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EAN : 9781511867993
152 pages
CreateSpace Independent Publishing Platform (23/04/2015)
4.3/5   5 notes
Résumé :
La Pipe de cidre - Extrait :

Quand nous eûmes fini de déjeuner, maît’ Lormeau, notre hôte, un des plus gros fermiers du Perche, nous invita à visiter son cellier.
— Vous allez voir une chose rare, une drôle de chose, ben drôle ! nous dit-il.
Ce qui était drôle surtout, c’était cette idée bizarre qui lui avait poussé, tout à coup, après boire, et un jour d’ouverture de chasse, où toutes les minutes sont comptées. Nous aurions mieux aimé r... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Si, au repas de midi, votre cidre avait un goût amer, comme un vieil arrière-goût de botte, préparez-vous à découvrir, dans les quelques premières pages de ce recueil, le secret de maît' Corneau, un des plus gros fermiers du Perche ...
"La pipe de cidre" est un recueil de nouvelles écrites par Octave Mirbeau, publié en 1919 chez Ernest Flammarion Éditeur à Paris.
La vie courante n'est jamais que l'antichambre du Grand-Guignol.
Et le défilé des silhouettes que nous y croisons est une galerie de monstres que la fiction a peine à égaler ...
Mirbeau s'amuse, Mirbeau badine avec les relents de ce qu'il a pu trouver de pire dans l'âme humaine.
A la ville et à la campagne, Octave Mirbeau a pénétré les secrets inavouables du pharmacien, du badaud, du petit rentier, du fils de la belle sabotière, de tous ceux qu'un jour ou l'autre sa plume a confessé.
Mirbeau s'est faufilé dans l'intimité de la tragédie quotidienne.
Bien sûr, il y a ajouté de l'excès et de l'outrance.
Mais si peu ...
"La pipe de cidre" contient vingt-trois nouvelles très courtes d'une dizaine de pages environ.
Seuls, "les souvenirs d'un pauvre diable" et "mémoires pour un avocat", les deux derniers textes sont plus longs.
Le recueil s'ouvre sur "la pipe de cidre", sur une nouvelle éponyme qui fait froid dans le dos.
Il sera dit que l'on regardera désormais son verre de cidre moins benoîtement !
Puis surgit Barjeot, un gendarme dont la splendide trogne avait conquis une véritable popularité dans le pays.
Ce sacré lascar de Barjeot !
Une nuit qu'il fricotait avec Boulet-Milord le braconnier, le garde d'Blandé les surprit ...
L'on est loin ici des fraîcheurs de "l'affaire Blaireau" d'Alphonse Allais.
Octave Mirbeau est un fabuleux conteur, mais il n'aime rien moins que de faire rimer sordide avec cynisme.
Si du rang de la galerie des monstres sort parfois une victime, un innocent, c'est souvent de façon inattendue, de manière incongrue.
C'est que pour Mirbeau l'innocent l'est fréquemment de manière ambiguë, et le coupable se révèle parfois être la victime d'un plus fort, d'un plus vil ou d'un plus hypocrite.
Tel ce colporteur torturé par Hurtaud pour avoir conté fleurette à la belle Rosalie ...
Tel Rabalan qui fût mortellement roué de coups par maît' Bottereau parce qu'il n'était point sorcier comme tous ceux de sa famille ...
Telle la belle sabotière de Bretoncelles qui mangea son fichu d'avoir voulu spolier le fils de son héritage ...
Parfois les nouvelles sont un trop courtes, trop brèves pour avoir le temps d'y installer sa lecture.
Et la tragédie éclate, le crime est commis avant même que l'on s'en aperçoive, que l'on ait pu s'émouvoir du précédent.
Mais la plume de Mirbeau est redoutable.
Elle sait manier la phrase dans toutes ses formes et ses formats.
Et, le recueil en vient à se refermer sur le plus triste des aveux : un homme écrit quelques "mémoires pour un avocat" dans lequel il confesse la plus lâche des faiblesses, celle qui l'a fait devenir un monstre par amour !
