AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Paolo Rumiz (156)
La légende des montagnes qui naviguent

J'ai lu ce livre après avoir modestement voyagé dans les Appenins, au coeur de cette belle Italie rurale, joviale ou austère et moins touristique que ne le sont d'autres endroits de la botte. J'ai retrouvé chez Paolo Rumiz certaines images de mon voyage et l'air vif des montagnes.



La plume de Rumiz est à l'image d'autres récits d'explorateurs : vivace, lyrique et parfois prétentieuse. Il faut croire que plus on accumule les km plus on s'éloigne du menu fretin.



L'imaginaire que notre fiatophile déploie sur sa carte sent le fromage et le vin fort, les parallèles bibliques, les souvenirs de batailles, le paganisme, les immensités minérales, les herbes sauvages, l'air marin et les rides du bon peuple qui subsiste encore ça et là, un peu comme des elfes oubliés. Alors c'est parfois agaçant et au bout du 3e noble vieillard comparé à Abraham j'ai soupiré (et j'ai cherché les femmes). J'ai souri aussi devant cette débauche de patrimoine : cette Italie là est peut-être plus rugueuse, mais elle n'est pas moins fantasmée que celle des touristes qui, eux, la traversent en ligne droite. Paolo Rumiz est donc plus folkloriste qu'ethnologue, plus nostalgique qu'historien, plus moraliste que géographe.



Mais bon, la Toppolino est pleine de charme et au fil des pages, ce livre nous gratifie d'une plume riche, généreuse, poétique et habitée par de bien belles images (tel le monstre tellurique qui creuse les projets tunneliers de ses compatriotes). Certains de ces tableaux happent les yeux et le coeur si bien qu'en protestant quand même un peu, j'ai repris ma place sur le cuir du fauteuil passager et me voilà rendue au bout du voyage. Un livre à déguster petit à petit sous peine d'indigestion... un peu comme une plâtrée de caccio e pepe !
Commenter  J’apprécie          40
Appia

Un peu plus que le week end à Rome, c’est la traversée de lItalie. Et la découverte , pour moi, de régions peu évoquées par le cinéma ou la littérature, avec leurs habitants, leurs cuisine (on en a souvent l’eau à la bouche) et leur paysage. Quelque fois un peu passéiste,
Commenter  J’apprécie          40
Aux frontières de l'Europe

Un excellent livre de voyage aux frontières de l'Europe. L'auteur parveint avec humour, culture et précision à nous faire vivre son voyage et à communiquer son goût pour la rencontre inopinée et le point de vue insolite.

On apprend beaucoup sur les frontières extérieures de l'Europe mais c'est aussi un outil de réflexion pour notre Europe en construction.

Un ouvrage que j'ai vraiment trouvé remarquable et qui se lit très facilement.
Commenter  J’apprécie          40
Le phare, voyage immobile

Entre sentinelle et carrefour, un phare méditerranéen comme emblème intime d’une géopolitique évolutive et d’une humanité qui se cherche mal.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/08/04/note-de-lecture-le-phare-voyage-immobile-paolo-rumiz/



Longtemps journaliste de guerre pour Il Piccolo puis pour La Repubblica, le Triestin Paolo Rumiz est aussi et peut-être surtout l’un des plus grands écrivains voyageurs italiens contemporains.



Ayant notamment arpenté en long et en large l’Europe centrale et balkanique, et tout particulièrement, en plus de son si central Danube dont témoignent aussi, chacun à leur manière, un autre Triestin, le Claudio Magris de « Danube », et l’Emmanuel Ruben de « Sur la route du Danube », ces zones frontalières de l’Union, ce nouveau limes et ses régions-tampons chères aux Irene Van der Linde et Nicole Segers de « Gens des Confins » ou à l’Andrzej Stasiuk de « Sur la route de Babadag », il était à la fois paradoxal et finalement très logique de pouvoir lire Paolo Rumiz en train de nous raconter sa rencontre avec un phare – car il ne s’agit évidemment pas de n’importe quel phare, même s’il concentre une bonne partie de l’essence de ces lieux hautement particuliers.



Publié en 2015, traduit en français par Béatrice Vierne en 2015 chez Hoëbeke avant d’être repris en poche chez Folio en 2019 avec une nouvelle préface, « Le phare, voyage immobile » (qui atténue, et c’est dommage, la métaphore instantanée contenue dans le titre original italien, « Le cyclope »), bien que ne mettant en jeu que quelques gardiens et leurs familles éventuelles, est bien le récit bref et intense d’une rencontre multiple.



