Maurice Tillieux

"Libellule s’évade" est le premier tome de la guerre contre le trafic de Popaïne que va mener le jeune diplômé Gil Jourdan.

L’album sort quasiment en même temps que moi, fin septembre 1956 !



Jourdan, très propre sur lui, façon Tintin, n’aura pour seules aides qu' André Papignolles, dit « Libellule », un ex-malfrat bon vivant mais pas vraiment smart et la jeune Queue-de-Cerise dont on ne sait rien sinon qu’elle est bigrement gonflée et futée.

Libellule ressemble un poil au personnage de Tondu du duo Tif et Tondu, série sur laquelle travaillera Tillieux.

Un flic roux à l’ancienne, conjonction des deux Dupondt en un seul homme joue les sur-mouches du coche.

Voilà pour les personnages, l’atmosphère rétro aujourd’hui et vraiment sympathique avec ses vieilles voitures et ses messieurs à cravates et noeud pape qui fument. Le dessin de Tillieux qui prend déjà ses audaces par rapport à la fameuse ligne claire suit un scénario bien découpé. A suivre …

Suite et fin de l'enquête sur la drogue démarrée dans le tome 1.



L'amitié se renforce entre Jourdan et Libellule. Une estime mutuelle unit Crouton et Jourdan. Et Queue-de-cerise, en jeune femme libérée, est très en verve pour répondre à Libellule.



La scène d'anthologie se déroule quand Libellule prend les traits d'un peintre grec et déblatère sur l'art, répondant à l'emporte-pièce aux diverses questions, perdant sa moustache postiche, et induisant un colonel en erreur au sujet de vaches... ce qui lui vaudra d'être emmené au poste pour avoir maudit les vaches en présence des policiers venus arrêter les méchants. Le reste de l'album est OK, mais fait pâle figure face à ce sommet.



On reste quand même dans un univers très dichotomique et sage, en ce qui concerne les "bons" et les "méchants".

Hé oui, j’ai un faible pour les vieux albums de Tif et Tondu ! J’adore leurs enquêtes, leur gouaille – surtout celle de Tif – les répliques humoristiques entre les deux personnages, le côté sérieux de Tondu (le chevelu) et le côté fou et pas sérieux de Tif (le chauve).



D’ailleurs, ceux qui ont un peu de culture sur la bédé savent que Maurice Tillieux était aussi le scénariste de la série Gil Jourdan et que les répliques de Libellule étaient des plus terribles, valant bien celle d’un Goscinny, c’est vous dire.



Anybref, direction l’Angleterre en compagnie de nos trois amis… Trois ? Oui, notre duo est en charmante compagnie puisque la comtesse Amélie d’Yeu les accompagne à Londres. Elle, elle sera agaçante, égotique et ne pensant qu’à son toutou mis en quarantaine par les douaniers. Toutou qu’elle voulait faire entrer en douce en Angleterre !



Cette enquête a des relents de fantastique et d’égout puisque la bébête pas belle qui sort des abîmes a une sale gueule et ne devait pas sentir bon la rose !



Ne me demandez pas si c’est possible de créer pareille bête en utilisant des rayons ultra-violets et de mettre fin à ses jours avec des rayons infra-rouges, parce que je n’y connais rien sur la question ! Mais je parierais mon string que non…



Si ce côté là est fantaisiste, il y en a un qui ne l’est pas : le scénariste Tillieux avait fait des recherches sur la ville de Londres et avait fourni scénario ET documentation à Will, le dessinateur.



Ce qui nous donnera des décors exacts de Limehouse Dock, alors qu’ils n’étaient pas réalistes dans « La marque jaune » avec Black & Mortimer ! Excusez du peu !



Malgré le côté fantastique de l’enquête, on se prend au jeu, on les suit dans leur enquête, on rit des bêtises de Tif, de ses bons mots, le tout dans une atmosphère oppressante et angoissante.



Je vous parlais, en amont, du travail de documentation réalisé par le scénariste, pour le dessinateur, ce qui nous donne des belles scènes sinistres sur les docks déserts, le long de la Tamise ou dans les égouts.



