taillé dans de l’écorce de liège, et le gyrovague dit que le petit homme prit cette gourde, et qu’il la porta jusqu’à lui, le gyrovague, et qu’il lui fit signe qu’il pouvait boire de son contenu autant qu’il le voudrait, et le gyrovague dit que la gourde contenait une aigue tiède et au léger goût de croupi, mais que c’était délivrance de la boire après les derniers jours d’errance et d’abstinence forcées, et qu’il en avala plusieurs longues goulées avec avidité, mais qu’avant de finir le contenu de la gourde, à cause qu’il avait su, au bruit de clapot que fit le liquide contenu dedans quand il la rabattit entre les dernières gorgées, que la gourde était presque vide, il avait lancé un regard interrogatif au petit homme, et que celui-ci, qui était affairé à déballer le contenu de son bissac, sans le regarder et sans même lever la tête, avait fait un geste du bras et de la main dans sa direction, en signe que le gyrovague pouvait poursuivre librement son impotation, et le gyrovague dit qu’il avait bu avec délectation le reste de l’aigue douteuse, puis qu’il avait posé la gourde vide à ses pieds, où le petit homme revint, en souriant, prestement la chercher pour la ramener avec les autres objets qu’il avait sortis de son bissac, et que, pendant l’impotation du gyrovague, le petit homme avait sorti précautionneusement une autre calebasse monstrueuse, et que celle-ci avait été en forme d’hémisphère, ou plutôt de moitié de poire, ou alors dit le gyrovague, de même forme intégrale qu’une châtaigne, mais de grandeur démesurée, et que la partie plane, par où les fruits s’accolent dans la bogue, avait été dolée et poncée afin de faire table, et avait été ajourée en son centre d’un petit cercle de surface à peu près égale à celle de la paume d’une main humaine, par où la courge d’origine avait été curée et évidée de sa pulpe, et le gyrovague dit que le linéament de la courge d’origine, après le pédoncule, sans doute contraint par une cause désormais difficilement explicable, s’était courbé presque à angle droit, et avait d’abord grandi en long avant de s’élargir en la bizarre, mais si utile forme, et que, sans doute pour lutter contre cette anormale courbure, la plante avait sécrété beaucoup de fibres, ce qui avait rendu cette première partie pleine et dure, et que cette partie oblongue et dense de la courge avait été dolée et poncée, ainsi que la table, mais bien plus minutieusement encore, avec, fixé à l’angle aigu de l’extraordinaire courbure, une barrette taillée dans un bois noir et dur, sans doute de l’ébène, et le gyrovague dit qu’une autre barrette, celle-ci en ivoire, avait été fixée sur l’arrière de la table, en office de chevalet pour y accrocher quatre paires d’une corde paraissant avoir été confectionnée avec les boyaux d’un animal, le gyrovague n’aurait mot su dire lequel, pour ce qui était donc un instrument de musique assez semblable, dit le gyrovague, aux luths qu’utilisaient les trouvères d’ici, quoique de taille plus réduite et d’aspect plus fruste, et n’arborant aucune frette, et possédant une unique cheville en corne pour tendre chaque paire de cordes, les matières précieuses en lesquelles avaient été taillés sillet et chevalet jurant avec la pauvreté et la simplicité de celles en lesquelles le reste de l’instrument avait été facté, puis que le petit homme avait délicatement posé son luth à ses pieds, puis que le petit homme avait sorti une tranche de bois plusieurs fois rainurée et une longue baguette de bois, ainsi qu’une pelote d’amadou, puis que le petit homme avait sorti un bol d’argile en forme d’ogive et obturé par un tambour de fine peau, puis que le petit homme avait sorti trois galets qui possédaient la particularité de n’être sein tout à fait ovoïde, mais légèrement plat sur un côté, ce qui les rendait particulièrement stables une fois qu’ils y étaient posés, et que le petit homme avait sorti une autre calebasse qui était oblongue, et de laquelle le corps était constitué de la succession de