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Critiques de Mary Relindes Ellis (144)
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Bohemian flats

Peu de romans évoquent l'immigration allemande ou des peuples de l'Est vers les États-unis . On suit dans ce roman l'histoire de la famille Kaufmann, les plus âgés restés en Allemagne et les plus jeunes partis à Minneapolis dans un quartier pauvre et cosmopolite, les Flats. Sont évoqués la misère, la solidarité, la tolérance avec des personnages touchants ! Mais aussi la 1ère guerre mondiale et les drames humains. Un roman intéressant et plaisant !
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Wisconsin (Le guerrier tortue)

🐢 Wisconsin - Mary Relindes Ellis 🐢

@editions1018



La famille Lucas vit dans le nord du Wisconsin, belle terre oubliée peuplée d'ouvriers européens immigrés et d'Indiens Ojibwés. John, violent et alcoolique, passe son temps dans les bars, quand il ne s'acharne pas sur sa femme et ses enfants. L'aîné, James, lassé des frasques paternelles, s'engage pour le Vietnam. Il ne reviendra pas, laissant son jeune frère Bill à ce sombre quotidien. Seuls les Morriseau veillent de loin et le soutiennent pendant le périlleux passage de l'enfance à l'âge d'homme. Mais au coeur de cette nature immuable et splendide qui panse les blessures et apaise les peurs, ce qui reste d'amour donne doucement la force de survivre.



Roman de destins croisés entre la famille Lucas et leurs voisins le couple Morrisseau. On retrace leurs vies et l'histoire américaine notamment avec la guerre du Vietnam, des années 1960 aux années 2000. Les drames qui jalonnent leurs vies sont racontés du point de vue de chaque personnages, chacun exprimant sa façon de voir et de ressentir les épreuves qu'ils traversent. Roman émouvant, le jeune Bill est particulièrement touchant, et parfois éprouvant, le père Lucas est abominable. Bref une lecture comme on les aime. 😊

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Bohemian flats

Mon deuxième livre de l'auteur après l'éblouissant Wisconsin qui a fait une entrée directe (fracassante même) dans les meilleurs livres que j'ai lus de toute ma vie (et pourtant je lis beaucoup et depuis presque toujours !!!). Je n'ai pas été jetée à terre et réduite à néant comme pour Wisconsin - mais cela aurait été difficile, mon top 10 n'a bougé qu'une seule fois en 4 ans et c'était pour ce livre...



Cela étant posé, Bohemian Flats est un très beau et très grand livre, qui nous donne à voir et à sentir / ressentir la vie et les émotions d'une famille d'immigrants allemands arrivés aux États-Unis à la fin du XIXe siècle jusqu'à la fin du XXe siècle. Raimund (devenu Raymond) puis son grand frère Albert et sa femme, l'inoubliable Magdalena, fuient l'Allemagne et son régime autoritaire de la fin du XIXe siècle pour gagner les États-Unis, plus précisément le quartier haut en couleurs, en émotions, en sensations de Bohemian Flats, sur les rives du Mississippi, un quartier périphérique de Minneapolis.



Fuyant l'Allemagne et Otto, le grand frère autoritaire d'Albert et Raimund, qui hérite de la ferme familiale droit d'ainesse oblige et et du droit de disposer de sa mère et de ses deux frères, ils trouvent au sein de Bohemian Flats une famille de déracinés comme eux et recréent une communauté sincère et chaleureuse, malgré les épreuves souvent très dures. La première guerre mondiale leur rappellera durement ainsi qu'à leurs enfants leurs racines allemandes...



C'est un livre comme je les aime, qui capture et nous offre une histoire dans l'Histoire. Immense travail documentaire de l'auteure sur ce quartier et cette communauté qui ont vraiment existé - même si nos héros sont fictifs, ils sont donc criants de vérité !

