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Critiques de Marceline Bodier (38)
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La fille au mitote

Ce thriller psychologique se déroule comme une séance d’analyse : le discours esquisse la trame d’une histoire qu’il n’y aurait aucune raison de remettre en cause. Et cependant, le récit déraille, annonçant l’énigme des morceaux que l’esprit s’échine à perte à rassembler.





Les trames temporelles alternent entre un présent un peu terne et un passé qui semblait prometteur. Ces temps inconciliables parviennent à se relier à travers l’intemporelle référence à Led Zeppelin. Reste perdu cependant le souvenir du moment où la rupture entre le temps mythique et le temps historique s’est opérée.





« […] et je sais que ce ne sont pas les déportés qui peuplent les asiles psychiatriques, ni même leurs enfants, mais leurs petits-enfants. Parce que le secret qui ronge leurs grands-parents, qui blesse leurs parents, chez eux, il arrive à l’état de case blanche à laquelle il ne faut pas toucher. Mais ils ne savent pas pourquoi, ils ne savent pas mettre de mots dessus, et ne pas savoir les rend fou. Alors la malédiction ne va pas en s’éteignant ; au contraire, elle grandit jusqu’à l’explosion finale… »





De même, l’histoire se résout dans la précipitation, avec le besoin d’en découdre. Toutes les résolutions sont imaginaires.

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La fille au mitote

Un roman singulier, une belle découverte.



Première partie : années 80, quatre personnages. Trois copains, Stéphane, Blaise et Jean-Jacques, et la jeune soeur de ce dernier, Agatha. Ils ont grandi ensemble à la campagne, sont allés ensemble étudier à la ville. Inséparables malgré leurs différences, jusqu’à ce que la vie, ou plutôt la mort, ne se charge de les séparer. Car Stéphane, fan inconditionnel de Robert Plant qu’il copie dans la façon de s’habiller, de se mouvoir et de séduire, celui dont la beauté et la présence rayonnante ont toujours éclipsé celles des autres, est un jour assassiné dans de mystérieuses circonstances. Bien évidemment, ses amis, qui sont les derniers à l’avoir vu vivant, sont soupçonnés… Ce garçon si indubitablement présent devient l’ « absent », absence autour de laquelle le roman est construit.

Dans cette première partie on peut s’interroger sur le titre… à quelle fille fait-il référence ? Que désigne ce terme de « mitote », pourtant brièvement défini en 4ème de couverture ?



Deuxième partie : été 2008. Le fils de Stéphane décide de résoudre le mystère entourant le décès de son père. Il lui faut approcher Blaise et Jean-Jacques, qui pour de pauvres raisons de rancoeur refoulée ou d’intérêts contrariés, auraient pu voir un intérêt à la disparition de leur ami, plus de deux décennies plus tôt. Le jeune homme provoque une rencontre avec Esfera, la fille de Jean-Jacques, qui va l’accompagner dans sa quête.

Le voile se lève peu à peu sur le titre du roman : on comprend que La Fille est Esfera ; pour le Mitote il faut attendre le dénouement final…



J’ai aimé les références musicales à Led Zeppelin et à leur chanteur charismatique Robert Plant, connu pour ses costumes de scène et son sex appeal, mais surtout pour sa voix incroyable et son « aveuglante » aura. Références qui jalonnent le roman à la façon de la partition ou du livret… d’une comédie musicale en plusieurs tableaux.



Ce que j’ai préféré dans La Fille au Mitote, c’est l’habileté de l’auteure à sonder les tréfonds de l’âme, disséquer les réflexions, sentiments, émotions, désirs exprimés ou refoulés de ses personnages, « êtres » imparfaits, en quête d’amour, de reconnaissance ou de succès.

Je salue le talent prometteur de Marceline Bodier, qui dans ce roman original et habilement construit nous embarque vers sa jeunesse qui est aussi la nôtre, vers ces « moments parfaits » que l’on ne peut connaître qu’à dix-sept ans, vers ces « excès » qui aident à se sentir « vivants » et « invincibles » même si la vie se charge ensuite de nous faire entrer dans le rang.

Un pari et un roman réussis ; je recommande !
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La fille au mitote

C’est pour une fois, le synopsis prometteur qui m’a tenté : l’époque insouciante d’une bande de jeunes de Nancy, le meurtre de l’un d’entre eux, du Led Zep’..



Tout me donnait envie, vraiment ! Et puis, au fil des pages, je n’avançais pas, j’ai eu beaucoup de mal à y rentrer. Il ne se passe pas ce que j’attendais.. La psychologie des personnage est étudiée à fond, exploitée au fil des pages en détail, mais au détriment de l’enquête même qui tarde à venir, à plus de la moitié du livre. J’ai plus eu l’impression de lire une « tranche de vie » chez de jeunes musicos de l’époque et je n’ai pas ressenti le suspens attendu. Pourtant les évènements sont là, les secrets se dévoilent au milieu de cette bande de jeunes, l’amour, l’amitié. Et puis, Led Zep à chaque début de chapitre, les paroles de chansons qui viennent lier les événements entre eux, tout y est.



Malgré la plume sincère et fluide de l’auteur, je crois que je suis passée à coté et c’est ma petite déception. C’est ce qu’on appelle un roman d’initiation.. un récit qui suit l’évolution d’un ou des personnage{s} qui tentent de se comprendre eux même et je pense que je ne sais pas les savourer.. Je conseille tout de même ce roman policier aux lecteurs qui aiment déchiffrer et s’attarder sur la psychologie des personnages, vous allez vous régaler !
Lien : https://felicielitaussi.word..
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La fille au mitote

En premier lieu, grâce à cet ouvrage, j’ai pu rejoindre mes potes de 79 avec « Led Zep » dans la tête et la nostalgie dans la musette. Pour nous, le must : ressembler à nos idoles.

