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Critiques de Marguerite Duras (1671)
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Abahn, Sabana, David

Décidément, quoique je lise de Marguerite Duras, je n'arrive toujours pas à comprendre qu'on la considère comme un auteur majeur.

Cela doit venir de moi sans doute... mais alors pourquoi je n'ai absolument rien compris à cette histoire si ce n'est que le thème est l'antisémitisme.

À aucun moment l'on comprend à qui renvoient ces trois protagonistes et à quelles périodes de l'histoire renvoie ce huis clos métaphorique.

Et que dire de ce style lapidaire qui rajoute à l'ennui et à la peine que l'on a à aller au bout du récit.

Non, vraiment, après Moderato Cantabile, India Song (en livre et en film !), La pute de la côte normande, seul L'Amant m'a convaincu.
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Abahn, Sabana, David

J'ai eu l'impression de lire un roman écrit durant une seule nuit sous l'empire du whisky
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Abahn, Sabana, David

Ce n'est pas habituel mais je dois admettre que j'ai eu du mal à entrer dans ce texte de Marguerite Duras.

"Abahn Sabana David" est un roman avec de nombreux dialogues que l'auteure a adapté plus tard au cinéma sous le nom de "Jaune le soleil". Il est assez difficile à comprendre mais les titres (du roman et du film) évoquent la condition des juifs.

Publié 2 ans après la pièce de théâtre « Un homme est venu me voir », il y a aussi une continuité de thème car les 2 livres racontent les désillusions politiques de Marguerite Duras.

Situation des juifs après la deuxième guerre mondiale et engagement politique se croisent donc dans ce texte.



L'histoire se passe au temps du stalinisme. Il reste des juifs survivants de la shoah. Il n'y a plus de chambre à gaz mais pour eux une autre guerre a commencé, celle de l'exploitation des travailleurs.

Pour oublier son histoire, le juif de "Abahn Sabana David", qui a été déporté, a essayé de revivre à Staadt, une ville ouvrière. C'est dans sa maison que Sabana, David et un autre juif qui se nomme aussi Abahn (ce qui est quand même compliqué pour s'y retrouver) vont le surveiller en attendant Gringo le chef d'un parti politique auquel il a appartenu il y a longtemps. Gringo veut le tuer pour avoir quitté la cause (Duras dénonce en cela que des juifs ont aussi été tués après la guerre). Après une nuit d'attente et de tensions, Sabana va être amoureuse du juif et, avec David et Abahn, ils vont se sauver avec lui parce qu'il aime la vie.



Même compliqué ce roman est intéressant car il est ce que Duras appelle l'illustration du peuplement juif de ses livres. Elle s'identifie à eux, comme pour porter la douleur de l'horreur de ce qu'ils ont subi.





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Agatha

Jamais je ne me lasserai de lire Duras. Je crois que c'est son théâtre que je préfère quoi que son cinéma soit aussi passionnant. Au départ, le sujet ne me passionnait pas plus que ça mais sa façon d'aborder l'inceste est vraiment intéressante. Elle sait dire les choses. Et puis, la bande son est indispensable avec Agatha qui joue la valse de Brahms au piano.

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Agatha

une profondeur une beauté, un étouffement
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Agatha

Dans cette pièce de théâtre on trouve un frère et une Soeur amoureux depuis leur tendre enfance, la Soeur veut fuir cet amour impossible en partant loin alors que le frère veut la suivre pour l'aimer toujours. La Soeur sans se l'avouer souhaite que sont frère la suive.



J'aime beaucoup les œuvres de Marguerite Duras, je pense que cette pièce est l'exception qui confirme la règle, je n'ais pas apprécier du tout l'histoire ni les personnages.

Seule l'écriture et le style Duras m'as interpellé, l'ambiance aussi toujours mélancolique.

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Agatha

Tous les romans de Duras sont dérangeants... Avec ses phrases simples mais infiniment évocatrices et ses répétitions qui frappent l'âme, les mots de la grande Marguerite touchent quelque chose au fond de nous, ils grattouillent et chatouillent quelque part dans d’éminemment intime et en cela ils effleurent parfois des plaies mal refermées ou des désirs tabous et informulés...

