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Citations de Murray Bookchin (66)


L‘État, nous le savons, est un artefact particulier produit par les classes dirigeantes, un monopole professionnalisé de la violence dont le but est d’assurer la sujétion et l’exploitation de l’humain par l’humain.
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Il nous incombe précisément de distinguer les promesses de la technologie – son potentiel créateur – de sa capacité de destruction.
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L'homme exploite la terre qui le nourrit à la manière d’un parasite qui se multiplie jusqu’à ce qu’il tue son hôte.
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Les gens d'aujourd'hui n'ont pas d’idéaux : ils ont des “opinions“.
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La “dignité du travail“ témoignait du rôle secondaire du travail en regard des préoccupations morales plus hautes motivées par l'estime de soi des travailleurs, quelque bafouée que fût cette dignité par la pénibilité du labeur et la présence autoritaire des hiérarchies économiques. 
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Le mutualisme, et non la prédation, aurait été le principe directeur de l’évolution vers des formes de vie aérobies éminemment complexes, devenues courantes aujourd’hui.
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Peut-être que le plus grand échec des mouvements de révolution sociale ( je fais en particulier référence à la gauche , aux groupes d'écologie radicale et aux organisations qui prétendent parler au nom des personnes opprimées ) est de ne pas avoir su développer une forme politique capable de porter le peuple au-delà des limites du système actuel .
De nos jours , la politique se résume à une course aux mandats électoraux , ou des partis hiérarchisés et bureaucratiques se battent à coup de programmes de " justice sociale " ineptes qu'ils brandissent à chaque campagne pour capter un électorat quelconque . Une fois aux affaires , leurs programmes dégénèrent en autant de compromis . A cet égard , la plupart des partis verts d'Europe n'ont été que marginalement différents des partis parlementaires traditionnels . Les partis socialistes quels que soient le nom qu'ils se sont donnés ne se sont pas montrés non plus bien différents de leurs adversaires capitalistes .
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L'histoire est aussi importante que la forme ou la structure. Dans une très large mesure, l'histoire d'un phénomène constitue le phénomène lui-même. Nous sommes, réellement, tout ce qui a existé avant nous et nous pouvons devenir à notre tour infiniment plus que ce que nous sommes. Il est étonnant de constater que si peu d'éléments évolutifs des différentes formes de vie se sont perdues au cours de l'évolution naturelle et sociale, et même à l'intérieur de notre corps, ainsi que l'atteste le développement de notre corps. L'évolution nous habite (de même qu'elle habite le monde alentour) sous forme d'éléments constitutifs de notre nature même.
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Une humanité qui échoue à voir qu’elle est potentiellement la nature rendue consciente d’elle-même et autoréflexive se sépare de fait de la nature, aussi bien moralement qu’intellectuellement. 
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Les transformations récentes dans notre environnement de plus en plus synthétique ont créé des problèmes nouveaux, aussi nombreux qui ceux que rencontraient les hommes du passé.
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L’obligation faite à l’homme de dominer la nature découle directement de la domination de l’homme sur l’homme.
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Je crois, aussi terrible qu'ait été une grande partie de l'histoire humaine, que nous ne pouvons ignorer le fait grandissant que l'espèce humaine n'est pas seulement sujette aux "lois naturelles". Les êtres humains peuvent jouer un rôle affreusement destructeur pour les formes de vie non humaine ou, pareillement, ils peuvent jouer un rôle profondément constructif. Ceci n'est pas prédéterminé par la "loi naturelle". (...)
Il faut reconnaître que nous avons besoin de profonds changements culturels et d'une sensibilité nouvelle (...). Mais est-ce que quelqu'un pense sérieusement que ces changements culturels pourront être atteints dans une société qui oppose les gens les uns aux autres en tant qu'acheteurs et vendeurs, en tant qu'exploités et exploitants, en tant qu'esclaves et maîtres à tous les niveaux de la vie ? (Murray Bookchin)
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Bookchin imagine la création d’un mouvement partant de la base, de l’échelon local, et qui s’organiserait pour diffuser ces idées et les réaliser concrètement. Une fois les assemblées mises en place, celles-ci devraient se fédérer entre elles et chercher à étendre de plus en plus leur champ de compétence politique, c’est-à-dire leur pouvoir de décision. Cette lutte passerait autant par une participation aux élections municipales – comme outil de propagande et comme soutien institutionnel aux assemblées populaires – que par la contestation du pouvoir existant que représente la mairie. La difficulté serait de garder cette ligne radicale de transformation de la société et d’ancrage local face au désir d’efficacité et à la volonté d’obtenir rapidement des résultats. À ce titre, Bookchin n’a pas manqué de dénoncer en politique la «déradicalisation» des «partis verts», leurs incohérences et leurs compromis (exaltant par exemple l’horizontalité, la démocratie de la base et même la décroissance, tout en affichant des ambitions aux élections nationales). Ainsi, par leur stratégie électoraliste représentative, ces politiciens «?alternatifs?» ne font que déposséder les citoyens de tout élan et de toute initiative pour agir.
Pour Bookchin, il est clair que le champ du politique doit plutôt devenir l’émanation du champ social, son expression directe. Il l’englobe et, en même temps, s’y enchâsse, et s’en nourrit. Ainsi, doter les activités sociales alternatives – mais aussi les luttes – d’une traduction politique immédiate et cohérente permettrait non seulement à celles-ci d’exister mais aussi, peu à peu, de s’institutionnaliser, de dépasser la marge pour rivaliser avec le modèle dominant, tout en leur conférant un sens, une force et une portée significatives. En rupture profonde vis-à-vis de toutes les formes de domination – que ce soit celles de la marchandise, de la valeur, de l’argent, du marché, de la concurrence, de l’État-nation, mais aussi celles du patriarcat et des fétichismes multiples –, elles deviendraient difficilement récupérables.
