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Critiques de Natacha Polony (32)
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Nous sommes la France

Personne ne commentera ce livre ? Eh bien, je me lance. Pour en dire du bien : voilà en effet un excellent essai, qui remet les pendules à l'heure... de la laïcité. Les propositions de l'auteur pour que la République se fasse enfin respecter et soit réellement laïque sont claires comme de l'eau de roche. Sans doute trop claires pour les hommes (et femmes) de pouvoir qui préfèrent les mauvais compromis. Natacha Polony se montre parfaitement gaullienne, raison pour laquelle je lui octroie le maximum. Reste à savoir dans quelle mesure les politiciens tiendront compte de ses recommandations ; sur ce plan, je demeure sceptique.
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Sommes-nous encore en démocratie ?

C'est ouvrage pour réveiller les consciences endormirent depuis 40 bonne années.

Madame Polony nous montres comment nos dirigents ont trahi le vote donné et comment a oublié et honnir ceux qui ont voulu contesté ces mensonges démagogies.

Ce livre est important pour la liberté d'opinion merci à elle de l'avoir écrit car je pense que grâce à sa légitimité elle n'a pas bénéficié de censure.





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Délivrez-nous du bien !

Enfin (peut-être) va-t-on arrêter de me traiter de fasciste ou de soumise au patriarcat car je ne partage pas l'enthousiasme face au mouvement #balancetonporc (et je suis une femme, c'est dire comme je suis une soumise), et à cause de mon urticaire face au racisme vu systématiquement partout, ce qui, quand on y pense, est tout sauf respectueux envers les femmes victimes de violences sexistes ou de harcèlement, et envers des personnes victimes de racisme. Et je ne cite que ces deux exemples.



J'ai acheté ce livre après un dîner entre amis durant lequel nous étions en désaccord sur le livre La Fin (face B : La Bienveillance) de Marius William qui, à sa façon, parle aussi de la bienpensance (avec beaucoup d'humour). Eh bien, je n'ai pas été déçue, et ce n'est pas une surprise car je me retrouvais déjà dans les mots de Natacha Polony dans Marianne et lorsqu'elle officiait le samedi soir chez Ruquier.



Il est tout de même malheureux qu'une pensée un tant soit peu nuancée soit de plus en plus bannie des médias. Vous estimez que le port du voile n'est probablement pas toujours voulu par une femme ? Islamophobe ! Vous pensez que le le fait de traquer le moindre geste anodin interprété comme un premier pas vers le viol par des hystéro-féministes qui détestent les hommes mène à des rapports hommes-femmes malsains ? Vous défendez les violeurs !



Finalement, cette police de la pensée en vient à créer des crispations et, pire, à faire basculer du côté du racisme ou du sexisme ou autre réjouissance, des personnes qui n'avaient aucune raison de l'être, et d'ailleurs ne l'étaient pas.



Le livre explique très bien, à l'aide de nombreux exemples pertinents (sauf peut-être celui sur la sécurité routière) mis en perspective historiquement cette bien-pensance salafiste (ou intégriste catholique, ou juif ultra-orthodoxe, que l'on ne m'accuse pas d'islamophobie primaire) qui mène à une société crispée, sans faire preuve des outrances d'un Zemmour dépassé par son toujours plus (et ses obsessions). Il est d'ailleurs à noter que la comparaison que font les auteurs entre cette police de la pensée de plus en plus totalitaire et les religieux extrémistes est tout à fait pertinente.



L'essai est bien écrit, drôle très souvent, l'ironie est mordante pour dépeindre la tristesse de notre société gouvernée par des personnes qui se sont défaits de leur pouvoir au profit de la mondialisation heureuse, et qui n'ont plus que le "sociétal" pour exister encore un peu, ou du moins pour acheter la paix sociale, sans résoudre vraiment des problèmes qu'ils ont contribué à créer avec leur abandon des "mondialisés malheureux" et autres résidents des territoires oubliés de la République. Finalement, tout ceci est, soit de la récupération cynique de la part des divers groupes de pression souvent extrémistes (et non représentatifs de la population), soit de la récupération tout aussi cynique des politiques plus soucieux des symboles générateurs de tweets bien-pensants que d'une résolution de problèmes de plus en plus difficile.