Malgré les efforts de dissimulation de l’auteur, lui-même donne sans doute précocement une information-clé de trop, qui permettra à la curieuse ou au curieux de trouver le phare dont il est question en quelques secondes dans un moteur de recherche. Mais peu importe, en réalité : ce qui est certain ici, c’est que le récit de Paolo Rumiz se démarque nettement de l’introspection poétique et artistique conduite par Jean-Pierre Abraham dans son exceptionnel « Armen » de 1967, et plus encore du dantesque « Un feu s’allume sur la mer » d’Henri Queffélec en 1956. Au phare-sentinelle des confins atlantiques – dont il connaît plusieurs exemples par ailleurs -, incarné certes par Armen, mais aussi par l’irlandais Mizen Head, le cornouaillais Lizard ou le galicien Finisterre, pour n’en citer que très peu, l’écrivain voyageur italien préfère le phare-carrefour (quand bien même ce carrefour parfois trop fréquenté aurait été, en son temps, fort guerrier).



x



Même si le lieu s’y prêterait admirablement, et si les eaux qui le baignent voient surgir à l’occasion les flottilles de pêche italiennes, croates ou monténégrines, voire albanaises ou grecques, nul Aldo et nul Marino ne hantent plus aujourd’hui une éventuelle salle des cartes qui serait située dans la tour de signalisation et de vigie, et la géopolitique intime, à l’image peut-être de celle du « Bréviaire méditerranéen » de Prédrag Matvejevitch, vient se dissoudre doucement, entre histoire, nostalgie et sens aigu du présent, dans la petite barque de pêche indispensable et dans le jardin potager savamment entretenu, par des gardiens de phare dont la course de relais perpétuelle est au contraire comme un beau pied de nez aux conflits encore si récents – alors que désormais, une solidarité totale devrait s’exprimer : comme le rappelaient encore tout récemment Erri de Luca (« Le dernier voyage de Sindbad », 2003) ou Davide Enia (« La loi de la mer », 2017), la mer Ionienne, comme la mer de Sicile ou la mer Adriatique du canal d’Otrante, est aujourd’hui avant tout le terrible cimetière marin des réfugiés aux abois en mal d’Europe. Et c’est bien ce qui hante à son tour, sous son faux air bucolique et songeur, le voyage immobile de Paolo Rumiz.
Lien : https://charybde2.wordpress...
Commenter  J’apprécie          40
Le phare, voyage immobile

Paolo Rumiz aime les grands voyages : celui qu'il nous présente ici se concentre sur l'exploration d'un ilot d'un km sur 200 m de large au milieu de la méditerranée ; elle même au milieu du monde ; mer d'histoire dont le destin a été de relier les hommes. Il refuse de nous donner des indications sur l'identité de l'ile. Paolo Rumiz s'installe dans un phare en la compagnie, fort discrète, des gardiens. Ce sont les éléments, la matière, les animaux et la météo qui envahissent la vie du presque ermite l'aidant à se fondre dans l'univers. Ses journées et ses nuits sont peuplées des bruits du vent et de la pluie, de la foudre qui tombe, des goélands et des poissons, de la préparation de la nourriture avec les gardiens, de la lecture de carte, de l'observation du phare et de souvenirs de discussion et de lecture. Et parfois le faible écho d'une petite radio lui apporte quelques nouvelles du monde.

Il ne passe que trois semaines sur cette ile ; trois semaines au cours desquelles il redevient "maitre du temps" nous dit-il. "Mes journées durent deux fois plus longtemps".

Un voyage au cœur du temps et des éléments vécu et transmis par un homme de culture et de poésie!

Commenter  J’apprécie          40
Le phare, voyage immobile

Mes dix mots inspirés par cette lecture :

- Tesson transalpin !

- Odyssée

- Carrefour

- Erudition

- Sirocco

- Foisonnement

- Richesses marines

- Cyclope

- 12W

- Ancien monde
Commenter  J’apprécie          40
La légende des montagnes qui naviguent

L'auteur, italien, journaliste, reporter de guerre, a sillonné le monde.

Il souhaite cette fois parcourir les Alpes italiennes dans leur longueur ainsi que les Apennins. Avec lenteur.

A pied, à vélo, en voiture, il souhaite prendre le temps de s'arrêter, de faire des rencontres et d'apprendre des habitants qu'il rencontre, l'histoire des lieux. Il n'hésite donc pas à faire un détour pour rencontrer un vieux qui lui raconte ce qui s'est passé au village.

Il voit des villages vidés de leurs habitants, partis vers la modernité, des vallées sans électricité. Il regrette tellement la construction de tunnels qui percent les montagnes et dont les environs ont perdu leur âme et leurs habitants. Des travaux qui ont défiguré la montagne.

Nous suivons les traces d'Hannibal, il évoque Hitler, les nazis, Mussolini, les guerres, nous remet en mémoire qu'un énorme barrage a lâché il y a de nombreuses années, emportant tout sur son passage. Rien n'a été reconstruit.