Inévitablement, il y avait celui qui portait le gilet à franges sur son torse nu, son jean blanc moulant à la ceinture s’évasait amplement sur ses pieds nus dissimulés sous le cône de toile « pattes d’eph’ » élimé à force de s’éclater sur le mythique « Whole Lotta Love ».

Le « beau gosse », le « Robert Plant » de base. Comme dans le livre.

Seulement il ne s’appelait pas Stéphane et il n’a pas été assassiné.

On avait « Alice Cooper », pour celui-là, on demandait à sa mère d’aller nous acheter des collants noirs au « Monop’ » pour se dépêcher ensuite d’y faire d’énormes trous aux ciseaux avant qu’il les enfile sur ses jambes poilus. Après ça, on lui obscurcissait les orbites au noir de bouchons brulés. Trop cool !

Seulement il ne ressemblait pas à Jean-Jacques et il n’est pas devenu un musicien reconnu, compositeur et guitariste. Comme dans le livre.

Il y avait « Bowie » aussi, période « Alladin Sane » avec l’éclair multicolore sur le visage et la bouche enamourée.

« The Prettiest Star ».

Mais rien à voir avec Blaise au physique un peu ingrat qui, dans le roman, veut faire de la politique et produire une comédie musicale branchée avec ses amis colocs. Avide de réussite.

Et puis moi, qui n’étais pas en reste avec mon maxi à carreaux roses, mes « Clark’s » bleues et mon bonnet plat, le « Ian Anderson » (Jethro Tull) du 12ème arrondissement.

« Sitting on the park bench » attendant mes cop’s pour aller faire un « flip » au rade du coin après nos cours.

On était une vraie bande, comme dans le livre, on faisait les mêmes conneries, on avait les mêmes attentes, les mêmes craintes, les mêmes ambitions, les mêmes désillusions.

Seulement que l’on n’a pas subi de drame. Pas comme dans le livre.



Et puis il y avait les filles, enfin, les filles… on était souvent amoureux de la même, et une fois qu’elle avait choisi, on se faisait une raison. Dans le roman, peut-être pas !

Entre Jean-Jacques, Blaise ou Stéphane on ne sait pas. On ne comprend pas, enfin pas tout de suite…Parce qu’avec la douce et libre Agatha, on se pose beaucoup de questions.

Et puis il y a aussi Virginie qui chamboule tout par amour, toujours, et Ruth qui apaise la braise, présume-t-on…



Mais voila qu’apparaissent et se manifestent les enfants de ces gens, Esfera et Jonathan qui ont hérité de leurs parents les frasques d’antan. Ils veulent comprendre, dissoudre la souffrance, se défaire de ce qui les fige dans le vécu, dissiper le brouillard des non-dits, apprivoiser leur mitote…



Marceline Bodier « s’est laissée aller à son goût à l’introspection », et c’est là finalement où réside toute l’importance de son texte. Son intérêt lui, se niche dans les multiples facettes, décortiquées, disséquées, épluchées de chacun de ses personnages.



J’en suis sorti « Dazed and Confused ». Et c’est bon !

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La fille au mitote

« L'histoire de ton père c'est aussi ton histoire. » dit Esfera, la fille de l'un des personnages principaux du roman.

Marcelline Bodier raconte cette histoire avec beaucoup d'empathie pour les personnages qu'elle décrit comme si elle les avait personnellement connus.

Histoire universelle, histoire de la vie. Histoire de la construction des personnalités de quatre adolescents qui décident ensemble de sortir du chemin que leurs parents avaient tracés pour eux et imaginent un chemin qu'ils ont choisi, la musique en est l'asphalte, la littérature le ciel, la politique les nuages.

Jean-Jacques, Blaise et Stéphane sont nés en 1962, Agatha en 1965. Très vite survient la difficulté de fonctionner en duos alternatifs ou en trios. Et, avec ces difficultés, la trahison peut devenir une solution. La relation privilégiée entre Agatha et Stéphane devient un point d'achoppement.

Stéphane est parti à la ville, Nancy, et lorsqu'il revient pour le week-end et les vacances, à Lincey, il brille aux yeux de ses amis et d'Agathe.

Il faut dire qu'à dix-sept ans en 1979, son oncle Etienne l'emmène à l'un des premiers concerts de Led Zeppelin en France…

Lorsqu'ils se retrouvent ensemble pour leur études à Nancy, vivant dans un même appartement, le rêve prend forme.

L'admiration de Stéphane pour Robert Plant le chanteur du groupe va emporter l'adhésion des quatre amis. Jean-Jacques abandonne ses études de médecine pour sa mettre à la guitare et très vite l'idée d'un opéra rock émerge…mais la disparition subite de Stéphane y met un terme. le projet collectif se mue en projets personnels.

Quarante ans plus tard, le principe de réalité a pris le pas sur le principe de plaisir, mais les regrets et les remords ne sont pas pour autant évacués.

Ils sont devenus des notables, installés dans la vie. Des élites comme celles qu'ils rejetaient.

L'écriture de Marcelline Bodier est impitoyable, et juste. Elle pousse les différents personnages dans l'introspection jusqu'au vertige, jusqu'au doute, jusqu'à la haine de soi pour certains, le dégout ou la détestation d'autrui.

Mais, elle ne se contente pas d'exposer les faits, de décrire les événements du passé ou ceux du présent, elle crée un véritable univers dans lequel se débattent ses personnages et surprend le lecteur avec des surprises et des rebondissements dignes de certains polars.

J'ai trouvé ce roman « puissant ». Marcelline Bodier pose les termes de la survie dans une société qui nie de plus en plus les références au passé, trouvant un difficile équilibre entre bien pensance et repentance.

Son roman est une histoire d'enfants du siècle dans le sillage de mai 1968, qu'ils n'ont pas vécus, où ils ont puisé à cette source de rêves sans jamais parvenir à les concretiser et sont rentrés dans le rang.