Un talent absolu, comme dans Wisconsin, à faire exister et à nous faire aimer ses personnages. Nous sommes heureux, malheureux, vibrons et tremblons pour eux. J'ai adoré Magdalena, qui est pour moi l'un des plus beaux personnages féminins côtoyés récemment et qui existe par elle même, bien au-delà se son rapport aux autres et aux hommes. Elle est lumineuse et vraie, le centre de gravité de cette belle histoire... J'ai eu beaucoup de peine à me séparer d'elle et de sa famille. Et Mary Relindes Ellis a une plume remarquable... Mon seul regret : plus de livres traduits à lire pour moi...
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Wisconsin (Le guerrier tortue)

Un très beau livre grâce à une histoire bouleversante, un style qui m’a charmée par l’ambiance surtout pesante qui est installée puis le souffle donné par l’espoir qu’offre les voisins de cette famille touchée par la guerre et surtout malheureusement dominée par un père alcoolique et violent.

J’ai ressenti de la tristesse tout au long de ma lecture, un peu dissoute grâce à la bonté de ces voisins, qui ont pourtant, eux aussi, eu leur lot de malheurs.

Au centre de l’histoire le petit Bill qui admire son frère James fan d’Elvis. James s’engage dans l’armé et est envoyé au Viêt-Nam. Une fois James parti, Bill et sa mère se retrouvent sous l’emprise d’un père que seul son fils ainé, James retenait.

Les échanges de lettres entre James et Bill sont magnifiques. Bill est un petit garçon attachant plein d’imagination, qui adore er honore la nature et les animaux. C’est un enfant silencieux plein de tendresse envers sa mère et son frère. Bill grandit se renferme et c’est grâce à ses voisins qui n’ont pas d’enfant et qui prennent cette famille sous leurs ailes que se révèlent l’horreur de ce qu’il a vécu. Car Bill a sombré dans l’alcool un peu comme une malédiction familiale transmise de père et fils. Tous les personnages essaient de surmonter des regrets pour avancer grâce à leur attachement aux autres et à la bienveillance qui règne.


Lien : https://www.babelio.com/monp..
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Bohemian flats

On peut naître dans une famille, dans un lieu, sans pour autant que rien ne soit tracé.

La pression de la tradition familliale fera alors suffira un gosse, Raimund, 17 ans, qui entrainera avec l'immigration de son frère Albert, sa belle sœur l'énigmatique Magdalena et de ses deux neveux.

Un voyage entre la campagne allemande d'avant guerre, les flats de Minneapolis et la conquête des contrées sauvages américaines.

Un roman contre les préjugés et pour la tolérance, pour l'importance des choix que l'ont fait, de l'amitié que l'ont donne, ainsi que l'amour que l'ont ressent pour sa famille, son quartier, son pays, son prochain, sa culture, l'intellec et la terre.

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Wisconsin (Le guerrier tortue)

Que lire après Wisconsin?

Ma bibliothèque me semble soudain si insipide.

Si vous ne l'avez pas encore lu, vous avez de la chance...
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Bohemian flats

Allemagne de la fin du 19 ème siècle : Un hobereau tyrannique règne sur sa famille. Riche paysan, il est aussi brasseur et amateur de bière..La destinée de ses trois fils est toute tracée : ils doivent obéir et reprendre les affaires familiales

A sa mort c'est à Otto que revient la ferme en vertu des lois de succession. C'est l'aîné, il est fainéant, bon à rien, bête, fourbe, paresseux et rusé, et il entend bien faire travailler sous ses ordres ses 2 frères Albert et Raimund, plus intelligents et plus travailleurs

Albert le second est marié avec Magdalena, jeune femme brune, différente des autres allemandes…elle est d'origine roumaine, juive peut être, on la soupçonne d'être un peu sorcière. Le père de Magdalena est instruit et donne des cours au plus jeune Raimund âgé de 16 ans. Il lui conseille de choisir la liberté et de partir vers les Etats Unis.