On aurait pu avoir un huis clos oppressant avec tout ces lieux sombres et angoissants, mais le tout est contrebalancé par des escapades dans des endroits plus charmants de la ville de Londres ou le long du littoral.



Que du bon dans cet épisode de Tif et Tondu ! Normal, vous me direz, c’est de la bédé belgo-belge !



Tiens, si j’ai le temps, faudra que je vous reparle du retour de la bébête !


Lien : https://thecanniballecteur.w..

Cet album est resté longtemps introuvable, avant sa réédition dans la collection "Péché de jeunesse" de Dupuis.

Le récit est plaisant, de ce photographe fauché, qui n'arrive pas à faire de cliché correct d' un lac.

On y retrouve l' humour de Tillieux, sur un robuste scénario policier.

Le dessin ne souffre d'aucune faiblesse.

Notre brave photographe et son comparse, devaient vivre une seconde aventure, dont les premières planches ont été éditées dans les Cahiers de la Bande Dessinée spécial Tillieux.

Dommage que cette série, comme celle des Gil Jourdan, n'ait pas été reprise et continuée.

Cette nouvelle édition de Gil Jourdan en intégrale est une merveille. Elle reprend les couvertures et dos des albums tels qu'on pouvait les trouver lors de leur première édition.

Un très beau travail des Editions Dupuis, qui possède un fond phénoménal de séries-culte ou presque oubliées.

Gil Jourdan, c'est Félix sans ses lunettes.

Créé tout spécialement pour l' hebdomadaire Spirou, Gilbert Jourdan fait ses débuts de détective fauché mais très malin...

Libellule, forcé de restituer les bijoux de Lola Martino et de devenir honnête, sera la main habile à ouvrir les coffre-forts.

L'inspecteur croûton sera le contact dans la police.



.... Et les voitures ne seront pas épargnées.

Non content de casser de la bagnole, Gil Jourdan ruine deux de ces inimitables complets bleus!

Du grand art.

Une histoire qui commence dans une ambiance de ville de province que maurice Tillieux excelle à nous faire vivre.

Une aventure, dans laquelle Gil Jourdan risque sa peau et manque de mourir écrasé ou gelé!

Un récit avec des bonds et une bagarre d'anthologie et dans la boue en fin d'album.

Du beau travail de conteur et d'illustrateur en polar, ces Cargos du crépuscule.

Pour moi, c'est le meilleur album de Maurice Tillieux:

- le scénario et le découpage sont d'une précision et d'une rigueur sans pareilles.

-Le dessin et les couleurs, vous font ressentir les atmosphères urbaines (à Paris) et maritime (en hiver et en Bretagne).

-L'humour, amené par Libellule et son incroyable complet...jaune et son rire qui...fait peur aux mouettes.

Gil Jourdan, qui vient d'ouvrir son agence de détective privé, va affronter un assassin assez retors qui n'hésitera pas à essayer de l'éliminer comme il a déjà tué deux fois!

Une lecture sans frioriture et fluide mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.

Chuck Harris donne un récital. Cet homme a des airs d’Elvis Presley : habillé de blanc, rouflaquettes, visage similaire et décadence dans son chant. Il n’est plus à la mode, il ne fait plus recette. Il veut mourir ce soir…



Long et Sullivan sont appelés sur cette affaire : Chuck Harris s’est suicidé, or, on retrouve dans son tiroir un truc pas net, pas logique… (non, je ne vous dirai pas ce que c'est).



Nos deux agents, tels des chiens flairant une piste, se lancent dessus, croisant des vieilles connaissances appartenant à l’organisation (la mafia).



Puis le cercueil disparaît, enlevé par des fans, alors qu’il ne restait plus assez de fans à Chuck pour arriver à soulever son cercueil et l’emporter.



L’énigme est bien conçue, remplie de mystères (on ne sait pas ce que contient le cercueil) et on a droit à une véritable enquête de nos deux agents. Je ne me souvenais plus du tout de la solution, ce qui fait que j’ai été surprise véritablement.