De tous ses romans, "Agatha" est cependant celui qui m'a le plus troublée, gênée, écœurée... Sans doute parce qu'il s'agit d'inceste, le tabou des tabous, toujours est-il que si j'en ai apprécié le style et si j'en ai perçu la grandeur, je n'ai pas vraiment aimé ce roman et je l'ai refermé avec plaisir, contente d'en être sortie... Il est de ces histoires dont on est content de se débarrasser, comme on est content, en se réveillant d'un cauchemar, de réaliser qu'on est en vie et que ce n'était qu'un mauvais rêve...
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Agatha

Peut-être ai-je lu trop de Marguerite Duras en trop peu de temps... Il faut dire que si Duras peut me charmer, elle peut tout autant m'irriter ou m'agacer. Avec India Song, c'était l'amour parfait, avec Agatha, c'est la dégringolade.



Un frère et une soeur, adultes, se retrouvent dans la maison de leur enfance. Un amour incestueux les unit, consommé autrefois ou pas : on reste dans le flou à ce propos, et ce n'est sans doute pas le plus important. Toujours est-il qu'au cours de ces retrouvailles qui sont également une séparation, ils vont se remémorer leur enfance et leur adolescence et la journée où, peut-être, ils ont franchi le pas.



Histoire d'un amour défendu, impossible à vivre, d'un désir douloureux, histoire d'enfance, histoire d'un lieu qui se confond avec un personnage, histoire à retrouver, à recomposer, qui repose sur des souvenirs éparpillés, défaillants, fantasmés, histoire baignant dans une musique omniprésente, dialogues épurés, phrases inachevées... C'est bien du Duras, on ne peut pas s'y tromper, tout y est ! Mais, à mes yeux, c'est du Duras qui commence à se répéter, qui tend vers la caricature. Les années 80 ne constituent d'ailleurs pas, de mon point de vue, la meilleure période de l'auteure, même si elle a donné naissance à Savannah Bay, pièce où la question de la mémoire est bien mieux traitée.



Le langage, dans Agatha, m'a semblé être devenu franchement artificiel. Certes, on n'attend pas des personnages de Duras qu'ils s'expriment comme tout un chacun dans la vie, mais enfin, la recherche d'un dialogue épuré a ses limites... Ce vouvoiement entre le frère et la soeur dès les premières phrases m'a un rien exaspérée. J'ai bien compris pourquoi Duras l'utilisait : les deux personnages cherchent à instaurer une distance entre eux deux depuis la consommation de leur amour (consommation fantasmée ou réelle), et c'est dit assez clairement. N'empêche... J'ai eu l'impression immédiate qu'il s'agissait là d'un procédé inutile, et par la suite, tout le façonnage des dialogues m'a semblé surfait, pénible.



Il me semble que le sujet qui tenait tant à coeur à Duras en écrivant cette pièce, à savoir le désir nostalgique de retrouver une unité première (à travers un amour incestueux), aurait pu être traité plus subtilement. Et puis, soyons clairs, c'est le sujet même des Hauts de Hurlevent, et il faut se lever tôt pour rivaliser avec Emily Brontë là-dessus. Mais après tout, Duras aurait pu réussir là où d'autres ont échoué.



Ce qui m'a finalement le plus déçue, c'est l'absence, que j'ai ressentie très fort, de cette atmosphère si spécifique à Duras, cette ambiance nostalgique, mélancolique, qui n'appartient qu'à elle. Ce que j''ai retenu d'Agatha, c'est donc l'impression que cette pièce marquait le début de la fin pour Duras (malgré quelques sursauts) : un texte sans beaucoup d'âme, comme le seront Emily L., Les yeux bleus, cheveux noirs, etc. Bref, tous ces textes chiants que je trouvais absolument fascinants quand j'avais 18 ans. C'est peut-être moi qui suis devenue acariâtre avec le temps, cela dit...





Challenge Théâtre 2018-2019
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Agatha

~ TRANSGRESSIF ~



J'ai feuilleté ce livre comme on s'interdit de rêver les yeux ouverts, c'est la tristesse & la peine qui se manifestent en longs dialogues d'amour où les corps se séparent & l'ombre du sourire s'efface !



De tous les romans de Duras, "Agatha" est cependant celui qui m'a le plus troublée, c'est un texte très beau, mais humainement affreux quand on réfléchit à ce qu'il aspire.



C'est un court récit sous forme de dialogues avec didascalies qui raconte des retrouvailles mais aussi la séparation de la soeur & du frère qui partageaient autrefois un amour incestueux. Un amour fantasmé ou consommé, c'est assez nébuleux, qui a duré toute l'enfance, interdit, inachevé, douloureux, la sœur voudrait s'en éloigner, mais souhaiterait être retenue par le frère, ce frère qui est complètement perdu face à ce désir malsain, perdu dans cet amour, sans repère, complètement enfermé dedans.