Émigrant pauvre il s'installe seul à 16 ans, à Minneapolis, dans les Flats, quartiers pauvres au bord du Mississipi. Et comme tous ces émigrants sans le sou venus d'Europe centrale, juifs, roumains, allemands, tchèques… il accepte tous les sales boulots qu'il peut trouver, dans la poussière, le bruit. C'est une communauté multiculturelle de bagarres parfois, mais surtout d'amitiés fortes, d'entraide et de solidarité.

Il est suivi quelques temps après par Albert et son épouse qui eux aussi quittent l'Allemagne et Otto.

Progressivement les 2 familles vont s'installer et s'intégrer à la société américaine…acquérir des terres…avoir des enfants….être américains

Mais ils seront toujours, en certaines circonstances, regardés d'abord comme des allemands par les autres citoyens américains. Et quand la guerre arrive, ils devront choisir de combattre aux cotés des américains, contre l'Allemagne, en étant toutefois toujours plus ou moins suspectés d'être d'abord des allemands… ou être utilisés et valorisés du fait de leur culture allemande…

Américains…Oui ..... mais allemands…aussi

Un roman qui nous permet de mieux comprendre la vie des ces émigrants, leur intégration dans cette Amérique qui se construit et qui s'engage plus tard dans le combat contre le nazisme. Un roman sur l'Allemagne, sur la politique de Bismarck, qui poussa de nombreux allemands à quitter leur pays.

Un roman aussi qui nous interroge sur l'immigration et les immigrés. Que doivent-ils faire, au bout de combien d'années, oublie t'on qu'ils sont d'origine étrangère; Quand deviennent ils parfaitement intégrés à leur nouveau pays, après combien de générations, de combats?

Une question d'actualité




Lien : http://mesbelleslectures.com..
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Bohemian flats

Cette saga familiale est agréable à lire mais elle ne m'a pas transporté ! L'histoire débute bien mais la suite laisse à désirer : des périodes de la vie de cette famille sont assez vite expédiées . Certains passages sont émouvants mais on aurait aimé que l'auteur s'attarde davantage sur certains personnages qui sont assez peu décrits alors qu'ils font partie de la famille.

J'ai refermé le livre sans avoir été emporté .. ça manque de souffle !
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Wisconsin (Le guerrier tortue)

Très, très joli roman sur la résilience. Durant plus d’une trentaine d’années nous suivons les Lucas et les Morisseau, deux familles vivant dans les terres isolées du nord du Wisconsin. Chez les Lucas, le père alcoolique violent terrorise depuis des années sa femme Claire et ses fils Jimmy et Bill, jusqu’à ce qu’en grandissant Jimmy s’oppose à lui. Chez les Morisseau, Ernie et sa femme Rosemary souffrent de ne jamais avoir eu d’enfants et aiment les fils Lucas comme les leurs. Tous ces personnages sont très bien dépeints et très vite l’on s’attache à chacun d’eux, sauf bien évidemment à John Lucas, personnage antipathique s’il en est, à la limite de la caricature, bête et méchant, paresseux et malhonnête, alcoolique et violent. Seul Jimmy prend la parole. Jimmy le fantôme, celui dont l’absence aura bouleversé le destin de tous les autres personnages.



Je n’ai par contre pas du tout compris le choix de Jimmy de s’engager chez les Marines et de quitter sa famille, lui qui semblait s’être donné pour mission de protéger sa mère et son jeune frère en se rebellant contre le père violent. En partant, il les abandonne aux mains de cet homme.



Les thèmes abordés sont relativement classiques, mais c’est très bien écrit. Le style est fluide et agréable. Le rapport des personnages à la nature est très intéressant.



Certains passages sont durs et violents comme la description des sévices infligés au jeune Bill par son père ou cette horrible scène d’ouverture avec la tortue (il faut dépasser cette scène, j’avoue que pour d’entrée de jeu ça a été assez dur et je me suis demandée ce qui suivrait).



J’ai beaucoup aimé plonger au cœur de l’Amérique rurale des années 60 malgré le contexte difficile du roman.