Dans "Double Jeu", un détective privé vient voir nos deux agents pour leur dire qu’il a résolu une vieille affaire de braquage pour eux : il sait où se trouve l’argent et qui a fait le coup. La police fait une descente, aidée du FBI et bingo, affaire conclue !



Oui mais, ce n'est pas un peu louche, tout ça ?? Si !



Filature du détective privé par nos deux amis, qui ne donne rien, tandis que le lecteur, lui, se retrouve en compagnie du détective privé et le suit dans toutes ses pérégrinations, ce qui nous donne une longueur d’avance sur Jess Long et Slim Sullivan (qui râle toujours sur le soleil de New-York, lui préférant celui de Californie).



Comme toujours, l’arroseur finit par se faire arroser… Encore une bonne enquête, même si nous avons eu le droit de tout connaître avant nos enquêteurs.



Dans "Le Noël des loups", Jess Long est à Paris, un 24 décembre et dans un petit village sous la neige, les loups sont revenus, les peurs ancestrales remontent, les gens ont peu de se faire dévorer, tels des Petits Chaperons Rouge avec leur panier contenant des victuailles pour Mère-Grand.



Invité à passer le réveillon de Noël chez son homologue de la PJ, à Saint-Moritz, notre Jess Long et le policier se retrouvent bloqués par les congères et font halte dans un petit village, celui où les gens ont entendu les loups hurler. Jess aussi les a entendus.



Cette histoire n’est pas une enquête, mais un conte de Noël, un joli conte qui explique que les loups ne mangent pas les petits enfants, ni les adultes, ni le petit chaperon rouge.



La quatrième histoire se passe dans les bayous de la Louisiane (enfin le soleil pour Sullivan). Un homme a disparu et le shérif local leur propose d’assister à la séance de voyance que le frère du disparu va faire afin de le retrouver.



La cinquième est à verser au registre des histoires drôles ! Elle est une excellente pub pour l’héroïne de Walthéry, Natacha Hôtesse de l’air.



La sixième est drôle aussi, elle montre qu’il ne faut pas aller trop vite lorsqu’on accuse quelqu’un...



Un bon album de Jess Long, pourvu de plusieurs histoires, dont les deux premières sont les plus longues.



Un album qui a bien vieilli, malgré tout...

Dans ce tome, Natacha atteint quasiment l'état de "finition " qu'elle aura ensuite dans les autres tomes de cette série. La jupe s'est un peu raccourcie, les pauses sont un peu plus sexy et la belle sait jouer de son charme pour convaincre Walter notamment de la suivre dans ses aventures.

On part à la suite d'un chef d'Etat africain poète, très inspiré de Senghor et on débouche rapidement sur une sorte de tragic mené par un des collaborateurs du chef d'Etat en question. L'aventure et l'action sont au rendez vous avec des scènes d'accident de voiture très graphiques.

On passe un bon moment

Quittes à être confinés, encore heureux que ce ne soit pas dans l'enfer pénitentiaire de Xique-Xique. Cayenne est un village de Club-med à côté de ce bagne où Gil et Libellule vont tenter de retrouver le classique savant enlevé. Depuis l'affaire Tournesol en 1956, le scénario n'a rien de fondamentalement original. Mais Tillieux est désormais passé maître dans l'art du suspens tendu et des retournements inattendus de situation. Gil est devenu le super héros qui n'a plus peur de rien y compris de manger du melon à longueur de journée !


Bon, soyons francs, pas le meilleur, pour le moment, des aventures de Gil Jourdan.

La vaillante équipe, composée dans le premier tome : « Libellule s’évade », repart à l’assaut des très vilains diffuseurs de Popaïne sur le territoire français.

C’est rondement mené et on commence même à apprécier l’humour ravageur et un poil anarchiste de Libellule !

Exemple ?

