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Critiques de Nicolas Wild (117)
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À la maison des femmes

Pourquoi rester face à un homme violent? Pourquoi l excision? Pourquoi certains accompagnent d autres condamnent? A quel moment les femmes ne sont pas des objets sous contrôle d un père d un frère d un conjoint ou même d une mère?

Et l'IVG? Suffit il d une crise sanitaire pour que tout soit à recommencer?



Simple efficace instructif qui balaye les sujets essentiels. A mettre entre toutes les mains!



Rêvons encore
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Kaboul Requiem : Un thé avec les Talibans

Passionné de géopolitique, j'ai tout simplement dévoré Kaboul Requiem. Sans n'y avoir jamais mis les pieds, les mœurs afghans me paraissent terriblement réalistes, entre cruauté barbare et hospitalité indéfectible.

L'histoire est aussi captivante et j'adore ce type de dessin, sans fioritures ni excès.

A l'image de "S'enfuir", quoique avec un peu plus de rythme, les jours de captivité s'égrainent avec une certaine lenteur.



Mon coup de cœur BD de l'année.
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Kaboul Disco, Tome 1 : Comment je ne me sui..

Acceptant un travail dans une agence de communication, notre dessinateur se retrouve en Afghanistan. Rien que ça.

Nous partons avec lui à la découverte d'un pays en guerre, aux difficultés de s'y rendre (bloqué une semaine en Azerbaïdjan). Puis aux difficultés de la vie quotidienne : électricité, eau, attentats, kidnapping, émeutes. Contrebalancées par quelques extras réservés aux expat' : restaurant, alcool, fête, îlots dans un pays en ruine. Mais aussi visite dudit pays, rencontre avec ses habitants (pas tous de vilains méchants barbus, ni de femmes-fantômes).

Un carnet de voyage assez sympa, bien que certains des privilèges des étrangers m'aient parfois mise un peu mal à l'aise.

Titre du t.2 : Comment je ne suis pas devenu opiomane en Afghanistan
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Kaboul Disco, Tome 1 : Comment je ne me sui..

J’ai découvert Nicolas Wild il y a longtemps en lisant “ainsi se tut Zarathoustra” où il relate son voyage en Iran et j’avais adoré. Je me suis donc facilement laissé tenter par cette BD où il relate sa découverte de l’Afghanistan.



Nicolas Wild part en effet par hasard en 2005 en Afghanistan pour un contrat de 2 mois, pour participer à l’élaboration de BD expliquant la constitution afghane aux enfants et aux analphabètes. Ignorant, il va découvrir petit à petit l’Afghanistan à travers son quotidien d’expatriés, ses rencontres et son travail (l’agence de communication qu’il intègre proposant en partie de la communication institutionnelle).



On retrouve la même fraîcheur et le même humour que dans les BDs de Guy Delisle. C’est en effet avec beaucoup d’auto-dérision que Nicolas Wild nous présente son quotidien et la petite fenêtre que ça lui ouvre sur l’Afghanistan. Petite, car dans ce tome, s’il nous raconte son quotidien, il semble peu parler à des afghans ou peu visiter le pays. J’ai trouvé que c’était un peu moins mûr et réfléchi que dans « ainsi se tut Zarathoustra », dans le sens où ses préoccupations sont un peu plus frivoles. On a cependant un très bel aperçu de la découverte de l’expatriation dans un pays “compliqué” et beaucoup de fraîcheur et d’humour sur justement les réflexes un peu communautaires quand on est à l’autre bout du monde.



On ressent aussi quelque part toute la facilité à vivre dans ce pays jugé dangereux avec un accent mis sur les blagues potaches qui dé-dramatisent beaucoup la situation.

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À la maison des femmes

La Maison des Femmes devrait être le centre d'aide aux femmes victimes des violences sexistes et sexuelles qu'on aimerait voir essaimer partout en France, si les pouvoirs publics étaient vraiment soucieux de lutter contre ce phénomène...



Nicolas Wild nous offre une BD reportage dans laquelle il présente cette structure et les différent·es professionnel·les qui y travaillent, et qui permettent de répondre aux besoins des victimes (psychologiques, sanitaires, judiciaires, etc).