Une jolie lecture.
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Bohemian flats

1881, Augsbourg, petite ville bavaroise. C’est avec Raimund Kaufmann, à la veille de son dixième anniversaire, que cette belle saga familiale commence. Ce petit garçon grandit au côté d’Albert, son aîné de trois ans et de ses autres frère et sœurs sous la férule d’un père tyrannique. On suit aussi Magdalena Richter, une petite fille silencieuse qui suscite quelques interrogations de son entourage pour ses dons de prescience hérités de sa mère. Le père de Magdalena donne des cours à Albert et Raimund mais aussi des envies de liberté. Quelques années plus tard, Raimund, Albert et Magdalena s’embarquent pour les Etats-Unis.



Mary Relindes Ellis sait faire vivre ses personnages : chacun est savamment décrit, avec ses qualités et défauts et beaucoup de justesse. J’ai beaucoup aimé l’introduction avec l’enfance de Raimund puis d’Albert et Magdalena. Ce roman souffre peut-être d’un trop plein de personnages, mais c’est aussi cela qui le rend vivant. L’auteure raconte une multitude d’histoires du coup, certaines manquent d’approfondissement et d’émotion, surtout pour les personnages masculins.

J’ai vraiment apprécié découvrir ce quartier de Minneapolis, dans le Minnesota, les Flats, où plusieurs nationalités se côtoient et comme Albert et Magdalena, j’ai eu du mal à le quitter. Un autre épisode historique intéressant : la Première Guerre Mondiale du point de vue des américains d’origine allemande.



Un roman foisonnant, impossible à résumer entièrement mais tellement passionnant, l’auteure montrer l’intolérance de certains pour des personnes qui diffèrent en matière de religion, nationalité ou simplement dans leur façon d’être. Mais l’entraide a aussi la part belle dans cette aventure. Et surtout, j’ai aimé cette part de fantastique légère qu’instille Ellis avec le personnage de Magdalena.



Après Wisconsin et celui-ci, je n’hésiterai à relire cette auteure. A découvrir !

Merci à Masse critique et aux éditions Belfond de m’avoir permis de découvrir ce titre.

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Bohemian flats

L'histoire :



Augsburg, 1881. Albert et Raimund Kaufmann, fils de fermiers, vivent les premières années de leur adolescence, et font la connaissance de la très érudite (et atypique) famille Richter, qui prend en charge leur éducation culturelle. Albert s'éprend de Magdalena Richter, qu'il finit par épouser, bien que cette dernière soit victime de commérages bien peu rationnels de la part de la population locale. Les temps sont durs dans l'Allemagne du Kaiser, et les perspectives d'avenir sont bien sombres pour cette génération, qui nourrit des rêves d'évasion. Raimund prend son destin en main à l'âge de seize ans, et s'enfuit pour échapper à son détestable frère aîné Otto, qui vient d'hériter de la ferme familiale, et entend régner en maître absolu sur la tribu Kaufmann. Ivre de liberté, Raimund finit par échouer à Minneapolis, où il se fait engager comme ouvrier dans une minoterie, avant d'emménager dans une minuscule bicoque délabrée des Flats, sorte de village hétéroclite et cosmopolite en bordure du Mississippi. Une nouvelle vie commence pour Raimund, fasciné depuis toujours par le Rêve américain. Une vie qu'il espère partager bientôt avec la famille de son frère Albert, à qui il demande sans relâche de venir le rejoindre...



L'opinion de Miss Léo :



Je voulais depuis longtemps lire Wisconsin, premier roman de l'auteur, quand Bohemian Flats s'est subitement retrouvé entre mes mains. Je n'allais pas cracher sur cette opportunité, d'autant plus que la quatrième de couverture laissait augurer le meilleur concernant cette fresque familiale aux thèmes plus que prometteurs. L'Allemagne à l'aube du XXème siècle... L'immigration vers le Nouveau Monde... Les projets d'avenir de jeunes gens épris de liberté... La Première Guerre Mondiale... Il n'en fallait pas plus pour exciter ma curiosité !