J'y retrouve beaucoup de mes souvenirs…



PS : J'ai choisi de ne pas évoquer le mitote pour ne pas spoiler, ni de revenir en détails sur l'histoire déjà évoquée dans les autres chroniques.
Lien : https://camalonga.wordpress...
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La fille au mitote

Une campagne ennuyeuse, une colocation sulfureuse, des étudiants en médecine sans vocation, des musiciens exaltés, une création qui sort un peu trop des codes, un talent inné contre une réussite au long court, une amitié homme femme assez trouble, un arriviste froid qui ne croit plus : ces ingrédients ont abouti à un meurtre, mais pourquoi ? comment ?

L'auteure profite de son roman pour écrire l'histoire de ses personnages. On s'étonne, on cherche. Peut-être faut-il regarder ailleurs. Ou pas.

Peu à peu, on s'interroge sur ce qui pourrait être là normalité, ce qui aurait pu faire que ce meurtre n'ait pas eu lieu. Et l'on découvre les dérapages, pernicieux, faits de petits riens et d'essentiel.

Bien mené.


Lien : https://partagerlecture.blog..
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La fille au mitote

Marceline Bordier nous offre un récit savamment construit.

Nous sommes en 1979.

Blaise, Stéphane, Jean-Jacques et sa soeur Agatha sont inséparables. Une joyeuse bande d'amis, doués, fiers, ambitieux, imaginatifs et malgré quelques interrogations passagères sereins quant à leur avenir respectif. Ils vivent un quotidien paisible, une jeunesse protégée par un caractère volontaire, des idées bien ancrées « bercés par la musique de Led Zeppelin ».



Je vois dans La fille au Mitote deux lieux : Nancy, la capitale des ducs de Lorraine, la grande ville et Lincey un nom imaginaire pour un petit village qui existe certainement en Lorraine avec son herbe tellement verte et ses mirabelles tellement dorées Deux mondes : les parents et les enfants marqués par un décalage sensible .Deux temps : Celui de l'insouciance, des fêtes et de la musique et celui de la maturité, des choix avérés, des doutes, des drames et des séparations.



J'ai vécu avec deux catégories de personnages aussi: ceux qui choisissent et ceux qui subissent.



La musique est toujours là, en sourdine parfois, imposante aussi, souvent, cette musique qui sert de lien entre les personnages, entre les événements. Cette musique, sorte de liant, j'ose presque dire de ciment à joints donne corps à l'édifice, aide les personnages à rester debout vaille que vaille malgré leurs fêlures, malgré leurs regrets et leurs réticences, leurs amours déçues.



J'ai lu le premier tiers de ce roman avec curiosité et gourmandise. Des personnages s'animaient et Marceline Bordier me les a présentés d'une manière étonnante, précise, vus de l'intérieur. Elle leur a donné vie. Une ambiance saine, joyeuse, espiègle, prometteuse. Certains étaient plus séduisants que d'autres mais tous étaient combattants, tous étaient brillants et avaient un sacré potentiel. Tous avaient le culte de l'amitié. de leur amitié.



A la fin de cette première partie un drame s'est produit. Stéphane a été assassiné. Une décharge, un chaos. L'écriture s'est emballée. Les violences affectives ont été camouflées et les années ont étouffé le reste. Tout est resté lisse en surface. Tant mieux. Tant pis! Va pour un crime commis pas un vagabond. La justice a tranché. Certains se sont séparés et la vie s'est déchaînée imposant à chacun son destin.



Le fils de Stéphane et la fille de Jean-Jacques ne se connaissent pas. Ils vont se rencontrer et tenter de démêler cette histoire……une trentaine d'années plus tard..une enquête commence avec ses hauts et ses bas. Une quête essentielle pour savoir, comprendre, et se trouver.



Marceline Bordier analyse avec une plume fine, touchante et sensible les mécanismes de la jalousie, de l'ambition, de l'humiliation, de la culpabilité, de l'amitié, des sentiments, de la fierté, des préjugés avec une petite musique en bruit de fond, cette petite musique qui adoucit, qui permet de garder le cap. L'appartenance, les racines, les classes sociales, les relations parents-enfants, le rôle des apparences sont clairement abordés dans ce récit ou la vérité combat le silence, les rivalités latentes finissent par éclater et les personnalités finissent par se révéler. L'écriture est rythmée et le fil de l'histoire se déroule comme soutenue par une partition cohérente. La portée est solide. Les notes harmonieuses.



Mais je me pose une question Marceline. Entre Esfira et Jonathan. Dites-moi ! Une belle histoire a-t-elle toutes ses chances ?

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La fille au mitote

Juste fini. Mon commentaire à chaud :

J'aime les livres bien écrits, bien structurés, bien mûris. Celui-ci en est un.

J'ai trouvé le début ardu. Je trouvais que les personnages étaient décrits de façon impersonnelle, psycho-sociologique : les parents paysans, l'ascendance sociale de ceux qui montent à la ville, les années 80... Mais il faut situer l'intrigue, les personnages prennent de la profondeur, la lectrice-le lecteur doit être patient. Il faut partager leur vie. Comme s'ils existaient vraiment.

Et voilà, c'est lent, c'est profond. C'est le livre que je suis heureuse d'avoir lu
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La fille au mitote

Une histoire un peu longue sans beaucoup de rebondissement qui se transforme en enquête policière.

Trois jeunes gens ,une jeune fille lequel sera son premier amant

Nous découvrons leur vie adolescente puis il y a le meurtre de l un d'entre eux , ils deviennent tous adultes ont des enfants qui eux esaieront délucider le meurtre.

Un moment sympa mais sans plus.

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La fille au mitote

Babelio c’est aussi la rencontre d’auteurs, de belles découvertes et c’est ce que je viens de vivre en lisant la fille au mitote de Marceline Bodier .