Il examine une mini-radio : « La pile et les lampes ne sont pas plus grosses qu’un cerveau de député ! »

Anarchiste ou absurde, façon Grocho Marx :

-Vous ne m'ôterez pas de l’idée que je vous ai déjà vu quelque part !

-A Scprtsikwk ?

-A quoi ?! Si ça existe, je n’y suis pas allé !!

-Moi non plus ! Voilà où est votre erreur ! Il doit s’agir de deux autres personnes !

-??

Depuis que Tintin y avait calmé quelques vauriens, New-York partait à la dérive. Il était grand temps que Tif et Tondu interviennent.

Partant de l'idée classique de l'utilisation de la valise d'un autre pour passer la douane américaine, Tillieux a su devenir plus inventif par la suite.

Voitures américaines des années 70, coups tordus et courses poursuites agrémentent ce numéro où Tif renverse la vapeur et reprend les commandes sur un Tondu dépassé par les événements !

Tif et Tondu vont être mis à rude épreuve : sauver Londres !

Un gros clin d'oeil vers les King-Kong et autre Godzilla du cinéma pour un album mouvementé.

Nos deux comparses ont fixé leur look chic : noeud papillon et cravate, richesse venue et n'ont rien à envier aux distingués britanniques. La comtesse Kiki et son cabot franchouillard vont en baver autant que la grosse pieuvre. Mais les multiples talents et le courage des deux rondouillards héros font merveille. Le monstre reviendra dans une autre BD tout aussi londonienne : Baker Street de Pierre Veys et Nicolas Barral qui ont oublier de rendre un petit hommage à leurs prédécesseurs (oh les vilains !).

Depuis que j'ai entrepris de relire la série Tif et Tondu, je vais de surprises en surprises. Et nous avons là assurément une aventure marquante. Par son cadre quasi unique et original (à l'époque car depuis les romanciers ont brodé sur l'idée), par son mystère savamment mis en bouche par un casse à Londres, "Le roc maudit" étonne et dénote un peu.

L'arrivée de Tillieux a permis de relancer des histoires qui s'essoufflaient et de créer un petit groupe de personnages sympathiques avec cette jeune comtesse intrépide. Même si l'on ne connait toujours pas les liens qui unissent Tif et Tondu, ont sens aussi que les rôles sont redistribués. Tondu s'emparant de la réflexion, Tif amenant sa naïveté pour se retrouver dans l'humour et le courage face à leur ennemis.

Ce deuxième volume de la première "intégrale Gil Jourdant" reprenait les aventures par thème, plutôt que dans l'ordre chronologique de parution.

Les couvertures des volumes avaient été confiées au crayon de Gos.



Dans Les Cargos du Crépuscule, les voitures dérouillent, comme les costards du détective! On assiste à un combat en bain de boue d'anthologie, à la fin de l'album. Les ambiances nocturnes sont extraordinairement restituées.

Dans Surboum sur quatre roues, scénario génial, c'est la Dauphine jaune du détective qui est détruite... Et des camionnettes renault qui se font exploser à la chaîne.

Dans les Moines Rouges, aucune bagnole cassée... Ce qui est inhabituel dans Gil Jourdan!... mais une ambiance de brume à couper au couteau!

La suite de la somptueuse (et dernière en date) intégrale de Gil Jourdan.

Il fallait bien cela, pour rendre hommage au talent immense de Maurice Tillieux.

Un Gil Jourdan exotique (le premier), avec une difficile exfiltration de savant.

Un scénario de premier ordre, au service d'un dessin nerveux et efficace.

Comme pour toute aventure de Gil Jourdan, l'humour est dans toutes les pages... Avec une galerie de personnages souvent hilarants.

Suite et fin de Libellule s'évade.

Un album quasi-parfait, avec une avalanche de gags et d'action captivante.

Gil Jourdan abat ses dernières cartes, pour faire tomber un trafic de popaïne. Sa future carrière de détective privé en dépend!

Il fera chaud, dans le final du récit!

Libellule dans une réception ou il doit s'exprimer sur la peinture, c'est du grandiose!