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Critiques de Mo Yan (332)
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Le maître a de plus en plus d'humour

Ding Shikou est licencié de l’usine de fabrication de matériel agricole alors qu’il n’était qu’à un mois de sa retraite. Il cherche désespérément une idée d’un nouveau travail. En passant près d’un cimetière, il sait ce qu’il va faire ! Conseillé par son apprenti, Lü Xiaohu, il monte doucement sa petite affaire…

Une petite histoire très plaisante sous forme de fable sur la société chinoise. Malgré le sujet, l’auteur n’est jamais vulgaire et arrive à rester drôle. « Le maître a de plus en plus d’humour »montre bien l’ incompréhension entre les deux hommes car le maître Ding est quelqu’un de très sage et mesuré.

Un petit régal pour un petit trajet. 2 styles tout à fait différents entre Beaux seins, belles fesses et Le maître a de plus en plus d’humour, mais la plume de Mo Yan est très agréable !

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La Belle à dos d'âne dans l'avenue de Chang'an

Il s'agit d'un recueil de quatre nouvelles, quatre rêveries. On est là dans un monde fantastique où les situations les plus quotidiennes se trouvent dérangées par des phénomènes tout à fait extraordinaires. Comme Han Qi qui en rentrant du travail croise une jeune fille en robe rouge juchée sur le dos d'un âne noir et suivie d'un chevalier en armure, tout ça dans le flot de circulation de Pékin. Ou bien ce jeune militaire qui se rend dans son village pour épouser sa promise et qui rencontre en chemin une jeune fille qui tient un bouquet de fleur accompagnée par un chien. Mo Yan nous conte ces hommes attirés par la beauté des femmes, cette fascination étrange et irrésistible.

Les deux autres nouvelles mettent en scène des enfants. Les textes sont plus durs (notamment le dernier : "les poucettes"), plus cruels, et abordent l'injustice et la lâcheté.



Avec un style très poétique, (bravo au passage à la traductrice) ces contes sont comme des rêves où se mêlent les couleurs, les odeurs, les lumières, des rêves envoûtants qui virent au cauchemar et qui touchent le lecteur au plus profond.



Pour une découverte de Mo Yan, c'est une réussite. Promis, il ne va pas se passer longtemps avant qu'un autre roman ne vienne se déposer sur la table de chevet porté par un vent d'est frais et revigorant.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Le Veau - Le coureur de fond

L'ouvrage est composé de deux textes assez courts qui se déroulent chacun dans une communauté agricole organisée selon les modalités prescrites par les dirigeants de la révolution communiste de 1949, Mao et ses lieutenants. Les deux nouvelles se passent début des années 1970.

Ces deux textes ont comme narrateur des enfants ou adolescents, ce qui permet à l'auteur d'emprunter un ton où se mélange de manière harmonieuse la naïveté, la spontanéité, la simplicité mais également un jugement sans concession sur le monde des adultes.

Le veau est l'histoire de la castration et ses conséquences de trois veaux dans une communauté agricole. Un des veaux est déjà mature et l'opération ne se passe pas bien. Mo Yan utilise cet évènement pour décrire de manière juste et drôle les petites bassesses des paysans et notables, la peur des règles communistes qui fait prendre des décisions qui vont à l'encontre de la logique, la vie et le quotidien des paysans "moyennement pauvres" comme le précise le vocable du régime.

Cette histoire m'a fait penser, sous réserve de la qualité de la traduction que je ne peux juger, à un mélange plutôt réussi entre une aventure rabelaisienne et un rapport avec l'animal assez proche des contes rouges et bleus de Marcel Aymé.

Le coureur de fond, d'une veine plus autobiographique, décrit une course (dix mille mètres) lors d'un évènement sportif d'une communauté agricole. Cette course est l'occasion pour le narrateur (l'auteur enfant ?) de faire le portrait des protagonistes directs et indirects. Moins facile à lire que Le veau, cette nouvelle a toutefois d'indéniables qualités, notamment certains passages assez drôles sur la vie de village ou d'autres sur la détection des "éléments droitiers" de la société.

En résumé, un ouvrage qui est une bonne introduction à l’œuvre riche du prix nobel chinois.
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La carte au trésor