Pour sillonner les Apennins il choisit d'acheter d'occasion une vieille Topolino des années 1950, qui montera allègrement les cols et suscite des échanges avec les amoureux de cette petite reine qui attire la sympathie et le sourire. Malheureusement elle prend l'eau et lors d'un sérieux orage l'eau s'infiltre partout, les sièges sont trempés. L'éponge, trouvée sous le siège du passager lors de l'achat et qui l'intriguait, trouve alors sa raison d'être.

Des rencontres, il en fera de très nombreuses, souvent étonnantes, pleines de charme et de spontanéité, parfois à point nommé lorsqu'il se trouve en mauvaise posture.

L'écriture est légère et souvent teintée d'humour, d'un amoureux de la nature et qui regrette tellement qu'on la dénature, la maltraite. Même si de très nombreux endroits cités ne nous disent rien, ce n'est pas grave, il ne faut pas s'arrêter là. La lecture est agréable et on est véhiculé dans la Topolino, lentement, on prend le temps d'admirer les paysages à couper le souffle.

J'aurais apprécié une carte, même succincte, pour me situer. J'aurais aimé suivre l'itinéraire emprunté, visualiser les lieux.

C'est un gros livre mais on ne s'ennuie pas car il fourmille d'anecdotes intéressantes et souvent attachantes.

J'avais beaucoup apprécié "Dans la nuit et le vent" de Patrick Fermor. "La légende des montagnes qui naviguent" est un peu dans le même esprit, nous fait voyager et découvrir que nous avons la grande chance de vivre dans une nature qui ne cesse de nous émerveiller, pour peu qu'on prenne le temps de la parcourir avec lenteur.

Merci à Babelio de m'avoir fait découvrir l'auteur que je ne connaissais pas, et son livre que j'ai apprécié.

Commenter  J’apprécie          40
La légende des montagnes qui naviguent

Les Alpes ont de tout temps inspiré la Littérature, de par sa diversité, son Histoire et tout ce qu'elle a vu passer pendant des millénaires. C'est cela que semble vouloir montrer Paolo Rumiz dans son oeuvre "La légende des montagnes qui naviguent". Derrière ce titre poétique, qui me donnait beaucoup envie de lire l'oeuvre, on y découvre donc des histoires, des témoignages, des expériences : des vies. Mais au delà de ça, cette oeuvre bien écrite est un véritable appel au voyage, et démontre parfaitement ce pouvoir de la littérature à vous transporter sans bouger de votre canapé ou votre lit. C'est donc au travers de l'Europe du Sud que le chemin s'ouvre, avec en son pic l'Italie, magnifiquement décryptée par l'auteur au travers de caractères forts. Psychologue, sociologue, photographe ; Paolo Rumiz endosse de nombreuses casquettes à la perfection, pour une oeuvre de très bonne qualité. Je la conseille donc véritablement, car elle mêle énormément de choses de manière pourtant très fluide.

Merci Babelio et les éditions Arthaud pour cette découverte, pour ce moment-échappatoire.
Commenter  J’apprécie          40
La légende des montagnes qui naviguent

«La légende des montagnes qui naviguent» Paolo Rumiz (460p, Arthaud)

La masse critique, c'est vraiment une belle invention de Babélio, et des maisons d'édition qui y contribuent. Merci donc pour la belle pépite de l'écrivain-journaliste-chroniqueur-voyageur italien Paolo Rumiz, qui partage ici certains de ses périples (visiblement une reprise ou une réécriture, pour les lecteurs français, de quelques-uns de ses récits publiés dans la presse italienne). Quand j'ai pris le livre, j'ai d'abord cru à une épopée pédestre en continu, le long des Alpes et des Apennins, mais en fait c'est un ensemble de voyages, à des périodes différentes, en vélo, en voiture, à pieds, et même en bateau, seul ou accompagné.

Paolo Rumiz s'intéresse aux paysages qu'il décrit avec émotion, et souvent avec poésie, dans une belle langue, vivante et illustrée ; et j'ai juste regretté l'absence d'une petite carte au début de chaque chapitre qui permettrait de suivre l'explorateur (puisqu'il nous donne souvent envie de suivre ses traces). Mais il s'intéresse surtout aux hommes et aux femmes, aux autochtones qui savent raconter une vallée, une baie, un alpage, une vigne. Il a la capacité de s'émerveiller d'un rien, d'accueillir avec un bonheur simple un geste simple. Son récit de voyages est un florilège de belles et humaines retrouvailles.

