Un petit livre extraordinaire, humble et pourtant magnifique, que j'ai adoré. Je devrais le lire encore dix fois pour pouvoir l'apprécier vraiment sans le dévorer et pourtant je ne peux m'en empêcher. Il me bouleverse toujours alors que je connais la fin par cœur. Je ne peux que vous recommander cette très belle lecture, sensible, originale et remarquablement bien écrite.
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On parle souvent de livres qui vous marquent à jamais ! Le mauvais temps est de ceux-là ! Une histoire somme toute banale racontée de façon époustouflante. Paul Guimard qui use de son style fluide et coulant pour nous tenir en haleine. Je ne saurais trop le conseiller
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C'est un livre que j'ai en deux exemplaires. Le mien, et celui que je prête. Celui-là revient rarement, je le rachète donc régulièrement.
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Plongée très agréable dans l atmosphère du Paris des années cinquante et par extension dans cette époque de la France d après guerre et de son atmosphère particulière , entre progrès matériels et luttes idéologiques très présentes en ce temps là. Mariage réussi donc dans ce roman pour moi entre une partie historique, sociologique et une fiction philosophique et romantique . Vu bien sûr par une lecture contemporaine…L écriture est vraiment de qualité et certaines réflexions humanistes sont toujours aussi actuelles et modernes …signe de grande qualité littéraire pour moi . Je ne sais pas si quelqu’un y verra ceci mais ce roman est quelque part le « grand frère » de mon coup de cœur de l année dernière : « le liseur du 06h27 » …même poésie , et même quête du destin pour LA rencontre . Lecture vraiment agréable , je recommande !
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A la fois délicieux (on a l’impression de rencontrer d’anciens amis !) et décevant (on voudrait bien sûr lire les pages arrachées ! On aurait voulu aussi que ça dure plus longtemps, à quatre mains… ). Paul Guimard ne se foule pas trop : moins doué peut-être que Benoîte Groult pour l’introspection en prose, ou plus nonchalant, il « remplit » avec des poèmes, au demeurant fort émouvants.
Ce texte sans concession nous montre au jour le jour combien un couple passionnément amoureux se délite rapidement : lassitudes, agacements, rancunes… voir l’épilogue dans le « Journal d’Irlande ». Il faut dire que ce « Journal amoureux » a été tiré, en 1959, des notes prises en 1951-53 !
« On ne peut souhaiter situation plus inextricable qu’un homme et une femme face à face pour la vie » note Paul. (Ils le resteront… aux deux sens du « face à face » : amour et opposition. Avec le droit réciproque, qu’ils se sont accordé, de regarder ailleurs assez souvent !) « C’est la situation la plus dramatique du monde, et cela reste la situation dramatique numéro 1. » analyse-t-il, en bon romancier.
Le journal en duo laisse une place relativement restreinte aux enfants – l’éloge de la parentalité n’est pas sa vocation. Benoîte est une mère attentive, chez qui perce déjà la brillante féministe ; Paul, un beau-père infiniment aimé.
Nous plongeons dans la vie sociale et culturelle des années cinquante comme on s’enfonce dans une forêt dont on reconnaît quelques espèces, sans pour autant bien s’orienter… Une excursion qui offre beaucoup de plaisir(s).
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Après un marathon avec le comte de Monte-Cristo, j'ai enchaîné avec ce très court roman "Les choses de la vie" de Paul Guimard. Le livre a été éclipsé par le film de Claude Sautet, mais cela reste néanmoins un très beau roman, captivant et bouleversant.
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Journal à quatre mains (1951-1953) proposé par Paul Guimard à son épouse Benoîte Groult afin d'encourager son talent d'écrivaine en devenir.
Ce document retrouvé et publié par Blandine de Caulnes nous entraine avec plaisir dans le quotidien des premières années de ce jeune couple amoureux, partageant sa vie entre son petit appartement de Paris 16ème et sa maison de campagne sans aucun confort de Valmondois (Val d'Oise) où ils jouent aux apprentis jardiniers (surtout Benoîte) et reçoivent amis et famille.