Ce livre est un roman psychologique tout à fait passionnant. La psychologie des personnages est analysée avec beaucoup de finesse. Les relations qui se jouent entre les trois amis Stéphane, Blaise Jean- Jacques et Agatha, la soeur de ce dernier sont décrites avec beaucoup de talents.

On est en 1979, cette petite bande d’amis se retrouvent dans un village près de Nancy. La musique et tout particulièrement Led zeppelin jouera un rôle important. L’été terminé , les trois jeunes hommes vont entreprendre des études de médecine et devenir colocataires à Nancy.

C’est un vrai bonheur de vivre avec eux ses années d’études, leurs sorties, leurs rêves , leurs conquêtes… mais un drame va survenir, Stéphane, le grand séducteur va être assassiné.

Marceline Bodier nous projette alors en 2008, le fils de Stéphane va relancer l’enquête, il veut savoir qui était son père, qui l’a tué, il va alors contacter la fille de jean Jacques espérant en apprendre un peu plus sur cette bande d’amis. Ces deux jeunes gens ont été élevés dans l’ignorance de ce qui s’est passé. Ils vivent avec le poids d’un secret qu’ils vont tenter de lever .

C’est une véritable quête d’identité qui va alors être menée. Ce livre n’est pas un thriller, c’est un livre sur les relations humaines, sur l’identité , sur les non-dits, les secrets.

Lire ce livre avec en musique de fond les morceaux de Led zeppelin proposés par Marceline Bodier est un plus !

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La fille au mitote

J’ai mis une grosse semaine pour lire ce roman. Bravo ! superbe ouvrage, complet, tout y est rassemblé : l’amitié, la musique, l’amour, la haine, la rancune, le drame le tout ponctué de suspens car, bien que discret, il est présent, omniprésent. Je qualifierais celui-ci de psychologique

J’avoue que quand j’en ai commencé la lecture j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire, je me suis confrontée à un flou !(mon mitote) qui ne s’est dispersé qu’à la fin du récit. Oui, il faut tout lire pour, enfin, comprendre le début ! Je l’ai lu, et plusieurs fois je suis revenue en arrière de peur d’avoir « loupé » un détail.

Je ne raconterai rien ! Je vous invite à me suivre et lire l’histoire. Les ingrédients :

- l’amitié entre Stéphane, beau, talentueux mais malchanceux puisqu’assassiné, Jean-Jacques et Blaise (que je trouve antipathique), trois amis nés la même année à Lincey, petit village lorrain,

- l’amour on le retrouve plusieurs fois,

- le drame (je dirais les drames….),

- la haine,

- la rancune

- sans oublier la musique, ils sont tous fans de Led Zeppelin, il entreprennent même la création d’une comédie musicale.

- la sœur de Jean-Jacques, Agatha devenue auteure,

- le dernier amour de Stéphane, Virginie, mère de Jonathan,

- Robert/Jonathan, le fils de Stéphane entraîne la fille de Jean-Jacques et Ruth, Esfera à la recherche de la vérité sur meurtre de son père. Une amitié (peut-être de l’amour ) ou de la complicité ????) se noue entre eux, leurs liens sont flous (mitote, toujours mitote).

Beaucoup de suspects mais j’avoue que le coupable je ne l’aurais pas trouvé toute seule.

Chaque fait, chaque pensée, tout est analysé et décrit avec finesse, rien n’est laissé de côté.

L’auteure fait preuve d’une belle écriture lente et fluide, qui entretient la confusion et qui pousse le lecteur à aller de l’avant.

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La fille au mitote

Je ne m'attendais pas du tout à un tel roman! Il est très psychologique, du coup, je ne sais pas vraiment dans quelle catégorie le placer. C'est un roman très profond, l'auteur réussi à nous emporter dans un tourbillon de sentiments et de questions...



Marceline Bodier nous livre ici une belle histoire d'amitié, d'amour, de famille... Bref, on a beaucoup de personnages à découvrir mais ils sont tous très bien travaillés et approfondis. On en apprend petit à petit sur chacun d'eux, le fil de l'histoire se tisse au fil des pages et nous découvrons un passé troublant que la nouvelle génération souhaite comprendre pour mieux appréhender le futur. En effet, nous découvrons tout d'abord une bande d'amis des années 80, des jeunes insouciants et heureux que rien ne peut séparer... Jusqu'au jour où l'un d'entre-eux meurt dans des circonstances plus ou moins troublantes. Les années passent et la nouvelle génération, les enfants de ces anciens jeunes, mènent une "enquête" pour comprendre ce passé... Surtout que l'un d'eux est le fils de la victime! En effet, Stéphane est mort sans savoir que sa copine portait leur futur enfant.



C'est donc à travers Esfera (la fille de Jean-Jacques) que nous suivons cette quête de vérité, pour nous mener vers un final vraiment surprenant! Je n'avais à aucun moment découvert le fin mot de cette terrible histoire, la lecture de la vérité est finalement une vraie révélation mais après coup, je me suis dit que c'était logique...



J'ai beaucoup aimé ce roman qu'on peut un peu qualifier de polar finalement, mon seul bémol serait peut-être la trop grande présence de Led Zeppelin que je ne déteste pas qui est vraiment de trop parfois, surtout quand on ne connait pas vraiment. Mais bon, ça ne gâche en rien la lecture, c'est sans doute que l'auteur en est fan et c'est son droit finalement...
Lien : http://leslecturesdemaryline..
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La fille au mitote

Quand Marceline Bodier m’a proposé de lire son roman dans le cadre d’un service de presse, j’avais déjà entendu parler de La Fille au Mitote, plutôt en bien, par une amie babélienne, Sally Rose. J’ai donc été ravie de recevoir ce livre, en version papier (ce qui est rare pour les SP en général) et particulièrement touchée par la démarche et la confiance de l’auteure, avec qui je suis depuis en relation sur les réseaux sociaux littéraires.