Il se passionne pour l'histoire, et nous plonge dans l'horreur d'un barrage construit en dépit du bon sens, submergé par un énorme écoulement de terrain en 1963 (1900 morts). Il nous fait découvrir sur les terrains de montagne les dégâts irréparables d'une course à la croissance folle et irresponsable qui détruit la nature, et cela pourrait s'appeler « Requiem pour les Alpes ». Il s'intéresse aussi à la politique, et sa description de la Bavière de Franz-Joseph Strauss si imbue d'elle-même est glaçante, celle de la Suisse si propre sur elle n'oublie pas que ce pays profite de tous les blanchiments, et l'auteur ne se prive pas de montrer la persistance en Italie-même de relents fascistes et d'une mémoire glorifiée de Mussolini.

Il nous fait profiter de ses rencontres que son statut de journaliste écrivain lui permet, avec des célébrités comme l'écrivain Mario Rigoni Stern, l'alpiniste Walter Bonatti, et, ce qui m'a plus gêné, avec le dirigeant d'extrême droite autrichien Jorg Heider qui lui sert de guide pendant deux jours en Carinthie ; mais aussi avec des acteurs locaux qui l'introduisent dans leurs paysages (et nous avec, sous sa plume alerte).

Son périple dans une vieille Fiat sur les routes secondaires des Apennins est un vrai plaidoyer pour l'art du détour, la joie de prendre son temps, la beauté du virage et le refus de la ligne droite trop rapide. D'un bon vin à une histoire drôle, d'un saucisson partagé à l'explication de la belle cartographie du Touring Club Italien en passant par récit du creusement d'un tunnel, Paolo Rumiz multiplie les angles d'approche, et nous surprend souvent.

Il y a de la joie dans ce livre, de la révolte, de l'humour, de la curiosité, une passion pour les montagnes et un amour amer mais inconditionnel pour l'Italie. On peut prendre son temps aussi pour le lire, il est fait pour ça, on le pose à la fin d'un chapitre et on rêve un peu, parfois dans la foulée on cherche sur la toile une photo ou une vidéo d'un paysage qu'on se promet, nous aussi, de découvrir, un jour…

A déguster et à offrir aux rêveurs, aux explorateurs.

Commenter  J’apprécie          40
Le phare, voyage immobile

Habitué des voyages autour du monde, Paolo Rumiz s'est lancé dans ce voyage immobile dans un phare posé sur un îlot en Méditerranée avec pour seuls compagnons les gardiens. Un phare et un îlot qui ne cesseront de lui parler tout au long de son séjour. Souffle du vent sur les rochers, craquements du phare les jours de tempêtes, cris des oiseaux de mer, gifles des vagues... Le phare n'est pas seulement une tour d'ivoire, il est aussi une ouverture sur le large et les bateaux qui y croisent, sur le ciel et les étoiles, la vie des goélands qui chaque jour saluent l'arrivée de la nuit par un long concert de cris tandis-que chaque événement y compris le plus simple est vécu comme un cadeau. Il permet un long et productif voyage intérieur, une introspection délicate rythmée par la vie dans le phare.

La lecture de ce livre a été pour moi un vrai régal.
Commenter  J’apprécie          40
L'ombre d'Hannibal

Un voyage passionnant sur les traces du général Hannibal qui a tenu en respect l'armée romaine et traversé les Alpes sur le dos d'éléphants. Une histoire vieille de 2000 ans, qui passionne encore, et dont les traces presque effacée sont encore visibles de la Tunisie aux confins de la Turquie.

Un récit prenant, mené de mains de maître par Paolo Rumiz, escorté ici par des archéologues passionnés et fantasques, mention spéciale à Brizzi, réincarnation d'Hannibal s'il en est. Un savant mélange de récit d'aventure et de cours de latin, mais aussi une cartographie de la Méditerranée aujourd'hui, et des campagnes d'Italie.
Commenter  J’apprécie          40
Pô, le roman d'un fleuve

Le challenge était d'importance. Ecrire un roman d'une taille conséquente sur un environnement qui ne présente à mes yeux qu'un intérêt très limité... Il fallait frapper un grand coup !

Lorsque je me rends en Italie, j'ai tendance à traverser, au plus vite, la plaine du Pô et à réserver mes velléités de séjour aux Apennins ou aux vallées Alpines... J'ai aussi visité la Sardaigne, la Calabre, les Pouilles... régions que j'ai adorées.

Mais bon, j'aime beaucoup Paolo Rumiz ainsi que la diversité de son œuvre ; j'ai beaucoup apprécié sa "légende des montagnes qui naviguent" ou son "voyage immobile" (pourtant, un phare c'est un univers limité aussi !)... Là je suis passé en partie à côté du propos de l'auteur. Beaucoup de longueurs, de digressions qui ne ravivent pas l'intérêt du récit. Les invités sont nombreux et leurs propos sont inégaux. L'ambiance évoque parfois le salon littéraire. Dans ce contexte, on avance lentement sur ce fleuve au débit plutôt paresseux. On partage la colère de l'écrivain face aux mauvais traitements que les riverains et - surtout - le monde des "affaires" infligent à cette curiosité géographique.

