Citations de Paul Éluard (1658)
De morts anciennes de fleurs jeunes
Dans des bouquets incorruptibles
Et la vie donne tout son coeur
Et la mort donne son secret
Sommes-nous hommes et femmes
De ces enfants que nous fûmes
La nuit n'est jamais complète
La nuit n’est jamais complète.
Il y a toujours, puisque je le dis,
Puisque je l’affirme,
Au bout du chagrin
Une fenêtre ouverte,
Une fenêtre éclairée,
Il y a toujours un rêve qui veille,
Désir à combler, Faim à satisfaire,
Un cœur généreux,
Une main tendue, une main ouverte,
Des yeux attentifs,
Une vie, la vie à se partager.
Même quand nous dormons nous veillons l'un sur l'autre
Et cet amour plus lourd que le fruit mûr d'un lac
Sans rire et sans pleurer dure depuis toujours
Un jour après un jour une nuit après nous
(" Derniers poèmes d'amour")
Premier matin, dernier matin, le monde commence.
M'isolerai-Je, m'obscurcirai-Je pour reproduire
plus fidèlement la vie frémissante, le changement?
Des mots s'attachent à moi, que je voudrais dehors,
au coeur de ce monde innocent qui me parle, qui me voit,
qui m'écoute et dont Miró reflète, depuis toujours,
les plus transparentes métamorphoses.
"Naissance de Miró" 1937.
Vingt-huit novembre mil neuf cent quarante-six
Nous ne vieillirons pas ensemble.
Voici le jour
En trop : le temps déborde.
Mon amour si léger prend le poids d’un supplice.
Paul Éluard ("Le temps déborde")
Il nous faut peu de mots pour exprimer l'essentiel.
Le cœur à ce qu’elle chante
Elle fait fondre la neige
La nourrice des oiseaux.
J’ai regardé devant moi
Dans la foule je t’ai vue
Parmi les blés je t’ai vue
Sous un arbre je t’ai vue
Au bout de tous mes voyages
Au fond de tous mes tourments
Au tournant de tous les rires
Sortant de l’eau et du feu
L’été l’hiver je t’ai vue
Dans ma maison je t’ai vue
Entre mes bras je t’ai vue
Dans mes rêves je t’ai vue
Je ne te quitterai plus.
Chanson
Dans l’amour la vie a encore
L’eau pure de ses yeux d’enfant
Sa bouche est encore une fleur
Qui s’ouvre sans savoir comment
Dans l’amour la vie a encore
Ses mains agrippantes d’enfant
Ses pieds partent de la lumière
Et ils s’en vont vers la lumière
Dans l’amour la vie a toujours
Un cœur léger et renaissant
Rien n’y pourra jamais finir
Demain s’y allège d’hier
Il ne faut pas de tout pour faire un monde.
Il faut du bonheur, et rien d'autre.
Il y a sur la plage quelques flaques d’eau
Il y a dans les lois des arbres fous d’oiseaux
La neige fond dans la montagne
Les branches des pommiers brillent de tant de fleurs
Que le pâle soleil recule
C’est par un soir d’hiver dans un monde très dur
Que je vis ce printemps près de toi l’innocente
Il n’y a pas de nuit pour nous
Rien de ce qui périt n’a de prise sur toi
Et tu ne veux pas avoir froid
Notre printemps est un printemps qui a raison
Femme sans chanteur,
Vêtements noirs, maisons grises,
L’amour sort le soir.
Le vent / Hésitant / Roule une cigarette d’air.
Un rêve sans étoiles est un rêve oublié.
Je brûle d'une flamme nue
Je brûle de ce qu'elle éclaire
Surgis ma jeune revenante
Dans tes bras une île inconnue
Prendra la forme de ton corps
Ma souriante
Une île et la mer diminue
L'espace n'aurait qu'un frisson
Pour nous deux un seul horizon
Crois-moi surgis cerne ma vue
Donne la vie à tous mes rêves
Ouvre les yeux.
(" Derniers poèmes d'amour")
Inconnue, elle était ma forme préférée,
Celle qui m'enlevait le souci d'être un homme,
Et je la vois et je la perd et je subis
Ma douleur, comme un peu de soleil dans l'eau froide (...)
Le front aux vitres comme le font les veilleurs de chagrin
Ciel dont j'ai dépassé la nuit
Je te cherche par-delà l'attente
Par-delà moi-même
Et je ne sais plus tant je t'aime
Lequel de nous deux est absent
Il fallait bien qu'un visage
Réponde à tous les noms du monde.
Je le sais bien.
Le désespoir n’a pas d’ailes,
L’amour non plus,
Pas de visage,
Ne parlent pas,
Je ne bouge pas,
Je ne les regarde pas,
Je ne leur parle pas
Mais je suis bien aussi vivant que mon amour et que mon désespoir.
J'étais si près de toi que j'ai froid près des autres.
Et un sourire ...
La nuit n’est jamais complète
Il y a toujours puisque je le dis
Puisque je l’affirme
Au bout du chagrin une fenêtre ouverte
Une fenêtre éclairée
Il y a toujours un rêve qui veille
Désir à combler faim à satisfaire
Un cœur généreux
Une main tendue une main ouverte
Des yeux attentifs
Une vie la vie à se partager.