sphères résultant de plusieurs nodosités que le végétal vivant avait jadis possédées, et de laquelle une extrémité se relevait et formait col, et avait été biseautée afin de faire bec, mais n’était bouche fermée, précisa le gyrovague, et que le petit homme obtura d’un morceau de tissu qu’il fixa avec un lacet végétal enroulé plusieurs fois sur le col, le gyrovague dit que le petit homme possédait beaucoup de ces fibres réunies en un écheveau, puis que le petit homme s’était relevé avec la gourde difforme ainsi équipée, puis qu’il avait pris dans son bissac un morceau de racine qui était en bois dur et en forme de plantoir, et que, avec la gourde difforme et ce bâton courbe, le petit homme s’éloigna dans le désert, à portée de vue du gyrovague, et qu’il choisit un endroit spécial dans le désert, le gyrovague dit qu’encore aujourd’hui, il ignorait selon quels critères, à cause que c’était un endroit qui paraissait exactement semblable à tous les autres
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Le gyrovague dit qu’à son éveil, il y avait un homme accroupi à quelques pas devant lui, comme qui dirait assis sur les talons, et le gyrovague dit que c’était un très petit homme, presque nain, quoiqu’harmonieux de corps, avec un visage plat et un nez camus quasi inexistant, comme celui d’un félin, et le gyrovague dit que le petit homme portait une robe de grossière laine bise avec un col très échancré qui laissait bien voir sa poitrine glabre en dessous, mais le gyrovague dit qu’en vérité, le corps du petit homme était glabre partout où il était visible, et que l’on pouvait donc supposer qu’il l’était intégralement, et que, mêmement où elle était visible, et là encore il devait en être ainsi intégralement, la peau glabre du petit homme, qui avait été beaucoup bronzée par le soleil et le vent du désert, en plus de son naturel teint, était excessivement crasseuse, couverte de stries grises, et qu’il était manifeste, dit le gyrovague, que le corps du petit homme n’avait partie été lavé depuis des années, hormis peut-être accidentellement par la pluie, et le gyrovague dit que le bas de la robe du petit homme, par cause de la position d’accroupissement, était relevé sur les genoux, ce qui laissait voir les mollets griffés par les épines du désert, chaque mollet porteur de grosses varices qui sinuaient sur son galbe, et que mêmement de grosses veines très apparentes sinuaient sur ses avant-bras, quoique ce ne fussent à proprement parler des varices, fit remarquer le gyrovague, et le gyrovague dit que les cheveux grisonnants du petit homme, qui depuis bien longtemps n’avaient en pointe été taillés, étaient très longs, et qu’ils s’étaient naturellement amalgamés et torsadés, peut-être autour du noyau que constituait une brindille ou la boule d’un rièble récoltée sur le chemin, et que les cheveux faisaient comme de longues bourres qui descendaient jusqu’aux pieds du petit homme quand il se tenait en station debout, et qui, là encore du fait de sa position d’accroupissement, auraient très certainement traîné au sol en leurs extrémités, si elles n’avaient été relevées en spectaculaire paquet au sommet du crâne, et maintenues à l’aide d’un long peigne à deux dents, duquel la poignée avait été sculptée en tête d’oiseau, celle d’un échassier au long bec, un héron ou une cigogne, le gyrovague dit qu’il était difficile de le déterminer, mais que toutefois, dans la position d’abaissement du petit homme, le limbe inférieur de la courbure du paquet des cheveux affleurait quand même le sol derrière ses fesses, et le gyrovague dit que le petit homme possédait une barbe aux longs poils grisonnants, qui, laissés dans la même incurie que les cheveux, s’étaient amalgamés et torsadés, et que les longues torsades de poils, qui avaient été réunies après le menton par un lacet de cuir, auraient touché le sol entre ses pieds, et y auraient traîné si le petit homme n’avait geste rejeté et placé le paquet de la barbe par-dessus une épaule, et le