Il suffit parfois de sortir le nez de chez soi pour se retrouver empêtré dans des aventures qui dépassent le commun des mortels…C’est ce qui s’est produit pour le narrateur de la Carte au trésor. Interpellé par une de ses anciennes connaissances, un prénommé Make, le cours de sa journée est interrompu par la demande pressante de ce dernier de lui offrir un déjeuner et de le partager en sa compagnie. La raison invoquée pour justifier cette demande déplacée est simple : Make est sans le sous tandis que notre narrateur a réussi à se forger une position confortable au sein de la société. De plus, tous deux se connaissent de longue date ; issus d’une même souche paysanne, Make détient des informations qui pourraient compromettre l’honneur d’un ancien « paysan moyen-pauvre ». Ce qui pourrait ici apparaître comme menaces proférées par un individu malveillant prennent dans le livre la forme de réparties cinglantes et joyeuses, proférées par un individu qui aime jouer avec les mots et les légendes, et qui ne se laisse pas duper par les masques de la civilisation et de la dignité bourgeoises. D’ailleurs, notre narrateur veut se donner les apparences d’un homme occupé et pressé : pourtant, il suffit de quelques imprécations pour qu’il accepte finalement d’offrir un repas à son ancien ami. Le temps passant au cours du déjeuner, son intérêt pour les évènements se formant autour de lui ira croissant tandis que son attachement aux exigences immédiates de la vie quotidienne suivra le mouvement inverse, comme pour signifier la vacuité essentielle d’une vie de citadin affairé.





Pas difficile de comprendre ce déplacement des priorités du narrateur… Agacé comme lui au début par les sollicitations pressantes de Make, on s’avance également à reculons jusqu’au restaurant de raviolis dans lequel ils choisissent finalement de déjeuner. On s’installe là, dans une ambiance peu accueillante, un peu à contrecœur… Il semble que rien d’intéressant ne va se passer, on a presque hâte d’en finir et de sortir de ce boui-boui malfamé… Et puis, finalement, on se laisse prendre au jeu…





Make est un gouailleur incessant mais derrière les piques qu’il lance à tout va, se dessine peu à peu un esprit détaché de toute convention, libre malgré l’apparente dépendance matérielle qu’il est obligée de lier avec notre narrateur. Une certaine richesse finit même par apparaître –richesse essentiellement culturelle et historique-, qui relie Make à un passé fait de légendes et de personnages multiples, dont l’existence sera corroborée ou élargie par les propriétaires du restaurant de raviolis, deux vieux dont la somme des âges avoisine le chiffre de 300. S’il fallait résumer l’état d’esprit qui caractérise Make, on pourrait utiliser le terme de « hutu » tel qu’il l’emploie en référence à Zheng Banqiuao : « N’est pas hutu qui veut. Il est difficile d’être intelligent, plus difficile d’être hutu, plus difficile encore de passer d’intelligent à hutu. Lâcher prise, se retirer, immédiatement apporte paix et plénitude, et cela bien mieux que les louanges et les distinctions. »





Alors que dans la situation initiale, le narrateur détenait la place de l’offrant, on comprend peu à peu que les rôles s’inversent et que Make échange, contre le prix d’un plat de raviolis, un voyage vers les racines essentielles que le narrateur a abandonnées pour se fondre dans la masse bourgeoise de la vie citadine. La conversation des deux personnages s’entrecoupe d’anecdotes distillées par Make à la manière de contes ou de légendes fantastiques, jamais dénuées de sens, aux morales toujours surprenantes et pas forcément décentes.





« Vois-tu, depuis toutes ces années il y a seulement un type de la province du Shandong qui ait réussi à obtenir cette moustache de tigre […]. Ce type du Shadong comme il s’en retournait chez lui l’avait pour la transporter enfermée dans une bouteille de verre. Arrivé devant la porte il al fit glisser hors de la bouteille, se la colla entre les lèvres et rentra dans la cour où il vit un vieux clébard en train de laper une casserole, c’est à cela qu’il sut que sa mère était la transmutation d’une chienne. Ensuite il vit s’avancer un cheval avec une pioche sur le dos, dans lequel il reconnut son père. Il avait suffi d’un instant et il avait percé à jour les vanités de ce monde, il cracha la moustache et déclara, mère, tu n’es qu’une chienne, père, tu n’es qu’un cheval ; les parents prirent la mouche. Le couple courut à la ville dénoncer le manque de piété filiale dont faisait preuve le fils. Quand les gendarmes de la préfecture vinrent le chercher pour l’emmener et le soumettre à un interrogatoire, ils le trouvèrent mort, pendu à une poutre. Avant de mourir, il avait laissé ce poème : « Mère est un vieux chien, vieux père un cheval, chacals loups mâtins tiennent le tribunal. En suçant ce rien, la moustache follette, j’ai compris enfin comme le monde est bête. » »





En utilisant le comique et la dérision, d’apparence bien inoffensives, en se faisant passer pour le « hutu » de service, Make et ses contes infligent au narrateur une leçon d’humilité qui le conduira jusqu’à la perspective de cette fameuse Carte au trésor qui donne son nom au livre. On termine cette lecture de peu de pages (à peine plus d’une centaine) avec étonnement et plaisir -avec l’impression, également, d’avoir reçu une belle leçon de la part de Mo Yan. Comme le narrateur de son histoire, on a pu s’engager dans la lecture de la Carte au trésor avec un peu de réticence, les pensées encore toutes engourdies de nos préoccupations quotidiennes…mais de contes en merveilles, on se laisse toucher par la grâce d’une certaine sagesse désaliéante. Il ne nous reste plus qu’une envie : devenir au moins aussi hutu que Make.


