Citations de Marie Sellier (128)
Un animal vert,
Une lune qui joue du violon,
et… un ballon rouge !
Dans quelle peinture, dans quelle histoire ?
Mystère, mystère ! Allons voir ! »
CLIP ! CLOP ! Clopin-clopant, Grand-mère Yu se met en route. Elle va apporter de bonnes galettes frites et de petits pains farcis à la viande à ses trois petites-filles qui habitent de l'autre côté de la montagne chauve.
Ces gens-là, les artistes, sont plus sensibles et donc plus fragiles que les autres. On a l'impression que la vie peut les briser.
(à propos des Ménines de Diego Vélasquez)
En ce temps-là, à la cour d'Espagne, il fallait des portes à doubles battants pour laisser passer les dames et leurs falbalas. Les robes à paniers, richement décorées, étaient gonflées d'armatures. Quel supplice pour s'habiller ! Du haut de ses cinq ans, la jeune infante Marguerite n'échappe pas à la mode.
Étrange tableau où Vélasquez s'est représenté debout, une palette à la main, au milieu de la famille royale et des domestiques, les ménines. Les parents de Marguerite, le roi Philippe IV et la reine Marie-Anna, dont il est en train de faire le portrait ne sont visibles que dans le reflet d'un miroir… presque au centre, il est vrai, noblesse oblige !
Il dessine bien, là n'est pas le problème, mais les finitions sont baclées. Moi je préfère la manière des grands peintres d'autrefois.....Tout est tellement heurté, brutal, presque sauvage, dans la peinture de MR Vincent.
Antoine m'a dit que j'ai changé.
Il ne m'a pas précisé si c'était en bien ou en mal.
Mais il a raison, je ne suis plus le même.
J'ai une partie de moi qui est là-bas.
Je suis comme un géant avec un pied en France
et un pied au Vietnam, mais au dedans de moi,
Je me sens tout petit et un peu perdu.
Est-ce que je suis encore vietnamien ?
Quand je pense que je ne connais même pas mon pays !
Comme elle était jolie, la lune dans sa robe de soleil éclatant !
Elle était si heureuse qu'elle refuse de se déshabiller à l'aube et qu'elle continua même à briller toute la journée à côté du soleil qui, pour un peu, en aurait été fâché.
Dans ce monde-là, vois-tu, on rit, on pleure, on aime de tout son cœur. On écoute le silence de la nuit, on fait le gros dos, on rêve de calme après la tempête... C'est le monde des peintres d'hier et d'aujourd'hui, de ceux qui font bouger la vie en grand ou en petit.
Vite, vite, les étoiles couturières se firent la courte échelle pour atteindre un bel arc-en-ciel qui faisait le grand écart tout en haut du firmament.
L'arc-en-ciel se laissa tailler de bonne grâce, coudre de fil d'aurore, broder de soie de météore, de fin duvet d'oiseau de paradis et d'écailles de poisson austral.
La robe, une fois finie, brillait comme un coffret de pierreries dans la nuit.
-Dis-moi, Papa Dembo, dis-moi quelle est la couleur de l'Afrique?
-L'Afrique, petit Chaka? l'Afrique est noire comme ma peau, elle est rouge comme la terre, elle est blanche comme la lumière de midi, elle est bleue comme l'ombre du soir, elle est jaune comme le grand fleuve, elle est verte comme la feuille de palmier.
L'Afrique, petit Chaka, a toutes les couleurs de la vie.
Et puis c'est l'explosion !
Matisse s'engouffre dans la couleur pure. [...]
Avec Marquet, Vlaminck, Van Dongen, ils sont toute une bande à faire éclater les couleurs en fanfare.
Et c'est ensemble qu'ils exposent leurs tableaux en 1905, au Salon d'automne, le grand événement artistique de l'année.
Les gens sont effarés, ils hurlent au barbouillage barbare et les traitent de "fauves".
Le mot plaît beaucoup à Matisse. Il a 36 ans, il est le plus vieux de la bande et ne demande pas mieux que d'être fauve et de partir peindre en brousse.
(p. 10)
Un artiste n'est jamais vraiment d'ici ni vraiment d'ailleurs, un artiste appartient à son oeuvre.
Ce que je cherche dans les êtres c'est la vérité pour créer des sculptures vivantes et non des oeuvres artificielles et mortes.
- Tu sais, Pablo, la folie, c'est le sel et le poivre de la vie. Quand tout est trop normal, quand rien ne cloche, il manque souvent l'essentiel.
Elles sont trois.
La première avance fièrement, la tête auréolée d'une mousse de cheveux sombres, épaisse comme un sous- bois tropical, la peau cuivrée, les yeux noirs. Une déesse primitive bouillonnante de vie.
La deuxième a une petite frange de cheveux blonds presque blancs qui ondulent sur le front, la peau transparente et nacrée comme l'intérieur d'un abalone et les yeux couleur d'eau. Une elfe scandinave dont le visage reflète les humeurs comme un écran ultrasensible.
La troisième a la grâce d'une apsara, yeux étirés, menton pointu, les attaches et les pieds si menus qu'ils semblent appartenir à une fillette de 6 ans. Une miniature délicate et raffinée.
Elles sont trois et ne se connaissent pas encore. pg 5
Quatre trous noirs et profonds comme des puits sans fond ?
Ou bien quatre boules qui roulent ?
Je ne sais pas, je ne sais plus !
Tout tourne, tout bouge dans les grands anneaux de couleur. C'est la danse des ronds noirs.
Et moi aussi je tourne, je roule, je tourbillonne, à en avoir le tournis. Tournicoti.
Voilà donc ce que faisait un sculpteur : il captait les mouvements de la vie et les figeait dans la terre !
Un jour,
à l'aube de l'aube du monde,
il y a si longtemps
qu'on a oublié quand,
le Grand Empereur du Ciel
invita tous les animaux de la création
à lui rendre visite
- Raconte-moi, Papa Dembo, raconte-moi l'arrivée de la pluie.
- L'arrivée de la pluie, petit Chaka!
Pour comprendre il faut avoir vécu ces mois sans pluie,
sans une goutte de pluie,où la chaleur est si forte
que le sol fait des vagues.
Imagine, petit Chaka, imagine les mares à sec,
le sol plissé comme la peau de l'éléphant,
les herbes plus sèches que le foin
et l'eau devenue aussi précieuse que l'or.
Et puis un jour l'air se fait lourd,
immobile et lourd. Irrespirable.
Et le ciel peu à peu devient noir.
C'est la nuit le jour, comme la fin du monde.
Une grosse goutte éclate sur le sol!
Ploc! Et une autre! Ploc!
Et encore une autre, des milliers d'autres.
Il pleut, petit Chaka, il pleut!
Et dans la brousse, le sol fume de joie.
Le corps humain est le miroir de l'âme... or c'est de l'âme que vient la beauté.