gyrovague dit que les pieds du petit homme étaient nus et fortement cornés, et que la corne des pieds faisait comme une coque englobant toute la plante et les doigts du pied, et le gyrovague dit que les ongles des pieds et des mains du petit homme s’étaient développés en toute liberté, et qu’ils avaient pris des formes très flexueuses, et totalement imprévues, hormis ceux qui s’étaient spontanément cassés lors de diverses activités, et le gyrovague dit que le petit homme portait des manilles de bronze aux chevilles, mêmement qu’aux poignets, et le gyrovague dit que le petit homme portait un maigre collier de fibres végétales tressées, et le gyrovague dit que le collier portait une petite pierre d’ambre rose en guise de pendentif, et le gyrovague dit que la pierre représentait la gueule miniature d’un lion rugissant, et le gyrovague dit que les yeux du petit homme étaient bruns et parfois mordorés dans la luminosité qui était changeante, à cause que le vent léger dans le désert faisait voyager devant le soleil des nuages effilochés qui l’offusquaient, mais ne pouvaient, par leur finesse, en obscurcir véritablement la lumière, et faisaient seulement varier son intensité, et le gyrovague dit que le visage du petit homme, par cette coloration des iris et en surcroît de sa physionomie, devenait alors grandement léonin, et le gyrovague dit que le visage du petit homme était tatoué à chaque commissure de l’œil avec des traits en forme de patte d’oiseau, la figure tripartite orientée vers l’extérieur, à savoir vers les tempes, chaque trait du dessin épousant les rides que faisait la commissure de l’œil quand le petit homme plissait les paupières, et le gyrovague dit que le petit homme le regardait avec beaucoup d’attention, comme qui dirait une tendre minutie, et que c’était un regard curieux en même temps qu’amical, dit le gyrovague, comme qui dirait lui souriant doucement et intelligemment avec les yeux
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et c’était l’assemblage des jeunes gens du village avec une troupe de baladins de passage, et des villageois plus vieux accompagnaient la cohorte en frappant bruyamment des cuillères en bois sur des écuelles en bronze, et, lointainement et de manière changeante selon les caprices du vent ou la puissance elle-même variable des sons, la rumeur du charivari était audible pour les habitants du château, c’est-à-dire le mélange de huées et sifflets et bruits de tocsin des sonnantes écuelles frappées à coups violents et irréguliers, et qui formait un brouha très inquiétant, et certains jeunes gens du village portaient une grande peau d’ours, de laquelle la tête avait été conservée intacte hormis la mandibule inférieure qui manquait, permettant aux porteurs de la toison de mieux se casquer du crâne d’ours, et, ainsi affublés de la pelisse, ils se déplaçaient lentement et maladroitement en signe que la station debout leur était pénible et que les muscles des jambes postérieures de l’ours tétanisaient pendant l’effort de marcher debout, et ils agitaient leurs bras en une amplitude étriquée, comme tout quadrupède a du mal à écarter ses antérieurs une fois placé en station debout, et ils tournaient régulièrement la tête vers l’arrière et vers le haut, ce qui donnait un regard torve aux hommes, et ils bramaient un grand mugissement d’ours furieux et outragé, et d’autres portaient des peaux de loup, et ceux-là couraient parfois en station debout, et d’autres fois ils couraient à quatre pattes dans la pente des rues montant vers le château, et la tête du loup, mêmement que pour l’ours, avait été presque intégralement conservée, et elle ballottait sur le crâne des hommes durant leur course, et la grise queue lupine ondoyait entre leurs jambes, et les yeux des hommes, sous la gueule du loup, luisaient dans l’ombre produite par les deux pans de la toison, c’est-à-dire les anciennes places des épaules du loup réunies devant la bouche des hommes par une fibule en os, et ces hommes avec les