On s'ennuie un peu et on regrette qu'il n'y ait pas plus d'anecdotes historiques ou de légendes contées. Quand un sujet intéressant est abordé, il est trop vite abandonné à mon goût.

J'ai été content de croiser au passage Valerio Varesi, auteur de polars que j'apprécie particulièrement et seul invité à ce voyage que je connaisse un peu... Bref, c'est du Paolo Rumiz pour l'écriture, mais il n'y a guère de palpitations cardiaques à craindre.

Pouvait mieux faire ! A réserver aux aficionados de l'auteur qui veulent avoir son œuvre complète sur les rayons de leur bibliothèque. C'est mon cas ! Je crois que je vais relire son livre sur la traversée du Nord au Sud des pays frontaliers à l'Est de l'Europe. C'était beaucoup plus aguichant...
Commenter  J’apprécie          30
Le phare, voyage immobile

Un livre plaisant à lire et reposant, plus reposant même que certaines des tempêtes qui viennent animer ce phare mystérieux où l'auteur a décidé de séjourner trois semaines pour un singulier voyage immobile. Paolo Rumiz possède un réel talent de conteur et les moindres anecdotes qu'il nous présente dans son livre prennent un relief singulier sous sa plume. J'ai passé un agréable moment sur cette île isolée et deux de mes soirées ont été agréablement meublées par les histoires variées que nous conte l'auteur. Je suis content d'avoir ce livre dans ma bibliothèque même si ce n'est pas un ouvrage d'une importance majeure. Au fil de ma découverte des ouvrages de Paolo Rumiz mon plaisir à le lire se confirme. Quand j'aurai lu son voyage sur le Pô, je vous dirai quel est mon préféré !
Commenter  J’apprécie          30
La légende des montagnes qui naviguent

Les Alpes et leur petite sœur moins connue mais tout aussi remarquable, les Apennins, forment une double « épine dorsale » en forme de « S » dont l’Europe a beaucoup à apprendre. Paolo Rumiz, journaliste et écrivain-voyageur italien, les a parcourues en tous sens, sur plus de huit mille kilomètres et en a tiré un récit qui nous emmène hors des chemins touristiques, vers ce que les hommes et les vallées ont de plus authentique :



« Je vais tenter de vous faire savoir ce qui se passe à l’intérieur de l’arche, de la montagne authentique, celle qui reste toujours loin des projecteurs, de ce rideau battu par les tempêtes auquel se cramponne un équipage de petits grands héros de la Résistance aux agressions de la mondialisation. Un voyage à travers six nations dans la partie alpine et d’une intimité toute italienne dans celle qui a trait aux Apennins ».



Dans une première partie consacrée aux Alpes, l’auteur, parti de la côte adriatique en Croatie, se promène en Italie à pied ou le plus souvent, à vélo, et mène quelques incursions en Autriche, en Suisse et en France. Il rencontre de nombreux personnages, dont certains sont des figures connues, comme l’alpiniste-écrivain italien Mauro Corona, l’écrivain Mario Rigori Stern, ou le célèbre alpiniste Walter Bonatti, aujourd’hui décédé, tandis que d’autres tiennent à leur anonymat ; tous ont en commun un combat acharné pour la préservation de la nature.



Tout au long de son périple, Paolo Rumiz regrette que les italiens ne regardent plus la nature, et pire, ne la voient même plus. Dans l’avion survolant les Alpes, l’auteur est stupéfié par la beauté de l’Europe qu’il découvre au-dessous de lui. Mais il constate que la majorité de ses compatriotes ne s’émerveillent pas devant un paysage : « Ils n’ont aucune idée de ce que sont ce lac de lumière et ces montagnes. Le peuple des restoroutes et des téléphones portables n’est pas proche du territoire ».



Constat amer, qui en augure d’autres. Paolo Rumiz évoque l’imminence d’une « grande peur climatique » et regrette que les mots ne suffisent pas à alerter les populations. Les montagnards, eux, le savent bien, qui dénoncent le gaspillage actuel et la fuite en avant qui ne peut plus durer. L’industrie du ski représente un désastre écologique, les canons à neige se multiplient tandis que l’eau vient à manquer; les glaciers disparaissent à vue d’œil et l’homme n’en tient pas compte.



Certains font pourtant preuve de davantage de bon sens que d’autres : ainsi, en Suisse, il est interdit de construire des remontées mécaniques en dessous de 1800 mètres, puisqu’on sait que la neige permettant leur exploitation sera insuffisante. Dans le Val Bavona, situé dans le Tessin, des hommes ont renoncé à l’électricité gratuite qui leur était offerte : « L’endroit le plus sombre des Alpes » résiste depuis longtemps aux sirènes de la modernité, préservant ainsi son territoire et son authenticité. Mais même la Suisse, bonne élève, a des reproches à se faire…



Après quelques jours en France sur la route des Grandes Alpes, Paolo Rumiz se rend à Nice où il est victime d’un vol à la tire qui le conduit à rentrer dans le « Bel paese, le beau pays « ch’Appennin parte, e’l mar circonda e l’Alpe », selon Pétrarque, « le pays que divisent les Apennins et qu’entourent la mer et les Alpes ».



