AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Nicolas Wild (117)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Kaboul Disco, Tome 1 : Comment je ne me sui..

Excellente BD, après les "reportages en bulles" ou journaux intimes graphiques de Marjane Satrapi pour l'Iran, et du dessinateur Guy Delisle pour l'Asie orientale, un récit truculent, drôle, réaliste et grave parfois, vraiment du bon boulot. Le lecteur est en immersion pendant ces semaines et découvre ce microcosme particulier aux différentes nationalités, de personnes qui se retrouvent expatriées pour des missions de soutien pédagogique ou politique aux nouvelles institutions afghanes....

L'auteur nous fait partager son expérience et c'est franchement réussi ! J'ai beaucoup ri et pas mal appris aussi sur le contexte diplomatique off de là-bas et la culture afghane....
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
Commenter  J’apprécie          50
À la maison des femmes

A la découverte de la Maison des femmes de Saint-Denis, créée en 2016 par une femme d'exception, le Docteur (gynécologue) Ghada Hatem, mise en lumière par Nicolas Wild, de manière sobre, réaliste, humaine.

Ce roman graphique, c'est le regard d'un homme, Nicolas Wild, sur toutes ces femmes, qu'elles soient salariées, bénévoles ou bénéficiaires de la Maison des femmes, un regard émouvant (et parfois très ému), intéressé, interrogateur mais bienveillant, admiratif parfois. Projet de plusieurs années, entre 2017 et 2021, ce roman rend compte des violences faites aux femmes sur cette période, jusque récemment pendant les périodes de confinement.

Le regard est juste, douloureux, nécessaire. Une lecture utile.
Commenter  J’apprécie          40
Kaboul Disco, Tome 1 : Comment je ne me sui..

Nicolas Wild, jeune auteur de BD, fait le récit de la mission en Afghanistan qu'il a réalisée pour le compte d'une agence de communication afghane tenue par des expatriés, en 2005, sur l'illustration de la Constitution afghane.

C'est drôle, plein de détails caustiques sur la vie des expatriés, et instructif sans être lourd sur la situation politique du pays. Dans l'esprit de Guy Delisle.

En prime, clin d'oeil, quelques jours de confinement, mais là pour risque d'enlèvement...

Agréable à lire.
Commenter  J’apprécie          40
Kaboul Disco, Tome 1 : Comment je ne me sui..

• « Kaboul Disco, Tome 1 : Comment je ne me suis pas fait kidnapper en Afghanistan » de Nicolas WILD, publié chez La Boîte à bulles.



• J'ai commencé cette lecture à la suite du défi de lecture de BD de Babelio, cherchant une BD édité chez La Boîte à bulles (que je ne connaissais pas) dans le but d'étendre ma "culture" BD.



• Après « L’Algérie, c’est beau comme l’Amérique » et avec le premier tome de « Kaboul Disco », je continu mon exploration de la culture arabe. Une œuvre autobiographique sur le séjour professionnel d'un dessinateur de BD en Afghanistan.



• Une œuvre autobiographique donc, se déroulant dans un pays toujours en guerre, malgré un climat moins dangereux à l'époque où l'auteur s'y trouvait. On est cette fois ci sur un format humoristique, tout en étant éducatif. On y apprend beaucoup de chose sur le pays, des choses parfois insoupçonnées, j'ai vraiment été surpris.



• Le dessin est parfaitement adapté au projet, et pour cause, l'auteur et le dessinateur sont la même personne. Des dessins en noir et blanc, avec des traits simple et un style de dessin proche de celui des caricaturiste. Un style graphique caricaturale, oui, mais jamais dans le vulgaire, et ça, c'est très appréciable.



• Je ne m'y attendais pas mais j'ai parfois ris car l'auteur est vraiment très bon dans son exercice. Je vais m'intéresser plus amplement à son œuvre à l'avenir.
Commenter  J’apprécie          40
Kaboul Disco, Tome 1 : Comment je ne me sui..

Je ne suis pas une grande amatrice de BD en général. Mais en ce temps spécial de confinement, j'ai du temps et ma médiathèque ne propose en ligne que des BD !

Une belle découverte que cette BD avec de l'humour mais pas que. On s'instruit aussi. Je m'en vais dénicher le tome 2...
Commenter  J’apprécie          40
Kaboul Disco, Tome 1 : Comment je ne me sui..

Une très bonne découverte !

Nicolas Wild brosse dans ces deux tomes le récit de son expérience personnelle de dessinateur expatrié en Afghanistan en 2005, où il collabore au sein de l'agence Zendagui.