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La Joie

Yongle , c'est le nom d'un empereur Ming du XV ème siècle , cela signifie joie éternelle. C'est aussi le surnom du personnage personnage principal de ce , très beau, roman de Mo Yan.

On a un doute sur ton surnom, Yongle. Tu vis dans le fin fond du Shandong (région d'origine de l'auteur) . Avec ta mère édenté, ton frère et ton acariâtre belle soeur, ton avenir semble tout tracé: Te pencher sur la terre jaune pour la cultiver, Te faire bouffer les entrailles par les insecticides et pesticides que tu répands , et épouser une boiteuse au visage grêlé. Dans les romans Chinois, il faut souvent se contenter de peu pour être heureux.

Il y a pourtant une alternative : Réussir l'entrée à l'université pour travailler ensuite à la ville . t'as déjà échoué quatre fois , mais comme disait Jean Claude Dusse, "sur un malentendu..."



Ce roman , d'un premier aspect indigeste avec son unique chapitre de 180 pages, sans dialogue marqué, se déroule au milieu des années 80. Den Xiaoping est au pouvoir, Shenzhen pousse comme un champignon et donne espoir à tous les Chinois. La Chine doit rattraper son retard .

Ici, Mo yan dresse bien le portrait de la Chine au début du reste de sa vie.

Il y a moyen de s'en sortir ,de quitter ces rivières vertes de pesticides, cette campagne avilissante, sans avenir. La porte est ouverte . Mais l'échec sera encore plus terrible.

Le génie de Mo Yan , parce qu'on parle de génie ou au moins d'immense talent, est sa propension à mêler la nature , les sentiments et les actes dans un écriture à la métaphore merveilleuse.Chez Mo Yan , les rivières sont vertes, les murs rouges , les dents grises, les sentiments jaunes et l'amour bleu. ... L' amour, le sexe , toujours présent , comme un pied de nez au pouvoir.

On y rencontre aussi la Chine "profonde", la corruption, la politique de régulation des naissances , les coutumes des campagnes. On plonge dans un monde à des années lumières du notre . On part en voyage, guidé par un orfèvre du mot.
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Les retrouvailles des compagnons d'armes

Prix Nobel 2012, Mo Yan est parfois critiqué en Chine, non pas pour ses livres, mais pour son manque d'engagement aux côtés des intellectuels chinois réprimés par le régime. Lui-même, a relativement peu souffert de la censure dans son pays, son style tour à tour truculent, fantaisiste et onirique, lui permettant d'émettre des critiques fort subtiles mais non directes sur la société et le gouvernement chinois. Les retrouvailles des compagnons d'armes, traduction récente mais livre publié à l'origine en Chine en 1992, possède ce regard narquois ironique, ici dirigé vers l'armée avec l'évocation d la guerre sino-vietnamienne, qui dura un mois, en 1979. Le livre, si l'on devait le résumer, est constitué des souvenirs de combat de deux (puis trois) combattants de ce conflit, qui se remémorent quelques aventures commune, le plus souvent grotesques et pas vraiment à leur avantage. Il est utile de préciser que leurs échanges ont lieu au sommet d'un arbre au-dessus d'une rivière en crue. Et également que l'un des deux comparses est mort, depuis cette guerre. mais ce n'est qu'un détail pour Mo Yan et pour ses personnages qui babillent comme si tout était normal. Le livre possède les qualités habituelles de l'auteur : cocasserie, liberté de ton, coq-à-l'âne fréquents. En contrepartie, cet excellent écrivain de nouvelles semble avoir conçu Les retrouvailles des compagnons d'armes comme une suite de saynètes qui s'enchaînent de façon plus ou moins aléatoires sans que l'on sente une réelle trame romanesque. Une lecture relativement plaisante mais qui ne vaut pas certains autres ouvrages de Mo Yan et qui se révèle donc assez rapidement oubliable.
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Le clan du sorgho

Mo Yan a écrit plusieurs récits sur les évènements qui ont secoué la Chine en tous sens au cours du XXème siècle, prenant souvent pour cadre un village du Nord de la Chine similaire à celui où il a passé son enfance (et où le pouvoir en place, très fier de la distinction reçue par un auteur qui ne conteste pas ouvertement le régime, envisage d’ouvrir un musée en son honneur).

Le clan du sorgho évoque la période l’invasion japonaise, dans les années 30, et la résistance qui s’organise tant bien que mal dans les villages ruraux.

Le livre est violent, avec quelques scènes insoutenables que j’ai eues du mal à lire, bien que je ne crois pas être une âme sensible.

