Citations de Mikhaïl Boulgakov (523)
« Et, d’une voix sonore, il ordonna :
— Remettez la tête.
Le chat, essayant de viser le mieux possible, appliqua la tête sur le cou, et elle se remit exactement à sa place, comme si elle ne l’avait jamais quittée. Et, surtout, il ne resta pas même une cicatrice sur le cou.
Le chat épousseta de la patte le frac et le plastron de Bengalski, et les taches de sang disparurent. Fagott souleva Bengalski et le remit debout, lui fourra dans la poche une liasse de billets de banque et le chassa de la scène avec ces mots :
— Du balai ! On s’amuse mieux sans vous.
Chancelant, jetant à la ronde des regards ahuris, le conférencier parvint à grand-peine jusqu’au poste des pompiers, où il eut un malaise.
Il cria d’une voix plaintive :
— Ma tête, ma tête !
Plusieurs personnes, dont Rimski, se précipitèrent vers lui. Le conférencier pleurait, essayait d’attraper quelque chose dans l’air, il marmonnait :
— Rendez-moi ma tête ! Ma tête, rendez-la-moi ! Prenez l’appartement, prenez les tableaux, mais rendez-moi ma tête ! »
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« C’est quoi, ce bruit de pas dans l’escalier ? » demanda Koroviev en remuant sa petite cuillère dans sa tasse de café noir.
« Des gens qui viennent nous arrêter », répondit Azazello en vidant un petit verre de cognac.
« Ah, tiens donc », répondit Koroviev.
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Au deuxième coup de tonnerre, le bourreau faisait déjà boire Dismas et, avec les mêmes paroles :
Rends gloire à l’ Hégémon !
Il le tua aussi.
Hestas, privé de raison, poussa un cri d’effroi dès que le bourreau fut près de lui, mais, quand l’éponge toucha ses lèvres, il grogna quelque chose et la mordit à pleines dents .quelques secondes plus tard, son corps à lui aussi, pendait, autant que lui permettaient les cordes.
L’homme au capuchon marchait sur les traces du bourreau et du centurion, suivi par le chef de la garde du temple. S’arrêtant sous le premier poteau, l’homme au capuchon examina attentivement le corps ensanglanté de Ieshoua, toucha son pied de sa main blanche et dit à ses compagnons
--Mort
La même chose eut lieu sous les deux autres poteaux.
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L’obscurité recouvrit Ierchalaim.
L’averse éclata d’un seul coup et frappa les centuries à mi-chemin sur la colline. L’eau tomba d’une façon si terrible que les soldats dévalant la pente étaient poursuivis par des torrents boueux.
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«O dieux, dieux! Comme la terre est triste, le soir! Que de mystères, dans les brouillards qui flottent sur les marais! Celui qui a erré dans ces brouillards, celui qui a beaucoup souffert avant de mourir, celui qui a volé au-dessus de cette terre en portant un fardeau trop lourd, celui-là sait! Celui-là sait, qui est fatigué. Et c’est sans regret, alors, qu’il quitte les brumes de cette terre, ses rivières et ses étangs, qu’il s’abandonne d’un cœur léger entre les mains de la mort, sachant qu’elle – et elle seule – lui apportera la paix …»
Commencent alors les douleurs, l'angoisse, le noir. Le printemps gronde, des oiseaux noirs volettent d'une brance dénudée à une autre et, au loin, la forêt se dresse vers le ciel telle une ligne brisée, hérissée et noire, et derrière, embrasant le quart du ciel, le premier crépuscule du printemps.
Irrésistiblement, le jour investissait le poète.
Cela ne se peut pas : les manuscrits ne brûlent pas.
L’art est florissant sous un pouvoir fort !
L’homme a besoin de rire, et un courtisan est aussi facile à dérider qu’un homme du peuple.
32 Grâce et repos éternel
Ô dieux, dieux ! Comme la terre est triste, le soir ! Que de mystères, dans les brouillards qui flottent sur les marais ! Celui qui a erré dans ces brouillards, celui qui a beaucoup souffert avant de mourir, celui qui a volé au-dessus de cette terre en portant un fardeau trop lourd, celui-là sait ! Celui là sait, qui est fatigué. Et c'est sans regret, alors, qu'il quitte les brumes de cette terre, ses rivières et ses étangs, qu'il s'abandonne d'un cœur léger entre les mains de la mort, sachant qu'elle - et elle seule - lui apportera la paix.