Oui, les auteurs ont raison quand ils affirment que ce sont eux, les vrais progressistes.



Natacha présidente !
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Ce pays qu'on abat

Un ouvrage remarquable qui permet de toucher un public plus vaste que celui des lecteurs du Figaro. En l'espèce il s'agit d'une compilation de chroniques très souvent pertinente sur les maux qui frappent notre société . Natacha Polony use d'un style brillant mais fluide pour donner du sens à des Valeurs trop souvent négligées notamment à celles du conservatisme, facteur de progrès allié au temps qui permet d'ancrer les choses tout en les perfectionnant pour mieux transmettre. Un ouvrage qui n'ennuie jamais.
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Ce pays qu'on abat

Mme Polony est un paradoxe à elle toute seule. Elle est en effet d'une intelligence rare , utilisant un vocabulaire soutenu , avec un souci de privilégier le fond et pas la forme . Le fait qu'elle soit de droite ne cause pas de problémes en soi , il faut qu'il y ai des opinions divergentes dans une démocratie digne de ce nom. Le fait qu'elle expose ces idées ne cause pas de problémes , il vaut mieux elle que Soral. Le probléme chez mme Polony c'est que ces idées sont d'un autre siécle . Elle est d'un pessimisme absolu . Rien n'est bon pour elle hormis les anciennes valeurs rétrogrades , archaiques , des années 1950 . Mais méme cela encore peut passer . Ce qui ne passe pas du tout c'est que l'on se demande ou est la diffèrence entre le Front national et elle . En effet , l'on est pas loin ici de nombres de considèrations de mme Le Pen sur la mondialisation , sur l'autorité , sur la laicité , sur l'intégration , ect . En lisant ce livre on ne peut s'empécher à certains moments d'avoir le sentiment de lire un livre d'une des tètes pensantes du fn . C'est lourd , plein de ressentiment , de colère , d'une certitude absolue d'avoir raison . C'est bien triste de constater qu'une intelligence de ce niveau soit aussi réactionnaire . On s'attend presque à une préface de mme Le Pen , de m.Pernaut , de m.Finkielkraut tellement cet ouvrage est ancré dans une idéologie de droite réactionnaire que ne renierait pas m.Zemmour , le triste trublion â qui l'on ne peut que penser en lisant ce texte de mme Polony . C'est vraiment triste de voir une telle intelligence gachée. Il est encore temps d'ètre de votre temps mme Polony ! Le poste de ministre de l'éducation de mme Le Pen lui irait trés bien au vu de ce texte . Au secours , fuyons !
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Nous sommes la France

Natacha Polony cherche ici à aborder sous plusieurs angles différents le sujet central que sont les attentats qui ont récemment touché la France. Cette société qui doit être remise en question, c'est bien la société française : elle a été touchée en son sein, par des individus qui y sont nés et qui y ont bénéficié d'une éducation censée être "nationale". C'est là le point de départ d'une réflexion qui prend en compte nos choix politiques, notre culture, notre histoire ... et notre destin commun.

Vaste programme donc, qui demande un esprit de synthèse particulièrement efficace. Natacha Polony est tout à fait crédible dans cette capacité à lier les éléments entre eux et à placer son propos là où il faut dans la complexité du problème. Sur un sujet aussi délicat, Natacha Polony a su placer le curseur au bon endroit : parler vrai, dire les choses telles qu'elles sont, et nuancer (là où certains se laisseraient aller à l'émotion).



Constat, explications, que faire ? C'est globalement le cheminement du livre.

La suite de mon propos va concerner l'argumentation, j'assume ici ma subjectivité.