Mais c’est surtout le style de sa narration, avec des allers-retours incessants entre le passé et le présent de l’action qui m’a empêchée de rentrer dans cette histoire. Cet éclatement du temps, difficile à suivre et qui, à mon sens ne sert pas le propos, rend la lecture lourde et presqu’indigeste, du moins c’est mon point de vue, celui d’une lectrice qui aime la simplicité et qui aime qu’un style d’écrivain serve le texte au lieu de n’apparaître que comme un artifice d’écrivain.

Je dois donc avouer être restée complètement hors de cette lecture, que je n’ai finie que parce que le livre était court et que j’ai espéré jusqu’au bout que tout cela mènerait a quelque chose. Aimant souvent la littérature chinoise, je suis donc particulièrement déçue par cette lecture, mais peut-être suis-je trop vieux jeu et traditionnaliste, encore plongée dans Lao She et n’étant pas passée à la nouvelle génération.
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Le Veau - Le coureur de fond



Mo Yan est né en 1955 en Chine et a douze ans lorsque la révolution culturelle est à son apogée. Les souvenirs de jeunesse qu'il narre dans ces deux récits, mêlés aux produits d'une imagination féconde, s'appuient dès lors sur une observation sociale de l'époque maoïste. Le veau, raconté avec malice par Luo Han, un enfant turbulent et farceur, se déroule dans un milieu rural où chacun essaie de tirer la couverture à lui, avec courage et ruse, dans l'esprit d'une communauté paysanne soumise aux lois absurdes du régime communiste. On sourit en apprenant que Mo Yan signifie en chinois celui qui ne parle pas, alors que, outre qu'il est un des écrivains les plus productifs et les plus traduits dans le monde, cette histoire est essentiellement charpentée sur des dialogues très animés.



Le fourrage manque et la multiplication des animaux devient problème, de sorte que le vétérinaire Dong est amené auprès de trois veaux afin de les castrer. Parmi eux Double Échine, deux bosses sur le dos, un animal vigoureux qui essaie de monter toutes les vaches, sa mère y compris. Lorsque vient pour celui-ci le tour de passer au scalpel, le vétérinaire hésite car ses vaisseaux dilatés font courir le danger d'un saignement fatal. Il finit par se lancer dans l'opération après maints palabres pittoresques mais Double Échine se montre rétif, et l'opération mémorable qui suit est décrite d'une plume alerte au burlesque évocateur. En fin de compte la plaie du bœuf s'infecte et Luo Han doit le conduire à la commune populaire voisine, à vingt lis[1] de marche, car son état s'aggrave. Une histoire vivante et éloquente agrémentée d'humour, mais aussi une critique acerbe des communes populaires.



Mo Yan a suscité la polémique lors de son prix Nobel de littérature en 2012, pour une œuvre qui mêle réalité et imagination, perspectives historique et sociale: certains déplorent qu'on ait choisi un membre du parti communiste, d'autres reprochent à l'écrivain son attitude modérée face au PC chinois et son absence de soutien aux dissidents. Un article intéressant de Rue89 rappelle qu'il a reçu un prix littéraire et non le prix Nobel de la Paix. En lisant Mo Yan, il ne donne pas du tout l'impression de manquer d'esprit critique. Néanmoins il est clair que, face à la presse, il préfère parler de ses livres plutôt que d'attitudes politiques où il reconnaîtrait les pressions qu'il subit.



Les noms de familles des personnages chinois finissent par tous se ressembler pour un œil accoutumé aux patronymes occidentaux. Si ce n'est pas préoccupant dans le récit du veau, ce le devient dans la seconde histoire proposée, Le coureur de fond, où les protagonistes sont nombreux. Les dialogues y sont rares car presque tout est narration. On y découvre, via les performances sportives d'un instituteur, l'organisation dans une communauté villageoise d'épreuves sportives sous le régime communiste. L'ensemble apparaît décousu, truffé d'anecdotes, comme s'il s'agissait d'un journal ou d'un projet qui aurait dû aboutir dans un écrit plus vaste.



La traduction de François Sastourné mérite cependant les éloges car elle restitue magnifiquement la nature d'une société que nous connaissons peu. Belles adaptations favorisées sans doute en partie par la féconde spontanéité de l'écrivain chinois, surtout dans le premier récit.



Mo Yan donne avec empathie, à travers ces deux histoires, une version orientale de la comédie humaine où commandent le pouvoir, l'argent et la reconnaissance. La critique politique s'y dissimule tantôt subrepticement, tantôt ouvertement comme dans l'épilogue narquois de l'histoire de Double Échine, le veau à qui il arrive de chuchoter à l'oreille d'un adolescent.