peaux de loup cahulaient de grands hurlements sinistres ou ils grondaient bestialement, ou ils soufflaient des gémissements paniques, et d’autres encore portaient des survêtements en fibres végétales qui étaient des filets en lierre tissés de brindilles et de feuilles, et de portions de mousse, et de morceaux d’écorces, et, ainsi survêtus, ces hommes paraissaient des arbres qui se mouvaient, et ils donnaient à leurs bras rendus plastiques des positions figées et différemment angulées en signe qu’ils étaient de vieilles branches tortues, et d’autres jeunes gens du village encore s’étaient déguisés en démons et esprits ou autres personnages issus de fables locales, et affublés de masques, et d’autres hommes encore étaient intégralement nus avec le crâne rasé de frais, et leur corps partout épilé était complètement poudré de cendre, c’étaient les hommes de la troupe de baladins, et ces hommes intégralement grimés, par le moyen de jarretières en cuir, s’étaient équipé l’entrejambe d’un tube creux où ils avaient introduit leur appareil génital, et ces étuis avaient été sculptés en forme de phallus énorme, et ces hommes progressaient dans des positions lascives et grotesques avec le bas du dos exagérément cambré et en faisant tourner et basculer les hanches pendant leur marche, ce qui faisait baller l’ithyphalle, et ils donnaient à leurs bras, après les avoir placés en des postures bizarres au-dessus de la tête, de réitératives et cloniques secousses en signe qu’ils étaient en proie à une danse de Saint-Guy, et ils écarquillaient outrageusement leurs yeux qui avaient été fardés de noir, et, mêmement nues, il y avait des femmes dans le cortège, et c’étaient les femmes de la troupe de baladins et le corps nu des femmes était glabre hormis le pubis, et les pieds des femmes étaient fortement cornés, ce qui était preuve de leur habitude d’aller toujours pieds nus, et le corps nu des femmes était graissé d’une pâte d’oxyde ocre, et la peau des femmes intégralement nues était rendue fauve et luisante par ce fait, et certaines femmes portaient des fourrures d’animaux sauvages en guise de coiffe, et l’une portait une peau de renard sur des cheveux tondus, et la tête du renard trônait au-dessus du front de la femme, et les yeux du renard étaient absents, et, à leur place, des agates bleues avaient été glissées dans les orbites de cuir fripé et sec, et les iris de la femme sous la gueule du renard étaient du même bleu minéral et trouble que les agates, et la gueule du renard était figée dans un rictus crispé, celui de son agonie, et la queue du renard frissonnait dans le dos nu et rouge de la femme pendant sa marche, et une autre femme avait une chevelure faite de plusieurs longues mèches lâchement tressées en une queue qui avait été relevée et nouée et maintenue en chignon à l’arrière du crâne par un long peigne de corne à trois dents, et le sommet du peigne était finement ciselé et la figure ciselée représentait la tête d’une femme à longue chevelure et maintenue en chignon par un peigne duquel le sommet reproduisait à nouveau, mais encore davantage en miniature l’image d’une tête féminine à la chevelure maintenue en chignon par un peigne, ainsi trois fois en tout, et cette même femme portait en usage de calot, ce qui laissait bien voir le chignon maintenu par le peigne orné en abyme, la fourrure d’une hermine, et la queue bicolore de l’hermine était ramenée et rabattue gracieusement sur le front de la femme, et son extrémité noire était fixée par une fibule en bronze sur la toque d’armeline, et une autre femme encore portait la cape d’un brocard et le massacre de l’animal se dressait sur le crâne de la femme, et la cape du brocard avait été épilée, et elle avait été taillée de telle façon que le pan arrière constituât comme un camail de peau dans le dos de la femme et qu’il recouvrît sa chevelure, et nul doute que la peau avait été beaucoup travaillée et longuement corroyée à cause que le cuir en était souple à l’extrême et