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Critiques de Marie Cardinal (108)
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Les Mots pour le dire

Relecture 12 ans après une première lecture et 45 ans après sa parution, j'ai trouvé le même intérêt à me plonger dans le récit de la psychanalyse de l'auteur. C''est sans concession pour son entourage qu'elle "règle ses comptes" par ce moyen très puissant qu'est la psychanalyse. C'est sans concession pour elle-même aussi. Je le trouve très sincère, d'une grande humilité. Si Marie Cardinal était encore en vie, je lui dirais "Merci"

Je me suis juste demandée comment on peut mener une vie de famille, de couple et de travail dans une période de mal-être aussi profond. j'ai aussi compris que le retour en France des Français d'Algérie ne s'est pas fait sans douleur.

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La clé sur la porte

Marie Cardinal nous fait partager son expérience de maman de trois enfants dans les années qui suivent Mai 68 puisque l'histoire se déroule en 1972. Des slogans comme « Il est interdit d'interdire », « Les murs ont des oreilles, vos oreilles ont des murs » signifient bien que la jeunesse voulait être entendue, respectée et que les parents, les enseignants, tout le système, devaient tenir compte de leurs avis et remettre en cause leur façon d'agir.

Grégoire a 18 ans, il veut devenir metteur en scène mais n'arrive pas à trouver du travail. Charlotte a 16 ans, elle a des dons artistiques. Le paraître ne l'intéresse pas, elle se moque de sa mise souvent négligée, comme d'ailleurs toute sa personne. Scolairement, elle est en seconde et travaille bien. Dorothée a 14 ans, bonne élève, méthodique, organisée, très soignée et soigneuse, sportive et contestataire. Entre mère et enfants, les conversations sont sans tabou, tous les sujets peuvent être abordés. Jean-Pierre, le conjoint, vit au Canada. Il travaille dans le milieu artistique.

L'auteure a reçu une éducation bourgeoise contre laquelle elle s'insurge. Elle critique violemment ce que fut sa mère, une bourgeoise qui pratiquait la charité envers seulement les pauvres méritants, car les pauvres sont entièrement responsables de leur misère, ils n'ont rien fichu à l'école, il faut éduquer les crasseux, c'est le langage qu'elle tenait. Cette mère lui a inculqué des principes rigides de bienséance dignes d'une femme bien née. Elle ne veut pas que ses enfants deviennent des bourgeois, même s'ils sont des enfants de bourgeois. Le couple est séparé, non pas parce qu'il ne s'entend pas, mais pour que chacun vive une vie, principalement professionnelle, épanouissante. Il se retrouve chaque été au Canada. Elle élève donc seule ses enfants. Le partage, l'amitié, la communication, sont des valeurs qu'elle souhaite leur transmettre. Sa méthode pour les mettre en pratique : ouvrir sa maison aux copains de ses enfants, laisser la clé sur la porte. Le bouche à oreille fonctionnant bien, elle reçoit des jeunes entre 20 ans et 15 ans qui ne savent pas où aller, pas forcément copains de ses enfants, le plus souvent en rupture familiale, blasés, solitaires, désorientés, paumés, oisifs parce que tout est débile, des fils de parents riches qui ont tout ce qu'ils veulent et une grande liberté, certains se droguent.

Beaucoup de jeunes passent sous sa plume, elle les écoute, essaie de les comprendre, tente de leur donner confiance en eux, mais surtout elle les laisse s'exprimer et leur offre un toit pour quelques nuits.

Il manque à cet ouvrage le regard des enfants de l'auteure sur l'accueil des marginaux que leur mère leur impose. J'aurais aimé en savoir davantage sur eux. Supportent-ils ce va-et-vient de jeunes mal dans leur tête ? On ne les voit pas s'activer, on n'entend pas leur point de vue, on ne les entend presque pas, on ne connaît pas leurs projets. Est-il bon qu'ils ne soient en contact que de jeunes paumés selon la volonté de leur mère ? Qu'en pensent-ils ? Étant donné le peu de dialogue de la mère avec son fils et ses deux filles, il m'a semblé que l'accueil de ces jeunes en rupture parentale est davantage fait pour l'épanouissement de la mère qui veut rompre avec son étiquette de bourgeoise imposée par sa propre mère, plutôt que pour transmettre à ses enfants les valeurs auxquelles elle tient. Reconnaître et décrire le mal-être d'une certaine jeunesse ne m'a pas suffi, j'attendais mieux.
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Une vie pour deux

fait partie de mes lectures de formation.
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La clé sur la porte

Ce récit très décousu est comme une patchwork vaguement chronologique d'une expérience familiale, paradoxalement incongrue et à la fois fort moderne. Le tout est ponctué de souvenirs d'enfance de la narratrice (et auteur) qui font ressentir la véritable fracture qui a existé entre les générations de part et d'autre de mai 68.



