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Citations de Nina Bouraoui (870)


Elle me demande ce que je veux faire plus tard, dans la vie. Je ne sais pas. Vivre c'est déjà beaucoup, non?
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Parfois je me demande si le bonheur existe, s'il existe vraiment, ou si nous en avons juste l'impression, la sensation, comme si quelque chose s'arrêtait en nous et que nous nous regardions à l'intérieur en nous disant : je suis heureux, je suis heureuse, je peux l'affirmer car je le ressens, dans mon corps, sous ma peau, ça pulse, file, c'est du flux qui se propage ; mais c'est juste un moment, un instant, un très court instant.....
Page 243
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Je ne crois pas au hasard, rien ne vient par hasard, tout est lié, se répond, s’encastre jour après jour comme dans un jeu de dominos.
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(...), l'amour est imprévisible. Il survient quand on ne l'espère plus, disparaît alors qu'on le jugeait acquis. Il est sans prise et sans durée, sinon celle que l'on veut bien lui prêter. Il est cruel. Il y est souvent question de sacrifice. Je ne crois pas que l'on puisse mourir d'amour, mais sa perte nous éteint et nous devenons sans lui des pierres sèches, grises.
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Ne pas être algérienne. Ne pas être française. C'est une force contre les autres. Je suis indéfinie. C'est une guerre contre le monde. Je deviens inclassable. Je ne suis pas assez typée. "Tu n'es pas une Arabe comme les autres." Je suis trop typée. "Tu n'es pas française." Je n'ai pas peur de moi. Ma force contre la haine. Mon silence est un combat. J'écrirai aussi pour ça. J'écrirai en français en portant un nom arabe. Ce sera une désertion. Mais quel camp devrais-je choisir ? Quelle partie de moi brûler ?
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J'ai souvent pensé que ma capacité à souffrir était égale à ma capacité à aimer. Que chacune de mes larmes répondait à chacun de mes rires. Que chacun de mes tourments répondait à chacune de mes convictions. Que chacune de mes craintes répondait à chacune de mes certitudes. Que ma peine glorifiait ma joie. Que ma défaite honorait ma victoire passée. (...) En perdant, j'ai appris à reconquérir, non l'autre, un autre, mais toutes les parts de mon coeur pulvérisé. (p. 245)
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... faire son deuil comme chacun le lui avait dit, à tour de rôle, au comptoir du bar-tabac après la cérémonie funèbre, clients, amis, parents noyant dans le pastis davantage leur gêne que leurs larmes, parce que c'était aussi cela la mort : un immense embarras ; on ne trouvait jamais les bons mots, les bons gestes, on avait peur de ne pas bien faire, ou pire, de faire encore plus mal, et parfois on se forçait à pleurer même si on n'en avait pas du tout envie, on pleurait sur son propre sort et non sur le cadavre dans sa boîte.
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Je suis la seule à aimer ici. Ce n'est pas une question d'âge. C'est le coeur qui explose. C'est ma peau qui s'ouvre. C'est son visage dans ma tête. C'est sa voix qui chante. Personne ne sait l'amour ici. Tout le monde se trompe. Ce n'est pas juste embrasser, se regarder dans les yeux, se toucher. C'est une question de vie ou de mort.
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La tristesse me donne bien des mots et des maux, je la touche du bout des doigts et l'empoigne parfois, je bois dans sa coupe et elle me couvre de ses ailes à l'envergure inhumaine, elle enfreint les lois, scalpe la joie, elle transforme les autres en ombres, en empreintes d'ombres, en filtres invisibles, en Noir.
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C'était facile, simple, toujours les mêmes histoires, un beau garçon, une belle fille, la rencontre, l'amour, le mariage, les secrets de famille, la maîtresse qui arrive, j'adorais ça, c'était si loin de moi et à la fois si proche de mes rêves de petite fille, quand je pensais qu'un jour ma vie serait ainsi, dans une maison avec une piscine, quelques palmiers, mariée à un chirurgien esthétique qui aurait fini par me briser le cœur, cela aurait été triste, mais beaucoup moins que la Cagex, sans mari, sans envie, sans désir. Et puis ce que j'aimais dans les télénovelas c'était la notion de temps. Le temps que possèdent les femmes, pour se maquiller, se coiffer, s'habilIer, faire des courses, prendre un verre. C'est un temps élastique, irréel, Elles ne courent jamais après, alors que moi le temps me domine et il a fini par gagner. Pas de temps pour moi, peu pour les autres, à peine pour la vraie vie, celle qui s'arrête enfin et qui vous permet de sentir le vent sur sa peau, d'entendre le chant des oiseaux quand arrive le printemps, le temps de rêver aussi, à un autre avenir, pas meilleur, mais juste différent.