Ce roman explore les amitiés adolescentes et leur devenir à l’âge adulte : trois garçons inséparables, quelques filles, de la musique, des études, une colocation, une complicité, des jalousies, des différends, des rivalités, des amours, des disputes… et enfin un drame quand l’un d’eux est assassiné…

L’originalité vient du fait que l’enquête non élucidée est reprise à la génération suivante par le fils de la victime et la fille d’un de ses amis : l’un cherche à connaître ce père mort avant sa naissance et l’autre veut clarifier des secrets familiaux. Marceline Bodier va emmener ses lecteurs de l’été 1979 à l’été 2008, en remontant le temps, dans une trame narrative chorégraphiée à partir de fragments de réalités liés à la notion complexe du mitote, sorte d’inconscience toltèque, de brouillard constitué des rêves et des perceptions de chacun des personnages auxquels s’ajoutent sans doute les ressentis des lecteurs.



L’écriture est fluide, à la fois efficace et soutenue, et rapidement addictive. C’est une écriture mise en abyme, une écriture circulaire qui finit où elle commence. Ce roman joue sur différents tableaux contradictoires : temporalité, mode de lisibilité et caractérisations des personnages. Marceline Bodier propose des possibles. Mais, plus on avance dans la lecture, plus les bifurcations possibles se multiplient et plus, paradoxalement, il y a une restriction dans les possibilités.

Les personnages sont très travaillés, finement ciselés. Leurs portraits sont détaillés, physiquement et moralement mais l’auteure ménage des parts d’ombre et de mystère, des déséquilibres mis en valeurs par la polyphonie des points de vue.

Le rythme insufflé par Marceline Bodier laisse présager une spirale infernale, une fin annoncée… Mais, parvenue aux trois-quarts de ma lecture, je ne sais toujours pas où elle va me projeter. Dans le mitote, il y a aussi cette notion de danse en cercle, de ronde : indéniablement, l’auteure mène la danse par l’écriture. Et moi, je pose son livre et je m’endors plusieurs soirs de suite en pensant aux mobiles possibles des uns(es) et des autres, aux brouillards qui entourent parfois les transmissions et les silences familiaux, à mon propre mitote… Car nous devenons tous(tes) des lecteurs(trices) au mitote en nous appropriant cette histoire.



Ce roman a une bande son, une ambiance rock, celle du groupe Led Zeppelin. J’avais plus ou moins l’âge des protagonistes à la fin des années soixante-dix mais ce n’était pas mon groupe de prédilection ; cependant, je l’ai réécouté pendant ma lecture pour m’imprégner de l’atmosphère, en quelque sorte… et retrouver une époque, celle de ma jeunesse avec ses excès et ses trop pleins, qui restaient cependant intimes, privés, personnels… parce que les connexions permanentes des réseaux sociaux n’existaient pas encore et que, d’une certaine manière, nous étions protégés.

La musique est la littérature se rejoignent entre composition et écriture, inspiration et imaginaire. J’ai personnellement été plus sensible à l’intertextualité shakespearienne, omniprésente dans ce roman… Il y a vraiment en posture comparatiste des rapprochements improbables : Led Zeppelin et Shakespeare... Je ne lis pas couramment l’anglais et je n’ai donc pas pu profiter pleinement des épigraphes tirées des chansons du groupe de rock, mais j’ai apprécié le recours au dramaturge elizabétain.



En effet, La Fille au mitote porte en filigrane la plus universellement connue des fictions sur l’amour tragique, Roméo et Juliette, qui auréole le rapprochement entre les deux personnages en 2008 : a-t-on le droit de s’aimer entre Montaigu et Capulet ?

Marceline Bodier propose une réflexion polyphonique sur l’amour, sur l’amitié amoureuse, sur le langage des corps. Certains passages explorent les différents niveaux des relations amoureuses, les plans-drague, les jeux de séduction, les coups de foudre, les calculs ambitieux, l’amour libre, la jalousie, les rivalités. L’amour est porteur d’une forme de fatalité tragique, l’adjectif « fatal » revenant souvent dans le texte.

Les familles se sont éloignées les unes des autres, les rencontres les plus importantes ont lieu près du cimetière comme si la mort et la sépulture étaient des clés de lecture. Le prologue annonce une forme de fatalité dans la transmission, au-delà de la tombe.

Tout comme Roméo et Juliette, Jonathan et Esféra espèrent trouver leur place dans l’ordre d’un monde dont on leur a caché la réalité. Il n’est pas anodin que Jonathan ait souhaité changer son nom, comme pour échapper à une hérédité qu’il ne reconnaît pas.

De même, la notion de hasard, au sens de mauvaise fortune, mauvaise rencontre, concours de circonstances est présente au sens tragique du terme.

Ne souhaitant pas en dire plus sur la trame narrative, je ne mène pas plus loin cette approche shakespearienne, sur laquelle je continue à réfléchir en mon for intérieur. Et j’aime quand un roman est ainsi solidement construit, quand je retrouve des sources d’inspiration, une intertextualité qui me parle et inspire ma lecture.



J’ai adoré ce roman, ai eu du mal à le lâcher, y ai repensé beaucoup et souvent. Marceline Bodier possède un vrai talent, celui de nous emmener, de nous interroger, de nous faire nous identifier à ses personnages, de nous intriguer.

J’ai refermé La Fille au mitote, et suis restée pensive, immobile un certain temps… Un superbe roman !

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La fille au mitote

Tout d’abord, je tiens à remercier la maison d’éditions Librinova et Marceline Bodier de m’avoir permis de découvrir cet ouvrage. J’ai été ravie de pouvoir communiquer avec Marceline en toute simplicité et avec beaucoup de gentillesse de sa part. J’ai vraiment apprécié cet échange et je l’en remercie chaleureusement.