[1] Le li est une mesure chinoise aujourd'hui standardisée à 500m.
Lien : http://www.christianwery.be/..
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Lèvres rouges, Langue verte

Recueil de nouvelles composées de 2005 à 2020. Mo Yan revient dans son village natal, occasion de retrouver les amis d'autrefois et de se rappeler les souvenirs d'enfance et de jeunesse. Dans ces textes autobiographiques il accumule les anecdotes pleines d'humour dans un style très imagé. Derrière le récit personnel, c'est aussi l'histoire de la Chine de la Révolution Culturelle à l' époque moderne. Ainsi la nouvelle qui donne son titre au recueil raconte les méchancetés de Tan Guiying, langue vipérine qui sévit sur les réseaux !

On retrouve aussi les thèmes et les personnages rencontrés dans ses romans.

Quelques difficultés de lecture liés aux noms propres et aux références culturelles du pays : heureusement les notes des traducteurs sont une aide précieuse.

Merci aux éditions du Seuil et à Babelio pour ce livre : un vrai dépaysement !
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Beaux seins, belles fesses : Les enfants de..

UN CONTE CHINOIS MÊLÉ À L’HISTOIRE CONTEMPORAINE.

L’auteur, Mo Yan, élevé dans une famille paysanne pauvre du Shandong, construit une saga truculente et rocambolesque dans l’environnement qui a été le sien : occupation par l’armée japonaise, guerre civile entre communistes et nationalistes, le grand bond en avant et sa famine, la révolution culturelle et ses gardes rouges puis le néocapitalisme débridé. Ce témoignage personnel est cependant filtré à travers les yeux du narrateur : le seul garçon parmi huit sœurs, chéri de sa mère, personnage naïf et immature, sevré du sein à l’âge de 7 ans, puis élevé au lait de chèvre jusqu’à 16 ans d’où sa fixette sur les mamelles, puis sur les fesses féminines jusqu’à son dépucelage à 40 ans par une amie de sa mère en service commandé.

Cette naïveté permettra à l’auteur d’écrire une satyre à peine masquée de la vie en Chine profonde sans jamais juger directement le régime et ses aberrations. L’ironie est cependant toujours présente en toile de fond : l’épisode des intellectuels envoyés à la campagne en camp de rééducation qui font des essais d’hybridation inter-espèces en injectant du sperme de cheval à une lapine est proprement hilarant. Le pseudo de l’auteur Mo Yan signifie d’ailleurs « celui qui ne parle pas » alors que tout est dit en filigrane : le livre sera longtemps interdit en Chine. L’auteur s’est vu attribué le prix Nobel de littérature (mérité) en 2012.

Attention, le style est tout à fait particulier : hyper-réaliste, mais aussi très asiatique avec hypotyposes, emphase, métaphores, et hyperboles. Il faut s’y habituer mais je suis rentré dans le livre dès la 50ème page pour n’en sortir qu’à la 900ème, bien que la fin me soit apparue bâclée et décousue.

En conclusion : un réalisme déjanté dans une fresque historique passionnante.
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Beaux seins, belles fesses : Les enfants de..

Ce roman raconte l’histoire de la famille Shangguan, et plus exactement, celui de Lushi, mère de famille pauvre, mariée au forgeron du village de Gaomi, ainsi que de sa descendance, ses 8 filles et son unique garçon, Jintong.



A travers les changements politiques qui se sont opérés de 1900 à l’an 2000, les destins de cette famille se croisent, changent, évoluent au grès des pouvoirs politiques en place. Suivant le mariage des filles, c’est soit l’opulence, soit la plus grande pauvreté. On découvre également l’évolution de la Chine, les changements qui s’opèrent, pas toujours pour le mieux de la population.



Dans ce livre est décrit la répression, les guerres, la famine - Lushi devra même vendre une de ses filles, et une autre se vendra à une maquerelle afin d’obtenir de l’argent qu’elle remettra à sa mère afin de permettre à sa famille de survivre - les tortures, la corruption à tous les étages de ceux qui ont le pouvoir, de la jalousie.



Jintong est le narrateur de ce livre. C’est un garçon pleutre et peureux. Il ne sera sevré qu’à l’âge de 7 ans. Il n’a d’autre intérêt dans la vie que de s’accrocher aux seins des femmes. Sa mère ne pourra pas compter sur lui. Il sera placé dans un camp pendant 15 ans. On en sait très peu sur la vie de Jintong durant ces quinze ans. Dommage.



Mon Yan donne un très beau portrait de la femme tout au long de ce livre. Je me demande comment Lushi a-t-elle pu survivre après tous les maux qui lui sont tombés sur la tête au cours de sa vie, et cela commence dès son enfance. Elle n’aura pas de répit.