L'auteur construit son propos en dressant quelques portraits de femmes victimes de violences conjugales, d'excision, de mariage forcé. Certains témoignages sont bouleversants et peuvent remuer les lecteur·trices. Il aurait peut-être été pas mal que l'auteur s'attarde un peu plus longtemps sur le cycle des violences conjugales, ou donne quelques chiffres sur la réalité des violences de genre et montrer que ce phénomène touche toutes les cultures et classes sociales. En effet, la Maison des Femmes se trouvant en Seine-Saint-Denis, on pourrait penser que c'est pour répondre à la surexposition des femmes issues des classes populaires aux violences sexistes et sexuelles.



C'est assez rare pour le souligner : on peut se féliciter que ce soit un homme qui fasse ce genre de travail documentaire sur ce sujet sensible, et j'espère que sa BD permettra de faire oeuvre de pédagogie auprès des différents publics.
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Ainsi se tut Zarathoustra

Il est des auteurs que je ne connais pas et que je suis toujours heureux de découvrir. Nicolas Wild en fait partie. Ce n'est pas seulement par le fait qu'il soit un ancien élève du célèbre atelier d’illustration des Arts Déco de Strasbourg et qu'il soit originaire de la même région. Ce fils de pasteur a beaucoup voyagé et notamment au Moyen-Orient avec une expérience des plus intéressantes.



J'ai bien aimé son style qui me rappelle celui de Guy Delisle mais en mieux car il amène les choses de manière plus subtiles sans aucun jugement dans une espèce de neutralité qui nous laisse maître de penser. En tout cas, ce fut le cas avec cette oeuvre qui me fait découvrir une religion que je ne connaissais absolument pas.



L'extrait du cylindre de Cyrus en 539 avant Jésus-Christ indique: "J'ai accordé à tous les hommes la liberté d'adorer leurs propres dieux et ordonné que personne n'ait le droit de les maltraiter pour cela. j'ai ordonné qu'aucune maison ne soit détruite. j'ai garanti la paix, la tranquillité à tous les hommes. J'ai reconnu le droit à chacun de vivre en paix dans le pays de son choix...".



Bref, quand je lis cela, je ne peux m'empêcher de penser à tout ce qui se passe dans le monde au nom des religions, à tous ceux qui en meurent entre les maisons rasées sur la bande de Gaza ou les journalistes de Charlie Hebdo qui tombent à coup de kalachnikov etc... Voilà une religion très pacifiste qui apporte la joie et le bonheur. Voilà une religion d'amour et de paix. Et pas que dans les mots ! Bon, en même temps, laisser les morts de faire dévorer par les vautours, c'est space !



Il me tarde de découvrir le fameux Kaboul Disco du même auteur car c'est l'oeuvre qui l'a fait découvrir du grand public.
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Mondo Disco

Nicolas Wild est reporter dessinateur, essentiellement pour la chaine Arte depuis quelques années. J’avais bien aimé son Kaboul Disco, une bd en plusieurs parties sur sa vie à Kaboul, sa folle jeunesse d’expat, le fait que les gens continuent à vivre malgré la situation politique, ses échanges avec toutes classes sociales.

Là, c’est une compilation de certains des reportages pour Arte. On va donc suivre Nicolas Wild au Népal dans le camp de réfugié de Damak, là où sont envoyé les expulsés du Bouthan, attendant d’être dispatché dans le monde… Puis on le retrouve en France, dans les centres d’entrainement de l’armée de l’air, à Lyon, Avignon, et Clermont-Ferrand. Pour ensuite le follower jusqu’à Istanbul, pour un voyage culinaire et amical. De là, il se rendra en Ukraine, pour un reportage Arte sur Tchernobyl, mon reportage préféré, où il va interwiever des anciens employés encore vivants qui sont devenus peintres et artistes après cette catastrophe apocalyptique. On ira ensuite à Phnom Penh au Cambodge, car Nicolas Wild vient y faire un état des lieux des habitations du centre ville. Puis on prendra la route des montagnes en France, direction Chamonix, là où 2 avions Indiens se sont écrasés à quelques années d’intervalle, le Malabar Princess et le (dois-je vraiment l’écrire, vous pourrez à peine le prononcer… ) Kangchenjunga, crashs d’avions qui ont suscité, et suscitent encore de nombreuses interrogations. On finira ce long périple de plusieurs années, par un petit tour au Maroc, avec juste des visages, des figures prises sur le vif. Sans raison. Et c’est bien aussi.