tellement plissé qu’il paraissait de prime abord la chevelure de la femme, chaque pli du cuir imitant une mèche de la chevelure, et une autre femme encore portait la fourrure d’un lynx qui était entière et de laquelle la tête aux yeux clignés était dirigée vers le haut, et peu visible aux spectateurs par ce fait, et qui cachait la chevelure de la femme, et une autre femme encore portait une peau d’âne avec le long crâne asin posé en masque sur son visage et la peau d’âne possédait une longue et sombre raie longitudinale en son milieu, à l’ancienne place du sommet de l’échine, et les oreilles molles de l’âne ballaient au sommet du crâne durant la marche de la femme, comme si l’âne encore vivant eût chauvi des oreilles pour mieux capter les différents sons qui constituaient le vacarme autour de lui, pour mieux discriminer et déterminer les éléments du monde sonore dans lequel il évoluait et mieux comprendre sa composition, et le toupet de crins gris à l’extrémité de la queue traînait sur le sol loin derrière les talons cornés de la femme
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et, un jour, tous les gens du château furent ameutés devant le bassin par les cris aigus et anxieux d’une jeune servante venue y puiser, à cause qu’elle y avait découvert une créature étrange et hideuse provenue des profondeurs souterraines et emportée jusque là par le flux de la source, et, bien que ce fût visiblement un être pisciforme, c’était un poisson d’espèce parfaitement inconnue de tous et qui leur parut grandement monstrueux, et c’était un poisson de la taille d’un immense brochet, mais au corps très serpentiforme, comme celui d’une anguille, et qui ne possédait de gueule rostriforme, mais une large gueule obtuse avec, autour des lèvres, de gros et nombreux barbillons qui ondulaient dans l’aigue, non comme s’ils étaient les simples terminaisons susceptibles de ce poisson, ce qui eût déjà paru à tous hautement répulsif, mais comme des êtres autonomes, comme de petits reptiles anguilliformes qui eussent été la propre géniture du poisson, et qui eussent tous niché leur tête dans une loge prévue à cet effet dans le cartilage sur la gueule de leur mère, et le poisson était dépourvu d’écailles, et sa peau lisse, complètement blanche hormis sur le ventre où elle possédait des ocellures grises, était colonisée de sangsues qui elles aussi étaient blanchâtres, et les yeux du poisson étaient rouges et petits, et ronds, comme deux billes de rubis, et le poisson albinos les faisait tourner lentement en tous sens, comme qui dirait circonspectueusement, et un pêcheur que le vieux seigneur fit venir, et qui était un homme de grande taille et hirsute, et aux cheveux broussailleux, et qui portait une longue robe en toile de sac beaucoup rapiécée et serrée à la taille par une cordelette de chanvre, et qui était prestement venu pieds nus du ponton de sa pêcherie où il était occupé à repriser des filets quand il avait été mandé, et qui avait encore sur les pieds, jusqu’à hauteur des chevilles, une gangue de vase qui avait verdi en séchant, et qui était un homme à l’allure d’ogre qui effrayait ordinairement les femmes et les enfants, mais qui, en la présente circonstance, fut accueilli avec reconnaissance et empressement, déclara connaître nullement cette espèce de poisson, même par ouï-dire, hormis qu’il aurait ressemblé à ces poissons à face de chat que l’on pêchait parfois dans les profondes aigues des rivières de plaine, mais qui n’étaient de si grande taille ni de corps tellement en forme de serpent, et qui étaient toujours de teinte bistrée, et le pêcheur entra jusqu’à la taille dans l’aigue du bassin sous le récri d’effroi de toute l’assistance, sauf le vieux seigneur et ses gens d’armes qui s’obligèrent à une attitude placide, à cause que tous voyaient le poisson comme une créature du diable, comme une malebête, comme qui dirait un maupoisson, si ce n’était le maufait lui-même, et le pêcheur qui n’eut frisson l’air d’éprouver l’extrême