C’est un reportage effectué pour le journal italien La Reppublica qui a donné l’idée à l’auteur de parcourir les Apennins. Il avait en effet décrit le « travail de Cyclope » des héros du quotidien qui creusaient un tunnel ferroviaire entre Bologne et Florence pour permettre le passage d’un train à grande vitesse. Ce reportage avait fait l’objet de réactions de lecteurs dénonçant les nombreux dégâts pour l’environnement dus au percement de tunnels partout en Italie et en particulier dans les Apennins.



Pour ce second voyage, Paolo Rumiz déniche une authentique petite Topolino, datant de 1954. Une voiture dont la lenteur et l’identité qu’elle véhicule, sont parfaites pour favoriser les rencontres. Nous découvrons alors les Apennins « déserts et inconnus », chaîne de montagne qui constitue « un labyrinthe aussi fascinant qu’infini ». Paolo Rumiz et Nerina (la Topolino) nous emmènent alors de la Ligurie jusqu’au Capo Sud, point le plus méridional de Calabre, pour un voyage inédit.



Dans le centre de L’Italie, l’auteur traverse des villages déserts, où survivent des personnes âgées laissées aux bons soins des « badanti », ces auxiliaires de vies venues des pays de l’Est, sans lesquelles le troisième âge italien serait entièrement livré à lui-même. Il nous décrit des régions éloignées du tourisme, la Maiella, le Molise, nous livrant toutes sortes d’anecdotes glanées au gré de ses rencontres. Il est question des Phéniciens, des Etrusques, des Sannites et de tant d’autres peuples encore, de religion, de superstition, jusqu’à l’arrivée au Sud, dans une chaleur torride et une atmosphère de fin du monde : plus d’eau, des habitants qui fuient et quelques témoins d’une époque passée, des résistants encore et toujours, comme ce guide « descendu du ciel » qui voit le massif de l’Aspromonte comme « une ressource fabuleuse pour les jeunes de bonne volonté ». Et qui invite Paolo Rumiz à revenir : « Vous verrez des merveilles. Des fleuves de lumière, des villages abandonnés, des maquis impénétrables, des cascades. Et un beau peuple, trop seul ».



Publié en 2007 en Italie, « La légende des montagnes qui naviguent » raconte deux voyages effectués en 2003 et 2006. Il vient seulement d’être traduit en français. Le récit de Paolo Rumiz est d’un grand intérêt pour toute personne qui s’intéresse à la montagne, à la nature, à l’écologie. On apprend énormément en lisant ce récit qui se déguste par petites touches, au rythme de chapitres à lire indépendamment les uns des autres : une mine d’informations géographiques, historiques, toponymiques… et humaines. Et de grandes leçons à retenir, avec des catastrophes oubliées comme la tragédie du Vajont …



Grande richesse, la capacité d’émerveillement de Paolo Rumiz est intacte et son récit nous enseigne que le dépaysement est à notre portée, chez nous, si l’on veut ouvrir les yeux. Loin du tourisme de masse, tant de belles régions s’offrent à nous : il ne nous reste plus qu’à les découvrir et surtout, à les protéger.



Un grand merci à Babelio et aux éditions Arthaud pour cette lecture en avant-première.
Lien : https://lelivredapres.wordpr..
Commenter  J’apprécie          30
Aux frontières de l'Europe

[Traduit en français sous le titre : Aux frontières de l'Europe]



« From Stettin in the Baltic to Trieste in the Adriatic, an iron curtain has descended across the continent. » dit Churchill le 5 mars 1946, en consacrant ainsi une expression – « le rideau de fer » – traduite et utilisée dans toute les langues depuis. En 2008, Trieste, la ville de Rumiz, n'est plus sur le « limes » : l'empire de Bruxelles – au sens géopolitique, s'entend – l'a déplacé de quelques centaines de kilomètres vers l'est, au détriment de l'empire de Moscou. Mais, à la veille de l'explosion de la guerre de Géorgie, et aujourd'hui avec l'annexion de la Crimée et des tensions ininterrompues entre l'est et l'ouest de l'Ukraine, cette frontière qui coupe le continent européen verticalement de nord à sud n'est certes pas aussi périmée qu'elle semble l'être.