J'ai grandement apprécié l'écriture et le ton de ce très beau roman, qui retrace le parcours d'une famille allemande sur plusieurs décennies. Bohemian Flats s'ouvre sur les souvenirs d'enfance de Raimund, qui grandit dans la ferme de son père, brasseur mal dégrossi de la petite ville bavaroise d'Augsburg. L'obscurantisme et la malveillance d'une part non négligeable de la population de cette charmante bourgade m'ont dans un premier temps rappelé le village luthérien du très beau film de Michael Haneke, Le Ruban Blanc, même si le récit nous entraîne ensuite dans une toute autre direction ! Nous faisons très la vite la connaissance des Richter, intellectuels tolérants et ouverts d'esprit, qui serviront de mentors à Raimund et Albert. Ces derniers développent ainsi les qualités nécessaires à leur future émancipation, et se prennent à rêver de liberté et de grands espaces. Il faut dire que les Etats-Unis font déjà figure de terre promise, dans cette "vieille" Allemagne impériale en proie à de graves difficultés économiques. Condamné à devenir (au choix) prêtre ou soldat (entre les deux, mon coeur balance), Raimund sera le premier de la fratrie à embarquer pour le Nouveau Monde, sans un regard pour la mère-patrie (oh, le petit ingrat !).



Ainsi se termine la première partie (soit une centaine de pages), qui est d'ailleurs celle que j'ai préférée dans le roman. Nous retrouvons ensuite Raimund en Amérique, au moment même où celui-ci découvre sa nouvelle ville d'adoption. Le voici qui s'installe au coeur des Flats de Minneapolis, curieux melting-pot d'immigrés de nationalités diverses. Mary R. Ellis évite les clichés, et le récit évolue de façon surprenante, entraînant le lecteur dans des directions inattendues. La romancière tisse une subtile alternance de périodes de relative quiétude et de drames soudains, qui surgissent au moment où l'on s'y attend le moins, créant ainsi de brutales ruptures dans la trame narrative. Les personnages acceptent toutefois ces catastrophes avec résignation, et le roman est tout sauf larmoyant, les déconvenues paraissant somme toute inévitables à l'échelle d'une vie. Tous traversent les épreuves avec dignité, ce qui n'empêche d'ailleurs pas de ressentir la souffrance éprouvée par ces hommes et ces femmes, parfois durement touchés par les aléas de l'existence.



Bohemian Flats semble plus optimiste que Wisconsin (si j'en crois les chroniques publiées par mes amies blogueuses), mais n'en demeure pas moins empreint de mélancolie, de résignation et de regrets. J'ai été touchée par la sobriété de ce récit plein de pudeur et de retenue, qui évoque avec justesse le thème du déracinement, ainsi que la difficulté d'être allemand au XXème siècle. Raimund, Albert et Magdalena sont des personnages éduqués et attachants, qui renoncent à une part d'eux mêmes en quittant l'Allemagne. Les liens familiaux demeurent cependant plus forts que tout, et les Kaufmann ne tardent pas à nouer de nouvelles relations affectives avec leurs voisins des Flats, où la notion d'entraide n'est pas un vain mot ! Les personnages secondaires sont à peine esquissés, et cependant très réussis (je pense par exemple à la tchèque Alzbeta Dvorak, matriarche de la petite communauté, ou encore aux finlandais Kyle et Aino, qui deviendront très proches de Magdalena et Albert). J'ai en revanche été moins emballée par l'évocation du "don" de Magdalena, probablement transmis par sa mère d'origine tzigane, mais il faut dire que je n'accorde que peu d'intérêt aux croyances occultes de façon générale ; cela reste néanmoins assez subtil, et finalement très secondaire dans le roman (heureusement pour moi).



