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Citations de Maxime Rovere (183)


Maxime Rovere
La connerie engendre la connerie : si vous êtes en colère, vous trouverez d’autres gens en colère.

( Que faire des cons ? )
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Exister, c'est précisément s'arranger avec le désordre et les contradictions. Il s'agit là d'un exercice d'équilibriste que nous faisons pour ainsi dire en permanence... Et que nous réussissons tous, avec plus ou moins de succès.
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Quiconque a eu la chance d’observer assez longtemps une colonie de phoques au soleil a dû reconnaître : pas plus que l'intelligence, la connerie n'est une spécificité humaine. L'espace ne manque pas sur leurs immenses rochers ; les emmerdeurs non plus. Préférant les endroits occupés aux places disponibles , ils engagent des conflits inutiles, provoquent des cris et des des blessures, empoisonnent la vie des autres par tous les moyens - soit qu'ils plongent en éclaboussant partout, soit qu'ils cherchent à déloger des plus forts qu'eux, et parfois des moins forts. Voilà le drame de toute communauté. Partout où il y a des interactions, il y aussi des cons.
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Dans ce monde-ci, je veux dire sous la lune, aucun conflit ne s'est jamais terminé sans laisser de traces, sans que personne ne se sente vaincu, ou humilié, ou lésé, de sorte que la connerie ne cessera jamais de renaître de ses défaites, tout comme elle rebondit gaillardement sur ses victoires. Ainsi les cons se moqueront toujours de votre soi-disant vertu, et leur souffrance se dressera toujours contre votre soi-disant effort vers la paix. ...La paix n'a d'autre choix que de prendre en charge l'énergie de la guerre, et d'accepter comme un jeu la nécessité des conflits. Oui. tel est l'aspect réel et la morale de notre Histoire -individuelle et collective-.... Lorsque, au lieu de miser sur votre angoisse, vous saurez l'apaiser par le jeu, alors vous pourrez prendre place, quelques instants avant de mourir, à la table où rient et s'insultent les philosophes et les dieux.
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Vous n’êtes pas le prof des cons.
Changez les situations pas les personnes.

Là où la connerie advient, votre valeur doit survenir.

Prenez l’initiative de paix.

Ne luttez pas contre l’émotion, épuisez la.

Quittez la posture moralisante. Cessez de juger. Tout de suite.

Renoncez aux jeux de langage. Ils ne veulent pas comprendre.

Partagez vos récits, encouragez leurs narrations.

Valorisez vos adversaires, votre lutte se fera politique.

N’imposez pas vos normes.
Négociez celle des autres.

Faites la paix et laissez les en guerre.

Le grand défi moral ne consiste pas à rendre la connerie plus savante, mais, plus modestement, à empêcher les cons de nuire dans la pratique.

Lorsque vous faites la morale à un con, vous lui parlez dans un dialecte qu’il ne comprend pas.
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Le grand défi de nos disputes, l'un des plus grands défis en cette vie, n'est pas d'accepter ou de surmonter les différentes souffrances qui circulent entre nous; il s'agit plutôt de pardonner sans cesse à la souffrance elle-même, ainsi qu'à ses agents en nous et hors de nous, sans recourir aux transferts et aux rejets qui encombrent et entretiennent le tribunal moral. Ainsi dans les situations les plus pénibles, au lieu de nous cabrer et de refuser par tous les moyens les circonstances où l'on se trouve, il convient d'apprendre à défaire avec tact et patience l'entrelacs qui contribue à nous aveugler.
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Maxime Rovere
Dire ou ne pas dire… Comment parler, sans se mettre en danger, sans blesser son interlocuteur… ces questions semblent éternelles ; en réalité, elles sont très malléables, et les maladresses de Schuller, bien qu’elle n’appartiennent qu’à lui, témoignent bien l’éveil d’une nouvelle économie des savoirs. En effet, les hommes d’avant Descartes, veillaient toujours à se trouver des références parmi les auteurs canoniques, à montrer qu’ils étaient d’accord avec les Anciens…
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Elle se produit souvent comme en plein paradis : là, au bord d'un paysage, au cours d'une promenade, lors d'un week-end, dans un repas de fête ou pendant un moment qu'on espérait privilégié... Voilà qu'on s'embrouille. Plus étrange qu'un tremblement de terre fissurant le sol, la dispute a surgi, laide, hirsute, inacceptable. Une révélation choc, une phrase qui dérange, une réponse qui dérape, un vieux conflit qui réparait, une attitude sempiternelle - bientôt les oiseaux ne chantent plus, le dessert n'a plus de goût, la promenade n'a plus de sens. Tout est gâché.
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Au cours des quinze dernières années (2001-2016), des dizaines de chercheurs et de chercheuses travaillant partout dans le monde ont tiré de l'oubli des figures jusqu'alors peu connues. Les archives, les correspondances, les manuscrits, les livres imprimés, ayant acquis sur Internet une disponibilité jusqu'alors inédite, ont permis aux historiens d'étudier ce que les précédentes biographies de Spinoza laissaient seulement deviner : la présence a ses côtés d'hommes et de femmes exceptionnel s, dont les élans sont inséparables des siens.