Le journaliste-voyageur en mal de frontières décide de la parcourir dans toute sa longueur en transports en commun – trains et bus – des Terres hyperboréennes au nord de Rovaniemi (et Mourmansk du côté russe), jusqu'à Odessa, sur la Mer Noire, où il s'embarque à destination d'Istanbul, toujours accompagné de la photographe Monika qui assure l'interprétariat du russe, au cours d'un périple d'un mois.

Ses découvertes, et les nôtres, sont d'abord d'ordre cartographique : contrairement à nos représentations courantes, le nord du permafrost est beaucoup plus étendu qu'on le pense, de sorte que les pays baltes se situent environ à mi-parcours entre Mourmansk et Odessa ; le barycentre de l'Europe, quant à lui, ne se situe ni à Strasbourg ni à Genève (!), mais bien sur le Dniestr, juste à l'est des Carpates, comme l'avaient gravé sur le marbre les fonctionnaires du Kaiser-König...

Le parcours fait état d'une succession de coupures frontalières, certes, mais surtout, sur toute sa longueur, de migrations forcées de populations, jusqu'à des époques étonnamment proches – les années 1990 pour les derniers départs vers Israël – Shoah, déportations, punitions collectives et autres « nettoyages ethniques » qui ont laissé d'innombrables fantômes, juifs notamment, mais aussi allemands (en Pologne orientale), et slaves de différentes origines transplantés de force dans un dernier mouvement démographique d'est en ouest autour de et en relation avec la Seconde Guerre mondiale. Cette migration se poursuit d'ailleurs pour des raisons économiques, et elle crée de véritables cataclysmes démographiques et économiques dans des pays comme la Biélorussie et l'Ukraine, tandis que les tensions frontalières sont exacerbées par ex. entre la Russie et l'Estonie, et la Pologne, ou autour de l'enclave russe de Kaliningrad, l'ancien Königsberg de Kant. D'autres déséquilibres notables sont dus au dépeuplement des zones rurales et aux désastres écologiques : scarifications de l'industrie minière, de la surexploitation forestière – exportation de la mousse, l'aliment des rennes, qui sert à donner un aspect vieux et gothique aux tombes des riches Occidentaux ! – et même du tourisme – ex. licences de pêche au saumon sauvage.

La plume de Rumiz se nourrit toujours de ses rencontres ; son itinérance répond invariablement à l'équation : difficultés = narrations. Sa prose est fascinante, ses anecdotes toujours riches de sens et aptes à ouvrir l'esprit sur des considérations très vastes. On aurait envie de résumer tout savoir sur le monde à une succession de récits de personnages qui ont été les hôtes d'un jours, les compagnons d'un repas, les donateurs d'un grigri dérisoire. Pourtant, en comparant ce second récit de voyage avec celui des montagnes italiennes que j'ai lu récemment, je suis un peu moins enthousiaste : il m'a semblé qu'il manquait un peu de lenteur à ce périple, peut-être aussi à cause du handicap linguistique que la présence de Monika a peut-être comblé dans les dialogues, mais non dans une compréhension para-textuelle et contextuelle assez profonde des contrées traversées. Toutes les fois que Rumiz a regretté de devoir partir si tôt, et à d'autres moments où il ne fait pas l'aveu, j'ai eu envie de lui murmurer qu'il aurait dû trouver un prétexte pour prendre du retard !
Commenter  J’apprécie          30
Aux frontières de l'Europe

Livre emprunté à la bibliothèque, coup de cœur des lecteurs. Effectivement un très bon moment de lecture, à voyager aux frontières de l'Europe avec Paolo Rumiz l'italien et sa femme polonaise parlant russe. Un parcours de 6 000 km à la vertical, du grand nord jusqu’à la mer noire, de la Norvège jusqu’à l'Ukraine, des lacs gelés de juin jusqu'aux champs de céréales du sud. Voyage en train, en bus, en ferry au plus proche de la population. L'écrivain nous fait partager ses rencontres, l'histoire de ses habitants et de ses lieux, tantôt soviétique, tantôt européen. A chaque étape, la géographie, la religion, le quotidien, la culture, la musique de ses habitants. Je découvre des régions dont je n'ai jamais entendu parler, au consonances finlandaise, balte, slave : la Botnie, la Carélie, la Livonie, la Mazurie, la Polésie, la Volhynie, la Rhuthénie, la Podolie, la Dobrogée, la Thrace, loin des tours opérateurs. A lire et à relire.
Commenter  J’apprécie          30
L'ombre d'Hannibal

Toujours Dominique tentatrice pour les voyages insolites, mais j’ai été beaucoup moins convaincue que par « Aux frontières de l’Europe« , certes je suis séduite par l’érudition de cet auteur et aussi son talent à nous faire revivre Hannibal que l’on ne connaît qu’à travers ses ennemis qu’il a bien failli anéantir: les Romains. Mais ma progression dans ce voyage fut laborieux, je n’ai pas retrouvé l’allant de ma précédente lecture. Certes, le sujet passionne les érudits et ce chef de guerre est bien difficile à cerner. Il y a tant de légendes qui courent sur son compte. Où est donc la vérité ?