Natacha Polony prend soin de tout relativiser. Ceci est d'autant plus important que les médias nous assènent (en cas de crise) de paroles "d'intellectuels" dont ils prennent soin, avec l'aide des politiques, de placer dans des cases. Le camp du bien / le camp du mal. Et nous nous sentons forcés de choisir. Mais le réel, c'est la complexité. Tout en ayant un avis tranché, il faut se refuser de penser par "lots", par "paquets". Ainsi Natacha Polony analyse les discours d'Edwy Plenel, de Tariq Ramadan, d'Emmanuel Todd, et les met face à leurs contradictions.



Les hommes politiques, et les médias avec eux, ont fait et font encore l'énorme erreur de laisser des thèmes fondamentaux entre les mains du Front National. Comment peut-on en vouloir à ce parti d'être opportuniste ? Il est plus que temps de rappeler à tout le monde et avec vigueur que l'identité et la laïcité sont des mots qui ne doivent être confisqués ni par la droite ni par la gauche. L'assimilation n'est ni de droite ni de gauche. Le souverainisme n'est, de la même manière, pas propre à un camp politique déterminé. La souveraineté est tout simplement le droit pour un Etat de décider de la politique qui sera menée. Les dirigeants de cet Etat étant censés être élus par le peuple, la souveraineté est donc nécessaire à une démocratie. Or aujourd'hui, où est la souveraineté de la France ? Notre monnaie et nos limites territoriales ne nous appartiennent plus, nos lois et notre budget sont soumis aux directives européennes. Ce n'est qu'un constat, pas une opinion ! Et pourtant, quiconque oserait ne serait-ce qu'exprimer ce constat serait taxé d’extrémiste, de populiste. Et c'est précisément cela qui "fait le jeu du FN". C'est un point que je voulais personnellement développer mais ce n'est pas l'objet principal du livre.



Une idée défendue dans ce livre : la France est certes multiethnique, mais pas multiculturelle. (Il serait totalement malvenu de considérer que ceci est une idée de droite, ou extrémiste, ou que sais-je encore ... Toujours des cases ! ) La France a une culture propre, forgée par son histoire. Elle est la complexe synthèse (et non addition) de différents héritages. Ceci implique que la culture française est à la fois forte et changeante dans une certaine mesure. Le multiculturalisme "fonctionne" aux Etats-Unis car ce pays s'est construit de telle sorte que des cultures diverses s'unissent autour d'un patriotisme particulier. La France n'a jamais été multiculturelle, et ce malgré les différentes "vagues" de migrations. La France doit perpétuer sa culture et ses valeurs : valeurs des Lumières, valeurs de la République, toutes ces valeurs issues de son histoire. Ces valeurs doivent absolument être transmises à tous, car elles forment l'identité française. Je ne vais pas réécrire le livre : Natacha Polony nous donne les arguments nécessaires pour nous prouver à quel point ceci est important.

L'éducation est aujourd'hui le principal (le seul ? ) élément qui peut permettre cette assimilation. Natacha Polony nous en parle très bien.



Nous aurions pu attendre d'une journaliste plus de preuves chiffrées et d'arguments factuels. Je considère que c'est le principal bémol.

Dans une société de plus en plus déshumanisée et livrée au marché, Natacha Polony apporte ici une once d'espoir sur notre avenir. Certains considéreront au final que tout cela est utopique, mais l'espoir est un moteur de progrès (le vrai progrès, pas le progrès matériel et consumériste).

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Bienvenue dans le pire des mondes

Je l'ai lu avant l'épidémie-pandémie de 2020.

Et déjà, il m'était apparu assez superficiel.

Comment dire ?

Certes, les questions soulevées sont toutes sérieuses et dignes.

Mais les débats, les réponses. Que sont ces gens qui s'érigent en penseurs, en experts, qui ne savent rien de la vie réelle de millions de gens ?