froideur de l’aigue s’approcha doucement du poisson et avança lentement ses deux mains vers lui, presqu’en un geste d’invite ou de prière, voire de supplication, et se saisit de lui un peu après les ouïes, ce qui fut facilité par l’extrême alentissement, et comme hébétude de ce poisson habitué aux ténébreuses profondeurs, mais compliqué par la lubricité de son corps lisse enduit d’une glaire hautement visqueuse, si bien que le pêcheur après qu’il eut sorti le poisson de l’aigue en le tenant contre son ventre ne put l’y maintenir malgré la prise des ouïes, en surcroît que le poisson donnait de profonds et lents soubresauts entre ses bras, et le poisson retomba plusieurs fois dans l’aigue où il se laissa reprendre sans difficulté, puis le pêcheur, en embrassant étroitement le grand corps du poisson lubrique, réussit enfin à le rapprocher du bord et à l’y jeter, faisant brusquement reculer tous les gens assemblés, même le seigneur et ses gens d’armes cette fois, et, dès qu’il fut au sol, le poisson rendit son corps très raide, et eut plusieurs tressauts puissants qui firent comme des bruits de coups assénés au sol avec le plat d’un pied humain, puis il se raccalmit en donnant seulement quelques sonores coups d’une queue qu’il faisait claquer comme un fouet mouillé, et tous se rapprochèrent prudemment afin de l’observer mieux, partagés entre une vive curiosité et la répulsion, et reculant brusquement un peu chaque fois qu’il soubresautait, puis le vieux seigneur fit porter le poisson dans un coin de la cour du château afin d’être exposé à la vue et connaissance des gens du village, ainsi que ceux des campagnes environnantes, qui tous avaient été prévenus de l’existence de ce poisson grandement monstrueux et affreux, et nul doute que c’était un poisson d’espèce très vivace et longévive, pour laquelle les membres peuvent survivre enfouis dans la vase craquelée d’une berge lors d’exceptionnels assecs, à cause, durant deux jours, qu’il persista à vivre, étalé à l’air libre sur la pierre de la cour où, après sa mort, l’on l’y laissa jusqu’à ce que sa peau séchât et brunoyât, et se momifiât en un cuir couleur châtaigne, et que les sangsues accrochées à elle et y étant demeurées fixées, se fussent desséchées et racornies, et parussent de hideuses verrues, et que ses yeux rouges rendus d’abord purulents et blancs par la putréfaction crevassent puis disparussent, et que ses lèvres rétractées sur sa gueule ouverte laissassent voir les innombrables petites dents qu’il possédait sur la voûte palatine, et qui étaient faites d’un cartilage originellement translucide, mais qui ternit vite durant la mortification, et avant que sa tête fût décollée et qu’elle fût piquée en office de protection ou de charme sur un des battants de la grande porte des écuries en compagnie d’une effraie qui depuis plus longtemps déjà y avait été crucifiée
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et, sur un tableau, l’on voyait le prophète Jean-Baptiste qui immergeait et baptisait des gens dans le trou d’aigue d’une rivière à l’onde pure et vive, comme celle d’ici, quoique moins torrentueuse, et dotée de berges de terre ocreuse et non caillouteuse, et, sur l’autre, l’on voyait Saint-Martin qui prêchait debout sur le plateau d’une carriole tirée par un ours qui avait été représenté de bien plus petite taille que ceux qui hantaient les montagnes au nord et qui venaient parfois rôder par ici, mais ce n’était que le pur effet d’optique produit par le dessin qui, comme chacun pouvait le comprendre, ne respectait point les justes proportions, afin de démontrer que l’homme avait plus de grandeur que la bête, et qu’il la dominait bien, eu égard à son statut dans la Création, outre que les ours n’ont point en vérité une taille tellement formidable que l’on leur imagine, puis l’aigue du bassin faisait un gros ru qui traversait tout le château, et le sol qui, en cet endroit et comme partout dans le château, ainsi encore qu’il a déjà été décrit, était celui