Sa première mission consiste à mettre en images la constitution afghane. Il travaillera ensuite sur une campagne de recrutement pour l'armée afghane, et dans le 2e tome, sur des visuels dénonçant l'opium (dans un pays devenu premier producteur mondial).



Cette BD est non seulement passionnante à lire, on s'attache à ce petit bonhomme à lunettes qui narre sans artifices son quotidien au sein de la communauté expatriée française (rendez-vous au restaurant "La joie de vivre" !) mais en plus elle est instructive et nous plonge dans un pays en reconstruction, à la démocratie encore hésitante (voir les planches sur les 1eres élections législatives en 2005), où la sécurité n'est pas acquise.

Nicolas Wild réussit à faire partager au lecteur sa bonhomie, son humour jamais sarcastique (j'ai souvent ri !) et son intérêt croissant pour l'Afghanistan. Un bonus en fin d'ouvrage comporte des photos de lui et ses collègues, en pique nique ou au travail, ainsi que des illustrations des campagnes de communication auxquelles il a participé (autocollants et affiches contre la culture de l'opium).

Un coup de coeur ! A quand le tome 3 qui avait été annoncé dès 2008 ? J'ai hâte...
Lien : http://coquelicoquillages.bl..
Commenter  J’apprécie          40
Kaboul Disco, Tome 1 : Comment je ne me sui..

Un album en noir et blanc assez dépouillé (peu de décors) qui raconte avec humour la vie d’un expatrié en Afghanistan, arrivé là un peu par hasard, au milieu d’humanitaires qui eux ont fait le choix de venir ici… Une vision très différente et moins profonde que celle de la série Le Photographe (qui se passe aussi en Afghanistan, mais dans les montagnes, le milieu des humanitaires pendant la guerre avec les Soviétiques, revoir le tome 1, le tome 2 et le tome 3). Car de l’Afghanistan et même de Kaboul, il est très peu question, à part la constitution et le milieu très fermé des expatriés, qui se retrouvent dans quelques lieux, entre eux, avec quasiment aucun contact à l’extérieur, si on excepte le chauffeur et la femme de ménage de l’agence… Un grand moment quand même, les candidats à l’élection sont représentés par des symboles dans ce peuple en grande partie illettré… avec par exemple un gros méchant dont le symbole sur le bulletin de vote et les affiches est un couple de nounours…
Lien : http://vdujardin.com/blog/ar..
Commenter  J’apprécie          40
Kaboul Disco, Tome 1 : Comment je ne me sui..

Un tout petit peu "déçue"...Cependant le contexte de la reconstruction de l'Afghanistan est bien décrit. Dans le même genre j'ai préféré la manière de raconter de Guy Delisle sur la Corée, la Chine et la Birmanie.
Commenter  J’apprécie          40
Kaboul Disco, Tome 1 : Comment je ne me sui..

Une BD excellente, entre tendresse hallucinée et ironie délicate. Nicolas Wild nous fait découvrir un Afghanistan proche de nos projections et très loin pourtant de ce qu'on attend !
Commenter  J’apprécie          40
Kaboul Disco, Tome 2 : Comment je ne suis p..

Nicolas Wild nous emmène à nouveau dans son quotidien lointain,

dans ce pays victime de nombreux préjugés ou mauvaises informations, dans ce pays cloisonné duquel il connaît surtout l'univers des expatriés. Mais il nous parle néanmoins, non sans humour, de l'histoire du pays, des réalités politiques, et intègre les voisins afghans et les employés locaux dans son récit. Une porte vers une population attachante.

(...)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
Commenter  J’apprécie          40
A quoi pensent les Russes

Auteur de bandes dessinées, Nicolas Wild décide, en plein COVID et surtout au début de la guerre entre l'Ukraine et la Russie, d'aller en immersion au cœur de la Russie. Le but est de faire un album qui raconte aux occidentaux ce qui se passe en Russie et comment les russes voient les autres pays et la guerre en cours en Ukraine. Un voyage qui n'est pas sans danger.

J'étais très intéressée par ce graphique documentaire car la Russie est un pays dont on parle beaucoup mais dont on ne sait pas grand chose.

La politique de Poutine est très répressive et peu de choses filtrent, il est difficile de faire la part des choses entre la parole officielle et la réalité.

L'auteur va être surveillé tout le long de son voyage. Il est accompagné par une traductrice qui va lui faire rencontrer tout une palette de russes, ce qui va permettre à Nicolas de se faire une idée.