Comme dans tout journal intime, les sujets sont extrêmement variés. On y trouve un peu de tout et de rien ; des réflexions sur la vie de tous les jours, occupations professionnelles, travaux ménagers, loisirs, des propos philosophiques, quelques poèmes, des considérations sur le couple et la condition de la femme… On sent déjà poindre chez Benoîte Groult une révolte qu'elle confirmera par son engagement féministe durant toute son existence.
Voici un ouvrage qui se lit facilement. Même si son intérêt immédiat n'est pas toujours évident, il est agréable et très bien écrit. Déjà au début des années 50, la plume de Benoite Groult et de Paul Guimard est claire, riche et élégante et laisse présager du talent des deux futurs célèbres écrivains.
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▶ Après le remarquable «journal d’Irlande » qui couvrait les années 1977 à 2003, Blandine de Caunes nous présente ce «journal amoureux, 1951 - 1953 » tenu par sa mère, l’écrivaine et grande féministe Benoîte Groult et le mari de de celle-ci, Paul Guimard, l’auteur du célèbre roman «les choses de la vie » qui fera ensuite l’objet d’une adaptation au cinéma avec Michel Picoli et Romy Schneider.... Au début des années 50, au moment de ce journal, Benoîte Groult et Paul Guimard n’ont encore rien publié et sont tous deux journalistes...
▶ Ce «journal amoureux » est passionnant ; au delà du récit de leur quotidien, il aborde , et c’est la tout l’intérêt, des sujets plus personnels, plus intimes et profonds ; l’amour, le couple et la fidélité - les deux auteurs ayant dès le départ de leur rencontre, souscrit au contrat proposé alors par Sartre et Beauvoir s’agissant des « amours nécessaires et des amours contingentes »... Ainsi, Paul Guimard écrit-il (p. 238): «La fidélité est une qu’est de temps. Et le couple intact vit sur une équivoque. Il n’y a pas de trivialité à le constater : certains corps font envie et ces envies-là ne se laissent pas mettre la corde au cou. Nous avons eu envie de nous marier. Nous avons suivi la règle de notre désir et ce serait aussi une trahison que, chemin faisant, d’en choisir une autre ». Et d’ajouter : «Ceci dit, nul ne peut accepter de sang froid l’idée de faire de la peine à l’autre. »
▶ C’est aussi, bien avant son célèbre essai «Ainsi soit-elle », les premières réflexions féministes de Benoîte Groult (p.111) : «Avec le pourcentage de femmes qui sont fières d’être de «vraies femmes », c’est-à-dire des moitiés d’être humain, et la majorité d’hommes qui ont tout avantage à nous voir rester de «vraies femmes », sortirons-nous jamais de l’ornière millénaire où nous végétons? »
▶ Formidable préface de Blandine de Caunes qui explique la genèse de ce journal, la rencontre de Benoîte Groult et Paul Guimard et le contexte de ces années 50...
▶ Au départ, chacun tient son journal isolement et puis très vite, tous deux vont lire le journal de l’autre, sans s’en cacher et sans mentir ; P. G. (p. 68) : «D’ailleurs, Benoîte ment très mal....Mentir aussi mal devient de la franchise. » ; les joutes par journal interposé sont assez jubilatoires - les deux auteurs ayant la dent dure et ne s’épargnant pas l’un l’autre...
▶ Paul Guimard, moins rompu à l’exercice de diariste, émaille son journal de poèmes qui sont de lui et qui sont de toute beauté...
▶ Au final, un journal intelligent, drôle, érudit et féroce écrit d’une plume maîtrisée et acérée... C’est aussi, en germe, la preuve éclatante de leur talent d’écrivains en devenir et qu’ils deviendront avec le succès que l’on sait... À lire!!...
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Jamais je n'aurais lu un livre dont l'intrigue se passe en aussi peut de temps. Quelques secondes, puis quelques minutes qui sont pourtant une éternité. L'histoire d'un homme qui vit un accident de voiture et dont tous les souvenirs passent dans sa tête en quelques secondes. D'abord les milles rêveries d'un homme en train de conduire, puis l'adrénaline et la vivacité d'esprit pour gérer l'urgence du moment suivi des minutes d'apathie après l'accident et enfin les moments d'un homme qui sent son corps lui échapper jusqu'à la mort. Moment de vie contemporain Admirablement écrit. J'adore notamment le passage quand le héros juge de la marque qu'il aura laissé sur terre tel un solide immergé dans l'eau.