C'est assez surprenant, ce regard vieux d'un demi-siècle sur l'éducation des enfants et sur les difficultés de la jeunesse. Pour moi qui suis fille de cette génération dont il est question, c'est à la fois assez saisissant et édifiant.



C'est toujours pour moi un étonnement de constater dans les livres "anciens" que certaines choses qu'on croit très modernes ou très nouvelles, ne datent pas d'hier en réalité et ont plutôt été réinventées - voire retrouvées. D'autres, par contre, me semblent complètement désuètes alors qu'elles sont encore toutes proches.



Bref, un livre véritablement intéressant pour comprendre d'où nous venons, à défaut d'être une bonne histoire.
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Les Mots pour le dire

THE livre que j'ai lu et relu;bon, livre qui fait un peu croire que la psychanalyse est la recette miracle de tous les maux. Au bout du compte, ça a marché pour elle et c'est formidablement raconté (dans mon souvenir car je ne l'ai pas relu depuis 20 ans). En plus j'ai longtemps confondu Marie Cardinale avec Claudia Cardinale qui a le même âge que ma mère, ma mère ayant vécu aussi en Tunisie comme Marie Cardinale.... ça me donnait un peu l'impression étrange de lire la psychanalyse imaginaire de ma propre mère!!
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Les Mots pour le dire

C'est sans doute un des premiers livres qui a commencé à me faire comprendre ,lors de sa sortie ,la puissance des mots,pour parler de ses maux.A l'époque la psychanalyse restait dans les milieux dit "intellectuels"
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Ecoutez la mer

Ce roman analyse l'attachement de deux êtres, attachement particulièrement sensuel qui les fait vivre dans un présent incomplet probablement parce qu'ils sont de natures différentes : elle est Algérienne, il est Prussien. Quand il retournera dans son pays, il oubliera peu à peu cette femme qui, elle, se sentira comme privée d'une âme. C'est le pays de son enfance qui la sauvera du désespoir, ce pays qui malgré tout vit en elle avec violence.
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La clé sur la porte

Ce livre, trouvé par hasard dans une boite à livres de ma ville, et dont le sujet m'a interpellé, raconte l'histoire d'une mère de 3 adolescents dans les années 70, qui choisit de laisser sa porte ouverte à tous le monde. Enfin, par tout le monde, il s'agit des copains adolescents de ses enfants, tous plus ou moins blasés de la vie ou en crise familiale. La réflexion est intéressante bien que l'histoire se termine un peu en demi teinte. Laisser sa porte ouverte pour laisser aux jeunes un espace de réunion, de discussion.... Pour quoi faire au final? il n'en ressort pas grand chose en dehors du fait que c'est une période de la vie à traverser et que sans doute cette initiative ne leur aura pas apporté énormément de choses, sinon un certains confort pour passer du temps ensemble.
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Les Mots pour le dire

livre lu 3 fois en 20 ans et je pense que je le relirai. Bouleversant, mais plus que ça, il me remet en question à chaque fois et m' apporte du courage, de l'envie, celui de persister et de lutter quand on y croit plus.
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Les Mots pour le dire

Comment définir ce livre ?

Je n’ai pas frémis à la lecture de ce livre. J’y ai trouvé quelques longueurs.

Cependant, si je le mets sur mon site c’est parce que je pense qu’il a un intérêt certain et qu’il peut interpeller beaucoup de personnes.

Ce livre est intéressant car c’est vraiment une description objective du chemin suivi par l’auteur lors de sa thérapie.