Voilà, on a fait un tour du Mondo Disco avec Nicolas Wild, on a appris deux trois trucs intéressants au passage, et on a passé un agréable moment, et par les temps qui courent, il ne faut pas cracher sur un moment agréable et culturel. Parce que bon, il est pas si disco le mondo en ce moment, il est chaud, mais pas très dansant, le monde....

Merci à Masses critiques de Babelio et aux éditions La Boîte à Bulles pour leur envoi.

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Ainsi se tut Zarathoustra

De retour d'Afghanistan, Nicolas rencontre Sophia : elle attend le procès de l'assassin présumé de son père, Cyrus Yazdani, en même temps qu'elle est sur le point d'inaugurer le centre culturel dédié au zoroastrisme que son père a voulu créer en Iran.



Nicolas va donc la suivre en Iran pour découvrir ce centre, et assister quelques mois plus tard au procès.



Une aventure dépaysante aussi bien du point de vue des voyages que des cultures et des personnages rencontrés, qui interpelle sur de vraies questions, actuelles et sérieuses.
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Ainsi se tut Zarathoustra

« Des collines perses de Yazd aux coulisses du tribunal criminel de Genève, Nicolas Wild dévoile les dessous de l’assassinat en 2006 de Cyrus Yazdani, figure emblématique de la culture zoroastrienne en Europe et en Iran. Le procès doit permettre d’y voir plus clair dans cette affaire de mœurs aux possibles résonances politiques.



Le zoroastrisme, religion monothéiste née en Perse avant notre ère, inspira nombre de philosophes, en particulier Nietzsche au 19è siècle, lequel prêta sa plume à son prophète dans Ainsi parlait Zarathoustra.



Si l’œuvre de Nicolas Wild n’a pas les prétentions de celle du philosophe, elle dévoile toutefois avec précision les principes de cette religion et le délicat devenir de ses adeptes » (extrait rabat de Couverture).



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Le dernier album « en solo » de Nicolas Wild remonte à 2008 puisqu’il s’agit du second tome de la série Kaboul Disco. Cinq ans d’attente, vous imaginez donc à quel point la suite est attendue…



Pourtant, Nicolas Wild propose cette année un tout autre projet. Celui-ci semble être né spontanément si l’on en croit l’auteur. Ainsi, après quelques pages de lecture, on apprend qu’il loue un appartement situé en plein cœur de Paris, près du Canal Saint-Martin, le quartier où squattent les Afghans qui ont choisi le chemin de l’exil nous explique-t-il. Lors d’une balade sur les rives du canal, Nicolas Wild rencontre Timour qu’il aide en lui permettant de passer un appel à partir de son portable. Le reste est plus ou moins un concours de circonstances qui permet à Nicolas Wild de sympathiser avec Sophia Yazdani, la fille du zoroastrien.



Pour construire son récit, Nicolas Wild s’appuie sur le personnage fictif de Cyrus Yazdani. Cet homme lui sert ainsi de fil conducteur pour aborder de front son sujet : le Zoroastrisme et ses ramifications en Iran et à travers le monde. Un ouvrage didactique mais qui offre une lecture fluide et plaisante. La mise en abyme permet à l’auteur de s’immiscer dans la présentation qu’il effectue et de soulager les propos en y injectant des scènes de vie plus ludiques ainsi que le cheminement qu’il a effectué à mesure qu’il s’enfonçait dans la maîtrise de son sujet. Mais Ainsi se tut Zarathoustra aborde également d’autres sujets comme la place de l’Art et de la culture dans la société iranienne, le clivage entre les différentes communautés religieuses, la consommation d’opium, l’exil…



Plusieurs récits s’entrecroisent ici. Le premier aborde l’histoire du zoroastrisme, de son émergence (qui se situe dans les trois derniers millénaires avant la naissance du Christ) à la période actuelle qui marque son déclin. Ainsi, on découvre que le zoroastrisme est une religion en voie d’extinction qui ne doit sa survie que grâce à la seule force de volonté de ses fervents défenseurs.



Il est également question du parcours de Cyrus Yazdani qui incarne à lui seul l’histoire de la communauté zoroastrienne condamnée à l’exil au début du siècle dernier (Etats-Unis, Europe, Inde sont les principales zones géographiques où les zoroastriens se sont exilés). Ces hommes sont souvent issus de familles riches et cultivées, ils ont su s’intégrer dans les sociétés où leur diaspora se sont installées. Enfin, ces individus sont attachés à leurs racines familiales, ils font le choix de rentrer d’exil et tentent de refaire leur vie en Iran.