Dans “La passion suspendue" Duras explique au sujet du livre:



« J'ai longtemps nié l'idée d'une passion que, sous la haine, j'aurais éprouvé pour mon frère. C'est la façon dont il me regardait qui m'a convaincue du contraire. Je ne voulais jamais danser avec lui, quand on nous a offert un tourne-disque : le contact avec son corps m'horrifiait, tout en m'attirant. Ce n'est qu'avec l'Amant que j 'ai pu me libérer de cette haine »



Elle explique aussi s'être inspirée de "L'homme sans qualité" de Musil, dans lequel l’amour entre Ulrich & Agathe doit son intensité à l’impossibilité de se traduire en acte & porte à son paroxysme cette dialectique du proche & du lointain : le frère & la sœur, attirés l’un vers l’autre, tirent « d’une impossibilité, d’une impuissance et d’une inertie un sentiment de force extrême ; il leur manquait l’acte qui eût été un pont conduisant vers le monde »

Mais ça c'est une autre histoire, un autre livre !

Revenons à Duras !



Des phrases déstructurées, épileptiques, spasmodiques, saccadées, où l’espoir est martelé comme un mantra puis vient le désespoir. Le vouvoiement est là, entre eux comme pour établir une distance urgente !



En somme, du Duras qui dérange, à ne pas mettre entre toutes les mains !
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Agatha

Petite pièce de théâtre de Marguerite Duras, une nouvelle qui me permet la profondeur de l’auteure. Elle m’a attiré par la première phrase de sa quatrième de couverture : « L’inceste ne peut être vu du dehors. » Je juge presque impertinent que cette pièce ait réussi à me faire avoir de l’empathie envers une relation que je juge fondamentalement, éthiquement et politiquement incorrecte. Ici, plus aucune donnée n’est applicable pour ressentir. Il est question ici d’un amour perdu entre un frère et sa sœur. Ils s’aiment, lui peut-être plus, ou bien elle peut-être moins. Ou d’une façon différente, à présent. Ils arborent des statuts relationnels qui ne sont plus en adéquation, et alors nous assistons à une séparation, à la fin d’un monde connu, et surtout inconnu à nos yeux, qui ne peut être qu’imaginé, sans jamais être égalé. Jamais nous ne pouvons imaginer une chose pareille se produire, mais si elle arrive, c’est pour des raisons qui sont, elles existantes. Ici, on ressent l’amour, la perte silencieuse. Un amour à la Marguerite Duras, un amour qui n’est pas fou, déluré ou enfantin, plutôt sage, réfléchi, et paisible. Et cet amour tombe. L’amour tombe, dur, et éclate une fois atteignant la surface du sol. Agatha est là, et ne s’en va pas, encore, tandis que lui, probablement, mourra de chagrin lorsqu’elle sera partie. Cela arrive souvent, mourir d’amour. Et la présence scénique ne peut que prédire cette mort qui ne sera jamais clairement exprimée, que je ne fais qu’analyser. Ici, la douleur crie encore plus fort que l’amour, avec un champ sémantique musical décriant la forteresse de cœur des personnages qui se déchirent mutuellement sans vraiment le vouloir, et cela l’a toujours été, un déchirement. Marguerite Duras a toujours quelque chose à faire passer dans ses œuvres, et je ne pensais pas vraiment voir un jour un inceste respirer à l’air libre au sein de son Œuvre, même si finalement, avec le recul, je ne suis que le moins étonné du monde.



Cette très courte pièce est des plus déchirantes. Ne pas savoir quoi vraiment en dire est signe fort, et on se dit tous condamner les actes d’inceste, mais la vérité est qu’on perd tout sens de la réalité face à la fanure qu’est l’amour qui se perd devant nos yeux enchaînés. Quand on lit cette pièce, on étouffe, on perd le souffle et on pleure. {18}
Lien : https://clemslibrary.wordpre..
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Agatha

La pièce est bien plus agréable à lire, par rapport au visionnage du film. Quoi qu'il en soit, j'ai été mal à l'aise avec cette manière d'aborder la relation incestueuse entre un frère et une sœur tourmentés et coincés dans leur adolescence.