Il faut faire la part des choses car bien sur, ses problèmes ne sont pas forcement les nôtres.
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Les Mots pour le dire

Une femme rencontre de multiples médecins parce qu'elle a des soucis : elle saigne abondamment, les règles n'en finissent pas. Elle décide un jour de voir un psy et se met à parler. Elle nous dévoile ainsi son enfance, son désir de plaire à sa mère (en vain)... C'est bien écrit mais autant j'ai aimé "La clé sur la porte", autant là je l'ennuie. Je ne trouve pas l'écriture fluide.
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Les Mots pour le dire

Marie Cardinale raconte entre flash back, ellipses, rêves et souvenirs son enfance en Algérie, son mariage, son divorce et ses relations compliquées avec sa mère et son père absent, tout en nous faisant part de sa longue expérience de la psychanalyse.



Marie Cardinale dévorée par les angoisses et les hallucinations, malmenée par des écoulements de sang presque perpétuels et des sueurs incontrôlables, plus capable de s'en sortir seule, est internée en clinique. Elle trouve le courage de fuir et trouve au sein du cabinet d'un psychanalyste, qu'elle verra 3 fois par semaines durant sept ans, les réponses qu'elle cherchait afin de se trouver, de se comprendre, de comprendre les relations avec son entrourage, de calmer ses peurs, ses maux physiques et psychique et de vivre normalement.



C'est un récit et un témoignage intéressant sur la psychanalyse, qui plus est bien écrit mais qui m'a de plus en plus ennuyé au fil des pages car la narration m'a paru très répétitive.
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Une vie pour deux

Simone est en vacances avec son homme. Jean, au bord de la mer, en Irlande. Elle sent le besoin de faire le point sur leur vie conjugale, après plus de 20 ans de mariage. Ça passe ou ça casse : c'est son état d'esprit. Le lendemain de leur arrivée, un inattendu va fairetout basculer. En marchant sur le rivage, l'époux découvre le cadavre d'une femme. Ce cadavre va s'immiscer entre eux, dans leur couple, il va devenir omniprésent. Qui était cette femme? Pourquoiest-elle morte? S'est-elle suicidée? Quelle a été sa vie? Simone et Jean lui inventent une histoire. Mais à travers cette histoire, sur laquelle leur ponit vue diffère, c'est la leur qui se joue. C'est leur vie à eux, comme couple, qui en prend un coup. Simone, surtout, s'interroge. Elle ressasse leur passé. Leur première rencontre, leur mariage. Elle revit son premier accouchement. Sa vie au jour le jour avec ses petits. Ses frustrations tues, balayées sous le tapis, au fil des années. Elle le revoit, lui, son homme artiste. Et multipliant les aventures, s'absentant pour aller rejoindre ses maîtresses. Elle rage, encore aujourd'hui. C'est l'histoire d'une femme d'une autre époque. Celle, pas si lointaine, du siècle précédent. Celle d'une femme née avant le féménisme des années 1970. Mais il y a dans les questions que se pose Simone, quelque chose d'intemporel, d'universel. C'est raconté avec une force d'évocation extraordinaire par Marie Cardinal. Dans Une vie pour deux. Dont on a pu voir, le printemps dernier à Montréal, une adaptation théâtrale signée Evelyne de la Chenelièreet mise en scène par Alice Ronfard, fille de Marie Cardinal et de l'homme de théâtre Jean-Pierre Ronfard. Le livre est paru en 1978. Il vient d'être réédité en format poche (bibliothèque Québécoise), plus de 10 ans après la mort de l'écrivaine, dont le nomde reste associé au roman autobiographique Les mots pour le dire, devenu un classique du féminisme. L'ombre de l'auteur plane dans Une vie pour deux. De même que celle de son mari, Jean-Pierre Ronfard, mort deux ans après elle. Les éléments autobiographiques sont légion. Mais l'intérêtvéritable du roman est ailleurs. Dans la façon qu'a Marie Cardinal de fouiller l'intimité du couple. Sans ignorer les contradictions, les fossés, les projections, les enigmes, les trahisons, les crises. Sans nier la part de mauvaise foi, de violence, parfois. Sans oublier l'attachement. Et le désir, malgré tout.