Page 81, Lattès, 2020.
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On nous fait croire que l'on est tous libres et égaux et que notre modèle est le meilleur des modèles, mais ce n'est que de la poudre aux yeux car finalement, nous les petits, on a aucun droit, sinon celui de se taire. Bien sûr on nous donne un travail, on nous fait confiance quand on est un peu plus malin qu'un autre, mais au final c'est toujours pareil, on se fait écraser par les plus forts, et on se tait car il faut bien bouffer ; alors on accepte, on continue, on suit la ligne toute tracée du berceau à la tombe, toujours dans l'humiliation, la main tendue, car on a pas les moyens de claquer la porte, et parfois on rêve de partir, de leur clouer le bec pour qu'il n' y ait plus d'humiliation car on a pu choisir, et le choix c'est la liberté.

Page 73, Lattès, 2020.
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Il n’y a pas de vie sans risque, non, pas de vie, ou alors on reste chez soi, à l’abri du danger, alors que le vrai danger est à l’intérieur de nous, c’est là que ça craint, sous l’oreiller, dans le sable, les yeux fermés, les mains sur les oreilles, c’est quand on ne veut plus rien savoir que la vérité dévore. 
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Incipit
Je me demande parmi la foule qui vient de tomber amoureux, qui vient de se faire quitter, qui est parti sans un mot, qui est heureux, malheureux, qui a peur ou avance confiant, qui attend un avenir plus clair. Je traverse la seine, je marche avec les hommes et les femmes anonymes et pourtant ils sont mes miroirs. Nous formons un seul coeur, une seule cellule. Nous sommes vivants.
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Chanter étant un signe de résistance selon ma grand-mère; elle m'avait souvent parlé du mystère de la nature, des oiseaux fous avant les grandes marées d'équinoxe qui chantent tandis qu'approche la catastrophe. (p. 75)
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« Je vois Sami partout dans mes mots et […] je sens que je peux pleurer ce soir, parce qu’une année vient de passer et qu’il n’est pas revenu. Et qu’il ne reviendra peut-être plus. » (p. 133)
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Les gens se plaignent tant de leur fatigue et moi je ne veux pas être les gens. En tous les cas je ne veux pas être une personne fatiguée. La fatigue c’est de la faiblesse, et c’est dans la tête que ça se passe, on décide ou non d’être fatigué, la fatigue n’existe pas vraiment en soi, on n’imagine pas la force du corps, combien il peut être résistant, se refaire ; tout est dans la tête et les gens tombent car ils écoutent trop leur tête.
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Il me semblait naturel de me presser contre lui, à l’abri du monde que j’oubliais.
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Je ne sais pas si le bonheur est un, entier, large et unique, ou s'il est constitué de fragments poétiques - l'odeur de l'herbe après la pluie, le premier jour de l'été, un champ de coquelicots, un ciel d'arrière-saison, un glacier bleu, la certitude de faire partie d'un tout qui avance d'un seul élan, aime d'un seul amour.
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On sera toujours seuls, quoi qu’il arrive, c’est ainsi, c’est le destin de tous les humains, au départ comme à l’arrivée, c’est pour cette raison que l’on a inventé l’amour, tantôt comme une distraction, tantôt comme un graal à conquérir. 
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Pour moi les sentiments ont un lien avec la douceur. (...) On dit bien "être sentimental", non ? Là c'était un éboulis de peur. Et moi je refuse de classer la peur parmi les sentiments, car la peur nous amoindrit, nous classe au rang des animaux. (p. 21)
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