Citations de Patti Smith (496)
"Jesus died for somebody's sins but not mine" (Jésus est mort pour les péchés de quelqu'un, mais pas pour les miens). J'avais écrit cette phrase quelques années plus tôt en guise de déclaration d'existence, de serment d'assumer mes propres actes. Le Christ était un homme qui valait la peine qu'on se rebelle contre lui, car il était la rébellion même.
La musique des glaneurs qui accomplissent leur tâche. Elle se tord, elle s'allonge, elle secoue le silence. On rassemble ce qui doit être rassemblé. Ce qui fut délaissé. Ce qui fut adoré. Des bribes d'esprit humain passées, on ne sait comment, entre les mailles du filer. Prise dans un tablier. Cueillies par une main gantée.
"Nous nous étions promis de ne plus jamais nous quitter tant que nous ne serions pas tous les deux certains d'être capables de voler de nos propres ailes. Et ce serment, à travers tout ce qu'il nous restait encore à traverser, nous l'avons respecté." (p. 110)
Quand Robert est mort, je n'ai pas pu pleurer.
J'ai commencé à écrire. Finalement j'ai sauvé les pages.
Adieu à l'ami, mon aventure, ma joie non liée.
En toute chose existe un phénomène d’écoulement.
Les photographies déversent leur histoire.
Les livres déversent leurs mots.
Les murs leurs sons.
Les esprits s’élevaient comme un éther dessinant une arabesque et se posaient avec la légèreté d’un masque bienveillant.
La perspective de monter dans un avion sans un livre déclenche chez moi une vague de panique. Le bon livre peut servir en quelque sorte de guide bénévole, donnant le ton, voire altérant le cours d’un périple.
On peut difficilement montrer son amour sans montrer sa colère. La colère est souvent le fruit de la recherche de la vérité. C'est pour ça que les gens descendent dans la rue pour protester. La musique que nous faisons communique ces émotions.
Dans le journal "Le Soir " des 12 et 13 décembre 2020
Et l’image des glaneurs de ce champ endormi me plongeait à mon tour dans le sommeil.
Et je me promenais parmi eux, dans les chardons et les épines ;
ma tâche n’avait rien d’exceptionnel : arracher une pensée fugace, telle une touffe de laine, au peigne du vent.
Nous aimerions tous nous croire venus de nulle part ailleurs que de nous-mêmes, que chacun de nos gestes nous appartient. Mais ensuite nous découvrons que nous appartenons à l'histoire et au destin d'une longue lignée d'êtres qui auraient souhaité eux aussi être libres.
J'imaginais beaucoup de choses. Que je resplendirais. Que je serais bonne. Tête nue je m'installerais sur un sommet pour tourner une roue qui ferait tourner la terre et, invisible parmi les nuages, j'aurais une influence ; une utilité.
J'ai toujours détesté l'inachevé.
La neige continuait de tomber. Sur un coup de tête, je me suis emmitouflée et suis sortie la saluer.
Il y avait une absence de lumière, mais pas d'amour. (Page 23)
Les choses que je pensais devoir se produire ne se sont pas produites. Des choses auxquelles je ne me serais jamais attendue se sont fait jour.
Puis-je t' offrir cette cloche
marchande le murmure
Elle est extrêmement précieuse
une pièce de collection, qui n' a pas de prix
Non merci, répondis-Je
Je ne souhaite pas de possessions
Mais c'est une cloche fabuleuse
une cloche de cérémonie
une belle cloche
Ma tête est une cloche
chuchotai-Je
entre mes doigts bandés
déjà endormie
C'est tout cela qui forme le nuage. Et c'est ainsi que le ciel ressemble à l'opéra humain. La promenade turbulente. Il attire l’œil paresseux. Il apaise les cœurs las en un jeu de mouvement qui annonce la simplicité.
L'artiste se préserve. Garde l'air fanfaron. Est enivré par le rituel comme par le résultat. Regardez-moi je ris. Je lappe S dans la paume brune et dure du boxeur. Je fais confiance à ma guitare. Par conséquent nous tombons dans les pommes ensemble. Par conséquent je pataugerais à travers l'écume pour lui et l'écume est devant mais nous nous contentons de rire. Montant avec la montagne creuse j'arrive au sommet.
Nous nous agenouillons nous rions nous rayonnons enfin. Cette révolte est une extase que nous dépassons. (p.141-142)
Dans la vie, quand tu te trouves face à un mur... Abats-le d'un coup de pieds.
"On a dit beaucoup de choses sur Robert et on en dira encore. Des jeunes hommes adopteront sa démarche. Des filles revêtiront des robes blanches pour pleurer ses boucles. Il sera condamné et adoré. Ses excès seront maudits ou parés de romantisme. À la fin, c'est dans son oeuvre, corps matériel de l'artiste, que l'on trouvera la vérité. Elle ne s'effacera pas. L'homme ne peut la juger. Car l'art chante Dieu, et lui appartient en définitive."
C’est alors que j’ai rencontré un type qui m’a révélé son secret, et ce n’était pas sorcier. Quand tu te prends un mur, abats-le d’un coup de pied.