Les dessins sont en noir et blanc, assez minimalistes. On se focalise sur les interviews des Russes et ce qu'ils décident de bien vouloir partager avec l'auteur.

On se rend compte qu'ils sont totalement désinformés par rapport à ce qui se passe en Ukraine. La haine du peuple allemand est encore très présente. Le patriotisme et nationalisme sont des valeurs extrêmement présentes dans cette culture.

C'est un roman graphique très documenté, il y a plusieurs chapitres chacun consacré à une interview.

Un album que j'ai aimé découvrir.
Commenter  J’apprécie          30
À la maison des femmes

Cette BD vaudrait plus qu'une critique 5 étoiles.



J'ai juste envie de dire, à tous ceux qui doutent de la violence faite aux femmes et aux enfants. A ceux qui pensent que les féministes exagèrent, qu'elles sont "radicales". A ceux qui pensent que deux baffes, c'est rien, ça remet les idées des femmes en place. A ceux qui répondent "et alors"? A ceux qui pensent qu'aujourd'hui, ça va mieux, que les choses se sont améliorées. Ceux qui disent qu'une femme violée l'a peut-être bien cherché. A ceux qui croient savoir, ceux qui balaient le sujet d'un mouvement d'épaules.



A ceux-la, lisez cette BD. Documentez vous sur le sujet. Ecoutez. Regardez dans la rue, lisez la presse, apprenez.



Et après, venez en parler.
Commenter  J’apprécie          30
Ainsi se tut Zarathoustra

Cette bande dessinée est entre le reportage et l’intrigue policière. Le dessin est simple, en noir et blanc, dans le style du roman graphique, l’image n’est qu'un support au récit, elle reste discrète, hormis dans les moments où elle parle du zoroastrisme, religion monothéiste antique d’Iran et d’Afghanistan. J’ai aimé tout ce qui concernait la société iranienne et le Zoroastrisme, la partie didactique est très intéressante. Par contre la partie intrigue m’a presque ennuyé, il manque de liant, de le rythme, j’ai souvent peiné à tourner les pages. L’articulation entre la fiction et la réalité semble inhiber l’écriture de Nicolas Wild et je ne suis pas parvenu à m’attacher aux personnages. Est-ce qu’un simple reportage n’aurait pas été plus efficace. Je ressors de cette lecture assez déçu, parce qu’elle ne m’a pas happé malgré l’intérêt du sujet.
Commenter  J’apprécie          30
Ainsi se tut Zarathoustra

Je ne connaissais à peu près rien de Nicolas Wild, si ce n’est quelques apparitions sur le blog de Boulet, avant l'arrivée de Ainsi se tut Zarathoustra dans ma boîte aux lettres. Premier constat avant lecture : il s'agit d'un volumineux album d'environ deux-cent pages, et ça s'annonce intéressant.



Du coup, j’ai vite été frappé par la ressemblance de style entre cet album et les Chroniques de Guy Delisle. Comme ce dernier, Nicolas Wild se met en scène au sein d’un pays choisi (ici, l’Iran) et adopte le ton d’un observateur curieux et plutôt naïf. De même, le dessin, en noir et blanc et sans fioritures, va à l’essentiel. Dans le cas présent, l’auteur se retrouve en Iran grâce à sa rencontre avec Sophia Yazdani, qui l’invite à se rendre dans son pays à l’occasion de l’inauguration d’un centre culturel zoroastrien. A l’origine de ce centre, son père, Cyrus Yazdani. Très engagé dans la survie du Zoroastrisme (une religion née en Perse et actuellement en voie de disparition), il tenait beaucoup à l’inauguration de ce centre… avant son assassinat. D’ailleurs, le procès de l’assassin présumé fait office de fil rouge de l’album.



Ainsi se tut Zarathoustra raconte donc le périple de Nicolas Wild en Iran, sur les traces du Zoroastrisme et de la famille de Sophia. C’est un album fait de rencontres successives, souvent absurdes comme dans tout voyage de ce genre, mais également rempli de thèmes pas évidents à traiter. Le deuil, pour commencer, est très présent : Cyrus Yazdani, même décédé, est un personnage à part entière, peut-être même le plus important. Par ailleurs, traiter de l’Iran semble impossible sans s’attarder un peu sur l’histoire et le contexte politique du pays. A ce sujet, l’auteur évite d’adopter un point de vue trop simpliste et tente d’en esquisser la complexité, même si les dirigeants iraniens en prennent pour leur grade.