Préambule
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Si nous avons un problème avec les cons, c’est donc à l’évidence que nous faisons dans cette rencontre l’expérience de nos propres limites. Ils marquent le point au-delà duquel nous ne savons plus comprendre et où nous ne pouvons plus aimer. Cela ne nous laisse que deux choix. Soit nous nous complaisons dans notre finitude, et nous adoptons l’attitude des nigauds qui préfèrent ricaner, parce qu’ils ont trouvé là le moyen de jouir de ce qu’ils ne comprennent pas. Soit nous reconnaissons la force exacte de leur connerie, à savoir qu'elle se trouve dans l'effet qu'elle nous fait, à nous, et nous recourons à la force des concepts pour marcher enfin sur la tête des cons, c'est-à-dire que pour devenir pas seulement meilleurs qu'eux, mais meilleurs que nous-mêmes. (p19)
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Admettez donc qu'au lieu de défendre des valeurs, vous feriez mieux de défendre des rapports, autrement chercher à minimiser les malentendus. Car c'est d'abord par là, souvenez vous, que les cons se multiplient. vous ne pourrez donc endiguer leur multiplication ni par le retour à l'universalisme colonial des Lumières, ni par le relativisme personnalisé de l'ère numérique. vous ne l'éviterez qu'en vous libérant de votre posture défensive, en acceptant de mettre vos valeurs idéales au risque des interactions concrètes, et d'entamer la négociation afin d'améliorer vos rapports tous azimuts, ce qui affaiblira les cons de toutes les communautés. En d'autres termes soyez des bricoleurs plutôt que des juges.
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La sagesse dont rêvaient les Anciens, celle à laquelle les moines continuent d'aspirer, se définit comme une sorte d'immunité contre les passions, un bouclier qui permettrait au sage de traverser la vie sans se laisser troubler par les contrariétés ou par les tentations. Mais n'en déplaise aux contemplatifs, la tristesse, la colère ou la souffrance sont des nécessités de la nature humaine, liées à des forces qui nous submergent.
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Voilà pourquoi l'étude des disputes ne peut en aucun cas se satisfaire de la "morale" habituelle : les conflits entre ceux qui s'aiment montrent combien nos propres actes peuvent nous surprendre et nous dépasser, autrement dit s'émanciper de nous et dépendre de tout autre chose. Si l'on veut espérer les comprendre, il convient de les aborder comme des interactions circulaires, dont les agents se trouvent parfois entièrement prisonniers.
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Conformément à la Loi, le Mahamad a frappé Menses de hérem pour bigamie caractérisée, et le dévergondé a accepté la repentance. Aj mais, mon coquin les conditions sont sévères : malcut e casadinho, autrement dit flagellation avec prosternation. Abraham Menses est contraint de lire en public un texte de rétraction; puis il reçoit trente-neuf coups de fouet, attaché à un pilier de la synagogue; puis il doit s'allonger sur le parvis donnant sur l'un des canaux les plus fréquentés d'Amsterdam, pour que les membres de la congrégation l'enjambent les uns après les autres, manière de le fouler aux pieds symboliquement.

