Michel Tauriac

Grâce aux nombreux témoignages qu'a réunis Michel Tauriac, l'on découvre que de Gaulle était déjà de Gaulle bien avant le 18 Juin : pétri de patriotisme, maître de soi, d'une stupéfiante impavidité, visionnaire, doté d'une mémoire d'éléphant... Dès l'adolescence, nous avons affaire à un personnage hors du commun, dérangeant, que l'on surnomme très vite le Connétable. Au cours de la Première Guerre mondiale, il échappe miraculeusement à la mort. Prisonnier, il tente à maintes reprises de s'évader, mais son physique le trahit. Seul contre tous, il est la risée d'un état-major figé, endormi sur ses lauriers de novembre 1918. Léon Blum comprend trop tard le bien-fondé de sa théorie, Paul Reynaud le soutient courageusement mais, influencé par son égérie, cède au dernier moment à la pression des capitulards. Cruelle ironie : les nazis l'avaient lu avec assiduité, au point de mettre en œuvre ce que les Pétain, Gamelin, Weygand et consorts rejetaient avec mépris. C'est ainsi que l'on vit les divisions blindées de Guderian fondre sur la France...

Michel Tauriac nous le montre tel qu'en lui-même, avec ses influences (Péguy, Bergson, Barrès), et dans son enracinement familial.
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Difficile d'imaginer une personnalité aussi attachante. La naissance d'une grand Homme est toujours un évènement. Comment un Homme peut-il avoir conscience du destin qui l'habite et conduire sa vie comme s'il était pleinement certain de cette destiné. C'est une vie de combat, non seulement fasse à l'ennemi mais surtout vis à vis des politiques afin d'imposer des idées tellement visionnaires, face à des généraux attachés tellement orgueilleux qu'ils non pas vu venir la menace qui se dessinait sous leurs yeux, de l'autre côté de la frontière.



Parce que lui, De Gaulle avait deviné tout ce qui allait arriver. Parce que comme la Pythie, il a dit la vérité peu l'on cru. Mais beaucoup reconnaitront (trop tard) longtemps après à quel point ce qu'il prophétisait s'est réalisé. Il avait imaginé une armée moderne, disant adieu à la première guerre mondiale et se tournant vers une armée de métier motorisée. Parce que toute l'oeuvre de De Gaulle réside dans cette motorisation de l'armée. Il a défendu une armée de mouvement alors que nombres de généraux en étaient encore à prôner une armée de position, donc défense.



Difficile que son livre sur l'armée fut si peu lu et tant décrié en France. Pourtant des personnages tel que Gudérian, le liront et l'appliqueront au développement de leurs propres armées. Il sera traduit en Russe mais également pour les anglais et les américains. Comment imaginer que lors d'une interview, un journaliste français ne connaissait pas se si brillant général que beaucoup reconnaissant comme un grand tacticien au-delà des frontières de la France.



Mais c'est également une merveilleuse épopée que celle de De Gaulle. C'est aussi le père attachant, l'Homme père de famille, mais aussi l'Homme de culture et amoureux de poésie.

Très intéressant pour comprendre le cheminement de cet homme exceptionnel. Un peu ardu à lire par moment toutefois.

Au-delà du panégyrique et de l’admiration respectueuse et orgueilleuse, le témoignage et les explications de l’amiral nous permettent de toucher, d’effleurer plutôt, ce qui , à mon avis, donne un caractère tragique au personnage du général de Gaulle : assigné par une éducation hors du temps à jouer un rôle historique, il s’est retrouvé hors-jeux pendant la première guerre mondiale puis a vécu une période d’entre guerre sans grand éclat. L’aristocratie de ses pairs ne l’a pas suivi après l’appel du 18 juin et il s’est trouvé méprisé par Roosevelt et en butte aux roueries de Churchill. Finalement le débarquement en Normandie s’est fait sans lui et il ne fut pas invité aux conférences de Yalta et de Postdam.