Enfin, le ton de l’album permet de désamorcer les drames qui se jouent, sans non plus les occulter. « Œuvre de fiction inspirée de faits réels », comme précisé sur sa dernière page, elle dispose d’une étonnante galerie de personnages, développe une histoire dont il tarde au lecteur de connaître le fin mot et réussit à faire découvrir une culture méconnue (par moi, en tout cas) tout en faisant voyager. Ainsi se tut Zarathoustra est donc une bien belle BD.
Lien : http://nonivuniconnu.be/?p=2..
Commenter  J’apprécie          30
Ainsi se tut Zarathoustra

Superbe !

Le 20ème prix France Info de la bande dessinée a été attribué ce vendredi à Nicolas Wild pour son album « Ainsi se tut Zarathoustra» une coédition La Boite à Bulles et Arte éditions. Cette bande dessinée a été choisie parmi 8 titres sortis durant l'année 2013 et sélectionnés par Jean-Christophe Ogier, spécialiste BD de France Info. Le jury salue « un voyage rafraichissant, totalement à contre-courant de la manière dont on couvre habituellement l'actualité iranienne »
Commenter  J’apprécie          30
Ainsi se tut Zarathoustra

Moins prenant que Kaboul disco, on a la sensation que Nicolas Wild nous tient à distance de cette histoire et de ses personnages. De belles découvertes sur le zoroastrisme.
Commenter  J’apprécie          30
Kaboul Disco, Tome 1 : Comment je ne me sui..

Nicolas, ayant quitté son Alsace natale, squatte chez boulet. Dont le coloc revient la semaine prochaine.



Sans autre plan Squatt, il finit par répondre à une annonce :

"Agence de communication afghane cherche auteur de BD pour venir travailler à Kaboul"



Embauché, il part là bas ... et atterrit dans une équipe petite (deviendra grande) et hyper dynamique, cosmopolite, avec des personnages hauts en couleur (enfin façon de parler, la bd étant en noir et blanc). L'agence de communication est dédiée aux opérations de communication institutionnelle (OTAN, armée Afghane, ministères et ONG divers) : campagne de recrutement pour l'armée afghane, campagne pour l'éradication des champs d'opium, opération de communication sur la nouvelle constitution afghane , etc



Elle a finalement un vrai role dans la reconstruction du pays. Ce qui ne sera pas parfois sans poser de problème existentiel à notre petit Nicolas.



Plongée immédiate dans le microcosme hétéroclite des expatriés à Kaboul, vie à Kaboul, au coeur de la crise afghane, vie quotidienne, épisodes parfois mouvementés, bref, une vision peu habituelle de l'Afghanistan, pleine d'humour, comme on aimerait en croiser plus souvent.



A la fin de chaque tome, un "bonus" avec des illustrations couleur, et quelques photos.



Vraiment, une expérience très sympa
Lien : http://lelabo.blogspot.com/2..
Commenter  J’apprécie          30
A quoi pensent les Russes

Voici une sorte de BD documentaire autobiographique passionnante qui nous fait entrevoir ce dont on parle peu : "à quoi pensent les Russes". A quoi pensent-ils, ces gens du quotidien, alors que la guerre en Ukraine s'étire en longueur? La figure de leur président est tellement omniprésente que c'est difficile de le savoir.

C'est un peu le pari que fait Nicolas Wild qui, missionné par un organisme de presse indien, part, avec sa casquette d'auteur de BD, rencontrer quelques personnes très diverses, choisie par une interprète accompagnatrice. C'est un exercice auquel il s'est déjà prêté et il le fait de façon sensible et réfléchie, nous faisant part en même temps de ses questionnements, de ses doutes et de ses découvertes. Il va rencontrer des tas de gens différents, de cultures et d'opinions différentes, les interviewer. C'est l'occasion de se rappeler que la Russie est un immense pays, constitué d'une multitude de peuples et que, définitivement, non, il n'y existe pas une seule façon de voir les choses et de percevoir le monde.
Commenter  J’apprécie          20
A quoi pensent les Russes

Je me permets de mentionner en ouverture un détail très important : le prix de l'album me semble quelque peu excessif. Le format à l'italienne, réduit, et la pagination pas tellement importante ne me semblent pas justifier le prix que je trouve trop élevé à mon goût.