Qu’il est difficile, pour le coup, d’écrire cette chronique…car je suis malheureusement passée à côté de ce roman.



Dès le départ, nous faisons la rencontre de plusieurs personnages dont il est difficile de discerner les liens qui les unissent…plusieurs fois, reprenant ma lecture le soir, je ne parvenais pas à me souvenir de qui était qui, par rapport à qui…et ça m’a gêné, il est vrai.



Bien sûr, en avançant dans la lecture, nous y voyons plus clair. Nous commençons à connaître les personnages et leurs caractères. Certains m’ont touché, d’autres agacé mais dans tous les cas, les intentions de chacun sont parfois troubles et distillent doucement en nous le doute de leur bonté d’âme.



J’ai apprécié l’écriture de Marceline Bodier, qui a changé de ton avec justesse, lors de cette deuxième partie plus sombre et trépidante que la première. Cette seconde partie m’a porté avec plus de facilité que la première et m’a permis d’aller jusqu’à la fin de cet ouvrage avec un peu plus de plaisir qu’au départ.



Car en effet, j’ai trouvé parfois que le roman manquait de rythme et j’ai souffert de quelques longueurs.



Je ne m’attendais pas du tout à ce dénouement et en suis restée perplexe pour le coup. Je n’ai pas su quoi en penser !



Cette lecture est donc mitigée pour moi mais j’aimerai beaucoup découvrir l’écriture de Marceline Bodier sur une autre histoire.



Je la remercie encore de tout coeur pour son implication à me découvrir et pour toute sa gentillesse.
Lien : https://deslivresetdescoquel..
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La fille au mitote

Dès le début, on se pose des questions.



Septembre 2008, un enterrement mais de qui ?

Dans le cimetière, une silhouette s’arrête devant une tombe, mais qui est-ce ?



Et puis petit flash-back d’une semaine, l’auteure nous emmène dans un festival de littérature et de musique qui se déroule dans un petit village de la campagne lorraine.

Et dans ce petit village, on découvre que plus d’une vingtaine d’années avant s’est formé un petit groupe de jeunes. Trois garçons, un trio qui se renforce à l’été 1979 autour d’une passion commune : la musique et le projet de la création d’un opéra hard-rock.

Mais il ne faut pas oublier leur âge, celui des découvertes de la liberté, des envies de réaliser des rêves d’avenir, des conquêtes amoureuses…



Mais tout s’écroule lorsque l’un d’eux est assassiné à l’âge de 23 ans.



Est-ce un drame passionnel ? Ou bien est-il lié à ce fameux opéra hard-rock et des désaccords de son déroulement ? Est-ce pour servir des ambitions exacerbées ?



La tension monte, monte au cours de cette lecture. La construction de ce roman est tout à fait séduisante et parfaitement maitrisée. On se laisse porter vers cette colocation partagée par ses trois jeunes, puis plus tard vers leurs enfants qui vont tenter d’éclaircir ce meurtre.

Aux différentes époques, les personnages sont physiquement et psychologiquement analysés par l’auteure d’une façon toute naturelle et saisissante. Leurs parcours, si différents soient-ils, sont très bien définis et tout à fait crédibles. Leurs relations qui se compliquent jusqu’à la rupture sont finement décortiquées.



Au-delà de l’intrigue, c’est également un roman sur le devenir de l’amitié, sur le temps, les évènements et les ambitions qui mettent fin à cette amitié que l’on pense indestructible lorsque l’on a dix-sept ans.

C’est également l’importance des non-dits qui jettent leur ombre sur la génération suivante.



J’ai aimé l’originalité de l’écriture, tantôt courte et saccadée, tantôt longue et travaillée. Cette particularité donne un dynamisme addictif qui ajoute de l’élan à l’intrigue.



En terminant ce livre, je garde également en image un pré parsemé de boutons d’or et un mirabellier dans le vert de la campagne lorraine.



Un très bon roman psychologique comme je les aime, qui regorge de petites choses pour en faire un grand moment de lecture. Merci Marceline Bodier et au plaisir de vous relire !

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La fille au mitote

Dans ce roman nous retrouvons quatre amis ,ils vivent dans un petit village de Lorraine qui se nomme Lincey.L’histoire commence en 2008 ou l’on se retrouve au festival lith’ à lins’ organisait par Jean-jacques et sa soeur Agatha .Ce festival à lieu tous les ans au mois d’ Août littérature et musique y sont à l’honneur .Ce jour la Ruth la femme de Jean- jacques remarque qu’un homme la regarde avec insistance ,elle ressent un sentiment qu’elle n’ a pas ressenti depuis longtemps ,elle se sent désiré car Ruth n’a rien fait pour que cela arrive , c’est une femme discrète qui ne cherche pas à se faire remarquer .



Puis l’auteure nous fait faire un voyage dans le passé ,de 1979 à 1985 avec les trois amis Jean-jacques ,Blaise et Stéphane . Les deux amis Jean-jacques et Stéphane sont passionnés de musique ,ils partent tous vivre en collocation à Nancy où ils continuent leurs études mais aussi la musique car ils ont de l’ambition et veulent créer une comédie musicale plus précisément un opéra hard-rock .Ils mènent tous une vie normale enfin pour des jeunes gens de leurs ages puis un jour Stephane apprend par Virginie sa petite amie qu’elle est enceinte ,en colère il part et sera retrouvé mort assassiné à Paris.



Puis nouveau voyage dans le temps 20 ans plus tard ou la nous retrouvons Robert:Jonathan le fils de Stéphane et Virginie qui veut découvrir la vérité sur la mort de son père ,il demandera l’aide d’Esfera la fille de Jean -jacques et Ruth.Car l’enquête n’a rien donner,pour tous il s’agirait d’une mauvaise rencontre.



Est ce vraiment une mauvaise rencontre ?