Le morphinomane a un bonheur dont personne ne peut le priver : la capacité de mener sa vie dans une solitude totale. (p.69)
Le diable dans un flacon. La cocaïne, c'est le diable dans un flacon ! (p.53)
En coulant dans les verres, le jus d'abricot fourniture abondante mousse jaune, et l'air ambiant se mit à sentir le coiffeur;
Introduction p 10: "à bas les déguisements, à bas les métaphores, nous sommes des gens libres et non des esclaves de Xante; nous n'avons pas besoin d'habiller la vérité en mythe. " Herzen
Donc, vers le 13 janvier 1622 à Paris, un premier-né fragile fit son apparition chez monsieur Jean-Baptiste Poquelin et son épouse Marie Poquelin-Gressé. Le 15 janvier, il fut baptisé à l'église Saint-Eustache et prénommé en l'honneur de son père Jean-Baptiste. Les voisins félicitèrent Poquelin et la corporation des tapissiers sut qu'un nouveau tapissier et marchand de meubles était venu au monde.
Tous les architectes ont leur lubie. Aux angles d'une agréable maison de deux étages au toit à double pente raide située à l'intersection de la rue Saint-Honoré et de la rue des Vieilles-Étuves, le bâtisseur du XV° siècle avait disposé des bois sculptés qui représentaient des orangers aux branches soigneusement détaillées. Sur ces arbres, des kyrielles de petits singes allaient cueillir les fruits. Naturellement, les Parisiens avaient surnommé la maison « maison aux singes ». Et par la suite, ces guenons coûtèrent cher au comédien Molière! Il se trouva nombre de personnes bien intentionnées pour dire que la carrière du fils aîné de l'honorable Poquelin n'avait rien qui pût étonner. Ce fils était devenu un paillasse : mais que pouvait-on attendre d'un homme élevé dans la compagnie de guenons grimacières? Mais le comédien ne renia pas ses singes et quand, vers la fin de sa vie, il conçut le projet d'un blason dont il avait on ne sait trop pourquoi ressenti la nécessité, il y fit figurer ses amies à queue qui avaient monté la garde sur la maison paternelle.
[ Note de Titi
Un « paillasse » s'emploie comme nom masculin pour désigner une sorte de bateleur, de saltimbanque : c’est un paillasse, c’est un homme sans consistance, un bouffon. ]
- S'il est vrai que la lâcheté est le pire des vices, alors, je pense que le chien n'en est pas coupable. La seule chose que craigne ce chien courageux, c'est l'orage. Mais , quoi, celui qui aime doit partager le sort de celui qu'il aime.
Le maître posa son regard sur la ville. Au tout début, il eut le cœur étreint par une tristesse soudaine , mais, très vite, cette tristesse se mua en une angoisse douce, l'émotion de l'errance tsigane.
- Pour toujours ! C'est quelque chose à quoi il faut donner un sens, chuchota le maître et il passa sa langue sur ses lèvres sèches et fendillées. Il se mit à écouter et à noter précisément tout ce qui se passait dans son âme.
Son émotion avait cédé place, lui sembla-t-il, à la sensation d'avoir subi un outrage profond, impardonnable. Mais cette sensation était fugace, elle disparut, et, allez savoir pourquoi, elle se changea en une indifférence hautaine, puis en pressentiment d'un repos qui n'aurait pas de fin.
- Je me suis précipité, racontait Béhémot, dans la salle de réunion, celle qui avait été une colonnade, messire, comptant en extraire quelque chose de plus précieux. Ah, messire, mon épouse, pour peu que j'eusse eu une épouse, aurait risqué de rester veuve! Mais par bonheur, messire, je ne suis pas marié, et je vous le dirai franchement, je suis heureux de ne pas être marié.
Ivan apprit que l'hôte et son épouse secrète, depuis les tout premiers jours de leurs liaison, avaient conclu que c'était le destin lui-même qui les avait conduits vers leur rencontre à l'angle du Tverski et de la ruelle et qu'ils étaient faits l'un pour l'autre à jamais.
- Mais qu'est ce que c'est que ça! S'exclama Woland. Pourquoi t'es-tu doré la moustache ? Pourquoi diable as-tu besoin d'une cravate si tu n'as pas de pantalon ?
L'amour surgit devant nous comme surgit de terre l'assassin au coin d'une ruelle obscure et nous frappa tous deux d'un coup. Ainsi frappe la foudre, ainsi frappe le poignard!
Brûle donc, lumière de ma lampe, brûle doucement, je veux me reposer après mes aventures moscovites, je veux les oublier.
Je les ai oubliées.
le bonheur est comme la santé : lorsqu'il est là, on ne le remarque pas. Mais que passent les années, il vous revient en mémoire