Je suis contente d’avoir fini le livre. On suit facilement l’histoire, mais il ne m’a pas enthousiasmé, trop de violence, de guerre, d’atrocité tout au long de ce roman. Il n’y a pas de pause. Comment des êtres humains ont-ils pu vivre tous les changements qui sont intervenus en Chine et s’en sortir ? C’est vrai que beaucoup sont restés sur le carreau…

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Le maître a de plus en plus d'humour

Mo yan nous livre une histoire très courte, qui tient de la nouvelle, ou même d'un conte de la modernité. Lao Ding, 60 ans se retrouve licencié quelques jours avant d'être à la retraite et après 29 ans de dur labeur. Il a pourtant passé toute sa vie dans cette usine, lui dévouant corps et âmes : jusqu'à arriver ouvrier du septième échelon. Mais l'usine ferme, maintenant "L’usine était morte, une usine sans ouvriers, c’est purement et simplement un tombeau". Cette situation douloureuse auquel Lao Ding va être confronté va l'entraîner malgré quelques remords à se lancer dans le petit commerce.Son apprenti bien plus débrouillard et pratique que son maître va le tirer d'affaire, et lui faire taire toutes ses craintes "Vous ne souffrez pas encore de la faim, mais le jour où vous serez affamé, vous saurez que si l'on met dans la balance sa face et son ventre, c'est toujours le ventre qui l'emporte"



Mo Yan exploite cette situation cocasse pour critiquer une société cynique, un capitalisme naissant et une société libérale. Mais il a une vison des fonctionnaires (mairie, police). Mo Yan nous dépeint une civilisation qui change tant au niveau du libéralisme économique et que des mœurs de la société chinoise contemporaine.
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Le maître a de plus en plus d'humour

Ding Shikou est un pilier dans son usine. Modèle de travail, de courage et d’abnégation, cité par ses chefs, apprécié de tous, il a su brillamment traverser les crises sans jamais faillir à sa tâche.

Mais aujourd’hui, alors qu’il n’est plus qu’à un mois de la retraite, son bienveillant patron le vire. La conjoncture, tout ça. Il semble que l’auteur désapprouve, mais ne comptez pas sur lui pour le clamer trop fort. Malgré leurs riches costards et leurs berlines allemandes, les dirigeants sont à la merci du marché. D’ailleurs ils sont en larmes.



Alors que faire pour notre vieillard sympathique ? Eh bien il cherche, il cherche, et avec l’aide de son fidèle apprenti, il trouve. Manifestement l’Empire du Milieu n’est pas trop regardant sur les gagne-pain les plus absurdes – tant qu’on s’y jette à corps perdu. Inspiré par les dames pipi, Shikou invente monsieur cracrac : voici la chambre nuptiale publique.

Sinisation moderne des mères maquerelles européennes, l’idée amuse. Mais elle est mince. Se contentant de quelques douces critiques envers le capitalisme sauvage où s’ébat son pays, Mo Yan préfère broder son paradoxe et miser sur le comique de situation.



Ce n’est surement pas pour ce livre que l’écrivain a reçu le Nobel. Son histoire est courte, simple mais surtout bien légère pour contenter l’avide de profondeur. Au moins peut-on y voir un joyeux petit florilège de coutumes locales, le traducteur ayant eu l’excellente idée de faire appel à des étudiants en chinois pour l’assister.

On en restera là avec ce maître qui a de l’humour. Un peu désuet, un peu osé, très gentillet et assez loin d’être immanquable. On espère trouver plus consistant chez ce que propose le récent lauréat.



3/5
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Beaux seins, belles fesses : Les enfants de..

Le chef d’œuvre de Mo Yan ! A travers cette saga familiale, c'est l'histoire de la Chine contemporaine qu'il nous trace, sans concession. Quoique ça ne manque pas d'humour, certains passages sur la grande famine sont au bord de l'insoutenable. C'est merveilleusement bien écrit et les amateurs de pavés ne seront pas déçus.
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Grenouilles

j'ai découvert avec un intense plaisir la prose de Mo Yan .son histoire de la tante gynécologue obstétricienne dans la chine des années 60 est absolument extraordinaire.Le sort des femmes est finement mis en lumière;Les personnages sont farfelus, les situations sont à la fois cocasses et tragiques.Il s'agit d'un coup de coeur sensass.Je rapprocherais ce roman du célébre"cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez c'est aussi génial!!!Désormais je n"ai qu'un désir, celui de lire les autres romans de Mo Yan et je vous engage à en faire autant.....
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La dure loi du karma

A la fin de la guerre Sino-Japonaise Ximen Nao propriétaire riche de terres et de concubines est exécuté par les communistes de son village et va devoir subir la Dure loi du Karma.

Considérant qu’il s’est bien conduit durant sa vie il va tenter de négocier une réincarnation sympa avec le maitre des Enfers. Mais c’est en ânon qu’il va réapparaitre dans son village. Pas n’importe quel âne toutefois, celui-ci est doté de la personnalité de Nao mais c’est en braiments qu’il s’exprime dorénavant.