Au démarrage, la lecture m'a plutôt accrochée. Et puis, je me suis interrogée, qu'est ce que sont ces gens qui pensent à ma place, qui jugent mon mode de vie, et eux ils sont où ? bref, passé le deuxième chapitre, j'ai eu envie de claquer le livre contre le cimetière de mon village (oui, pourquoi pas), bref de le claquer quelque part, car ces parisiens, ces parisiennes, qui nous dictent, mais quand faudra manger et se chauffer...ils seront où ? le pire des mondes c'est surtout le pire des gens des villes qui ne sauront pas quoi faire... et après coup, la crise actuelle montre déjà un peu que leur petit monde ne tient pas.
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Délivrez-nous du bien !

"Délivrez-nous du bien" de Natacha Polony et Jean-Michel Quatrepoint est une réflexion très actuelle sur "la chasse aux dérapages", qui, au nom du bien, entraîne un excès dans les interdictions.

J'ai particulièrement aimé le chapitre "Au nom du Bien, l'orthographe tu modifieras" il aurait pu être intitulé "tu simplifieras" à moi ça me complique les choses…

En Europe, on applique parfois des pratiques venues des Etats-Unis qui n'ont ni le même contexte actuel, ni la même histoire que nous. Et si on réfléchissait nous-mêmes ? Nous en sommes capables.

Très intéressant. Mais parfois un peu fastidieux à lire, certains chapitres sont trop denses pour mon goût.
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Délivrez-nous du bien !

« Halte aux nouveaux inquisiteurs » de Natacha Polony et Jean- Michel Quatrepont est un livre à contre-courant, une réaction au « politiquement correct » et aux discours de groupes minoritaires. En 150 pages, les deux journalistes listent les propos et les oukases que les groupuscules communautaristes imposent à la société. Si les causes sont légitimes, justes, la prise en charge par des idéologues les dévoie vers les chemins de la contrainte. Ainsi les campagnes anti alcool, anti-tabac versent dans une censure d’un temps d’un autre (?) temps : la cigarette de Jacques Prévert a été effacée sur les affiches et les timbres … Les propos des artistes, des politiques, des sportifs... sont scrutés à la loupe par les hérauts autoproclamés des féministes, des mouvements antiracistes…. Naissent les croisades des temps modernes qui imposent leur « bien pensance » à une société qui explose en communautés. Le Bien est défini, délimité, cadenassé, il prohibe toute déviance. Par médias interposés et polémiques savamment orchestrées, ces groupes culpabilisent, et excluent le « coupable ». Les auteurs voient l’émergence d’une société où plaisir se restreint, où l’autocensure limite le vocabulaire, où l’histoire est corrigée.

Le livre compile les excès et en montrent les caricatures. Certains exemples peuvent paraître moins représentatifs car ils émanent de groupuscules minoritaires. Mais la réflexion est engagée par la présentation d’un faisceau de dires et de faits qui s’assemblent et posent de sérieux problèmes de liberté.

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Bienvenue dans le pire des mondes

Je termine "Bienvenue dans le pire des mondes".

Un ouvrage collectif du Comité Orwell dont le titre s'inspire en opposition au "Meilleurs des Mondes" d'Aldols Huxley, et certainement un ironique pied-de-nez à "1984" de George Orwell. Comme quoi, certains écrivains sont des visionnaires, ainsi que l'examine Pierre Bayard dans son livre "Il existe d'autres mondes".

Un livre donc qui fait l'état de notre société à l'aube d'une nouvelle élection présidentielle en 2017. Un livre politique, comme le réquisitoire de nos impuissances presque volontaires à laisser couler le flot de la globalisation. Presque parce que certains l'utilisent comme d'une manière de penser le monde, non pas un organisme vivant mais bien plutôt comme un objet: objet de consommation, objet de production, de destruction, de financiarisation, objet de fin de l'histoire.

Le sujet est posé dès l'introduction: "À présent, pourquoi ne ferions-nous pas notre deuil d'une vision exigeante de l'homme comme animal politique puisant sa liberté et sa dignité dans l'action publique?"