Pour la BD en elle-même, maintenant, j'ai beaucoup apprécié. Comme à son habitude, Nicolas Wild déambule et pose son regard mi-candide mi-sérieux sur le monde qui l'entoure, ici la Russie de Poutine post-invasion ukrainienne. Son récit est plus une compilation de rencontres et d'échanges qu'une véritable enquête, mais elle met en lumière que les Russes, tout comme les français finalement, sont divers et pluriels. Que pense le Russe ? Ça dépend duquel on parle.



L'ensemble des personnes croisées montre une fracture de la société, accentuée par la guerre : une disparité ville-campagne mais aussi entre pro-occidentaux (notamment dans la culture) et pro-Poutine, plus patriote. Pour autant, rien n'est simple, comme cette gamine chantant en français mais résolument patriote, comme tant d'autres enfants sans doute, portée par les valeurs qu'on lui inculque.

Il en ressort une sorte de tableau mêlé, dont il ressort une fantastique bouffée d'humanité et un rappel que ces Russes ne sont pas foncièrement des ennemis, juste des humains dans un pays qui est dirigé par Poutine. Comme le rappelait Zerocalcare dans son Kobane Calling, il y a un fossé entre un leader et son peuple. Oserait-on dire que Macron nous représente ?



Cela dit, la BD me laisse légèrement sur ma faim. C'est une collection de rencontres certes intéressantes mais l'ensemble ne dépasse jamais vraiment ce cadre, contrairement à d'autres BD de l'auteur qui prennent du recul et rajoutent quelques informations sur l'ensemble. J'aurais aimé plus et la BD laisse un petit goût d'inachevé alors que d'autres BD reportages m'ont déjà bien plus parlé, celles de l'auteur notamment.

Pas indispensable à mon avis mais de bon ton pour comprendre un peu mieux cette Russie dont on semble trop faire un mystère.
Commenter  J’apprécie          20
A quoi pensent les Russes

Petit interlude graphique, et pas sur n’importe quel sujet, sur ce qui se trame dans la tête des citoyens de la fédération de Russie : vaste ambition, vaste projet. Édité chez La Boite à Bulles, l’auteur français, Nicolas Wild est un auteur de plusieurs romans graphiques, dessinateur et scénariste, dont certains se passent sur le territoire asiatique, Iran, Afghanistan. Il a d’ailleurs reçu un prix pour récompenser Ainsi se tut Zarathoustra. Ici, pendant quinze jours, il écume le territoire, grandes villes, républiques de la fédération russe et visite des lieux essentiels, pour interroger une personne représentative d’une certaine catégorie sociale, politique, de la population : on retrouve une jeune chanteuse patriotique, un chanteur de rock mis au ban, des artistes, des pro- ou anti-Poutine. L’auteur se met en scène sous la figure du personnage caricaturé à gauche sur la couverture, aidé parce que l’on appelle un fixeur dans le jargon journalistique, dans une région à risque ou connaissant des troubles, une personne du cru faisant office à la fois d’interprète, de guide, d’ aide de camp pour un journaliste étranger. respecter les limites de ce qui est acceptable ; et l’on sait qu’en Russie, ce n’est pas trop demandé dès lors qu’on s’apparente à un journaliste. Son fixeur est une fixeuse qu’il surnomme Chat, qu’il dessine parée d’une tête de félin, afin, j’imagine, de préserver la confidentialité de son identité. Last but not least, le roman graphique nous offre une petite tranche de Lara Fabian !







Plusieurs chapitres découpent ce roman graphique, dispatchés chacun sur l’une des personnalités, des événements ou des lieux que Nicolas trouve particulièrement symbolique : il n’est évidemment pas possible de faire un aperçu exhaustif de l’ensemble de la population mais interroger un échantillon de chaque parti pris afin de se rendre compte, au-delà des tentatives de silence, d’intimidation ou de propagande du gouvernement russe. L’une des questions qui revient, qu’il tente de poser à chacune des personnes qu’il a l’occasion d’interroger, c’est celle de la guerre en Ukraine, ce qui est appelé dans le pays « opération spéciale » selon la roublardise du gouvernement à ne pas nommer les choses et maintenir la population sous une coupe d’ignorance. Le premier chapitre est celui de l’introduction et de l’arrivée de Nicolas Wild à St Pétersbourg, ville de naissance de l’actuel président de la fédération.