Il est enfin question de la démarche opérée par l’auteur. Ce récit se développe sur une période plus concise (septembre 2007 à mars 2009). Seul grief : son postulat de départ s’appuie sur une rencontre incongrue. Ces temps de narration restent peu cohérents dans le sens où les transitions qui les relient sont tributaires d’hasardeux concours de circonstances, rendant ainsi cette « tranche de vie » légèrement grossière voire caricaturale. J’ai eu beaucoup de mal à doser la présence de ce temps narratif car il impose un fort décalage entre la précision des propos tenus dans la partie historique et une forme d’insouciance apposée à la période relatant la démarche de l’auteur.



Nicolas Wild découpe son récit en trois parties dans lesquelles on constate à quel point l’utilisation de la métaphore vient aider l’auteur dans la construction de son scénario. Ces chapitres s’intitulent respectivement « Bonnes pensées » (partie qui se consacre à la présentation du zoroastrisme et de ses fondements religieux), « Bonnes paroles » (relative au procès et au parcours du personnage principal) et « Bonnes actions » qui se penchera sur le procès [du meurtrier présumé de Cyrus Yazdani] et ses conséquences.



Le trait de Nicolas Wild est plus maîtrisé que dans Kaboul Disco : les fonds de cases sont plus fouillés mais la description graphique des personnages reste identique. L’auteur va à l’essentiel, le style me fait penser au dessin de presse : sobre et expressif. Je ne vous cacherais pas que je n’ai pas pensé, à plusieurs reprises, à la démarche journalistique de Joe Sacco et cela, dès la première page de Ainsi se tut Zarathoustra. En effet, les similitudes sont nombreuses avec la première nouvelle de Reportages qui conduit Joe Sacco à se rendre au Tribunal pénal international de La Haye pour suivre le procès d’un criminel de guerre. Certes, Sacco n’est pas le genre à imaginer la construction d’un élément fictif pour déplier son sujet qu’il préfère aborder de front. Alors vous me direz, pourquoi faire cette comparaison facile entre ces deux démarches d’auteurs ? Je pense que cela tient à deux choses. Le décor d’un tribunal pour introduire la sujet et le fait que les deux auteurs n’hésitent pas une seconde à se mettre en scène et à tenter d’interagir avec le lecteur en lui transmettant à la fois les éléments historiques et ce qu’a suscité la découverte de ceux-ci chez lui.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Kaboul Disco, Tome 2 : Comment je ne suis p..

Dans la continuité du tome 1, on retrouve Nicolas Wild dans son quotidien en Afghanistan lorsqu’il travaillait pour une agence de communication institutionnelle, récit émaillé de beaucoup d’humour léger ou potache, qui ne présente pas toujours son auteur sous son meilleur jour. L’humour, très présent, permet de contrebalancer le ton du récit qui se modifie par rapport au tome 1.



En effet, on sent que la situation se tend en Afghanistan et Nicolas Wild nous parle plus de problèmes politiques (entre autres parce que son entreprise gère la communication des premières élections parlementaires) et s’intéresse plus à la situation des Afghans. J’ai beaucoup aimé sa façon de pointer du doigt les incohérences politiques et les problématiques qui ne feront que s’exacerber, en particulier sur la gestion de la culture de l’opium. On sent aussi qu’il commence à être plus cynique pour exprimer son impuissance face à la situation qui se détériore.



La description des émeutes est particulièrement impressionnante et l’humour avec laquelle il les décrit donne beaucoup de vivacité et dé-dramatise son vécu. J’ai particulièrement aimé la discussion avec les militaires qui viennent les protéger et qui ne sortent pas de leur base alors que l’auteur et ses collègues se déplacent à pied.



Un tome 3 est annoncé mais n’est jamais sorti. C’est dommage car j’aurais bien fini de découvrir son aventure et son ressenti afghan.

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Kaboul Disco, Tome 1 : Comment je ne me sui..

Il me tardait de découvrir ce fameux Kaboul Disco après avoir découvert cet auteur en lisant le magnifique Ainsi se tut Zarathoustra. Il faut dire que j'aime le style de cet auteur alsacien qui part à la découverte de l'Orient. En effet, cela regorge de tous ces petits détails intéressants à découvrir avec une bonne dose d'humour. L'auteur se présente comme un jeune insouciant sans domicile fixe qui a même failli rester coincé en Azerbaijan.



