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Citations de Patricia Melo (211)


Oui vraiment, se casser les jambes serait excellent , j’ai pensé , en descendant les escaliers. Pour des personnes seules comme Rachel, et pour les paumés de toute espèce,, une maladie qui survient, ou un accident,c’est une façon comme une autre d’acquérir une visibilité.
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je n’ai pas l’oreille absolue comme certains musiciens, ni l’ouïe sensible comme celle des chiens, mais je n’ai jamais compris pourquoi le bruit n’est pas considéré comme une arme blanche efficace.
(incipit)
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Je distingue ce qui est bien et je l’approuve, mais j’opte pour le pire.
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Le silence a de nombreuses qualités, je m'en apercevais. Cela peut être un silence de machine, comme celui des hôpitaux. Cela peut être un silence de pierre. Comme dans le désert. Ou un silence animal, le fauve qui respire, menaçant. Cela peut être encore un silence qui vient d'en-haut, ou du passé, étouffant, comme le ciel chargé de nuages qui apporte la tempête. Ou un silence qui s'élève, comme l'éther, nous transportant au ciel.
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– Je vais devoir faire attention avec toi, avait-il répondu. Une femme intelligente, c’est la merde.
Ce qu’il me disait en réalité, à ce moment-là, c’était qu’en général les femmes sont bêtes. Mais bien entendu, étant sous le charme et intoxiquée par mes propres hormones, je ne m’en étais pas rendu compte. Pire : j’avais inversé les signaux, transformé le négatif en positif.
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Il faut regarder la vérité en face, une femme peut être moche, décatie, cul énorme, gueule simiesque, dents de travers, il y aura toujours un homme prêt à se l’envoyer. Toujours.
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Je l’ai vu. Dans la salle d’audience, Milton & Rondiney & Edson & Nildo & Ricardo & Ítalo & Rodrigo & Fares & Brayan, tous avaient dit la même chose. Problèmes sexuels. Problème avec la boisson. Adultère. Certains venaient au tribunal en compagnie de leurs psychiatres, invoquant l’aliénation mentale. Je ne me souviens de rien, prétendaient-ils. Ayez pitié de nous, argumentaient-ils : nous sommes épileptiques. Nous sommes bipolaires au degré maximal. Nous sommes schizophrènes. Mais la vérité, c’est que la plupart sont totalement normaux et sains d’esprit, de la même façon qu’ils sont totalement assassins. Enfants, misère, chômage, alcoolisme, rien de tout ça n’est le véritable problème. La raison est tout autre : ils tuent des femmes parce qu’ils aiment tuer des femmes. Comme on aime aller à la pêche ou jouer au football.
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“Le problème des femmes brésiliennes, disait-il, c’est qu’une grande partie de la population masculine du pays est incarcérée. Dans très peu de temps, si la situation continue de progresser à ce rythme, nous aurons plus d’hommes en prison qu’en liberté au Brésil. Comment les Brésiliennes vont-elles faire ? Ce que Rúbia, très maligne, est déjà en train de faire : apprendre à nous aimer. S’éprendre d’un homme honnête, disait-il, va être un truc de femme perverse.”
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Je crois préférable d’écouter que de parler. Celui qui parle balise. Et celui qui écoute anticipe
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L'amour, pour les esprits cartésiens, est toujours ridicule. Pour la science, il s'agit d'un torrent de phényléthylamines. De hauts niveaux de dopamine et de norépinéphrine. Des phéromones, pour celui qui y croit.
Pour moi, l'amour est la preuve que nos molécules cytoplasmiques savent écrire des rimes. Du coup, les poètes ne me manquent plus. L'amour, c'est vrai, se substitue à la poésie.
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......l’homme n’est libre que dans l’inertie. Jamais plus je n’ai cessé de considérer que les Grecs peuvent bien être dans la merde de nos jours, ils avaient raison quant au destin. Désormais, je sais que l’unique et infime part de libre arbitre que nous possédons, nous mortels, réside dans la décision d’entamer une action. En fait, nous avons deux choix, rien que deux. Nous pouvons croquer la pomme. Ou rester inertes comme les pierres. Le libre arbitre n’est rien d’autre : pomme ou pierre. Nous pouvons être une pierre dans le champ. Ne pas créer ni tenir négoce, comme l’enseigne Épicure. Cependant, si nous déclenchons l’action, si nous croquons une première fois, comme Ève, nous ne sommes plus maîtres de notre vie. Une autre force se met à l’œuvre, et son nom est fatalité.