Le deuxième chapitre est saisissant : il narre les péripéties de Boris Vishnevsky, parlementaire à la douma de St Pétersbourg, à la tête du parti libéral Yabloko, l’un des rares partis d’opposition à Poutine. Le reste vous surprendra, et ne vous surprendra pas, vous pensiez avoir tout vu avec les thés parfumés au polonium, les suicides d’une balle derrière la tête et les chutes improbables des balcons du 10è étage des ennemis au président russe : que nenni. Et Nicolas Wild va être surpris par le récit de Boris Vishnevsky, qui lors d’une élection, s’est retrouvé en face d’opposants quelconques, pas n’importe lesquels puisqu’ils étaient tout simplement des sosies de Boris. Vladimir et ses sbires ont l’imagination débordante quand il s’agit de nuire à ses opposants. On en rirait presque si l’on ne connaissait pas les méthodes sanguinaires et sans pitié du dictateur.





Les personnages choisis sont pour certains pro-Poutine, d’autres de l’opposition, des activistes, un chanteur, Iouri Chevtchouk ( cliquez et écoutez la chanson ! ) ou encore des figures russes : on retrouve ensuite Olga, commerçante lambda, Sainte Xenia, Elena, elle aussi grand-mère lambda. Chacune et chacun apporte sa vision actuelle du pays, mais aussi de ce qu’était à leurs yeux l’URSS, et ce qui à leurs yeux, représentent les principaux problèmes du pays. Mais on retrouve des lieux mythiques et symboliques, l’hôtel Slavyanka, le restaurant Jivago, le parc des patriotes, des événements particuliers, ou encore la présence de la communauté indienne en Russie. Pas de grandes surprises quant à l’avis de la population sur leur président et ses méfaits, c’est une population divisée, les uns convaincus par la propagande qu’on leur sert, ou qui s’arrangent silencieusement avec cet écran de fumée, les autres qui ne le sont pas et s’érigent contre Poutine, mais en silence. Et ceux qui agissent, ou du moins qui tentent un peu avant d’être réduits au silence par toute une floraison de stratagèmes loufoques, par un décret qui promeut des interdictions farfelues, par des mises au ban à leur domicile au mieux, des emprisonnements au pire.





La majorité des vignettes est en noir et blanc, de la couleur est rajoutée pour mettre un élément de la vignette, le bleu et jaune d’un bouquet de fleurs, le cuivré des chevelures féminines d’artistes, le bleu du visage de ces mêmes femmes. Il arrive que les vignettes soient incrustées de véritables photos ou des imprim-écrans, parce que la réalité surréaliste peut dépasser la fiction et que j’imagine l’auteur a ressenti le besoin de prouver ses dires à son lecteur. Moi-même, j’ai ressenti le besoin d’aller confirmer les dire de Nicolas Wild sur Internet, ne serait-ce que sur l’histoire invraisemblable de Boris Vishnevsky, écouter le chanteur dissident sur les bons conseils de l’auteur. Le bourrage de crâne est tel qu’il n’est pas étonnant que Poutine ait encore du soutien, quand on veut manipuler les masses, rien de mieux qu’avoir recours aux points sensibles, notamment à travers les photos géantes des jeunes soldats morts au combats, avec un qr code qui déroule leur biographie, affichées en large et en travers. À quoi pensent les Russes ? est un ouvrage aussi ludique que didactique, qui a le mérite de faire un état des lieux de la Russie actuellement, de la propagande ravageuse instaurée, des interdictions légalisées par des décrets invraisemblables, des russes encore traumatisés par les années 90, le passage du socialisme au capitalisme sauvage, par ceux qui voient leur identité se dissoudre lentement dans cette grande Russie qu’impose Poutine à grand coups d’obus et de fusils. L’aspect graphique apporte une valeur ajoutée, l’auteur transmet aux lecteurs les impressions qui l’ont traversé et que les mots seuls sont insuffisants à transmettre entièrement : l’ampleur de la machinerie mise en place pour enfermé le citoyen russe dans une geôle intellectuelle et référentielle qui ne lui offre aucune autre solution que de croire, ou faire semblant, de croire aux explications déroulées. Aucune d’excuse aux massacres qui se passent en Ukraine naturellement, mais un constat sur la société russe.
Lien : https://tempsdelectureblog.w..
Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Nicolas Wild (624)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz Sur Yvain Ou Le Chevalier Au Lion

Qui raconte son aventure au début du livre ?

Yvain
Calogrenant
Le roi
Gauvain

12 questions
1182 lecteurs ont répondu
Thème : Yvain ou le Chevalier au lion de Chrétien de TroyesCréer un quiz sur cet auteur

{* *}