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Citations de Orhan Pamuk (592)


Vous êtes pareils, tous les deux. Ne le prends pas mal mais toi comme ton frère, vous êtes comme ça, rétorqua Fuat Bey en mettant les mains comme des œillères devant ses yeux. Vous ne voyez pas au-delà. Est-ce cela, la vie ? Qu'est-ce que la vie ? Vivre, voir, expérimenter ... La vie est une palette de couleurs. Qu'est-ce que l'existence pour toi ?
page 57.
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Incroyablement beau.
Deux pêcheurs sur une barque discutent, au loin un pont, une mosquée, des minarets. Les reflets de l'eau, de la fumée, des nuages. Bien difficile de rendre l'extrême beauté (des superlatifs non usurpés, croyez-moi !) de ces photographies d'Ara Güler datant des années 1950-1960, devenues iconiques de cette ville qui a la nostalgie facile. Editée dans un superbe livre préfacé par, excusez du peu, Orhan Pamuk. Personnellement j'ai acheté le livre rien qu'après avoir flashé sur la beauté de la couverture. Et je suis allé de merveille en merveille.
Le livre présente des dizaines de photographies toutes plus belles et poétiques que les autres, d'une beauté particulièrement accessible. Et le livre peut être vraiment un magnifique cadeau pour un amoureux d'Istanbul, ou pour quelqu'un qui reverrait d'y aller.
Un livre par ailleurs, je le redis très très joliment édité.
( Attention cependant la critique de cet ouvrage parfois sur Babelio se mélange, sans que j'ai pu rien y faire, avec celle d'un ouvrage autobiographique d'Orhan Pamuk qui a pour couverture une photo d'Ara Guler. Mais ce sont deux livres bien distincts !)
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Nous voulons un père fort, ferme et constant, qui nous dise ce qu’il convient de faire ou pas. Pour quoi? Est-ce parce qu'il est difficile de distinguer ce qu'il faut faire de ce qu'il ne faut pas faire, de discerner un acte juste et moral de l'erreur et du péché ? Ou est-ce parce que nous avons sans cesse
besoin d'entendre que nous ne sommes ni coupables ni pécheurs ? Existe-t-il un besoin permanent du père, ou bien recherchons-nous le père dans les moments où nous sommes en proie à l'incertitude, où notre monde s'écroule et où nous sombrons dans
la dépression ?
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Dans ces moments-là, je pensais: « Je suis davantage moi-même quand personne ne me voit. » Cette idée était une découverte pour moi. Quand personne ne vous observe, votre double secret peut s’extérioriser et agir à sa guise. Si votre père se trouve dans les parages et vous voit, votre moi intérieur reste tapis en vous.
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À cette époque, j'avais déjà compris que les
pensées nous viennent à l'esprit par le biais des mots ou des images. Parfois, je n'avais même pas besoin de mots pour penser une idée... L'image s'en formait aussitôt devant mes yeux - par exemple moi courant sous la pluie qui tombait à verse et les sensations que j'éprouvais. D'autres fois, je pouvais penser quelque chose avec des mots sans jamais réussir à convertir cette chose
en image : comme la lumière noire, la mort de ma mère ou l'éternité.
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Vous avez, maintenant, sûrement compris ceci : les gens comme moi, je veux dire ceux qui comme moi, finissent par prendre la passion et ses affres, la prospérité et la misère, pour prétextes d'une éternelle et absolue solitude et d'une mélancolie qu'ils affichent, ne sont susceptibles ni de grands plaisirs ni de grands chagrins dans la vie.
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J’avais l’impression que c'était parce qu'ils étaient pauvres qu’ils invoquaient sans cesse le nom de Dieu. Mais la manière dont on parlait à la maison, d’un air mi-stupéfait mi-méprisant du caractère par trop dévot de quelqu’un et du fait qu’il fît ses cinq prières par jour avec le même air interloqué qu'on aurait eu en face d'un autre tout frais debarqué de son village aurait pu m'amener à une conclusion totalement inverse : c’était peut-être parce qu’ils croyaient autant en Dieu qu’ils étaient restés pauvres.
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Une erreur qui ne provient pas d'un manque de maîtrise, mais émane de l'intérieur de I'âme de l'artiste, cesse d'être une erreur, et de vient un style.
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Est-ce l'amour qui rend idiot, ou n'y a-t-il que les crétins pour tomber amoureux ? Voilà ce que ma longue pratique d'entremetteuse ne ma pas encore permis de décider. Je serais bien aise, en tout cas, de connaître un couple - ou même juste un seul amoureux - qui soit devenu plus malin et plus avisé, plus retors qu'il n'était avant de tomber sous le charme.