Comme toujours avec Mirbeau, cette lecture est savoureuse d'un plaisir coupable et lucide.
Mais y a-t-il de plaisir vraiment innocent, d'humanité sans faiblesse et de grandeur sans bassesse ? ...

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Les paysans normands se ressembleraient-ils tous, que l'on soit d'un côté de l'eau ou de l'autre, au Nord de la Seine comme chez Maupassant, ou au Sud comme chez Mirbeau ? ...
Même si toutes les nouvelles n'évoquent pas la Normandie et ses habitants, j'ai en effet beaucoup pensé aux paysans du Pays de Caux présents dans les nouvelles de Guy de Maupassant, qui ont beaucoup de points communs avec les paysans de la Manche et du Cotentin chez Octave Mirbeau : même avarice tenace, même ruse sournoise, même air matois... Ces paysans boivent du cidre, forcément, sans modération d'ailleurs, se méfient des bourgeois de la ville, ont un sentiment patriotique aussi en détestant les Prussiens - l'occupation prussienne de 1870 est aussi un contexte historique plusieurs fois évoqué par Maupassant. Ils travaillent dur, et apprécient une vie humaine en fonction de sa force de travail.
Cependant, l'écriture de Mirbeau est bien plus féroce que celle De Maupassant. Ce dernier décrit lui aussi des scènes de violence, mais souvent moins frontales, moins explicites, plus subtiles : il y a peu de meurtres directs chez Maupassant ; la haine, l'envie et la jalousie s'expriment davantage par des paroles et des actes que par des assassinats de sang-froid, voire des scènes de torture assez brutales. Comme le dit Gill qui a critiqué cette oeuvre avant moi, Mirbeau écrit des nouvelles rapides, il n'a donc pas le temps de livrer l'analyse psychique de ses personnages qu'il préfère montrer en action. de même, il plante le cadre très rapidement, ne perdant pas de temps en description - ce que je regrette un peu, appréciant la poésie des décors De Maupassant.
Je remercie Gill qui m'a fait découvrir ce recueil que je ne connaissais pas, vive les nouvelles et vive la Normandie !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
C'était un vieux homme, un peu voûté, très doux, très silencieux, très propre, et qui, jamais, n'avait pensé à rien ...
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- Si t'as faim, mange ton poing ... et garde l'autre pour demain ! ...
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Le livre est disponibles sur editions-harmattan.fr : https://www.editions-harmattan.fr/livre-les_ecrivains_decadents_et_l_anarchisme_une_tentation_fin_de_siecle_alexandre_lecroart-9782336410142-78065.html ___________________________________________________________________________
La fin du XIXe siècle est marquée par une série d'attentats anarchistes. Ces actes récoltent le soutien d'écrivains d'avant-garde comme Paul Adam, Octave Mirbeau et Rémy de Gourmont. Ces affinités avec l'anarchisme étonnent, venant d'écrivains résignés et élitistes qui rejettent la politique au profit de la littérature. Cet ouvrage examine l'influence qu'a exercée l'imaginaire de la décadence sur ces écrivains. Véritable mythe de la fin du siècle, la décadence donne naissance à une esthétique littéraire : le décadentisme. Mais elle agit également sur les anarchistes, qui y voient l'occasion de faire émerger une société nouvelle. Cette analyse jette ainsi un regard nouveau sur les liens entre politique et littérature. La bombe et le livre se superposent, l'utopie anarchiste et l'imaginaire décadent se télescopent. Ce cocktail détonnant laisse entrevoir une intense période de création littéraire et d'ébullition politique. Il questionne les représentations du progrès et de l'histoire, et signale l'émergence de l'artiste d'avant-garde, révolutionnaire en art et en politique.
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Bonnes lectures !
Crédit : Rudy Matile, la prise de son, d'image et montage vidéo
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