Est ce un de ses proches qui est l’auteur de ce meurtre?



Son fils arrivera t-il avec l’aide d Esfera à faire la lumière sur cette histoire ?



Découvriront -ils qui a tué Stéphane et surtout pourquoi ?



A vous de le découvrir 😉



Ce roman est pour moi un vrai coup de coeur,j’ai adoré.



Chaque chapitre commence par une citation d’une chanson de Led Zeppelin ,ne connaissant pas ce groupe je suis aller faire un petit tour sur youtube pour les découvrir.



La plume de l’auteur est addictive,les personnages sont attachants.L’auteure a fait un formidable travail de détails que ce soit sur les descriptions des lieux,des personnages,de leurs sentiments tout y est .



Le suspense et les rebondissements sont également bien présent jusqu’à la fin ,et quel final je ne m’y attendais pas du tout.



Alors si vous souhaitez découvrir un roman prenant et captivant je vous conseille de suivre ce lien sans plus attendre vous ne serez absolument pas déçu .Ce roman et cette auteure mérite d’être connu de tous c’est juste une merveille.
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La fille au mitote

Ce roman est pour moi une claque. Je sais bien que chacun lit un roman avec ses propres clés, mais cette fois-ci, j’ai réfléchi sur ma propre vie et ses propres zones d’ombre, preuve pour moi que j’ai affaire à un roman qui fonctionne au-delà de mes espérances.



La Fille au mitote s’ouvre sur une scène étrange, dans un cimetière. Chapitre très court, intriguant. Et puis nous voilà parachutés une semaine plus tôt, pour découvrir trois premiers personnages lors d’un festival culturel ; chacun est décrit avec virtuosité, descriptions qui seront toutes à la hauteur des premières le long du récit. Ensuite, nous revenons dans le temps dans les années 70 pour découvrir l’histoire d’amitié qui les lie… Jusqu’à la mort d’un des membres du quatuor. Mort étonnante, non élucidée ; suivant ce que l’on a lu précédemment, n’importe lequel des protagonistes aurait pu être le tueur de Stéphane. Agatha, par jalousie ? Jean-Jacques, par loyauté ? Blaise, par ambition ? A se promener ainsi d’esprit en esprit, les pistes sont brouillées et on se prend d’affection pour chacun d’entre eux…



20 ans après le décès du jeune homme, son fils va essayer de recoller les morceaux de son histoire, partant dans une quête de réponses avec une compagne toute désignée : la fille de Jean-Jacques, qui a à peu près son âge. Tous deux vivent dans la brume des non-dits. Eux aussi sont décrits avec passion, psychologiquement et physiquement ; il est juste impossible de ne pas s’attacher à ces personnages.



La dimension musicale est assez importante également ; chaque chapitre commence par une citation d’une chanson de Led Zeppelin, groupe adoré de Stéphane. Il s’agit donc d’un roman plutôt musical… J’ai eu du mal à me les sortir toutes de la tête (elles y sont toujours un peu, maintenant) ! J’aime beaucoup quand d’autres arts rencontrent l’écriture. C’est toujours un plaisir de se créer un paysage auditif autour d’une lecture.



Marceline Bodier a une plume douce et addictive, je n’ai pas pu me dire que j’allais devoir poser son roman. Jusqu’à la fin, j’ai été suspendue à ses mots… L’élucidation de la mort de Stéphane est finalement plutôt un prétexte pour parler de l’humain, de ce qu’il cache en lui et de toutes les belles choses qu’il tient en son âme. Et quand enfin la révélation se fait, la surprise est entière.



La Fille au mitote, ce n’est pas qu’un roman. C’est un roman qui propose un voyage dans l’intimité de personnages qui sont décrits avec justesse et finesse, et qui fait écho à notre propre intimité. C’est un voyage en soi autant qu’une histoire à raconter.
Lien : https://folitteraires.wordpr..
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La fille au mitote

Quand j’ai ouvert le livre j’ai tout de suite compris la place importante accordé aux musiques du groupe Led Zeppelin dans la structure de la narration et cela m’a fait repenser à une anecdote assez drôle où mon prof de philosophie était tombé par hasard sur un article parlant de Led Zeppelin quand il était allé chercher le magazine que lisaient des filles dans le fond de la classe et qu’il m’avait demandé de nous faire écouter un morceau sur Youtube.



A titre personnel, j’aime beaucoup Stairway to heaven mais je ne connais pas beaucoup d’autres chansons du groupe et la lecture de cet ouvrage m’a incité à mettre un album en fond sonore ce qui était plutôt agréable et m’a permis de m’imprégner pleinement de l’atmosphère du récit.



Si on s’intéresse plus en détail à l’histoire, j’avais fait part à Marceline de mon appétence particulière pour les thriller et les romans à suspense et cette dernière avait pris soin de me mettre en garde sur le fait que l’on n’était ni un thriller ni un polar ce que j’avais bien compris à la lecture de la note qui accompagnait le résumé. C’est toutefois un rappel bien utile si vous souhaitez à votre tour lire ce roman que je ne peux que vous recommander.



On peut classer La fille au mitote comme un roman psychologique et en ce sens, l’ « enquête » n’est que secondaire, qu’une sorte de fil conducteur pour donner un cadre aux développements psychologiques de la narration. En ce sens, la description des personnages est creusée tant sur le plan physique que psychologique.



Avec tous les éléments en main, on peut constater que tous les proches de la victime pourraient avoir une part à jouer dans sa mort car chacun d’entre eux à des niveaux différents et pour des raisons différentes pourraient avoir un intérêt à tirer de sa mort.



Amour, jalousie, passion, … ?



La fille au mitote c’est surtout un voyage aussi bien dans le temps (secrets d’enfance) que dans l’espace. On y découvre l’amour que l’auteur porte à la Lorraine avec les descriptions très détaillées qui permettent de se projeter dans l’histoire.