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Attachement à une demeure ? Peut-être. Parce que cinquante après, je vis encore dans le même immeuble. La maison, pour moi, est importante moins pour la beauté de ses pièces et de ses objets que parce qu’elle est un centre de mon univers spirituel. Mais derrière ma tristesse, il y a la perception indirecte, confuse et enfantine des disputes entre mes parents, de l’appauvrissement dû aux faillites incessantes de mon père et de mon oncle, ainsi que des grands conflits de propriété au sein de la famille. Au lieu d’assumer ma peine dans sa totalité et son accomplissement, de lui faire face, d’en exprimer au moins la douleur en en parlant directement, je l’avais transformée en un mystérieux sentiment, par des jeux de tromperies, d’oublis et de changements de points de vue de mon esprit.
Une autre maison : Cihangir
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La peinture, l’art, la création, ce sont les Européens qui peuvent prendre de telles choses trop au sérieux, semblait dire ma mère. Mais nous, qui vivions à Istanbul dans la seconde moitié du XXe siècle, nous appartenions à une culture dépossédée de sa richesse d’autrefois, appauvrie, en perte de puissance, et dont la volonté et l’élan s’étaient affaiblis. Je ne devais jamais m’ôter de l’esprit qu’ « Ici, il n’y aura jamais rien de bon », sinon, je n’aurais qu’à m’en prendre à moi-même.
(pages 426-427)
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C’est pourquoi l’arrivée à Eyüp sonna la fin de la tristesse que j’avais éprouvée avec bonheur ce jour-là au cœur du paysage de la Corne d’Or, tissé de ruines et d’histoire. Et je réalisais progressivement que j’aimais Istanbul à cause des ruines, de la tristesse, et des richesses d’autrefois désormais perdues.
(page 422)
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Contempler les panoramas de la ville en marchant dans la rue ou en se promenant en bateau, c’est faire fusionner ce qu’on voit avec les sentiments que procure Istanbul ; mais observer en se promenant les perspectives d’une rue ce n’est pas seulement ça, c’est en même temps pouvoir faire coïncider l’état d’esprit dans lequel vous vous trouvez avec les vues que vous offre la ville.
(pages 411-412)
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Je sentais qu’elle m’aimait beaucoup plus que je ne le croyais, et ses tremblements pendant l’amour et les larmes sur son visage augmentaient la souffrance accumulée dans mon cœur et la puissance de cette douleur qui m’envahissait me rendait incapable de faire quoi que ce soit.
(page 404)
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Cependant, ce qui est important pour un peintre, ce n’est pas la réalité des objets, mais leurs formes, pour un romancier, pas la chronologie des événements, mais leur articulation, et pour un écrivain qui écrit ses souvenirs, ce qui importe, ce n’est pas la réalité du passé, mais sa symétrie.
(page 351)
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C’est surtout à Istanbul que les voyageurs doivent oublier qu’une ville n’est pas seulement faite de ses paysages, mais aussi des scènes qui se produisent à l’intérieur des maisons.
(page 332)
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Une fois que la nuit était complètement tombée et que le Bosphore et le ciel s’étaient imprégnés d’une séduisante couleur bleu foncé, je ne voyais plus, dans les autres fenêtres des autres maisons orientées vers le Bosphore, le reflet de son paysage où naviguait le bateau reliant Besiktaş à Üsküdar, ni celui des fumées rejetées par d’autres bateaux ; c’était le reflet de notre appartement que j’y voyais, éclairé par la lumière orange de ce lampadaire.
(page 332)
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L’image de la ville que les Stambouliotes ont adoptée au cours du dernier siècle, en l’aimant ou en la détestant, est chargée des motifs de la pauvreté, de la défaite et de l’effondrement.
(page 317)
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L’aspect le plus fort de ces fatigantes et éprouvantes promenades et de tout le livre de Gautier (Théophile), ce sont toutes les émotions ressenties par l’auteur tandis qu’il cheminait dans ces quartiers lointains et désolés de la ville à travers les vestiges des murs datant de Byzance.
(page 280)
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Ils avaient bien raison ceux qui nous avaient enseigné, tout au long de ma vie scolaire, que les détroits étaient la clé de la conquête du monde entier, qu’ils étaient le cœur de la géopolitique mondiale, et que, pour cette raison, toutes les nations et toutes les armées, et en premier lieu les Russes, désiraient s’emparer de notre beau Bosphore.
(page 250)
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