Tout au long des 1000 pages du Roman, Mo Yan poussant à fond la carte de l’anthropomorphisme, va faire renaitre Nao dans les corps successifs d’un ânon, d’un bœuf, d’un cochon, d’un chien et enfin d’un singe. Il va ainsi vivre cinquante années d’histoire de la Chine depuis le village de Ximen et suivre les membres de sa famille et ses proches dont il sera toujours un animal familier doté de qualités étonnantes qui feront l’admiration des villageois.



Comme la Chine la famille de Nao va évoluer, de paysans simples et laborieux ils vont, pour certains, aller, sans vergogne, vers le capitalisme et l’individualisme. Dans ce nouveau monde où l’étalage de sa richesse, la corruption et le piston font loi, tous ne se perdront pas mais tous seront atteints.



L’imagination de Mo Yan est sans limites mêlant le réalisme le plus campagnard au fantastique animalier et poétique il tire le meilleur du Karma compliqué de son héros. Les situations inattendues se bousculent. Les personnages sont hauts en couleurs jusqu’à avoir la moitié du visage bleue. Par ailleurs il vaut mieux aimer la gaudriole, Mo Yan est un rabelaisien qui ne craint pas les grivoiseries. L’humour est omniprésent, y compris dans les situations tragiques surgit une occasion de s’en amuser même si les dernières pages sont très mélancoliques.



Il se dégage une vraie chaleur humaine de ce roman magnifique, l’auteur aime ses personnages et cela se sent. Les méchants ne sont que des égarés que la vie a désorientés, les vaincus le sont avec dignité et même le système n’est pas condamné puisqu’il a sorti le village de la misère.

Le seul à être maltraité est Mo Yan lui-même qui est un personnage de son propre roman, l’enfant du village espiègle et turbulent a le don d’énerver les animaux réincarnés et l’adulte écrivain est vu comme arriviste et prétentieux. L’humour c’est avant tout de rire de soi-même.

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Quarante et un coups de canon

Amis végétariens, amis vegans, amis spécistes et autres noms du champ lexical, voici un livre qui, à ne pas en douter, vous rebute d'entrée de jeu.

Couverture ignoble en broché qui vous pique les yeux, la carcasse sous fond rouge sang vous agresse( Lisez le en version poche, l'image est bien plus soft).

La mauvaise nouvelle, c'est que la couverture n'est que le reflet de ce qu'elle renferme puisque la barbaque joue un des rôles principaux.

Et pourtant, quel dommage, pour les plus radicaux d'entre vous, de devoir vous passer d'une telle lecture ; pas uniquement parce que nous parlons de Mo Yan, prix nobel de littérature, ni parce que je l'ai profondément aimée, mais parce que "Quarante et un coups de canon" est la définition même de la littérature et de la poésie.

Mo Yan a, tout d'abord, cette faculté de nous mener au cœur même de ce temple à l'intérieur duquel se déroule le récit de Luo, nous permet de caler notre regard sur le sien et de sentir les odeurs qui l'enivrent.

Commence alors une immersion totale dans les artères du village des bouchers.

Au centre de l'histoire de Luo se trouvent Mule Sauvage, sa mère, son père, Lao Lan puis les bêtes, les bouchers, commercants... et l'intensité qui découle des écrits de Mo Yan nous fait vivre la frénésie d'une Chine qui compose entre mœurs ancestraux, le règne de l'argent et de l'enrichissement.

Luo parle tandis que le moine médite, évoque cette fascination qu'il a pour la viande, serait-ce pour Mo Yan une façon d'aborder sa propre pauvreté, lui, issu d'une famille paysanne ayant connu la faim... En tous les cas, c' est une façon de mettre en évidence , et de manière la plus sordide, la perte des valeurs face au profit.

Puis survient l'étrange dans ce temple, Luo observant l'extraordinaire qui ponctue son récit ; femmes , renards, militaire, Lan l'aîné le débauché ... Tous chimères ou hallucinations, songes ou fantasmes nous plongent dans une fable surnaturelle d'une élégance fascinante.



Mais parlons de ce lien charnel avec la viande qui au fur et à mesure prend toute la place, une ode, une poésie qui flirte avec la sensualité jusqu'au boutiste, à la vision du Dieu de la viande qui enivre.

Impériale, elle régit le monde, enrichit et devient convoitise, une contemplation qui prend vie et parle à Luo , une perspective de grandeur, l'avant goût de la réussite, d'une condition et d'une pitance meilleure.





De la dureté d'une vie jaillit cette ensorcelante culture que l'on embrasse, émane ce lyrisme qui nous berce et dans lequel on s'abandonne, hypnotisés, loin de l'austérité et de la dureté de la réalité.