Un livre aussi dans son époque (les années 70) où rouler à 140 km/h sur une nationale ne choque pas et où on se remémore la guerre d'Algérie. Néanmoins le livre est inégal car les idées s'enchaînent sans transition et on a du mal à saisir certains passages.
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Une histoire banale, certes, mais racontée d'une telle façon !!!
La description de l'accident est époustouflante de précision, on dirait que l'auteur a regardé un accident image par image pour nous le raconter...
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Une oeuvre très touchante
Le sujet est tout à fait atypique
La réalisation est très bien faite, car faire rentrer quelques secondes de vie sur 100 pages parait initialement compliquée
L'écriture est délicate et élégante
Ce drame de se voir retirer, sans préavis, la vie brusquement est terrible et haletant
lu dans la journée
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Postulat banal vu de 3 angles concernés par le contexte, le livre aborde des thématiques attrait à la solitude, la famille, la ville. Doté d'une rhétorique et d'une sensibilité fine l'écrit nous porte malgré nous ou inconsciemment vers une plénitude littéraire dans ce court texte jouissif pour tout amoureux de notre langue.
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Trouvé dans une boîte à livres à Valence en 2023. Une de mes plus belles lectures de l'année, un sacré choc littéraire inattendu. J'avais apprécié le film de Sautet avec Piccoli et Schneider, mais là c'est autre chose. En effet dans le film, le rôle de Schneider était beaucoup plus développé, star internationale oblige. Dans le roman, dont je ne peux expliquer l'intrigue sous peine de spoiler misérablement, tout est réellement centré sur le narrateur, Pierre, au volant de sa voiture. Disons que l'œuvre est à la fois extrêmement lente, et extrêmement rapide, violente, précise, sans merci. Un vrai coup de poing et une très belle lecture.
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Un événement, deux possibilités, deux histoires.
En partant d'un événement Paul Guimard réalise les deux futurs correspondants.
On ne saura pas lequel des événements sera le bon, l'auteur nous laisse dans le vague. A chacun de choisir celui qui le séduit.
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Un autre livre emprunté et lu grâce à Babelio.
Une histoire douce, à lire avec une tasse de thé, ou un café, avec en tête quelques photos du bout de terre à l'ouest de l'Irlande.
On y trouve un peu de calme et peut être un peu de philosophie sur la vie après la mort.
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Le paradoxe de Schrödinger revisité par Paul Guimard.
Mais là où l'illustre physicien imaginait un processus quantique un peu tordu pour magistralement conclure que, ben oui, tant qu'on a pas ouvert la boîte, on sait pas si le chat est mort ou vivant (ce qui d'après moi est plus en rapport avec l'ignorance qu'un principe physique), Paul Guimard utilise un simple démarreur de voiture.
Soit la voiture démarre et Werner survit, soit il finit sa route à pied et il meurt.
Deux destins, deux mondes semblant s'exclure l'un l'autre, dans un imaginaire où le principe d'incertitude est peut-être finalement l'hésitation entre deux univers parallèles...
Vertigineux.
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Lors du décès de Michel Piccoli, Arte a rediffusé ce film de Claude Sautet (sans doute son meilleur). Je me souvenais avoir le roman dans une armoire chez maman. J’ai été le chercher pour le comparer à ce que j’ai vu à la télévision et, ma foi, il est fort proche. Un avocat roulant à 140 à l'heure sur une route de Bretagne a un accident mortel. Le récit donne d'abord les pensées de l'avocat juste avant l'accident, avec une description technique de l'accident à la seconde près. Puis, les pensées de l'avocat, dans un état de demi-coma qui le coupe de toute communication, mais il entend encore son entourage, jusqu'à ce que mort s'ensuive, au moment d'arriver à l'hôpital de Laval. On apprend des détails de la vie et de l'amour de cet homme. Un livre court et d’une banalité qui pourtant parvient à émerveiller. Les choses de la vie sont finalement des hasards, des rencontres et des bonheurs auxquels on doit prendre plaisir, avec inévitablement un lot de tristesse.
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