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Citations de Maryna Uzun (996)


Maryna Uzun
Ô Vladimir Maïakovski
Ô toi le phare à feu tournant
Tu chauffes mon cœur hivernant
Sans la vodka ni le whisky

Chantes-tu la révolution
Ou seulement l’ébullition ?
Dormir la tête sur la bûche
Et travailler comme à la ruche !

Qu’il est plaisant de se baigner
Dans ton pinceau si lumineux
Tu me signales des entrées
Et des parages dangereux

Il faut trancher, il faut trancher
Et non toujours compter les pieds !
Se contredire mais aimer
Et non toujours vouloir rimer !

Mon phare reste à Odessa
Ou je l’emporte avecque moi
C’est pareil car il est de taille
À m’éclairer sans le compas !



Citation tirée du livre "Souviens-toi de ton Odessa suivi d'autres poèmes" (Le Livre-Actualité, 2019)
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On adore le veau d’or
J’adorais le piano
Il était grand et fort
Beau comme un kimono.
Il était toujours sage
Disait la vérité
Il chantait dans sa cage
Avec ingénuité.

J’ai frappé les cymbales
De la vie maritale
J’ai joué la ritournelle
De l’amour maternel.
J’ai frappé les cymbales
J’ai frappé le piano…
Le piano sans pédales
Me répond tout penaud :

« Depuis bientôt sept ans
Je dors comme un sabot !
Retourne à tes amants
Je ne suis qu’un crapaud !
Un piano vermoulu,
Je ne compterai plus
Sur ta fidélité
Ni ta dextérité ! »

Ainsi je me remets
À mes mille brouillons
Qu’un jour je raturais
Aux ciseaux, au crayon.
Un vers, tel un violon,
Chante plus qu’il ne parle
Le piano me recale
Je ferai du violon !

Donnez-moi ce violon
Sans archet que j’ le gratte
Si le dieu Apollon
Siffle pour les pirates !
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Maryna Uzun
Les pas du piano
Dans un silence ample
Ce silence étrangle
Les cris des moineaux

Les pas du piano
Aux rames ressemblent
Les rames qui trempent
Sous notre canot

Les pas du piano
Debussy, Nono
Cathédrale, estampe
Ta pensée errante

Les pas du piano
Perce un soprano
Sang afflue aux tempes
La sueur serpente

Les pas du piano
Les quais des anneaux
Mon cœur les contemple
Et mes doigts ne tremblent

Par de longs canaux
Ramer en cadence
Repoussant la rampe
Des accords finaux



Citation tirée du livre "Souviens-toi de ton Odessa suivi d'autres poèmes" (Le Livre-Actualité, 2019)
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Maryna Uzun
Poète de toujours

Il pleure comme une baleine
Il vend des mouches, pas des madeleines
Poète est un marchand de fables
Il nage même dans le sable

Il dit que ça porte bonheur
Quand il est beau comme un sabot
Il se fait faire une couleur
Quand il est beau comme un corbeau

Et lorsqu’il est beau comme un singe
Il n’ira pas appeler le 15
Il ne voudra pas faire l’ange
Il prendra ça pour un challenge !

Il vous écrit, jamais il crie
Il n’est pas écouté souvent
Il pleure, il rit, il pèche, il prie,
Il sème, il meurt à tous les vents



Citation tirée du livre "Souviens-toi de ton Odessa suivi d'autres poèmes" (Le Livre-Actualité, 2019)
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Maryna Uzun
Bonne année quand même
À tous ceux qui m’aiment
Bien que je sois loin
Comme une humble aiguille
Dans la meule de foin !

Bonne année quand même
À tous ceux qui peinent
Ou qui ne m’aiment pas
Seuls dans leur coquille
Vivant à deux pas !
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Maryna Uzun
Les semelles
(Citation tirée du livre "Pianissimo féroce" (Le Livre-Actualité, 2019))

Un champ aux mille yeux
De fleurs rouges, bleues,
Jaunes, blanches, mauves…
Puis mes pieds s’empêtrent
Dans l’asphalte frais
La chaussée empeste…

Mes semelles en gomme
Gomment les distances
Mes semelles en corde
S’accordent au bon vent
Mes semelles en cuir
Cuisent mes talons

Le caoutchouc des tongs
Mâche des diphtongues
Mes semelles en liège
Me conduisent aux chais
Je fais la montagne
Des bouchons usagés !
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Maryna Uzun
Un ami n’est ni grand ni petit
C’est celui qui n’ passe pas le tamis

Extrait du recueil de poèmes Une femme dans grand Paris (p.139)
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Maryna Uzun
Mes paupières-gouttières ont la larme facile

Qui fleure bon l’anis telle une rose abbaye.