On peut sans doute reprocher à l'auteur un style un peu plat, ainsi qu'un regard parfois trop distancié sur les événements relatés, ce qui pourrait être perçu par certains comme un manque d'émotion ou d'empathie. Je ne l'ai cependant pas ressenti de cette manière, et je trouve que ce détachement est au contraire l'un des atouts majeurs du roman. Le résultat est même assez impressionnant, puisque Mary Relindes Ellis parvient à balayer près de quatre-vingt années d'histoire familiale, à coup d'ellipses et d'événements-clés judicieusement choisis. Ce choix narratif est à l'image de la vie elle-même : le temps passe (trop vite), les personnages mûrissent, traversent des époques et des lieux variés, apprennent de leurs expériences passées, et se retrouvent finalement seuls avec leurs souvenirs, sans voir vu les années défiler...



Le destin de la famille Kaufmann/Richter n'est de toute évidence qu'un prétexte, qui permet à la romancière américaine d'aborder avec intelligence des sujets très divers, comme l'abolitionnisme, le sort des indiens d'Amérique ou encore la religion. Elle montre l'envers du Rêve américain, entre espoirs réalistes et utopie illusoire. Elle fournit également quelques éléments d'explication quant à la situation politico-économique de l'Allemagne du Kaiser Guillaume II, et envoie certains de ses personnages au coeur de la tourmente de la Première Guerre Mondiale (dommage que cet épisode soit un peu trop vite expédié)). Bohemian Flats traite aussi (entre autres) du racisme ordinaire, de la difficulté à faire cohabiter cultures et croyances sans ployer sous le poids des préjugés, du lien à la terre, ou encore des relations parents-enfants, qu'elles soient fusionnelles ou conflictuelles. Cette profusion m'a plu, mais certains lecteurs risquent toutefois de se sentir quelque peu frustrés par le manque d'approfondissement des thèmes développés.



Je conclurai ce (bien trop long) billet en réaffirmant mon attachement à ce roman qui, sans être un chef d'oeuvre, m'aura en tout cas procuré quelques heures de bien agréable lecture. Mary Relindes Ellis développe un univers d'une grande richesse thématique, et fait preuve de belles qualités narratives. Je continuerai assurément à suivre cet auteur plein de promesses !



Une fresque familiale toute en pudeur et en délicatesse. Intéressant.



Merci à Babelio et aux éditions Belfond !
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Wisconsin (Le guerrier tortue)

Un magnifique livre sur la résilience, un jeune homme trouvera le chemin de la guérison grâce à un père de remplacement. C’est un premier roman très réussi.
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Wisconsin (Le guerrier tortue)

Superbe !
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Wisconsin (Le guerrier tortue)

Ce roman n’est fait que de silences pesants dans lequel on devine les souffrances.



John Lucas est un père cruel, c’est à travers les réflexions de son entourage que l’on le perçoit ; roman à plusieurs voix qui nous raconte le passé de chacun qui les a amené dans ce coin du Wisconsin : Les Lucas et les Morrisseau, leurs voisins.



James, l’aîné des Lucas va fuir en partant à la guerre du Vietnam, son absence va combler une grande partie du roman masquant d’autres souffrances cachées dernière des silences et des moments de folie.

Ce n’est qu’en 2° partie qui se passe chez les voisins que toute la vérité est enfin dite et guéri, permettant au lecteur de connaître toutes les horreurs qu’à perpétrer John Lucas.



Ce jeu de devinette fait que ce roman n’a pas d’histoire mais une suite de réflexion à plusieurs voix, le lecteur colle les morceaux pour constituer le récit. Ce n’est pas désagréable à lire, différent ; les non-sens dans lequel on ne fait que percevoir le malaise sans y mettre d’image sont un peu frustrants.