Tout aussi important est le rôle dévolu à la culture. Riche en éléments positifs, liée à des pratiques d’échange, de création, d’entraide au sein des sociétés et avec la nature, celle-ci peut contribuer au renversement de la vision pessimiste et au ré-enchantement du monde. Elle permet de renouer avec la confiance dans un destin collectif en faisant entrevoir un monde nouveau, plus vrai, en syntonie avec la nature. La conjonction de ces éléments devrait ouvrir à la création d’un authentique mouvement de contre-pouvoir (ou «?contre société?») s’érigeant face au pouvoir dominant. Cet agir collectif, ce nouveau pouvoir, à la fois partagé et conçu pour le partage, fort de sa raison, de son éthique, apparenté à la démocratie directe, fonctionnant au plus près des aspirations réelles de chacun et permettant à chacun de les réaliser, phagocyterait progressivement le pouvoir représentatif, en le privant peu à peu de toute légitimité. La propriété collective née des réalisations autogérées se transformerait en propriété communale socialisée.
Cela, bien sûr, ne se fera pas sans susciter l’opposition des tenants du capitalisme et de l’État. Il faudrait alors, nous dit Bookchin, beaucoup d’imagination, de force de conviction, de perspicacité et de persuasion pour garder le cap de la société nouvelle sans tomber dans le piège de l’affrontement violent, domaine dans lequel le projet naissant ne pourrait rivaliser. Mais cette opposition constructive est somme toute préférable à la certitude de devoir continuer à subir passivement l’extrémisme destructeur du capitalisme et de son économie de croissance.
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Les conceptions de la commune, de l’autogestion et de l’innovation technologique que défendaient les anarchistes espagnols sont totalement incompatibles avec tout système fondé sur le pouvoir d’État et la propriété privé, et imperméables à tout compromis avec la société bourgeoise. 
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La question fondamentale que soulève l'anarchisme espagnol consiste à savoir s'il est possible, pour les gens, d'acquérir un contrôle entier, direct et collectif sur leur vie quotidienne, de gérer la société à leur façon, c'est-à-dire non pas comme une “masse“ guidée par des dirigeants professionnels, mais comme des individus entièrement libres, dans un monde sans chefs ni subalternes, sans maître ni esclave.
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Nous espérons que les groupes écologistes écarteront tout appel au « chef de l’État » ou aux institutions bureaucratiques nationales et internationales, c’est-à-dire à des criminels qui contribuent matériellement à la crise écologique actuelle. Nous pensons que c’est aux gens eux-mêmes qu’il faut faire appel, à leur capacité d’agir directement et de prendre en main leur propre vie. C’est seulement ainsi que s’édifiera une société sans hiérarchie et sans domination, une société où chacun sera le maître de son propre destin.
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Une telle politique est radicalement différente de l’art de gouverner et de l’État, ce corps professionnel composé de bureaucrates, d’une police, de militaires, de législateurs, etc. qui existe en tant qu’appareil coercitif dominant un peuple dont il est clairement distinct. L’approche municipaliste libertaire distingue l’art de gouverner, que nous considérons aujourd’hui comme étant « la politique », et le politique.
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En décrivant le confédéralisme comme une structure qui permet décentralisation, démocratie participative et approche localiste, mais aussi comme un potentiel pour une différentiation toujours plus grande selon de nouveaux axes de développement, j'aimerais souligner que le concept de "tout intégré", qui s'applique à l'interdépendance entre les municipalités, s'applique aussi à chaque municipalité. Comme je l'ai écrit précédemment, la municipalité est la sphère politique la plus immédiate : de la vie familiale et amicale au monde de la municipalité, il n'y a littéralement qu'un pas (de porte). Dans cette arène politique première, où il faudrait concevoir la politique au sens grec de gestion de la polis, ou communauté, l'individu peut se transformer, et de simple individu devenir un citoyen ou une citoyenne active - d'un être privé devenir un être public. Si on a accès à cette sphère politique dans laquelle citoyens et citoyennes peuvent prendre part à l'avenir de la société, on agit à un niveau d'interaction humaine plus fondamental que dans toute autre forme représentative de gouvernance, où la puissance collective se transmute littéralement en un pouvoir incarné par une personne ou un petit groupe.
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Les verts (...), Le Parti social-démocrate en Allemagne, le Parti travailliste en Grande-Bretagne, le Nouveau parti démocratique au Canada, le Parti socialiste en France... tous, malgré le caractère émancipateur de leur vision de départ,sont aujourd’hui des partis qu’on peut à peine qualifier de libéraux.
Qu’importe si ces partis furent animés pendant plusieurs générations par des idéaux sociaux, ils les ont balayés d’un revers de main au profit de logiques pragmatiques visant à conquérir, conserver et étendre leur pouvoir dans les corps parlementaires et ministériels de leurs États respectifs.
Ce sont précisément ces objectifs ministériels et parlementaires qu’on appelle aujourd’hui « politique ». Pour l’imaginaire politique moderne,« la politique » est un ensemble de techniques pour prendre le pouvoir dans les corps représentatifs (notamment dans les domaines exécutif et législatif, et non une vocation morale fondée sur la rationalité, la communauté et la liberté.
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L'obligation faite à l'humain de dominer la nature découle directement de la domination de l'humain sur l'humain.
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