La beauté s'asseoit, consacrée, elle dévoile ses charmes telles les nymphes créées par le poète et couche sur papier la plus profonde nature de l'homme.

Mo Yan, pseudonyme qui veut dire "l'homme qui ne parle pas" m'a envoûtée durant ses 500 pages qui en disent long sur la Chine contemporaine.



Quarante et un coups de canon est un livre narratif au flot intarissable qui a pour conteur un jeune homme narrant son enfance, il affirme un refus du monde adulte. Processus psychologique qui démontre une peur de l'écoulement du temps et de la noirceur humaine entre vérités et mensonges.



Un livre hors du commun d'une grande finesse littéraire qui m'aura, il faut bien l'avouer, repue en viande pour un certain temps, mais quelle aventure littéraire singulière !



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Professeur singe - Le bébé aux cheveux d'or

C’est une lecture mitigée pour moi avec une première nouvelle “professeur singe” qui m’a laissée très dubitative et une deuxième “Le bébé aux cheveux d’or” qui m’a beaucoup plus touchée et plu.



J’ai été en effet très déconcertée par la nouvelle du “Professeur singe” : je n’ai rien compris et elle ne m’a pas plu. Est-ce que c’est parce qu’il me manque des références culturelles pour comprendre la fin ou est-ce que la nouvelle est laissée inachevée du point de vue de l’intrigue car le message est ailleurs? Je ne sais pas. Le style est assez burlesque avec des personnages aux émotions assez frustres. Il y a un manque d’empathie de la part de l’auteur qui en fait une fable pour critiquer ces concitoyens qui m’a empêché d’apprécier la nouvelle (ce qui peut m’arriver même quand je ne comprends pas). Le seul intérêt de cette nouvelle pour moi est qu’elle me donne envie de lire “au bord de l’eau” de Shi Nai-an



La deuxième nouvelle m’a au contraire beaucoup plu dans la description de la vie rurale chinoise et des contraintes qui s’imposent aux femmes. Malgré le mauvais à priori laissé par la première nouvelle, j’ai été très agréablement transportée aux côtés de cette vieille femme aveugle et handicapée dont la belle-fille s’occupe avec simplicité.



C’est une histoire toute simple mais la narration la rend intriguante avec des allers-retours « non linéaires », des alternance de narration (on passe du il au je par exemple) et une montée subtile de la tension. On s’attache aux personnages simples qui mènent la dure vie de paysan, à la belle-mère aveugle dont l’esprit s’apaise quand on lui raconte des histoires.



Je tenterais sûrement un autre livre de Mo Yan (c’était mon premier essai) en espérant retrouver l’ambiance de la nouvelle du bébé aux cheveux d’or.

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La bourrasque

Aborder un Nobel par le biais de l'album jeunesse... autant La machine à parler de Miguel Angel Asturias est un échec (mais j'ai prévu de découvrir l'auteur par ses romans adultes en 2023), autant La bourrasque de Mo Yan est un chef d’œuvre ! Un enfant, un grand-père paysan, et un grand coup de vent dangereux qui nécessite force et bons réflexes et... acceptation des faits : le travail n'est pas toujours récompensé face à la nature ! Une histoire avec tendresse et suspense, et en quelques pages, un morceau de Chine peint magnifiquement en tons foncés. Un de ces livres jeunesse qui ouvrent grand sur l'ailleurs : culture d'un autre pays, culture agricole, culture littéraire (l'auteur Nobel est présenté)... Et la possibilité de conversations autour des souvenirs d'enfance des parents et grand-parents.
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Le maître a de plus en plus d'humour

Premier livre pour moi de Mo Yan, le prix Nobel de littérature 2012, et je dois dire que la lecture fût plutôt agréable. J'ai aimé son humour, la dérision et la critique sous-jacente.

Lao Ding, ce pauvre homme au chômage forcé un mois avant la retraite ne manque pas d'imagination et est plutôt débrouillard ! Finalement cet homme très timide et qui ne veut absolument pas sortir des clous va prendre peu à peu de l'assurance. J'ai aimé son côté droit et honnête, même si malheureusement cela ne lui a pas été utile.

Sous cette couche d'humour nous devinons bien sûr une satyre de la société dans laquelle les femmes ne donnant pas d'enfants sont mal vues, où les gens veulent une descendance pour que celle-ci assure leurs vieux jours, des problèmes qui découlent finalement du système social qui n'aide pas assez le peuple : pas d'aide pour les frais médicaux qui peuvent être ruineux, situation précaire puisque la somme allouée au chômage est très faible, irrégulière ou inexistante. Et comble de tout : les bons éléments, honnêtes et droits peuvent être renvoyés du jour au lendemain !

J'avais quelques préjugés sur cet auteur mais finalement j'ai été agréablement surprise, je pense donc me lancer prochainement dans un autre de ses romans !
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