Récit de l'action politique De Charles de Gaulle jusqu'en 1958 vue par son fils. Rencontres avec Churchill, Roosevelt et autres grands hommes de son temps. Portrait de l'homme privé en famille, des lectures, des références culturelles, littéraires du Général. Cet aspect-là est plus intéressant car on peut davantage faire confiance à son fils. Mais qui peut croire que Charles de Gaulle aurait tout confié de son action politique, de ses jugements à son fils ? Bien sûr, il ne doit pas être facile d'être le fils d'un tel homme mais je doute que le fils transcrive vraiment la pensée du père. Souvent ses analyses, ses jugements politiques font preuve d'une grande partialité quand ce n'est pas d'erreurs grossières, loin du grand visionnaire qu'était son père. Nous n'avons ni l'analyse de l'historien ni une vision intime ou chaleureuse ( jugements peu amènes sur le reste de la famille, y compris sur sa mère, Yvonne de Gaulle). Philippe De Gaulle était censé être le porte-parole de son père en répondant aux questions du journaliste Michel Tauriac mais il ne parle qu'en son nom propre. L'héritage est trop écrasant.

Le fils de l'homme du 18 juin présente ce livre comme inspiré par le souci de rétablir une vérité trop souvent battue en brèche selon lui par des versions hâtives, voire des affabulations plus ou moins honnêtes. Et il parvient effectivement à tordre le coup, preuves vérifiables à l'appui, à quelques mythes, en apportant souvent en outre la touche de sincérité d'un fils respectueux sachant restituer opportunément le contexte de tel ou tel événement ou péripétie.

La démonstration est cependant nettement moins convaincante sur certains points, comme par exemple lorsqu'il brosse un portrait façon bisounours de Jacques Foccart, ou encore lorsqu'il affirme sans rire que son père a réussi à refaire de la France une puissance victorieuse en partant de rien, depuis un pays effondré, alors que Jeanne d'Arc, Henri IV et Napoléon "avaient bénéficié d'une France puissante et débordant de vitalité"... Foin des guerres de cent ans, de religions et de la Révolution !

L'un dans l'autre, c'est tout de même un document intéressant car de première main sur certains aspects.

On découvre la vie privée de De Gaulle et certains aspects historiques vu sous un angle plus personnel qu'historique.

Quelle objectivité peut avoir ce fils d'un "grand homme", entre admiration et volonté de montrer la face cachée de l'homme public ?

Historiquement, cet ouvrage n'apporte pas grand chose. Humainement, l'intérêt me semble peu pertinent.

J'ai apprécié ce livre, mais après avoir lu les mémoires de guerre de son père, il me paraît un peu insipide.

Dur, dur, d'être le fils du "commandeur" et de livrer un peu de l'intimité de celui qui en eut si peu, même pour ses proches. Exercice difficile de ne pas écorner une image sans tomber dans la complaisance filiale. Philippe De Gaulle y réussit cependant assez bien et nous éclaire sur certains traits peu ou mé-connus de celui qui fut, et restera une des figures emblématiques de ce siècle de fureur.

La période de la grandeur d'Angkor enfin décrite dans un style plus littéraire, où l'on suit les évènements de la civilisation angkorienne et de ses "rois bâtisseurs" comme une histoire, ce qui diffère des ouvrages historiques accompagnés de nombreuses photos des temples (toutefois la plupart du temps très bons et très détaillés sur les monuments), mais peu explicites sur la vie des souverains et des habitants. A posséder pour tous les passionnés d'Angkor et de son Histoire...

Un très beau livre qui nous fait découvrir cette brillante civilisation d'Angkor, ses rois, sa vie de gigantesque capitale. Ce territoire de 400 km2 était habité par près d'un million d'habitants au XIV ème siècle, ce qui était énorme à l'époque.

Après avoir sombré dans l'oubli du XV ème au XIX ème siècle, il sera redécouvert grâce aux travaux de L'Ecole française d'Extrême-Orient.

Un livre clair avec des illustrations, beaucoup de détails historiques.

L'action se passe à Saigon en 1973 et 1974. Ce sont les deux dernières années de la guerre du Vietnam. Ce roman historique a pour fil rouge l'amour d'un journaliste français pour une jeune saigonaise. Il se lit comme on regarde un film. C'est bien écrit, on ressent parfaitement l'atmosphère, on entend les paroles, les bruits de fond, on voit les arrière-plans. J'ai été séduit par ce livre de Michel Tauriac et je m'étonne du peu de lecteurs qui le connaissent. Dommage pour eux :-)

Je voudrais rendre hommage à Michel Tauriac car il nous a quittés le 26 Décembre 2013.C'était un homme généreux,il nous manquera beaucoup.

