AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Olive Schreiner (11)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
La nuit africaine

Lecture coup de cœur pour moi.

Je m’étonne d’ailleurs que le livre ne soit pas plus connu que cela. Je me rallie à la position de Michel Le Bris qui signe une très belle préface (« Dans l’œil du cyclone ») : « ce livre [est] unique, splendide, et maladroit, bouleversant. »

Ce livre et très riche en personnages et en thèmes abordés. Deux mots seulement de ma part qui vous invite tout simplement à le lire : la cause féministe est incarnée par Lyndall, dont l’attitude est revendicative, par opposition à la soumission d’Em et l’amour est conçu comme impossible dans sa forme la plus absolue, c’est-à-dire entre Lyndall et Waldo.

Lecture coup de cœur je vous disais !
Commenter  J’apprécie          1005
La nuit africaine

Olive, comme tu m’as émue avec ta nuit africaine. Olive, ma petite sœur, ta jeunesse transpire dans chacun de tes mots, dans chacune de tes phrases. Tout est imprégné de ta soif immense de liberté et d’indépendance, de ton désir d’être libre d’aimer celui/celle que tu veux, de ta souffrance d’être née femme dans l’Afrique du Sud de la fin du XIXème siècle, patriarcale, bigote et colonialiste où « plus une femme a la tête vide, mieux elle s’élève ».



Olive, j’aurais voulu te convaincre qu’il existe une alternative à la fin que tu réserves à tes deux héros, Lyndall – cette petite âme intrépide qui regardait au fond des gouffres - et Waldo – qui éprouvait la vie comme un objet rare et précieux - , deux jeunes personnes qui, je le sais, te ressemblent dans leur fougue, dans leur intransigeance avec la vie et dans leur honnêteté envers eux-mêmes.



Olive, ton roman est inclassable, merveilleux, revendicatif, poétique, dramatique… Et je comprends que tous les éditeurs ont refusé ton manuscrit, ton discours était tellement peu conventionnel, tellement dérangeant mais tellement juste, qu’il aurait peut-être insufflé l’idée d’un désir de changement, voire d’une potentialité d’insoumission, dans la conscience de tes lecteurs et de tes lectrices. D’ailleurs Doris Lessing ne s’y trompe pas quand elle dit que ton roman est de ceux qui peuvent (ont pu ou auraient pu) changer une vie.



Olive, ma petite sœur, comme j’aurais aimé te consoler, écouter (et partager) tes revendications, échafauder un plan pour la lutte de l’égalité des droits hommes-femmes, car, petite sœur, les choses ont changé, c’est vrai, mais nous n’y sommes toujours pas, à cette fameuse égalité. J’ai même l’impression qu’on s’en est éloigné ces dernières années.



Olive, ma petite sœur …



PS : Pour ma part je remercie Tandarica qui m’a fait découvrir ce très beau roman.

Commenter  J’apprécie          304
La nuit africaine

D'abord refusé de publication pour son caractère jugé scandaleux en Grande-Bretagne, La nuit africaine connut pourtant un succès dans ce même pays, dépeignant avec fidélité un pays que connaissait bien Olive Schreiner pour y être née et y avoir vécu, l'Afrique du Sud. Pays multiculturel, déjà, puisqu'en plus des populations africaines d'origine zouloue, y vivaient, au début du 20ème siècle, les descendants des premiers colons néerlandais - mais aussi huguenots français - et ceux des colons britanniques, bien plus récents. Schreiner, elle, était fille de pasteur allemand et mariée à un fermier afrikaaner ; elle s'opposa à Cecil Rhodes, le gouverneur britannique qui manœuvra en faveur d'une guerre contre les Boers, les descendants de colons néerlandais.

Son roman crépusculaire met en scène deux personnages perdus dans l'immense nature africaine autant que dans la société coloniale. Waldo, le jeune garçon, est un rêveur qui, après les travaux des champs et des bêtes, s'interroge sur le sens de sa vie et remet en cause la religion (le protestantisme rigoriste enseigne très tôt la culpabilité au jeune enfant, sans que celui-ci n'ait rien fait), lui le fils de pasteur luthérien allemand. Le personnage de Lyndall, plus intelligent, se révèle aussi plus profond et davantage révélatrice des aspirations d'Olive Schreiner. En effet, Lyndall est l'exemple rare d'une femme, isolée pourtant, qui se promet d'être indépendante, au risque même de sa vie.

L'Afrique du Sud sert les décors vastes et beaux de ces parcours mi-chaotiques, mi-initiatiques ; loin de toute ville, la vie se déroule dans les campagnes arides où les bêtes sont recluses. Les hommes s'intéressent à Lyndall, lui jurent que sans eux elle ne pourra s'en sortir.