Avant l'Iran, ce fut donc la découverte de l'Afghanistan, un pays en proie à la guerre depuis quelques décennies à commencer par l'invasion soviétique en 1979. L'action se déroule en 2005 pendant que l'armée américaine part à la chasse aux talibans. Il dresse un regard plutôt ironique sur ce pays quand d'autres auteurs se livrent à un constat plus mesuré et finalement moins crédible. J'ai apprécié cette liberté de ton.



C'est une bd de reportage qui possède d'excellentes qualités. Le disco à Kaboul, c'est une véritable tuerie !
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Kaboul Requiem : Un thé avec les Talibans

Wild de retour en Afghanistan ! Ah ben non. En revanche, il prend conscience de la chance qu'il a eu lorsqu'il était là-bas : il ne s'est pas fait enlever... Contrairement à son voisin d'avion.

Plongée cauchemardesque et labyrinthique dans la nébuleuse des groupes religieux, terroristes ou non, des instances tribales, sans parler du code d'honneur pachtoune... Bref, c'est pas facile de rester en vie quand on est un journaliste enlevé et condamné à mort...

Sur ce sujet grave, Wild arrive à mettre un peu d'humour pour faire baisser la tension du lecteur. Les couleurs sont sobres, le trait assuré, un peu (petit peu) enfantin, l'intrigue menée tambour battant. Connaissant le pays et ses arcanes, il explique simplement, sans perdre en intensité narrative des concepts totalement étrangers aux occidentaux que nous sommes.

Vivement la suite !



Challenge Le Voyage Littéraire
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Kaboul Requiem : Un thé avec les Talibans

Cette BD est le fruit du hasard: une rencontre fortuite entre Nicolas Wild, auteur de BD retraçant ses aventures d'illustrateur en Afghanistan, et Sean Langman, journaliste britannique ayant été l'otage de talibans dans ce pays. Cette association donne un résultat complexe: on découvre la contradiction des talibans, voire leur hypocrisie, les luttes, aussi "petites" soient-elles face à ce phénomène, les sentiments complexes du journalistes, envers lui-même, envers son compagnon de cellule ou encore après sa libération.

Un dessin et un tons parfois légers qui n'empêchent en rien de sentir son sang se glacer à certains passages violents.

A lire, vraiment.
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Kaboul Requiem : Un thé avec les Talibans

Je suis déjà détentrice de Kaboul Disco qui mêle avec brio grave et humour. Ou comment je suis passé à deux doigts de la catastrophe.

Kaboul requiem s'il tente de garder un ton léger, est beaucoup plus sombre. Ou comment j'ai (sur) vécu (à) la catastrophe.

Toujours très bien amené, bien raconté. Je regrette juste le dessin pas terrible (version viteuf) qui fait que j'ai remarqué un peu tard le parallèle détention et croissance des abricots (vous comprendrez) (i.e toi même tu sais) qui est une jolie allégorie de la liberté.

De quoi me réjouir lorsque je relirai ce tome.
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À la maison des femmes

Une BD très bien faite sur un sujet complexe : les violences faites aux femmes.

Lorsque l’auteur, Nicolas Wild, est sollicité pour écrire sur la Maison des femmes de la Seine St Denis, il est un peu interloqué. Lui, ses sujets, c’est plutôt les conflits, les guerres… L’éditeur rétorque : « Le corps des femmes est justement devenu l’un des terrains majeurs des guerres contemporaines.».

Voilà donc notre dessinateur parti à la rencontre de Ghada Hatem, gynécologue, fondatrice de la Maison des femmes. Dans ce lieu, on accueille toutes les femmes victimes de violence, toutes sortes de violence : intra familiale, excision, viol, mariage forcé, … Chaque histoire est un drame et parle de domination masculine, de relations toxiques mais aussi de culture et de traditions.

Une équipe de soignants écoute, panse, oriente, accompagne l’accès aux droits, le dépôt de plainte. On peut aussi y apprendre le français ou le karaté. Mais surtout, on retrouve sa dignité, on se reconstruit une personne, on s’émancipe.