Mes paupières-chaudières m’ont attisée à bloc

Et m’ont conduite à composer sous l’équateur.

Mes membranes-rosières aux rêveries candides

Mimeront des bonbonnières aux douceurs valentines !

Ces touffus cils-chaumières aux rustiques odeurs,

Où mon cœur soliloque, sont mes enfants de chœur.

Ô paupières-taupinières à la sape enragée,

ô paupières-dentellières aux secrets ajourés !…
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Maryna Uzun
(Citation tirée du livre "Pianissimo féroce" (Le Livre-Actualité, 2019))
On m’a dit d’ m’amuser
J’ai marché, j’ai bronzé
On m’a dit instruis-toi
J’ai marché et je vois
On m’a dit calme-toi
J’ai marché j’ai la foi
On m’a dit d’ me soigner
Je me suis éloignée

On m’a dit rien ne va
J’ai marché en cata
En crachant à chaque pas
J’ai trouvé le canevas
On écrit sur ma porte :
Fais l’amour pas la morte !
Un bus me taille un short
J’ai marché peu importe

On m’a dit aime-toi
J’ai marché je suis moi
On m’a dit t’es ingrate
J’ai marché je m’hydrate
J’ai pleuré mes purées
J’ai marché j’ai séché
Entraînée par la rime
J’ai marché jusqu’aux cimes

Mais autant en emportent
Et la rime et le vent
Je ne suis qu’un cloporte
Sous le soleil levant
J’ai marché je m’étale
J’ai usé mes sandales
J’ai marché mais que dalle
Le monde est aux vandales !

J’ai marché j’ai gagné :
Je n’ l’ai pas écouté
J’ai marché j’ai gagné :
Il n’ m’a pas empoignée !
J’ai marché j’ai gagné :
Il n’ m’a pas renfrognée
J’ai marché j’ai gagné :
Il n’ m’a pas dégoûtée !
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Maryna Uzun
LA DEVISE D'ODESSA

Sans efforts, notre vie
Est une vie sans défis
Se tirer vers le haut
Est au prix des tensions
Tu peux toujours pencher
Sans jamais relâcher
Si tu ramasses des pelles
Recommence de plus belle !


Citation tirée du livre "Souviens-toi de ton Odessa suivi d'autres poèmes" (Le Livre-Actualité, 2019)
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Tu me dis : « Le livre est pareil au lit,
On se glisse aussi sous la couverture ! »
Et je me revois sous la même couette
Que mon beau poète Sergueï Essenine !

J’adorais m’enfouir dans ses cheveux blonds
Prendre un marque-page en guise de peigne…
Avec allégresse, il me faisait boire
De ses eaux de vie et de sa tristesse.

J’ai changé de « lit » pour d’autres folies…
Mon premier amour, mon poète russe,
Me pardonne-t-il ? Et devrais-je taire
Mon talent vicieux, mélange adultère ?
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Le laid est venu
Le laid est venu
Expulser le beau :
Le maître c’est moi,
Tu es mon bouffon !
Non, je t’émascule
Tu seras curé !
Tu es trop ringard
Tu as trop régné !
Mais il n’a pas pu
Taire les mésanges
Ni décolorer
Les feuilles d’automne
Ni guillotiner
Tous les arbres fous
Ni déraciner
Les herbes rebelles
Contenez vos larmes !
Mazoutez les mouettes !
Vive le noir d’encre,
Le noir absolu !
L’Art et la Nature
Sur le pied de guerre
La guerre est hideuse
Elle est plus que laide !
L’artiste qui peint
Sa nature morte
À la souris morte
Nous dit son mal-être
Pour nous percuter.
Quand la Renaissance
Nous reviendra-t-elle
Pour nous émouvoir ?
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Maryna Uzun
Ne pleure pas, je ferai de toi
Un radeau, un radeau
Ma Gaïa, sur ton vaste dos
Je flotterai, je flotterai

Glissando, au milieu
Des callas et des nymphéas
Les oiseaux feront des raies
Dans le ciel reflété dans l’eau

Sous mes cils imbéciles
J’ai tant rêvé de toi
De tes bras de cobra,
Tes cheveux broussailleux

Fa si do, Fa fa si si do
Ré fa sol, Ré fa sol
Ne dors pas, mon ne-m’oublie-pas,
Ma boussole, ma boussole

Quand les eaux, les bouleaux
Nous observent, pantois,
Ne meurs pas, je ferai de toi
Mon château, mon château



Citation tirée du livre "Souviens-toi de ton Odessa suivi d'autres poèmes" (Le Livre-Actualité, 2019)
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Maryna Uzun
Le pont de la Concorde

