Citations de Marie Sellier (128)
Lorsqu'il travaille, Rodin est étonnamment concentré. Ce qui l'intéresse, ce n'est pas tant l'apparence des gens que leur caractère. Parfois les modèles, qui ont l'habitude de se voir de face dans une glace, sont dépités. Ils se voulaient beaux, lisses et insignifiants, ils se découvrent un nez trop marqué, un menton fuyant, un front trop étroit. Plus le portrait est juste, moins ils apprécient !
Bibi est une sorte de clochard qui vit dans le quartier en vendant ses services pour quelques sous. Au début, Auguste le trouve tellement laid qu'il hésite à faire son portrait. Puis, peu à peu, en travaillant, il découvre qu'il s'est trompé : Bibi est beau. Pas de cette beauté propre, lisse et régulière des dieux grecs, mais d'une beauté sauvage qui se loge dans les sillons profonds de son visage. Bibi a la beauté de ceux qui ont vécu et souffert.
Et le chat, à votre avis ?
Qu'est devenu le chat ?
Lorsqu'il s'est réveillé,
il a bien compris que le rat
lui avait joué un tour.
Et depuis, croyez-moi,
les chats et les rats
ne sont plus du tout amis !
Comment pourrais-tu savoir, Paul, alors que tu t'apprêtes à dire oui à Mette, qu'une histoire d'amour autrement plus forte, autrement plus essentielle, est en train de se nouer à ton insu avec cette peinture qui vient de faire irruption dans ton existence ?
Ce ballon rouge c'est la poitrine toute ronde de la jolie trapéziste qui fait son numéro.
Grande et vaporeuse Nébuleuse Voie Lactée, mère bien-aimée, ma belle robe de soleil s'est désintégrée dans la nuit. cela signifie donc que je grandis toujours. Il est vrai que je me sens bien ronde, ces temps derniers. Il me faudrait une nouvelle robe pour dissimuler mes formes, une grande robe noire, qui me mincira un peu.
La Voie Lactée frissonna et poussa un léger grognement qui voila de gaz sidéral le ciel tout entier. c'était là, assurément, signe de grande perplexité. mais comme elle ne refusait rien à sa fille, elle fit venir les petites pelleteuses du ciel.
"- La valse, chuchota Rodin, comme en lui-même. Quelle rare beauté ! Elle et lui nus dans un tourbillon d'étoffes, prêts à s'envoler. Et pourtant leurs pieds ne quittent pas le sol. Mais ils volent, ils volent. Plus rien n'existe au monde que la danse et eux deux.
- On dirait qu'ils vont tomber, mais ils tiennent bon. Ils sont soudés l'un à l'autre...la musique les porte, soupira Debussy.
- Rien ne pourra les séparer.
- Ils sont l'esprit de la danse.
- Ensemble éternellement, dans l'étreinte comme dans la chute. "
L'enfant a des yeux de miel et des cheveux noirs tout bouclés. Il est beau comme le jour et la nuit réunis et sourit à sa mère en lui tendant deux petits bras potelés.
Elles avaient le sentiment de pénétrer dans un monde à la fois romantique et dangereux. Rodin avait-il vraiment le pouvoir de rendre fou d'amour ? La passion amoureuse était-elle donc à ce point destructrice ?
Un gros œil noir,
un petit jardin d'herbes vertes
et… un ballon rouge !
Dans quel tableau, dans quelle histoire ?
Mystère, mystère ! Allons voir !
Il avait l'accent espagnol. C'est idiot, mais je ne m'y attendais pas. Je savais bien pourtant qu'il était né en Espagne. Mais pour moi il n'appartenait à aucun pays en particulier : il était universel.
Il m'a regardé. Ses yeux étaient comme deux olives noires et il a dit :
- Toi, tu es le fils de Téa.
Ne me demandez pas pourquoi
Fanfan fait partie de cette famille-là
et pas d'une autre.
C'est comme ça !
Il se sent autruche jusqu'au bout de la trompe.
Une autruche comme les autres !
Si nous empruntons cette galerie, nous arriverons aux appartements de la dame et à ceux de la licorne. Elles ont chacun leur chambre à laquelle elles accèdent par des escaliers dissimulés derrière la tente de "Mon seul désir". Normalement, il est interdit d'y aller, mais si vous ne dites rien à personne, je peux vous emmener histoire de jeter un œil.
« Toute la journée, nous faisons sagement tapisserie. »
« J’habite avec mes frères dans un endroit merveilleux, un paradis d’herbe rouge planté de mille fleurs. »
Trois princes des environs,
que les filles à chignons et papillons ennuyaient,
s'inressèrent à cette princesse pas comme les autres.
Cet arbre, c'était l'arbre préféré de Sobo.
Le soir, nous empruntons le petit sentier qui grimpe, et nous nous installions à son pied pour contempler la ligne bleue qui tremble, là-bas, à l'horizon.
Les branches de l'arbre nous enveloppaient comme des bras. Sobo me disait:"Regarde Kimi, regarde la mer au loin."
"Encore une fois,
ce qui l'intéresse
n'est pas la ressemblance
à tout prix
C'est autre chose...
Un battement de cil,
l'éclair d'un regard,
le frémissement
d'une bouche entrouverte,
la petite lumière intérieure,
cette flamme dansante
que l'on pourrait
appeler la vie."
Pierre Auguste Renoir aimait peindre les femmes et les enfants.
Tu fais partie de sa vie comme de la mienne. Et, pour tout dire, ça me fait du bien de l'entendre parler ainsi de toi, ne serait-ce que prononcer ton prénom, nous déchargeant, ton père et moi, du poids exclusif de ton souvenir. Comme si tu venais tout juste de nous quitter, que tu étais dans la pièce à côté.