originaire, c’est-à-dire constitué de grandes strates de calcaire, avait été lissé et creusé en canal par le flux variable, et, au moment du redoux printanier et que la neige qui fondait sur le haut et lointain pays, celui aperçu du haut de la guérite, alimentait surabondamment les grands réservoirs souterrains dans les fondements de la montagne, l’aigue pure et glaciale qui resurgissait en ce pays de moindre altitude jaillissait en force de la paroi du crêt au fond de la chapelle, en un jet parfaitement horizontal, en un anomal geyser, puis giclait avec fracas dans la vasque réceptaculaire qu’elle avait creusée depuis un temps immémorial, puis inondait la chapelle où l’on avait retiré à la hâte la statue du christ pour la porter vers le lieu plus élevé du château, dans la salle dite des réjouissances, soit qu’il y fallût trois porteurs, deux placés de chaque côté, à l’intersection des branches de la croix basculée presque à l’horizontale et placées sur leurs épaules rendues molles, après que la couronne de ronces eut été ôtée de la tête du christ afin de ne prendre le risque qu’elle chût durant le transport et fût piétinée par les porteurs, ou les gens du cortège qui accompagnait ce déménagement et y assistait avec ferveur, à cause qu’il était considéré par tous les gens du château comme bien plus rempli de religiosité, voire de sacralité, que la plus grande et pompeuse messe, assavoir celle donnée par l’évêque du diocèse durant les fêtes de Pâques, le corps incliné de la statue mêmement disposé que celui d’un homme alité et mourant, avec son visage tout près de l’oreille d’un des porteurs, comme un malade agonisant qui voudrait faire sa dernière confession avant de recevoir l’extrême onction, quoique ce fût lui le Christ médecin, ce qui ne manquait idée de troubler l’esprit des suiveurs, et quoiqu’un homme agonisant n’ait les bras ouverts, mais repliés sur sa poitrine en une posture de protection, ou propice à obtenir du répit dans sa douleur, comme qui dirait en une position antalgique, ou permettant à son esprit de se tourner vers lui-même, afin de procéder à cet ultime examen qu’un agonisant est tenu de porter sur sa conscience, et le troisième portant le pied de la croix contre son ventre, avec ses deux mains amollies qui faisaient office de support, et ses deux bras éminement détendus, afin d’œuvrer au portage comme qui dirait sans effort, à la différence de ses deux acolytes qui ployaient un peu sous la charge, ou soit que ce fût le vieux seigneur lui-même, qui, en guise d’une pénitence prescrite par sa jeune épouse, pour une vie dissolue qu’il aurait eue avant ses deuxièmes noces, la traînait exactement comme le Christ avait traîné la sienne
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avec les deux bols, un dans chaque main, il alla d’un air pressé vers l’oiseau dans la volière, et il s’assit au sol sur la vieille croûte de fiente séchée envahie d’herbes folles qui constituait le sol de la volière, et il posa les deux bols près de lui, puis il prit l’oiseau avec lui, contre son torse, et, avec une main, il prit et il bloqua la tête de l’oiseau en même temps qu’il lui ouvrait de force le bec, plaçant la pince de son index et de son pouce un peu avant l’endroit de la cire, aux commissures, et ce fut sans difficulté, eu égard au degré de faiblesse de l’oiseau, puis, avec l’autre main, il approcha de sa cuisse le bol contenant le jus carné, puis, après qu’il eut sorti un coin de son chainse des braies, et qu’il l’eut tordu, il le trempa dans le bol posé à côté de sa cuisse afin d’imbiber le coin de tissu du jus rosé, puis il porta le coin de tissu au bec de l’oiseau, et il épreignit le tissu avec la pince de ses doigts, faisant couler du jus dans le gosier de l’oiseau débile qui se défendit nullement, déglutissant par force à temps réguliers, puis il attendit longtemps, toujours avec l’oiseau dans ses bras, puis il reprit plusieurs fois du jus nutritif que, par la même méthode, il fit goutter dans le