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Wisconsin (Le guerrier tortue)

L’action se situe, comme son titre l’indique dans le Wisconsin. Donner ce titre à ce roman, c’est orienter déjà la lecture. Plus que les personnages, l’accent est mis sur le pays, ou plutôt la Région. Région rurale, bordée par le lac Supérieur et le Michigan, mais aussi comprenant un lac intérieur : Winnebago… La forêt, les lacs, les grandes étendues sont donc le décor naturel de ce roman. A l’intérieur de ce décor, l’auteur a placé deux familles voisines : les Lucas et les Morrisseau.
Lien : http://leslivresdegeorgesand..
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Wisconsin (Le guerrier tortue)

Récit polyphonique qui dresse le portrait d’une Amérique rurale depuis les années 50 jusqu’aux années 2000 et met en scène deux familles de fermiers. La famille Lucas est sous la menace d’un père violent qui est tenu en respect par son fils ainé mais le départ de celui-ci pour le Vietnam va bouleverser l’équilibre fragile de la famille et surtout celui du petit Billy qui cherche refuge auprès des voisins, un couple sans enfant. C’est un beau roman qui aborde de nombreux thèmes : la famille, les blessures de guerre, le deuil, l’amour fraternel, le pardon…La construction du récit se fait par petites touches car chaque narrateur apporte des éléments sur son passé et sa situation familiale. Le texte est plein de poésie et de touches naturalistes. Une lecture qui demande un certain investissement pour être pleinement appréciée car il faut assembler les différents morceaux du puzzle.
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Bohemian flats

Petite déception après le très beau Wisconsin.

Une chronique de famille, une histoire d'émigration, une histoire riche, mais maladroite.

Maladresse voulue ? peut-être, car l'histoire de cette famille est déroulée comme un fil de la mémoire, certains souvenirs très détaillés, d'autres un peu confus, d'autres à peine esquissés.

C'est presque le règne de l'empereurGuillaume II qu'on suit en parallèle, depuis l'enfance d'une fratrie à Augsburg jusqu'à la fin de la guerre de 14 dans les forêts du Wisconsin en passant par les bohemian flats de Minneapolis qui ont donné leur titre au livre.

Sur cette famille, sur ces destins, sur ce quartier, Mary Ellindes Ellis pourrait écrire au moins 5 romans passionnants.

Auteur à suivre, assurément.
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Bohemian flats

A la fin du XIXe siècle, deux jeunes hommes fuient leur vie en Allemagne où ils n'ont pas d'avenir. Ils s'installent aux Etats-Unis. Malgré la distance, leur vie sera bouleversée par la première guerre mondiale.

Dans ce roman, les différents personnages sont à la recherche d'un chez-eux, un endroit où ils seraient vraiment heureux et où planter leurs racines. Cette quête d'un endroit où on se sent à sa place m'a beaucoup touchée car j'ai lu ce roman lors de l'emménagement dans une maison où je me sens enfin vraiment chez moi.

Cette quête de
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Bohemian flats

La saga de la famille Kaufman débute en Allemagne à la fin du 19ème siècle et se poursuit jusqu'en dans les années 1960 dans le nord des États Unis. On y suit le destin des deux frères Kaufman, Raimund et Albert. Raimund émigre le premier et atterrit dans Bohemian Flats, quartier de Minneapolis où se retrouvent tous les émigrés d'Europe, notamment d'Europe de l'est. Albert, avec son épouse la belle Magdalena Richter et leurs enfants le rejoignent. La vie est dure, mais ils ne manquent pas de courage et d'amour, tant au coeur de cette petite communauté cosmopolite, chaleureuse et solidaire des Bohemian flats, qu'auprès des indiens des terres encore vierges du Wisconsin. Je n'ai pas retrouvé la grande émotion de "Wisconsin" mais j'ai beaucoup aimé ces personnages et leur histoire qui permet de voir notamment la grande guerre d'un autre point de vue: celui d'allemands vivant aux Etats Unis, qui subissent le conflit et la xenophobie. Un beau roman qui m'a régalée.
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Wisconsin (Le guerrier tortue)

Une poignante saga familiale, à plusieurs voix, dans l’Amérique profonde des années 60 à nos jours. La violence, la douleur, le deuil et les non-dits alternent avec l'amour, la fraternité et l'instinct de survie, au coeur d'une superbe nature toujours aussi salvatrice.
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