Nicolas écoute ces femmes, interviewe les professionnelles, partage des temps d’atelier. On sent que l’auteur a été touché ; dessins et textes débordent d’émotion. Pour autant, l’humour n’est jamais loin.

C’est pédagogique, très complet sur le sujet. Belle réussite !

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A quoi pensent les Russes

Cette petite bande dessinée au format atypique a attiré mon œil dans une librairie ; elle fait le récit d'un reportage d'un dessinateur français...employé par un média indien, et envoyé en Russie en juin 2022, quelques mois après le début de la guerre en Ukraine.



Grâce à sa fixeuse "Chat", Nicolas Wild plonge dans le quotidien des Russes, chamboulé pour certains, bien peu pour d'autres. La bande dessinée se divise en petits chapitres chacun dédié à l'un des interlocuteurs du reporter, qui naviguera de Saint-Pétersbourg à Moscou, en passant par les grottes de Shulgantash en Bachkirie.



On y rencontre entre autres Boris Vishnevski, du parti démocratique Iabloko, le rocker Iouri Chevtchouk, un avocat défenseur des droits de l'homme, un vétéran afghan se plaignant de l'inauguration tardive de monuments en l'honneur des soldats tombés sur ce front, ainsi que des passants et rencontres qui forme chacun une facette de la société russe: pieux orthodoxes priant Sainte Xenia, grand-mère peintre offusquée, jeune guide touristique fan d'Anna Akhmatova, une mère et sa fille louant les camps touristiques pour enfants organisés en Crimée depuis son rattachement à la Russie, activistes de Bachkirie rassemblés derrière Poutine pour "l'opération spéciale", mais qui reviendront à leur lutte pour l'autonomie de leur région dès cette dernière terminée.



Au-delà de cette myriade de passants, les dessins parfois agrémentés de photos de Nicolas Wild révèlent aussi les silences et les représentations de la guerre en Ukraine, à travers des plaques commémoratives sans aucune information, des QR codes disséminant quelques explications, ou encore ces mosaïques modernes commandées par Poutine tentant de lier victoires historiques du passé et luttes russes actuelles dans une même continuité "civilisationnelle".



Une très belle surprise fournissant une multitude d'anecdotes, et qui permet de plonger dans le quotidien des Russes et d'en révéler la simplicité, ou la complexité en fonction des appartenances politiques, culturelles ou sociales de chacun.
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À la maison des femmes

Dans ce roman graphique, Nicolas Wild nous fait découvrir la maison des femmes de St Denis créée en 2016 par le docteur Ghada Hatem. Elle a été conçue comme un véritable refuge pour les femmes en détresse qui peuvent y trouver différents spécialistes pour les aider à surmonter les traumatismes qu’elles ont subis. On y rencontre des femmes violentées par leurs maris, d’autres mariées de force, excisées, violées… Les thèmes évoqués sont difficiles mais cette maison des femmes montre la prise de conscience des violences faites aux femmes et la volonté d’agir contre ce phénomène jusque-là largement minimisé. On ne peut que souhaiter que ce genre de lieux se multiplie pour aider les femmes et leur éviter le véritable parcours du combattant qui les attend quand elles se décident à parler, à dénoncer leurs agresseurs. Mais ce qu’on peut surtout espérer même si ça semble bien utopique c’est qu’un jour ce type de maison disparaisse en même temps que les mauvais traitements infligés aux femmes…
Lien : https://monpetitcarnetdelect..
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Ainsi se tut Zarathoustra



Voilà donc mon premier contact avec une BD depuis les années Mickey ! Et je dois dire que, malgré des réticences perceptibles, je me suis laissée un peu emmener par Nicolas Wild qui, curieusement (pour moi, en tout cas) se met en scène dans une sorte de roman politico-historico-policier. Je m'explique. Au détour d'une rencontre parisienne, il fait un voyage en Iran avec Sophia, fille de Cyrus Yazdani et découvre , en trois actes, la théorie zoroastrienne : Bonnes pensées, bonnes paroles, bonnes actions.