bec entr’ouvert de l’oiseau, puis il attendit encore longtemps avant de renouveler l’opération, et l’oiseau, après plusieurs fois, eut un mouvement de résistance et se dégagea de la prise tandis que le jus coulait et se répandait sur sa tête, et l’oiseau sursauta, et ébroua sa tête, et ces mouvements étaient preuve que l’oiseau avait regagné de la vigueur, ce que constatant, le garçon cessa de désaltérer l’oiseau, puis le garçon attendit un moment que l’oiseau se raccoisât, puis il prit l’aile blessée et l’étira par force, mais très doucement, avec l’aile déployée reposant sur son avant-bras, et il inspecta minutieusement la plaie que l’aile portait, et il constata que, si une plume manquait, ce n’était intégralement, et que la plume brisée était toujours vive, et restait fermement implantée dans le derme, et continuait de porter un moignon de barbes, et il trempa un autre coin de son chainse dans le bol d’eau salée, et, avec ce bout de tissu imbibé, il nettoya très délicatement la plaie sur l’aile de l’oiseau, et l’oiseau se mit aussitôt à réagir, tentant de rétracter son aile déployée, ce que le garçon lui laissa faire pendant qu’il trempait à nouveau le coin de son chainse dans l’eau salée, puis il développa à nouveau doucement, presque tendrement, l’aile blessée, puis il fit s’égoutter de la liqueur saline sur la plaie, puis il libéra définitivement l’oiseau éclamé qu’il laissa au sol, et, plusieurs fois dans la journée, il revint à la volière pour observer et surveiller l’oiseau, et, deux autres fois dans la journée, il nourrit l’oiseau tout en le désaltérant, puis il soigna une dernière fois l’oiseau, puis il laissa l’oiseau dans la volière pour la nuit, veillant à bien raccommoder les accrocs dans le filet de la volière désaffectée, non qu’il craignît que l’oiseau s’évadât, parce que l’oiseau était trop faible encore pour s’échapper, mais afin que des rats ne pussent s’y introduire et attaquer l’oiseau affaibli, et le dévorer, et, le lendemain, quand il revint à la volière, alors qu’il s’était éveillé à l’aurore et qu’il était sorti de la chambre en cachette de sa mère, il vit l’oiseau branché sur la grande perche traversière dans la volière, à la vue de quoi, il alla à la cuisine du château et y reprit le plat avec les dés de viande amollie, puis il retourna à la volière, et posa le plat sur le sol de la volière, puis il s’avança pour s’emparer de l’oiseau, ce qui fut une action plus difficile que la veille parce que l’oiseau revigoré se débattit davantage, et le garçon s’assit sur le sol avec l’oiseau contre lui, et il prit un dé de viande molle dans le plat, et il le porta à sa bouche, et il le mâcha bien consciencieusement, et il l’humecta de beaucoup de salive, puis, quand il eut obtenu comme une parfaite bouillie, il ouvrit le bec de l’oiseau en s’aidant de la pince de ses deux mains, avec laquelle il exerça une pression forte à la base du bec, un peu avant les commissures jaunes cireuses, ce qui fit cracher de colère et battre des ailes l’oiseau efforcé, et il porta sa bouche au bec de l’oiseau, comme s’il voulait délivrer un baiser à l’oiseau, et il donna une becquée à l’oiseau qui resta d’abord surpris et interloqué, puis l’oiseau déglutit la becquée tandis que le garçon l’aidait en massant son jabot, puis l’oiseau secoua un peu la tête, puis le garçon prit un nouveau dé de viande qu’il mastiqua, puis il redonna la becquée à l’oiseau qui, cette fois, l’avala spontanément, puis il produisit une nouvelle becquée qu’il offrit à l’oiseau, ainsi cinq fois en tout, puis le garçon laissa l’oiseau remonté et seul, et tranquille, puis, au soir, il appâta de nouveau l’oiseau et il nettoya à nouveau l’aile blessée avec de l’eau saline, puis, le lendemain, il donna beccade à l’oiseau avec les derniers dés amollis et les viscères qu’il avait réservées l’avant-veille, et l’oiseau les prit dans la main du garçon sans faire aucune difficulté, et les avala seul
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