Il s'agit de reconstruire l'histoire, bien plus que se référer au roman historique. Il s'agit de s'approprier le futur dans un élan démocratique, cette même démocratie mise à mal par des multinationales avides, non plus de seuls profits, mais de pouvoir. Le pouvoir de diriger le monde dans des enclos réservés. Mais, ainsi, dans cette vision du monde, n'est-ce pas renouvelé le principe du maitre et de l'esclave. Et chacun n'est-il pas alors l'esclave de l'autre?

À ceux qui souhaiteraient priver l'homme de son honneur, faisons remarquer qu'il devient alors prompt à se lever.
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Délivrez-nous du bien !

Tout d'abord, laissez moi vous présenter ces 2 personnes. Natacha Polony : journaliste et essayiste. Elle a fondé Polony.tv, webtv d'information indépendante. Elle a écrit plusieurs ouvrages ... des essais.

Jean-michel Quatrepoint : Journaliste au Monde, dirigeant de la Tribune et du Nouvel économiste. Il est l'auteur également de plusieurs ouvrages dont Alstom, un scandale d'état.

Dans ce livre, ils nous expliquent les dérives, les abus au nom du bien ... Au nom du bien, tu te repentiras : Il n'est plus question aujourd'hui d'utiliser certains mots de notre langue par peur de choquer une minorité ... les "caissières", les "femmes de ménage", les "concierges" et tant d'autres ont disparus pour laisser la place à "hôtesse de caisse", "techniciennes de surface" et "gardiens" ... Gare à ceux qui utiliseront encore les anciens noms !!

Au nom du bien, l'autocensure tu pratiqueras : Plus question aujourd'hui d'afficher son appartenance religieuse par exemple.

Au nom du bien, l'art et la mode tu revisiteras :

Plus question d'imaginer Carmen aujourd'hui : une femme tuée par son amant ... ne serait plus applaudi !

Par différents exemples, ils nous montrent que dans la société d'aujourd'hui, nos actes qui pourtant à la base sont "anodins", "gentils" sont critiqués et nous rendent coupables ! Le meilleur exemple, selon moi, est ce célèbre joueur de foot A.Griezmann qui pour rendre hommage à ses héros du baskett à publier une photo de lui déguisé en sa star ... Mon dieu mais qu'a t'il fait là ???? Au nom du bien, tu n'as plus le droit de te grimer le visage !!! et c'est comme cela qu'abattu par les déchaînements des différentes associations comme le CRAN, il s'est retrouvé cloué au pilori, sommé d'expier son crime et biensuuuur de s'excuser en pleine place publique ... Des exemples comme ça, ce livre en démontrent des tas ... Force est de constater qu'aujourd'hui attention ne buvez plus un p'tit coup de trop, ne blaguez surtout plus sur les femmes et messieurs s'il vous plaît, évitez de nous accoster dans la rue !!! vous allez vous faire balancer sur #balancetonporc ... les nouveaux inquisiteurs sont derrière vous et vous traquent !
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Nous sommes la France

Parlons Rwanda



Rien de particulier ne m'attache à Natacha Polony, je crois qu'elle est la patronne de Marianne maintenant, et je ne lis pas plus son journal, mais qu'il m'est facile de dire que je la soutiens dans le procès qui lui est fait d'avoir ouvert le débat sur le génocide rwandais à travers une phrase alambiquée entre le tutsies et les hutus car tout simplement son intention en tant que snipper de Ruquier n'était pas de relativiser la responsabilité des méchants hutus, mais de tenter de savoir comment est née cette rivalité ethnique aboutissant à un tel carnage humain contemporain. Tout simplement pour essayer de comprendre, mais peut-être est-ce une attention coupable de ne pas s'interroger davantage sur une chose qui échappe à notre entendement dans nos conforts douillets !