La nuit africaine est réellement bouleversant, car Schreiner y livre une vision du monde forcément personnelle (l'éducation protestante, le rôle de la femme jugée inférieure dans le monde, les beautés brutes de l'Afrique) et pourtant formidablement universelle et progressiste. C'est le roman d'une artiste qui photographie son monde, le critique de manière acide et le fait, dans le même temps, avancer.
Commenter  J’apprécie          133
La nuit africaine

Attention Chef d'oeuvre! L'action se passe en Afrique du Sud mais pourrait se passer n'importe où tant elle est universelle.

Un roman à la fois poétique et social,qui nous dépeint avec brio les racines de l'apartheid,le choc culturel entre les natifs et les immigrants hollandais, et plein d'autres choses...

Critique nulle mais livre vraiment génial!!!
Commenter  J’apprécie          120
La nuit africaine

Nous voici vers le milieu du XIXe siècle, dans les plaines d'Afrique du Sud. Le soleil pèse comme du plomb sur la terre rouge désséchée où ne poussent guère que l'euphorbe et le figuier de Barbarie, où survivent comme ils peuvent quelques troupeaux de moutons. Une ferme s'est installée là, au pied d'une colline de pierres surgie du fond des âges, gérée d'une main de fer par une hollandaise à l'esprit lourd, au corps pesant.

Dans cette solitude immense, trois enfants apprennent peu à peu la vie. Il y a Em, petite blonde au visage ingrat, aux manières effacées, terne et bonne, qui passera toujours après tous les autres. Il y a Waldo, avec ses belles boucles brunes, jeune garçon assoiffé d'absolu qui verra bientôt basculer dans l'abîme toutes ses vieilles idoles. Et puis il y a Lyndall, la très belle, très impérieuse Lyndall, dont les yeux noirs font déjà plier plus fort qu'elle, prête à défier le monde entier pour gagner sa liberté.

Le temps file, les saisons, les années passent, quelques étrangers aussi, porteurs d'un peu de bien ou de beaucoup de mal. Les adultes comptent, mentent et meurent. Et les enfants grandissent, portés par des rêves qui sans cesse leur échappent, sans cesse se reforment, nourris de mille promesses confuses face au vertige inquiétant du vide.



C'est un roman magnifique que cette Nuit Africaine, qui offre à la lecture un rare mélange d'effervescence intellectuelle, d'exaltation spirituelle et de puissante sensibilité. Cela parle de la difficulté d'être au monde, de tous les mirages que les hommes s'inventent pour supporter d'exister, faire reculer le néant. De la beauté infinie de la nature et de la nécessité absolue de rêver. De la solitude, de la soif d'amour, du pouvoir de la volonté et de la condition féminine. Et cela en parle avec une fièvre contagieuse, dans un récit qui bouleverse les codes du roman, avance à grands bonds, recule, bouscule, s'apaise en lentes contemplations, emprunte à la magie mystique du poème en prose comme à la virulence du réquisitoire, à la satire et au conte. C'est drôle parfois, mais d'une drôlerie cruelle. C'est poignant, souvent, et fascinant de bout en bout.



"Un de ces livres très rares qui, comme Moby Dick, Jude l'Obscur ou Les Hauts de Hurlevent, peuvent changer la vie de leurs lecteurs, parce qu'ils les emportent jusqu'aux limites de l'esprit humain", en dit un jour Doris Lessing - et je suis bien d'accord avec elle. Je le découvre trop tard pour qu'il change ma vie, tout ce qu'il contient est déjà là, en moi, remué et retourné depuis longtemps déjà, mais les échos qu'il trouve en moi n'en sont pas moins profonds, pas moins vibrants. Un immense coup de cœur, en somme, pour ce qui est avant tout un très grand livre, reconnu comme tel Outre-Manche dès sa parution et bien injustement méconnu en France.



La préface de Michel Le Bris rend en outre un bel hommage à l'auteur, personnalité aussi fascinante que son oeuvre dont je serais bien curieuse de lire une biographie.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
Commenter  J’apprécie          110
La nuit africaine

Tout d'abord je remercie lafilledepassage, qui, par sa si jolie critique, m'a donné envie de lire ce livre.

C'est effectivement un beau voyage. J'avoue que j'ai mis un peu de temps à rentrer dans l'histoire, dans cette Afrique du sud que je ne connais pas, avec cet homme tellement brutal, inhumain, que j'aurais voulu voir puni de toutes ces exactions.

Puis on suit le destin de ses enfants, qui deviennent adultes, et échangent leurs rêves, leurs sentiments. Lyndall est un personnage très fort, ayant une soif d'absolu, d'amour, de vérité, de douceur.

D'ordinaire je n'aime pas les livres qui se servent de romans pour étaler leurs convictions, veulent dire trop de choses, mais là, ce n'est pas cela du tout. Lyndall veut voir les femmes de son pays, et toutes les femmes libres, d'aimer, d'aller et de venir. C'est plus qu'une caricature de la condition féminine, c'est un hymne à la liberté, au choix, à l'éducation.