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Voilà la conclusion à laquelle je suis arrivée au cours de ma deuxième semaine au tribunal : nous, les femmes, nous tombons comme des mouches. Vous, les hommes, vous prenez une cuite et vous nous tuez. Vous voulez baiser et vous nous tuez. Vous êtes furax et vous nous tuez. Vous voulez vous amuser et vous nous tuez. Vous découvrez nos amants et vous nous tuez. Vous vous faites larguer et vous nous tuez. Vous vous trouvez une maîtresse et vous nous tuez. Vous vous sentez humiliés et vous nous tuez. Vous rentrez fatigués du travail et vous nous tuez.
Et au tribunal, vous dites tous que c'est notre faute. Nous, les femmes, nous savons vous taper sur les nerfs. Nous savons rendre la vie d'un mec impossible. Nous sommes infidèles. C'est notre faute C'est nous qui provoquons. Au final, qu'est-ce qu'on fabriquait à cet endroit-là ? A cette fête-là ? À cette heure-là ? Dans cette tenue ? Au final, pourquoi avons nous accepté la boisson qui nous a été offerte ? Pire encore : comment avons-nous pu accepter cette invitation à monter dans cette chambre d'hôtel ? Avec cette brute ? Si on ne voulait pas baiser ? Et ce n'est pas faute d'avoir été prévenues : ne sors pas de la maison. Encore moins le soir. Ne te soule pas. Ne sois pas indépendante. Ne va pas ici. Ni là. Ne travaille pas. Ne mets pas cette jupe. Ni ce décolleté. Mais vous croyez que nous suivons les règles ? Nous portons des mini-jupes. Des décolletés jusqu'au nombril. Et des shorts au ras du cul. Nous poussons le bouchon. Entrons dans des impasses sombres. Avons le feu à la chatte. Nous extrapolons. Travaillons toute la journée. Sommes indépendantes. Avons des amants. Rions aux éclats. Entretenons la maisonnée. Envoyons tout se faire foutre. Le plus curieux, c'est que nous ne tuons pas. Incroyable ce que nous tuons peu. Nous devrions, vu les statistiques montrant à quel point nous mourons, tuer beaucoup plus, Mais, en raison d'un problème hormonal peut-être, ou structurel, ou éthique, ou physique, nous préférons ne pas tuer. Et alors nous finissons jetées dans un terrain vague, comme Chirley. Pour insubordination. Nous sommes découpées en morceaux et enterrées, comme Ketlen. Dans le jardin. Pour désobéissance. Voilà se que j'ai vu cette semaine-là.
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Lecteur disait tout le temps qu'il fallait en finir avec cette mascarade de "pénalisation de la drogue", il citait et récitait sans cesse à ses amis des extraits d'un livre qu'il venait de lire à ce sujet : est-ce que le haschisch est nuisible ? Et la boxe ? Et l'alpinisme ? Et les courses de voitures autour de la lagune ? Pourquoi ce n'est pas interdit ? Pourquoi est-ce qu'on n'interdit pas l'obésité, qui tue des millions de gens dans le monde ? On veut que les citoyens ne se foutent pas en l'air et on légalise la cigarette et l'alcool. Ça a autant de bon sens que de mettre un calibre .38 entre les mains d'un suicidaire. On fume jusqu'à crever d'un cancer. On boit jusqu'à crever d'une cirrhose. Le tabac et l'alcool, eux, oui, ils tuent. Les hypocrites. Je comprends qu'un pays comme les États-Unis adopte cette politique, avec tous les puritains qu'il y a là-bas, ces péquenots de l'Ohio, qui à seize ans portent des tee-shirts marqués "I Love Jesus", mais ici ? Les filles d'ici apprennent toutes jeunes, à la télé, que tout ce qui compte c'est d'avoir les cheveux blonds et les fesses dures. Rien d'autre. Et on ne pourrait pas fumer un joint ? Ni sniffer de la coke ? C'est trop hypocrite, disait-il. L'alcool, on a le droit, le tabac, on a le droit. On peut se bourrer de pilules coupe-faim, de pilules qui nous foutent la chiasse à longueur de journée, encore et toujours des pilules, des pilules pour se réveiller, pour dormir, on est accros, c'est bien connu, à la télé, à la bouffe, au sexe et au lithium, mais la coke et l'herbe sont interdites sous prétexte qu'elles rendent accro. Elles rendent accro ?
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Le dentiste assassin s'était blessé le bras droit avec le couteau qui lui avait servi à tuer sa femme. Avant de se présenter à la justice avec son avocat hors de prix, son état s'était compliqué, et il avait perdu son bras. Le jury a trouvé que cela était déjà, en soi, une punition suffisante. Un dentiste sans bras droit est comme un chanteur sans voix. Un narrateur sans langue. Un joueur de foot sans pied. Le pauvre. Alors, le dentiste homicide est sorti du procès par la grande porte du tribunal, tout sourire, sa nouvelle petite amie accrochée à son bras bionique.