Surtout que l’on sait bien que Rome n’a eu de cesse que d’effacer toutes les traces de celui qui a les a presque fait disparaître de l’histoire de l’humanité. Les lieux sont bien difficiles à mettre sur une carte, car même les lits des rivières ont évolué depuis les guerres puniques. Alors où se trouve, donc, Cannes qui a vu l’extermination de 60 000 soldats ? Bataille mémorable, encore étudiée dans les écoles militaires mais dont on ne retrouve aucune trace à l’endroit où l’on a cru pendant longtemps qu’elle s’était déroulée. Toute l’Italie est là dans ce récit, la romaine comme la catholique, la fasciste comme celle d’aujourd’hui, mais tant d’érudition et d’hésitations sur ce qui s’est vraiment passé ont fini par épuiser ma réserve de bonne volonté.
Lien : http://luocine.fr/?p=4706
Commenter  J’apprécie          30
Le phare, voyage immobile

Prix Nicolas-Bouvier 2015, le beau récit de Paolo Rumiz ne vous laissera rien ignorer des lanternes et des goélands, des orages épouvantables et des aubes magiques au milieu de la mer.
Lien : http://rss.nouvelobs.com/c/3..
Commenter  J’apprécie          30
Le phare, voyage immobile

De bons passages. Plus d'expérience intime et moins de références littéraires m'aurait complètement séduite. Mais, je l'avoue, j'aimerais bien savoir comment aller sur cette île, que l'auteur garde secrète...



Commenter  J’apprécie          30
Le phare, voyage immobile

Au printemps 2014 l'auteur s'isole sur une île dans un phare au milieu de la Méditerranée. Son île fait 1km de long sur 200 mètres de large. Ce voyageur insatiable qui a longé les 7000 kilomètres des frontières de l'Europe, de l'Arctique à la mer Noire, traversé les Balkans, franchi les montagnes à la recherche d'Hannibal, descendu le cours du Pô, va vivre ce printemps-là un voyage immobile au milieu de la mer, avec comme seuls compagnons les gardiens du phare et les cormorans. Lui qui pensait s'ennuyer est vite pris dans les activités du phare qui ne lui laisse guère de répit :



"Faire le pain, vérifier le baromètre, monter dans la lanterne du phare pour y lire le livre fait exprès pour ça, sortir pêcher, mitonner un risotto, tenir bien propre son espace personnel, explorer la montagne et la ligne des brisants, éliminer les déchets de la meilleure façon possible. Contrôler le générateur et la pompe à eau. Apprendre le nom des vents; Et surtout, si on est curieux, on n'a pas assez de temps pour enregistrer tout ce qui vous environne. On passe son temps à courir partout, comme un damné." p. 71



Il se laisse aussi bercer par les tempêtes, apprend à discerner les différents vents et à profiter du temps qui court.



"La soirée est sereine, le vent tombe, les goélands gonflent leurs plumes, enfin paisibles. En bas, bien planté sur la roche, un cormoran sèche ses ailes ouvertes dans la brise. Le soleil descend rapidement dans la mer, on croirait qu'il lance un dernier cri. Je ne trouve pas de paroles pour décrire la procession de taches de lumière qui arrivent sur les flots depuis l'est, et de l'autre côté l'archipel de rides que provoquent les ultimes rafales, labourant les ondes comme une prairie. Au sud, très, très loin, un cortège de navires. Au nord, plus loin encore, l'ombre d'une île aussi longue qu'un cachalot." p. 36



Ses divagations le portent aussi bien vers le dépeuplement des fonds marins "il suffirait d'une pause d'un an, d'une seule année, pour repeupler les fons, mais les nations souveraines s'en fichent bien." "si les poissons hurlaient dans les filets, peut-être comprendrions-nous." p. 61 que vers notre addiction au cyberespace : " l'absence de navigation dans le cyberspace m'a dévoilé les horizons infinis de la navigation en mer, et aussi de celle qui existe au-dedans de moi." p. 155



Un beau texte pour prendre le temps de s'arrêter...



Ce que j'ai moins aimé :



Malheureusement, pour moi, ces pages manquent de poésie. Vers la fin par exemple il compare un cormoran à un drone et là je me suis dis que nous n'appartenions décidemment pas au même monde...
Lien : http://www.lecturissime.com/..
Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Paolo Rumiz (417)Voir plus

Quiz Voir plus

La Métamorphose

En quelle année est paru pour la première fois "La Métamorphose" ?

1938
1912
1915

11 questions
238 lecteurs ont répondu
Thème : La Métamorphose de Franz Kafka de Éric CorbeyranCréer un quiz sur cet auteur

{* *}