Nous apprenons que Cyrus, éminent érudit et chef de file de la communauté zoroastrienne iranienne, a été assassiné en Suisse, par un certain Mehrab qui pourtant était son ami. Et cet apparent ressort de l'intrigue est en fait un prétexte à nous faire découvrir l'histoire douloureuse d'un peuple mal-aimé en Iran, mal perçu par les chefs religieux chiites de ce pays, peuple qui, pour résister à la pression, a dû s'exiler en Inde où il a réussi une certaine intégration . On aime bien la métaphore du vase de lait plein à ras-bord (= refus des chefs indiens d'accueillir la diaspora venue d'Iran pour cause de surpopulation), vase dans lequel les parsis font se dissoudre du sucre : le lait ne déborde pas et est enrichi par le sucre : ainsi feront les parsis en Inde en étant les ressorts de la réussite économique indienne : 0,01% de Parsis en Inde pour une part très importante des gens qui réussissent.

Les aspects politiques de cette histoire inspirée de faits réels sont mis en avant : brutalité du régime de Ahmadinejad, intégrisme des ayatollahs, multi - ethnie mal vécue en Iran. On aime bien les notations historiques et culturelles (la première charte des droits de l'homme, la magnificence de Persépolis, l'info sur les rois mages qui étaient zoroastriens) et les traits d'humour qui parsèment le discours : j'aime bien : « Attention aux marches, l'escalier en est plein. »

Pour autant, on ne peut pas parler d'un bon polar , l'histoire étant segmentée et l'énigme non résolue finalement, les liens entre les cases pas toujours souples ni logiques, retours en arrière et ruptures du discours n'aident pas forcément non plus. Les scènes de procès sont assez fastidieuses. Quant à l'idée, même si elle repose sur quelque chose de vrai, de se mettre en scène soi-même en tant qu'auteur-acteur, elle me semble un brin nombriliste.

J'ai été sensible au dessin, notamment dans la restitution des lieux (au British Museum, à Persépolis), mais pas particulièrement à l'écriture. Au final, un moment agréable mais sans plus.

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Ainsi se tut Zarathoustra

Attention coup de coeur.

Ecrirais-je sur la couverture si j'étais libraire.

Premier roman de l'auteur que je lis, j'aime beaucoup ses digressions baroudeuses et le ton philanthrope pour servir un sujet (des sujets) sensible(s).

J'en retire l'impression de nager dans un océan crée par un génie ayant mêlé le sens critique de Guy Delisle avec les questionnements de Marjane Strapi, le tout avec un sens du conte et du mystere qui me donne fort envie d'aller danser par la suite le disco à Kaboul.

Bref, ce livre qui m'a été offert est un très beau cadeau !

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Ainsi se tut Zarathoustra

Par un concours de circonstances Nicolas se retrouve embarqué dans un voyage en Iran sur les traces des derniers zoroastriens. Cette religion monothéiste ancienne, issu de la réforme du mazdéisme par Zarathoustra, a été la religion officielle de l'Iran sous les Sassanides avant que l'Islam ne s'impose.

Ce voyage est initié par la fille de Cyrus Yazdani, à l'occasion de l'inauguration du centre culturel zoroastrien que celui a créé dans le centre de l'Iran. On apprend que celui-ci, mécène exilé à cause de la répression iranienne, a été assassiné deux ans plus tôt à Genève par l'un des artistes qu'il hébergeait.

L'album s'ouvre sur le procès du présumé assassin et la présentation de la religion zoroastrienne. Cette introduction permet de donner un fil conducteur à l'auteur.

Le récit de ce voyage permet à Nicolas Wild de traité divers sujets. D'abord de l'immigration afghane en Europe mais aussi en Iran, de cet espoir d'une vie meilleure qui n'aboutit pas. Ensuite, c'est la situation d'une minorité religieuse à la fois dans la République islamique d'Iran, peu encline à accepter cette minorité vue comme dissidente, et dans le monde car la diaspora zoroastrienne à dispersée les fidèles de l'Inde aux États-Unis. C'est aussi parler de l'Iran avec un regard extérieur, des scènes de vie quotidienne qui allègent les propos mais aussi des constats sur la place de l'art et de la culture dans une République Islamiste répressive. Un récit aux facettes multiples drôle et enrichissant.

Nicolas Wild parle de sujets difficiles avec légèreté et sérieux. Combinaison étrange me direz vous! Pourtant, avec son trait clair et simple, qui renvoie à la naïveté du narrateur, il allège son récit.

Un album enrichissant dont le personnage central, Cyrus Yazdani, est un électron libre qui donne l'occasion au narrateur de présenter l'histoire de l'Iran avec un regard distancié, et de la remettre au cœur de l'histoire mondiale.
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