Les Enfants de l'Histoire
*Mort d'un Marrane
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... Vous avez admis que le con n'est pas un mal mais seulement une souffrance, et que c'est sur ce terrain que vous devez lutter ; et en passant de la faute (du con) au défi (pour vous), vous avez recentré votre attention -- c'est-à-dire que vous ne pensez plus à ce que le con ou la conne vous font perdre (votre temps, votre patience, votre sang-froid, votre confiance en vous, votre joie de vivre...) mais à ce qu'il/elle vous invite à trouver, c'est-à -dire les moyens de faire preuve ici et maintenant de patience, de sang-froid et de joie de vivre. (p57-58)
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"Faites toujours valoir vos préférences - jamais vos frustrations". (Maxime Rovère que faire des cons ? pour ne pas en rester un soi-même)
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Pour résumer la permanence insurmontable de cette force, on conviendra donc de ceci : les cons s’obstinent. Cette particularité a l’inconvénient de couper court aux solutions les plus simples. Car l’obstination des cons signifie qu’il n’y a aucun sens à plaider la tolérance face à l’intolérance, l’esprit éclairé face à la superstition, l’ouverture d’esprit face aux préjugés, etc. Les grandes déclarations et les bons sentiments ne servent qu’à faire plaisir à celui ou à celle qui parlent, et ce plaisir est encore une manière pour la connerie d’absorber son adversaire, de le reprendre dans ses filets et d’entraver, encore et toujours, son effort pour comprendre.
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Sur ces fondements, la posture d'un sage ne peut plus être l'immunité affective, encore moins le retrait, car un être humain exempt de passions est une contradiction dans les termes. Il serait donc souhaitable que les philosophes et les historiens renoncent au fétiche coloré d'un Spinoza solaire, souriant, apôtre de la joie et du désir, car cette représentation du sage est précisément celle que l'"Ethique" veut détruire. Un sage, selon cette philosophie, est un humain qui tache maladroitement (c'est à dire avec des méthodes qu'il doit bricoler et adapter aux terrains) de transformer rationnellement les passions en des forces actives, capable de perfectionner leur efficacité.
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L'extension du domaine juridique comporte un grave risque : en multipliant les lois, elle ouvre l'une après l'autre les portes de votre vie à l'intervention de l'Etat, ce qui n'est pas une bonne nouvelle, car l'Etat ne devrait intervenir qu'en cas d'extrême nécessité. Ensuite, elle tend à vous habituer à faire appel à la justice, autrement dit à la grosse-machine-pus-forte-que-toi-sale-con, au lieu de privilégier d'autres manières de résoudre les conflits, ce qui est un inconvénient, paradoxalement, encore bien plus sérieux que le premier.
En effet, les lois évoluent en s'adaptant à la société, pendant que la société évolue en fonction d'un nombre infini de facteurs (la technologie, l'environnement, les échanges, les idées, les arts..etc et les lois). Tout rapport de pouvoir s'inscrit donc dans des jeux d'actions et de réactions extrêmement complexes. Cela signifie, en particulier, que les relais de l'autorité de l'Etat ne sont pas tant les policiers et autres fonctionnaires que les citoyens eux-mêmes, quand ils prennent l'habitude, sans en mesurer les avantages et les inconvénients, de situer leurs rapports "d'en haut". Par malheur, ceux qui ont la grande chance de vivre dans un Etat de droit développent naturellement une tendance à désirer une loi pour tout. Cette tendance favorise la pénétration de l'Etat partout, et un Etat omniprésent est la définition du totalitarisme.
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Ah, les chiens ! Des types qui avouent ouvertement qu’ils n’ont aucune idée de Dieu ! Qui le connaissent seulement par ses créatures, et encore ! Sans en savoir les causes ! Des types, comme ça n’ont pas honte d’accuser les philosophes d’athéisme ?
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