Perso, ce qui m'a gêné à l'époque c'est que tous les intellectuels français qui avait la plume facile pour d'autres génocides n'ont pas levé le petit doigt pour s'indigner que un million de tutsies avaient été décapités, occis à la machette par les hutus en deux coups, trois mouvements. Ce n'est que deux après qu'ils ont commencé à sortir de leur conscience endormie, il y en a même qui se sont contorsionnés pour dire qu'ils l'avaient dit. Et évidemment ceux-là viendront vous dire aujourd'hui qu'ils ont été les premiers lanceurs d'alerte ..



A ce moment-là pour quand le procès de ces intellectuels qui font un distinguo dans les génocides selon objectivement la couleur de peau des belligérants et que parce que c'est africain, ce serait une cause de second ordre ?



Je dis ça à défaut de tout le reste bien entendu
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Sommes-nous encore en démocratie ?

En moins de 100 pages, Natacha Polony parvient à argumenter avec pertinence, sérieux et vigueur en faveur de la démocratie, cette démocratie que nous sommes en train de perdre… Quelles que soient vos opinions politiques, je ne saurais trop vous recommander d'accepter de vous confronter aux analyses de la brillante directrice de Marianne. Sincèrement, vous en sortirez grandis, et soit rassuré, soit effrayé. Je veux dire par là que trouver ses propres sensations mises en perspective rassure – je ne suis pas seul ! – tandis que les menaces sur la démocratie que l'auteure énumère ne peuvent qu'effrayer.

°

Entre autres choses, Natacha Polony montre combien le "TINA" de Margaret Thatcher (There is no alternative) est devenu la boussole de toutes les tendances politiques. Libéralisme ? Tina. Terrorismes ? Tina. Crise sanitaire ? Tina. Crise écologique ? Tina. Ça m'a fait penser à une ancienne citation de Jean-François Revel (à propos du communisme à l'époque). En substance : le plus grand danger que court la démocratie, c'est l'irruption des "certitudes politiques absolues". S'il existe des certitudes scientifiques, les mesures politiques à prendre, elles, ne sont JAMAIS des certitudes. Ou alors il faut définitivement dire adieu à la démocratie…
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Délivrez-nous du bien !

Il est de plus en plus apparent que la « majorité » commence à exprimer la gêne qu’elle éprouve à cause des revendications des minorités, surtout quand ces revendications frôlent l’absurde. Pourquoi avoir à changer son mode de vie, si des franges minoritaires hypersensibles s’en trouvent offensées ? Et pourquoi ces revendications minoritaires trouvent à être implémentées par les pouvoirs publics ? Comment ces minorités « actives » ont pu imposer à la majorité des limitations à son mode de vie ? Si j’ai bien compris cet ouvrage, telle est la question posée. Pour y répondre, les coauteurs commencent par établir l’état des lieux dans les 3 premiers chapitres, dans le 4e chapitre, ils essaient d’apporter une explication au phénomène et prennent position.

Ainsi, ils commencent par faire un recensement des cas les plus représentatifs de la dictature des minorités. C’est informatif, sans doute ; j’ai pu lire des choses intéressantes, comme par exemple, les développements sur le mouvement #metoo, ou sur le charity business. Toutefois, j’ai pu déplorer le manque de références (les auteurs, dans une note de bas de page, prennent la peine de corriger un chiffre avancé par un ministre de 49.6 à 51% - s’ils sont tellement sensibles à la précision, ils auraient dû pourvoir le lecteur de références suffisantes afin qu’il puisse lui-même contrôler leurs infos). Autre chose : certaines parties paraissent moins bien écrites que d’autres, et des fois, il y a comme une sorte d’exagération (par exemple, le paragraphe relatif au vin et l’alcool, ou la vitesse maximum).

Dans le dernier chapitre, l’explication avancée ne m’a pas convaincue, c’est comme si les coauteurs ont eu plus de plaisir à exposer les dérives que de les expliquer. Et puis franchement, les dernières pages paraissent comme rapidement bâclées, voire confuses.