J’observe les larges piliers
Du pont noirci mais rayonnant.
Aperçus sous un certain angle,
Ils forment d’immenses flacons
Munis d’un couvercle élégant
Grâce à la lumière changeante
Qui inonde les interstices.
Quant aux fragments, si bigarrés,
Des péniches ensommeillées
Se trouvant à l’arrière-plan,
Ils me suggèrent les textures
Et les saveurs y « contenues ».
Est-ce une carafe de vin
Parée d’une robe grenat ?
Est-ce une bouteille d’absinthe
Ou plutôt de limoncello ?
Est-ce une burette d’or vert
Ou ma lampe à huile sauveuse ?
Un couloir de gourdes gigognes,
Un bar où l'on boit au goulot ?…
Je me déplace lentement
Et sans quitter des yeux mes flasques.
Que leur géométrie varie :
La symétrie s'ôte et renaît !
Jolies amphores de cristal...
Soudain, fortement espacées,
On en capte deux à la fois,
Toujours de grosseur inégale.
C’est comme un couple d’amants fous,
Fidèles et dépareillés.
Et je sirote une gorgée
De ma fiole de liberté
Sous l’arbre aux racines-gorgones,
Près d’un guitariste enragé.
La mouche passe, nonchalante,
Ivre d’un coup d’un gin saphir !
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Maryna Uzun
(Citation tirée du livre "Pianissimo féroce" (Le Livre-Actualité, 2019))

Un verre de blanc ou des vers blancs,
Ces blanches colombes, blancs moutons
Dans notre bas monde tortillé ?
Je fonce le vert, mon vert cassé
Je fonce le blanc, blanc électrique
Où serait la clé de la justesse
Si ce n’est dans la sincérité ?
Ce bas monde, se laissera-t-il
Contaminer par quelques vers blancs ?
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Maryna Uzun
Le couple endure, celui qui dure
Les coups de foudre ne marchent pas
Les coups de fouet marchent encore moins
Et même des quasimodos
Se quittent se quittent tard ou tôt

Le couple endure, celui qui dure
D’abord on plonge dans l’amour,
Comme en apnée, avec passion,
Ensuite on nage à la surface
Avec une sorte d’ironie.

Le couple endure, celui qui dure
L’acidité, l’acidité,
Ça fait passer notre amertume
Et c’est minceur, et c’est minceur
Contrairement à certaines douceurs !



Citation tirée du livre "Souviens-toi de ton Odessa suivi d'autres poèmes" (Le Livre-Actualité, 2019)
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Maryna Uzun
Poètes russes meurent sur la croix
Suicides, duels, assassinats
Tsvetaieva ou Lermontov
Tous des héros de même étoffe
Les fils de Dieu, les filles de Dieu,
Seule leur souffrance nous rendrait pieux !


Citation tirée du livre "Souviens-toi de ton Odessa suivi d'autres poèmes" (Le Livre-Actualité, 2019)
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Maryna Uzun
Je crie comme un arbre
Sous le coup de sabre
Je pleure comme une pierre
Mon père mis en bière

Je cours comme un meuble
Toujours en aveugle
Je prie comme un dieu :
Sans même être pieux

Je jute comme une paille
Ma sève est amère
Je dors comme une mère
Me levant sans faille

J’écris des douceurs
Des mots envoûteurs
Je mens comme un ange
Sous sa longue frange

Je mange comme un train
Bloquant tous les freins
Je bois tout mon soûl
L’aigreur du yuzu

Je ris comme un plat
C’est ma seule gloire
Dans tous mes miroirs
Changés en verglas



Citation tirée du livre "Souviens-toi de ton Odessa suivi d'autres poèmes" (Le Livre-Actualité, 2019)
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Maryna Uzun
La lucidité
Est impitoyable :
Laisse la feuille blanche
Tu serais un ange !


Citation tirée du livre "Souviens-toi de ton Odessa suivi d'autres poèmes" (Le Livre-Actualité, 2019)
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J’entends des sons secrets
À ma fenêtre en rhombe
Le Tombeau des regrets
Du grand Sainte Colombe

Les flocons qui voltigent
Poussés par un courant
Sur mes lèvres se figent
Baiser désaltérant

Ces flocons, c’est le ciel
Qui me fait ses aveux
Ce n’est pas essentiel
Qu’un amour soit verbeux

Les flocons sont mortels,
Les étoiles déchues,
Ces flocons fondent tels
Des atomes crochus

J’entends des sons secrets
Du Tombeau des regrets
Jean de Sainte Colombe
Archets tournent en trombe
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