Plus globalement, je suis assez mal à l'aise avec les "amours" incestueuses présentées sous le prisme de la passion, comme s'il s'agissait réellement de cela et pas de violences sexuelles. Bien que la littérature puisse et doive aborder toutes les questions et mettre en lumière ce qui est "tabou", alors qu'un·e Français·e sur dix a été victime de violences sexuelles au sein de sa famille, je ne suis pas sûre que ce soit la façon la plus pertinente de faire voir une relation de ce genre.



Au vu du contexte de la France des années 1980, on comprend le choix de cadrage controversable de Duras.
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Ah ! Ernesto

Voilà une représentation du monde onirique et non formaté : celle d'un enfant qui veut être libre de découvrir et de concevoir l'univers qui l'entoure à sa manière.
Lien : http://jeunesse.actualitte.c..
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Ah ! Ernesto

Un conte à ajouter sans hésiter dans la bibliothèque des classiques impérissables pour les enfants.
Lien : http://culturebox.francetvin..
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Ah ! Ernesto

Les adultes, leur autorité, l'école ? Tout cela paraît absurde quand on a 7 ans ! Dialogues audacieux, fines illustrations : un album qui fait joliment réfléchir.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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Ah ! Ernesto

Ce magnifique texte, qui n'a rien perdu de sa fraîcheur originelle, nous permet de retrouver avec plaisir et jubilation la langue si pure de Marguerite Duras, son économie de mots et son utilisation parfaitement judicieuse de la ponctuation.
Lien : http://www.ricochet-jeunes.o..
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Ah ! Ernesto

A partir de 15 ans



Ce n’est pas un livre facile d’accès… C’est du Duras, me direz-vous ? Et alors ? Nous aurions aimé justement un peu plus d’indications sur le contexte de ce livre, le pourquoi ou le parti pris de l’éditeur… L’œuvre de Margueritte dans tout cela ?...

Je viens de découvrir que toutes les réponses à ces questions se trouvent rassemblées dans un autre livre « Ah Duras ! » publié par le même éditeur, un peu comme un « making-off » de l’album.

C’est vraiment dommage que l’album ne le mentionne pas… car si on ne fait pas de recherche spécifique on « rate » toutes ces informations et un peu comme nous, on peut passer à côté de l’album…

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Ah ! Ernesto

Ce texte que je découvre est très déroutant...

Je comprends que l'enfant est libre dans sa pensée (et ça c'est cool) mais le style de Duras est un peu vieillot (et ça c'est pas terrible).

Les illustrations ne me guident pas dans la lecture de l'histoire.

ça ressemble à un bon livre, mais je ne me sens pas concerné.
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Ah ! Ernesto

Ce bel album illustré contient le seul texte pour enfants que Marguerite Duras a écrit : l’histoire d’un petit garçon qui, après sa première journée à l’école, décide qu’il ne veut plus y aller…
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Ah ! Ernesto

Etrange livre, jeunesse, composé de jolis dessins surréalistes, colorés et d'un extrait de La pluie d'été de Marguerite Duras.



Ernesto demande à quitter l'école: à quoi bon apprendre des choses qu'on ne sait pas?



Sorti du bel objet livre, l'histoire déjantée n'est pas tout à fait destinée aux enfants.
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Ah ! Ernesto

J'aime bien le jeune Ernesto de « la pluie d'été » alors quand j'ai su que Marguerite Duras avait écrit un livre pour enfant dont le sujet est Ernesto petit garçon, je me suis empressée de le lire.

J'ai retrouvé l'esprit de Duras avec « Ah ! Ernesto ». Elle explore la question du savoir et de la désobéissance.

Ernesto est un enfant qui s'amuse, s'oppose, refuse de s'instruire. La phrase principale du livre est sans conteste la réponse d'Ernesto à sa mère lorsque celle-ci lui demande pourquoi il refuse de retourner à l'école : "A l'école on m'apprend des choses que je ne sais pas."

Les échanges sont assez surréalistes et je pense que les enfants doivent s'y retrouver, plus que les adultes.

2014 est l'année du centenaire de la naissance de Marguerite Duras et cet album Jeunesse a été réédité à cette occasion par Thierry Magnier qui a, par ailleurs, écrit un livre documentaire « Ah ! Duras » qui retrace l'histoire de l'album, de sa genèse à sa parution.

La nouvelle édition de « Ah ! Ernesto » est illustrée par Katy Couprie mais les dessins ne m'ont pas du tout inspirée.

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