Toutefois, ceci dit, le but de ce livre est moins d’être un examen « scientifique » du phénomène, que d’être une tribune par laquelle les coauteurs critiquent les dérives des combats sociaux. Et là je suis bien d’accord avec eux. Rien que le bon sens s’oppose à ces dérives minoritaires, qui rendent la vie pénible à tout le monde. Le bon vin, les blagues, l’art – y compris l’art culinaire, ne devront pas subir l’hypersensibilité de certains manipulateurs issus de minorités.

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Sommes-nous encore en démocratie ?

Sommes-nous encore en démocratie? La question est plus que légitime, elle est essentielle pour notre régime politique. La réponse, positive, mène à une autre interrogation, elle aussi fondamentale: mais dans quel type de démocratie vivons-nous donc? La réponse, connue, est malheureuse: notre démocratie est défaillante, lacunaire, loin de l'idéal que l'on pourrait espérer et attendre, la représentation du peuple citoyen n'étant plus assurée pour de multiples raisons, très bien diagnostiquées dans cet essai. La principale, celle qui explique toutes les autres, dénonce le néolibéralisme, cette fameuse idéologie que ses tenants présentent à longueur de temps comme un système inéluctable, naturel donc impossible à dépasser; qui n'aurait aucune alternative et dont il faudrait s'accommoder. Et c'est en raison de cette mascarade, de cette tartufferie qu'hommes et femmes politiques abandonnent leur pouvoir, réduisent volontairement leurs champs d'actions à une peau de chagrin et limitent le champs décisionnel des citoyens, lasses de voter. Ils s'abstiennent ou votent "contre" et quand ils investissent la rue pour contester les mesures politiques, ils sont caricaturés, réprimés, renvoyés aux extrêmes, considérés comme des "ignorants" à qui il faudrait expliquer la bonne marche du monde. On le dit souvent - et Natacha Polony le redit ici - "La dérégulation économique s'accommode très bien de la réduction des libertés"; des libertés politiques bien sûre. Alors il faut investir le champs politique, ne pas l'abandonner, même par pessimisme, car on ne le dira jamais assez "Si tu ne t’occupes pas de la politique, la politique, elle, s’occupera de toi".
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Sommes-nous encore en démocratie ?

Si je ne partage les vues de l'auteur sur certains points en particuliers ce qu’elle développe sur l'école, elle met noir sur blanc avec des mots simples mais clairs, parfois drôles mais toujours incisifs et percutants, les dérives de notre démocratie vers l'ultralibéralisme et l'épistocratie ainsi que la gestion délétère de la crise sanitaire par le pouvoir par la mise en place d'une politique fondée sur la peur et le non respect des droits fondamentaux des citoyens
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Délivrez-nous du bien !

Un essai qui se lit rapidement et expose clairement et simplement les thèses des auteurs.

Si l'on suivait déjà les interventions télé et radio de Natacha Polony on apprend pas grands choses sur ses idées.

L'intérêt se trouvera dans l'analyse minutieuse qui est faite des mouvements et idéologies dont il est question, des origines à l'époque actuel avec la découvertes des figures de proues de ses nouveaux maîtres censeurs.



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Le pire est de plus en plus sûr

Natacha Polony a été cataloguée "décliniste", au même titre que certaines figures médiatiques, dont le discours tourne en boucle sur toutes les ondes.

C 'est aller un peu vite la concernant car c'est vrai, elle juge très sévèrement l'école actuelle, mais au moins, elle sait de quoi elle parle, sa vision est très étayée et elle propose des solutions (parues dans un autre ouvrage).

Cependant, on peut ne pas partager sa vision de l'école du futur (l'école François Bégaudeau, mdr), invalidée par les mesures prises en 2012 (le livre a été écrit avant l'élection): sanctuarisation du budget de l'éducation nationale, retour à formation initiale au métier, toujours pas de chèque éducation ni, malheureusement d'autonomie des établissements.