Mon père l'a connu et en a conservé un souvenir innoubliable.

Lisez ses romans,n'oubliez jamais le journaliste et toute son oeuvre.

Ses romans méritent d'être adaptés au cinéma.

Cela devait être une histoire d'amour passionnante où Charles, le fils d'un béké puissant producteur de bananes épouse Marie, une mulâtresse dont le père docteur et reconnu dans sa communauté. Les ingrédients étaient réunis pour une histoire torride sur fond d'angoisse, Le jeune couple a dû s'exiler en France, mais Marie qui avait le mal du pays, est retournée chez ses parents . Alors que Charles est à sa recherche, un cyclone s'annonce . Charles dans sa quête, doit faire face aux récriminations des siens, de sa belle famille , cette séparation semblait inéluctable, le poids des traditions, la difficile coexistence entre blancs métisses et noirs, à l'époque on ne se mêle pas, le nom des Francillon est sali et Charles bannît pour cette mésalliance.

Encore une fois la 4ème de couverture était vraiment alléchante, mais je me suis lassée attendant inlassablement page après page que ce couple se retrouve, nous livre sa jouxte...son amour dévorant. .......Acheté, à sa sortie en 1998, je n'avais pas eu le courage d'aller jusqu'au bout, je me suis lassée. Et puis je l'ai repris pour le finir 2022. Je trouve la plume de cet auteur de cet ouvrage très chargé, je me languis à l'idée de trouver les pages que je n'ai pas lu ou le couple va se retrouver, mais hélas...Sur 303 pages, Marie ne se matérialise qu'à la 303 page, une déception confirmée.

Beaucoup trop de longueurs à mon goût. Ce roman présente néanmoins un léger intérêt pour celles et ceux qui s'intéressent à la culture vietnamienne, même si celle-ci n'est manifestement pas totalement maîtrisée par l'auteur. On a droit à des mots et expressions orthographiés (parfois avec des erreurs) en langue vietnamienne. A noter également plusieurs coquilles (de frappe ?) tout au long du livre.

Histoire d'une passion hors du commun,ce roman est aussi un ardent plaidoyer pour un pays martyr.

L'intimité d'un géant de la France lorsqu'elle est dévoilée par son fils avec simplicité, dignité à travers des photographies qui nous montre que Charles de Gaulle était aussi un homme simple avec une vie familiale très classique. Pas de voyeurisme, ni de sensation dans ces images de sa vie personnelle. Le texte est également empreint de la même dignité que les images.

Grand format, très beau livre, belles photos, mais aussi des légendes personnelles avec l'admiration et le respect d'un fils pour un "grand" homme de l'Histoire. On a parfois l'impression d'un long entretien avec un journaliste, parfois d'extraits de mémoires, parfois de simples et humbles souvenirs de famille. Différents aspects du Général sont tour à tour livrés dans ce magnifique ouvrage que j'ai pris beaucoup de plaisir à feuilleter d'abord, puis à lire, en revenant parfois en arrière, en m'attardant sur une citation, une photo... mieux qu'un manuel scolaire pour comprendre l'essentiel d'un homme que la France ne peut pas oublier.

Ce grand, tant par la taille du sujet que de l’objet, livre je l’ai acheté d’abord pour moi, mais dès que je l’ai ouvert j’ai compris que malgré mon envie de le garder je me devais de l’offrir. Oui l’offrir à mon père. Lui il avait 9 ans à la fin de la seconde guerre mondiale et a été marqué profondément par ce roc qui seul avait bravé la tempête, par cette idole au visage inconnu en 1944 sur une côte ultra surveillé et coupé de tout par la soldatesque ennemie. Ce livre était pour lui parce que son fils, Philippe, lève un coin du rideau qui cache la vie privée de de Gaulle et nous fait découvrir une personne plus humaine que celle passé à la postérité. De sa naissance à sa mort, beaucoup de moments intimes nous sont dévoilés ; croisé de photos plus officiel font de ce travail un mélange étonnant. Un grand amour filiale se dégage de ce livre. Les photos avec sa fille handicapée sont d’une émotion poignante. Quelque soit votre sensibilité politique cet ouvrage mérite plus que d’être feuilleté.

La fleur du titre n'est pas bleue et ce petit recueil est la bouleversante possibilité, nécessité, d'une poésie en temps de guerre...