Ce livre me laisse vraiment une impression étrange, comme un roman autant qu'un essai philosophique à la fois, je ne sais pas trop comment décrire cela. Un très bel ouvrage, bien écrit, avec des personnages qui sont attachants non pas dans leurs actes ou dans leur vécu, mais dans ce qu'ils ressentent. Il y a beaucoup d'émotion là-dedans.
Commenter  J’apprécie          73
La nuit africaine

L'histoire se passe dans une ferme, au milieu de nulle part en Afrique du Sud. Olive Schreiner décrit la vie extrêmement austère de deux enfants élevés dans ce que la morale protestante fait de pire. Un récit très dur qui laisse un goût de cendre en bouche tant on se sent accablé en refermant le livre.
Commenter  J’apprécie          70
La nuit africaine

Poignant, terrible, La nuit africaine prend le lecteur au coeur et refuse de le lâcher. Afrique du Sud, XIXème. Perdue, une petite ferme contient trois jeunes âmes en pleine découverte du monde. Deux petites filles et un jeune garçon, qui grandissent et peu à peu s'apprennent eux-même. Soif d'absolu contre amour effacé, idoles jetées à bas de leur piédestal, douleur de la femme dans une société qui ne lui offre que la possibilité d'être une jolie poupée et une mère, terribles déceptions et soif d'apprendre....Le chemin est bien rude dans la vie pour qui a deux sous de sensibilité, et ce roman ne laisse pas le lecteur en repos. C'est le genre de livre à relire vingt fois, et je pense qu'à chaque fois le lecteur sera touché, changé.
Commenter  J’apprécie          61
La nuit africaine

Le livre est bien, superbement écrit avec des codes victoriens, cependant je n’ai pas réussi à totalement rentrer dans le livre.



Les personnages y sont bien construit, j’ai particulièrement aimé Lyndall avec son esprit vif et sa parole tranchante. J’ai aimé que certains personnages partent et viennent, que leurs histoire suivent leurs cours pendant que nous en suivions d’autre.



L’auteure portait des discours avant gardiste, et la plume avec la quelle elle pose ses mots les habille de poésie.



Je ne saurais donc pas vraiment expliquer pourquoi je n’ai pas accroché, peut être juste pas le bon mood !

Commenter  J’apprécie          30
La nuit africaine

Olive Schreiner (1855-1920), née au milieu du bush sud-africain dans une communauté de missionnaires allemands, eut toute sa vie l'ambition d'étudier et pratiquer la médecine tant pour venir en aide à ses contemporains que par désir personnel de connaissance. Elle exerça divers métiers, gouvernante, infirmière avant de s'engager comme militante pacifiste et féministe. En dehors de ses écrits sociologiques et politiques Schreiner publia quelques récits romanesques dont le premier, La Nuit africaine, édité pour la première fois en 1883 sous un pseudonyme masculin, Ralph Iron, fut d'emblée salué comme une œuvre forte. C'est l'un des romans les plus étranges que j'ai jamais lu. Un texte inclassable, formé de saynètes tour à tour lyriques, grotesques ou tragiques, description clinique et glaçante de la société coloniale protestante sud-africaine, récit de la tentative d'émancipation de jeunes gens, réflexion scientifique et métaphysique. Pour tenter de donner un résumé plus concret, nous dirons que l'histoire se concentre sur la vie d'habitants d'une petite ferme perdue dans le bush, grands et petits voués à la violence d'une société repliée sur elle-même. Deux enfants du domaine, Lyndall et Waldo, y grandissent en marge, tentant de s'émanciper de cette communauté étriquée qui traite l'un en simple d'esprit et l'autre en future servante ou objet de plaisir. Lyndall la rebelle se plonge dans les études, rejette le mariage et tente de fuir cette terre et l'asservissement qui, en tant que femme, la guette. Waldo, beaucoup plus rêveur ne quitte pas la ferme, obsédé par de mystérieuses créations et le besoin de trouver un ordre et un sens à la vie.
Lien : https://leventdanslessteppes..
Commenter  J’apprécie          20
La nuit africaine

Superbe découverte de 'La Nuit africaine' d'Olive Schreiner. Publié en 1883, ce roman connaît aussitôt un énorme succès... mérité ! L'autrice autodidacte donne la voix à une héroïne qui refuse le rôle que la société lui assigne. Olive Schreiner publiera également un ouvrage féministe reconnu à l'époque mais complètement oublié aujourd'hui et de nombreux articles pacifistes. Incroyable qu'elle soit si peu connue.
Commenter  J’apprécie          20


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Olive Schreiner (53)Voir plus

Quiz Voir plus

Assassins français célèbres...

Quelle est cette jeune femme qui a inspiré les surréalistes, dans les années 30, avec sa sordide histoire de parricide ?

Charlotte Corday
Violette Nozière
Marie Becker
Christine Papin

6 questions
54 lecteurs ont répondu
Thèmes : histoire vraie , assassinats , policier historiqueCréer un quiz sur cet auteur

{* *}