En résumé, j’ai beaucoup aimé ma lecture, la qualité de l’écriture de Marceline m’a fait passer un bon moment avec une histoire et des personnages réalistes et attachants.
Lien : https://antigramme.wordpress..
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La fille au mitote

« La fille au mitote » : Le titre intrigue… Il met en avant un phénomène psychologique qui affecte de nombreuses personnes mais qui paraît somme toute assez peu traité dans la littérature : ce phénomène de brouillard mental ou psychique qui envahit certaines personnes, les isole dans une sorte de nasse existentielle diffuse et qui trouve son origine dans des non-dits le plus souvent familiaux, des parts d’ombres dont elles héritent dès l’enfance, sans qu’elles puissent en comprendre la raison.

Parmi les nombreux thèmes évoqués dans ce roman foisonnant, ce titre pointe à raison sur le genre auquel le roman se rattache vraiment, et qui est avant tout psychologique, même s’il est construit et qu’il peut se lire comme un roman policier. L’analyse des personnalités des huit principaux personnages, sur deux générations, est d’une finesse tout à fait remarquable, et les jeux subtils des relations qui se nouent entre eux et qui évoluent au fil du temps sont restitués dans toute leur complexité. En même temps, cette analyse ne tourne pas à la « psychanalyse » : l’histoire ne se focalise pas, fort heureusement, sur les causes des ressorts psychologiques. Tous les personnages sont vivants, complètement incarnés, et évoluent dans un contexte historique et géographique parfaitement planté… ; ils vivent leur vie, avec leurs contradictions, leurs paradoxes, leurs emportements ou leurs hésitations, et c’est ce qui rend cette histoire passionnante et attachante…

Au cours de la lecture, m’est venue bizarrement l’idée d’un autre titre, ou disons sous-titre, qui aurait pointé non pas vers le fond, mais plutôt vers le style : Led Zepp ! Led Zepp, en référence bien sûr aux citations des chansons de Led Zeppelin mises en exergue, en tête de chaque chapitre, au projet avorté d’opéra rock au cœur de l’intrigue, mais surtout au souffle, à l’élan dans le phrasé, qui portent de la première à la dernière page cette histoire. Les dialogues sont d’une justesse, d’un naturel désarmants, et les monologues intérieurs étonnamment fluides. Le style est précis, presque familier, jamais ampoulé. Et c’est à mon avis le tour de force de ce livre : traiter sur un ton aussi enlevé, sans aucune description empesée, de relations aussi complexes et subtiles, qui vont aller en s’enchevêtrant toujours plus au fil des pages !

Un signe qui pour moi ne trompe pas pour juger d’un bon roman : lorsque je suis arrivé à la fin et que l’énigme sur laquelle je me suis interrogée a été résolue, car ce roman repose également sur une trame de roman policier très bien structurée, je suis retourné au début du roman relire les premiers chapitres, avec un intérêt renouvelé car de nombreux détails prenaient une acuité plus grande.

Ce roman ne s’oublie pas, il vous imprègne, il révèle et touche au plus juste un état de malaise mais aussi de créativité intime, le « mitoté », auquel nous avons sans doute tous été plus ou moins confrontés.

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La fille au mitote

ENCORE UN COUP DE CŒUR !!!

Mitote (prononcez mi-to-té) : définit chez les Toltèques l’inconscient, qui crée une sorte de brouillard – fait de nos secrets - entre les autres et nous.

Années 80 trois garçons, une fille. Tous sont de Lincey , une bourgade pas très éloignée de Nancy. Jean-Jacques , sa soeur cadette Agatha, Blaise et Stéphane . Stéphane vit à Nancy et revient pour les WE à Lincey . Eté 1979 , ils ont 18 ans , ils sont fous de musique, Stéphane leur fait découvrir Led Zeppelin , ils rêvent de musique, de liberté , de réussite, de gloire . A chacun son rêve . Le couperet tombe sur leur insouciance, et leur jeunesse lorsque Stéphane le solaire, Stéphane le séducteur, Stéphane le charismatique est retrouvé assassiné sur un parking en banlieue parisienne. Affaire non élucidée . Mauvaise rencontre telle sera la conclusion de l'enquête.

2008 Jonathan et Esfera essayent de faire la lumière sur l'assassinat de Stéphane. Jonathan est son fils né après la mort de son père et Esfera la fille de Jean-Jacques.

Deux générations, deux univers séparés par 20 années mais toujours la même difficulté pour sortir de l'enfance et entrer dans l'âge adulte . Essayer de se construire , de comprendre le pourquoi et le comment , arriver à cerner ces adultes qui eux-aussi ont été des adolescents...

Marceline Bodier nous offre ici un premier roman exceptionnel et je pèse mes mots. C'est avec finesse, minutie et sagacité qu'elle construit tous ses personnages. C'est tellement bien fait que j'ai eu l'impression de les connaître très bien ! Et puis, il y a la musique, toute une génération peut s'y reconnaitre , les paroles des chansons en titres de chapitres sont comme les cailloux du Petit Poucet qui nous servent de guide . Et puis il y a une région, la Lorraine, ses paysages, ses habitants , sa métropole Nancy ... Beaucoup de souvenirs sont remontés du fin fond de ma mémoire....

Ah j'oubliais de vous parler de l'histoire et de sa chute ... Là ne comptez pas sur moi je ne vous dirai rien !

Voilà je le dis c'est superbe . Je ne peux que vous encourager à le découvrir. Merci infiniment à Marceline Bodier de m'avoir "offert" son livre. Une pépite du monde de l'auto-édition , je tiens à le signaler car c'est tellement difficile de se faire une place quand on est un auteur non encore publié!

Je ne peux que souhaiter à Marceline Bodier de trouver la notoriété sans rien perdre de son talent de conteuse.

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