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Peut-être bien qu'un jour, dans le futur, je ne me souviendrais plus de l'odeur lourde, dense, de la terre réchauffée par le soleil après une pluie torentielle dans la sylve. Mais je n'oublierais jamais à quel point le concept de solidarité de ce peuple m'a surprise, un concept qui peut ne pas entrer dans la logique du envahit-tue-pille-vole-et-vend qui marque tout pays colonisé, mais qui, dans la pulsation de la vie de la forêt, dans le déploiment ininterrompu des cycles de naissance, de floraison, de décomposition et de retour à la poussière de la nature, se révèle structurel pour l'idée de survie humaine.
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Au XXème siècle. Les types venaient ici, depuis le Nordeste, pour fuir la sécheresse, pour travailler dans les exploitations d'hévéas, et ils venaient seules. Sans femme. Ils tuaient les indigènes malavisés. Les femmes étaient un produit de luxe ici. Alors on les volait. À leur père, leur mari, leur village. Et on les vendait. On achetait une femme pour le prix de cinq cents kilos de caoutchouc. Quand j'ai su ça je me suis dit : putain, moi, putain, moi, avec mon caractère pas gentillet pour un sou, avec mon sang chaud, moi, qui vit de mon argent, qui ne courbe l'échine devant rien, moi, avec ma langue bien pendue, célibataire, sans enfants, avec mon cœur plein de haine à déverser, je vais maintenant travailler dans cet endroit où hier encore on chassait les femmes dans la forêt au lasso ? Où les femmes étaient vendues, commandées, volées ? Ça sent mauvais pour l'Acre, je me suis dit, m'a-t-elle raconté en lâchant un éclat de rire sonore, presque scandaleux J'aime bien être le cailloux dans la chaussure de ces gens-là.
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Tuer des femmes est la soupape de sécurité de la mono-haine des protomachos. Bien sûr que je parle d'une façon générale. Une partie des protomachos déverse sa fange sur les homosexuels, les immigrés, les transgenres, les noirs, les pauvres mais la majorité, la grande majorité, concentre toute sa haine sur les femmes.
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Arrivé aux grilles de la Promenade publique, Fake ouvrit sa braguette et pissa, en regardant le ciel. Ah, pisser à la belle étoile, c'est le bonheur. Depuis qu'il était sorti de prison, deux jours plus tôt, il n'avait que cette phrase à la bouche. Je sais pas ce qui me prend, Petit Roi, mais j'ai des pensées philosophiques dès que je me mets à pisser à la belle étoile. Je pisse et je pense à des trucs super-sérieux, c'est comme ça que je pisse en méditant. Le Bonheur.
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Boum. 9 heures du matin. Ciel noir, tempête à l'horizon. Feu rouge. Maria Emilia, en route vers le coiffeur, fut dépouillée par un gamin qui la menaça avec un tesson de bouteille. Quelques minutes plus tard, Simone, secrétaire dans une multinationale, se mettait du rouge à lèvres en se regardant dans le rétroviseur lorsque surgit un garçon, menaçant, un tesson de bouteille à la main. Si tu cries, tu passes à la trappe. Ana, étudiante en droit, filez-moi votre sac madame, dit le gamin, filez-moi votre sac, madame, et pas un geste. Tesson de bouteille à la main. Amélia, cinquante-quatre ans, au téléphone, racontait à son fils qu'elle avait été agressée dans la matinée, je n'avais rien sur moi, un coup de chance, mon garçon. Il ne m'a pris que ma montre. Ce que je voudrais, dit Simone, en parlant encore avec son amie, au bureau, du vol dont elle avait été victime, ce que je voudrais c'est attraper un de ces gamins et le frapper, le frapper, lui donner une raclée telle qu'il serait bon pour l'hosto le malheureux. Ceci est un hold-up, dit le gamin à Angélica, dix-huit ans, jeune fille hystérique qui rentrait tout juste de ses vacances aux États-Unis. Tesson de bouteille à la main. Je rentre de Miami, et, la première fois que je prends ma voiture, je me fais agresser. Voilà le Brésil, dit elle. Aucune des victimes n'a porté plainte.
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_ Ici, a conseillé Paulo, il vaut mieux apprendre à vite reconnaître le bruit du singe et le grognement du jaguar.
Il nous a parlé de grenouilles de la taille de jeunes veaux, d'araignées aux pattes de quinze centimètres de long et de serpents de sept mètres « hautement doux ». Carla a eut un fou-rire en entendant « hautement doux » et Paulo a voulu savoir pourquoi il ne pouvait pas dire « hautement doux » dans la mesure où on disait « hautement dangereux ».
_ Je ne dis pas que tu ne peux pas. Je dis que c'est drôle, c'est tout !
Paulo s'est tu pour le reste de la soirée.
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