- Danielle Laurin
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La clé sur la porte

Sorti d’une boîte à livres parce que j’avais confondu Marie et Claudia Cardinal, parce qu’il y avait Annie Girardot (que j’adore) sur la couverture et parce que la quatrième de couverture évoquait une femme de quarante seule avec ses enfants et entourées de leurs amis. Ça m’a parlé et je me suis lancée dans cette improbable lecture pour ce mois de mai 2024. Le livre date en effet de 1972 et je m’étais tout d’abord dit que ça avait sûrement pris un sale coup de vieux. Et bien non. Incroyablement, l’existence de cette multitude de jeunes tout juste sortis de mai 68 et de la guerre d’Algérie, est quasi la même que celle de ceux du XXIe siècle. Évidemment, les moyens de communication étaient différents et le lave-vaisselle était encore un luxe suprême. Cependant, l’adolescence dépeinte avec brio par Marie Cardinal fait face aux mêmes questionnements que de nos jours : que faire de sa vie ? Comment trouver se place dans une société qui ne semble pas aimable ? Quel disque est le meilleur pour l’instant ? Comment s’engager en tant que citoyen ? Et le questionnement des parents n’est pas en reste : comment faire de ses enfants des adultes libres et autonomes, tolérants et bons ?



Un livre au thème intemporel et à l’écriture généreuse. Une jolie surprise.
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Les Mots pour le dire

Un livre dont j'ai surligné chaque page. Très bien écrit et encore d'actualité (écrit en 1975). Utile toutes les femmes qui se questionnent sur leur relation à leur mère...
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La clé sur la porte

fait partie de mes lectures de formation.
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Le passé empiété

Première partie assez courte où l'on nous présente le personnage principal et le drame qu'il vient de vivre, une sorte de mise en situation et de point de départ de la réflexion.



La deuxième partie est sans conteste la plus intéressante, la narratrice nous raconte l'histoire de son père, de sa naissance, son adolescence, sa rencontre avec sa mère, le drame qu'ils vécurent. Tout cela est très bien raconté, très prenant, ça aurait pu faire l'objet du livre à lui seul.



Quant à la troisième partie, elle m'a laissé très perplexe. On assiste à la rencontre de la narratrice et de personnages de la mythologie grecque. Le lien n'est pas fait avec la partie précédente. Quel est la part du réél, aucune bien sûr. Deux destins sont comparés même s'ils n'ont pas grand chose à voir. J'ai malheureusement décroché ne voyant pas l'intêret du propos.



Je suis donc bien embêté au moment d'écrire cette critique, une moitié est très bonne mais le reste m'a perdu. Néanmoins, cela reste très bien écrit et accessible si vous voulez tenter l'expérience.
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Les Mots pour le dire

Après le décevant "Comme si de rien n'était", j'ai voulu donner une seconde chance à Marie Cardinal avec ce "roman" que l'on devine autobiographique sur une femme qui lutte contre la dépression par le biais d'une psychanalyse. C'est un roman difficile à lire, par le thème abordé mais aussi par son style, assez décousu et parfois pesant, avec des divagations dont on ne comprend le sens et l'intérêt que plusieurs pages plus loin. Malgré cette difficulté, c'est un très beau roman sur la dépression et la psychanalyse, pour peu qu'on s'intéresse à ces deux sujets.
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Les Mots pour le dire

D'un côté une description très dénonciatrice d'une certaine société et d'une "classe" pré-Vatican II. De l'autre une description sans pincette de symptômes à donner la nausée d'une folle dépression. Un femme qui a eu le courage de s'affronter, d'aller toujours plus loin et d'affronter la froideur apparemment voulue de son psychanalyste. Le courage d'un homme qui ne l'a -presque- jamais lâché. On en apprend beaucoup sur la psychanalyse même s'il convient d'être un peu initié pour lire ce roman. Au final j'étais mal à l'aise et un peu perdue mais contente du résultat final !
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Les Mots pour le dire

Roman autobiographique, où l’auteure raconte sa psychanalyse. Elle va revenir sur des événements de son enfance, qui l’ont beaucoup plus marqués qu’elle ne pouvait l’imaginer.

Au fil des pages, on suit la lente renaissance de cette femme, profondément malade avant de commencer ce travail de psychanalyse. Car oui c’est un véritable travail, un effort et même un combat contre soi-même, pour aller au-delà de ce qu’on pense habituellement et creuser ce qui peut être douloureux. Marie Cardinal va se rendre plusieurs fois par semaine, chez son médecin, pendant sept ans. Sept années pour accepter et comprendre la femme, l’épouse et la mère qu’elle est aujourd’hui.

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