Beaucoup d'éléments manquent à la réflexion, comme la taille des établissements, le rôle du directeur d'école, l'analyse des spécificités de chaque territoire(on ne peut pas s'adresser de la même façon à une classe de zep et à une classe en milieu rurale, même si les exigences doivent être les mêmes)...

Ce livre est un constat accablant mais qui ne découragera pas les défenseurs de l'école.
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Bienvenue dans le pire des mondes

Il y a à boire et à manger dans ce livre. J'en distinguerai le fond de la forme. Sa lecture me laisse sur une impression d'un ouvrage un peu vite écrit et d'ailleurs il contient un erratum précisant qu'il s'agit d'une oeuvre collective. Effectivement les chapitres sont plutôt peu homogènes tant par leur contenu que leur écriture. Nous avons donc affaire à une succession de textes de différents membres du comité Orwell, dont Natacha Polony.



Quant au contenu, il aurait par conséquent gagné à être présenté avec plus de soin mais nous en distinguons tout de même l'essentiel. Bien sur la critique est acerbe et reprend les grands thèmes qui s'inscrivent dans ce que l'on appelle « le nouveau désordre mondial » et dont les tenants et les aboutissants apparaissent aujourd'hui de plus en plus évidents surtout depuis la fin du communisme. Si vous avez lu « Post-démocratie » de Colin Crouch, dont j'ai proposé récemment une critique vous comprendrez que nous sommes dans la suite et que comme le dérèglement climatique, sa croissance est exponentielle. Suite mais pas fin et le soft totalitarisme prélude au totalitarisme tout court. Là où Natacha Polony et Le Comité Orwell excellent c'est dans la démonstration de son acceptation et des mécanismes dont nous sommes les victimes consentantes car parfaitement manipulées.

À l'heure où des échéances électorale cruciales approchent, il est bon de se rappeler que nous n'avons aucun poids sur leur résultat puisque les votes ne seront pris en compte que s'ils conviennent aux « oligarchies élitistes ». Depuis le référendum sur le TCE de 2005 et sa transformation en Traité de Lisbonne, nous commençons à y être habitués. L'oligarchie élitiste décide de ce qui est bon ou mauvais pour nous. Curieusement ce qui est bon l'est surtout pour les multinationales et les grandes banques. Aucune question n'est admise sur le modèle de la construction européenne ou de sa monnaie qui affame certains pays de la zone euro à coup de dette. Cela doit être ainsi puisque l'élite le veut, alors que la population est plutôt pour l'Europe, mais pas celle-là, et aimerait que l'on revienne sur ce modèle de construction si dévastateur. Bref, tout le monde le sait mais quand une critique ose pointer son nez elle est immédiatement taxée de populiste, conpirationiste ou autre vocable qui a le grand mérite de clore instantanément tout débat.

Et là je reproche beaucoup à ce livre de faire l'impasse sur cette question. Est-ce pour restreindre les sujets polémiques ou par peur d'aborder la question ? Toujours est-il que le livre met de côté une partie du sujet. Quand on aborde la question des attentats, il semble aller sans dire que ceux-ci sont commis par des islamistes radicaux depuis le 11 septembre 2001 jusqu'à aujourd'hui. Aucune des innombrables manipulations de l'opinion n'est envisagée. Alors que c'est justement par la peur que l'on tient une partie de la population dans l'acceptation du « Pire des mondes ».

À mon sens cette absence de mise en cause de notre politique envers le monde musulman relève soit du refus du débat soit de l'acceptation d'une partie de ce monde que le livre prétend combattre. Il semble y avoir de l'islamophobie dans la manière de traiter certains passages. Ce serait plus que le point faible du livre, c'est ce qui le rendrait inacceptable.
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Nous sommes la France

Le livre le plus rassembleur de tous depuis les attentats de janvier 2015.
Lien : http://www.lepoint.fr/livres..
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