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Critiques de Peter Watts (136)
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Vision aveugle, tome 1 : Vision aveugle

Une pure réussite de SF sur un thème difficile à traiter : le super organisme bio-social avec un questionnement qui interroge la conscience en tant que avantage évolutif supposé.

Si on n'est pas amateur de hard science : Je crois que l'on devra peut-être passer son chemin.

L'auteur plonge le lecteur dans un univers post humain palpable et il l'embarque dans une expédition spatiale somptueuse et très intrigante, au contact d'extraterrestres particuliers et crédibles en tant que super organisme très évolué.

L'espèce en question est singulière et tout est amené de façon habile et ultra crédible .C'est progressivement que se déploie dans ce texte une problématique scientifique à tiroirs autour de la notion de vie intelligente.

Au début de la narration je trouve le style un peu surchargé (avec des redondances quelquefois lourdes et pas toujours chargées de sens nuancé). Je le mentionne car pour parler franchement c'est pas très réussis pendant cette partie du roman !

Le texte est sur le mode de la première personne toute la première partie du récit le résultat est assez intense et génère une intimité sérieuse du lecteur dans la connexion avec cet univers futuriste qui implique des post humains flamboyants.

Les différents aspects affairant à cette donne scientifique et culturelle (humaine comme celle des étrangers) sont concrets et palpables. L'auteur est talentueux pour animer les post-humains tout en les rendant accessible et vivants, favorisant ainsi l'identification. Il parvient notamment à ne pas les désincarner et à rendre leur logique impénétrable.

Par la suite dans le roman ,des dialogues biens construits et très réussis prennent le dessus dans la trame narrative.

C'est un roman prenant et riche de sens pour les amateurs de hard science et de thème du contact.

C'est aussi un texte de hard science intéressant ,des mots clefs: identités ,consciences, organisations bio-sociales, évolution et adaptation en biologie, post humanité …

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Rifteurs, tome 1 : Starfish

Un très bon moment de hard science !



Un excellent premier roman ! ( antérieur à vision aveugle donc ... )

Un texte aux nombreuses qualités .. :



P Watts exploite à fond ses connaissances de biochimie marine et il les restitues au lecteur de façon excessivement digeste ..

Nous sommes transportés dans cet environnement de hautes pressions ( hautes pressions au sens propre comme au figuré )..

Stress ... claustrophobie .. milieu confiné .. obscurité ... paranoïa ( justifiée souvent )

Les employés qui travaillent dans les grands fonds ont un profil psychologique particulier ( dont l'examen est un des réels point fort du roman ) qui fait d'eux des cobayes aux modifications physiologiques très poussées ..



Ce côté post-humains fouillés est un des points forts de ce roman comme de l'auteur en général ..

En effet si les post-humains sont légions en SF :

Il est rare que l'on partage à ce point leur intimité psychique et leurs façons de percevoir leurs réalités ainsi que leurs décalages et processus d'adaptation ..



La surface du globe est par ailleurs dans état assez pitoyable :

Une société sinistrée ( réfugiés .. clivages sociaux .. crashs technologiques ... rivalités géopolitiques assez intenses ... ) ...

De plus la fin est un superbe accelerando aussi dramatique que spectaculaire et ironique ...



Au détour des vicissitudes de l'intrigue principale il y une foule de sous thématiques aussi surprenantes que intéressantes ( biologie - intelligence artificielle ( là vraiment c'est assez fort )) ..



Personnellement :

j'ai adoré ce style narratif intense et très introspectif ainsi que cet environnement saturé de stress .. ( qui peut étouffer certains j'en conviens mais j'adore )

Les fonds abyssaux sont réellement une autre planète ....



Un auteur a suivre .

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Au-delà du gouffre

Pour une fois je commence par les remerciements.

Mille MERCIS à Apophis pour sa critique sur ce recueil de nouvelles de Peter Watts. Il le définissait comme le livre SF de l’année 2016, et je l’ai effectivement trouvé excellentissime.

Et bravo aux éditions Le Bélial’ et Quarante-Deux pour avoir conçu ce bel objet.



Bien qu’ayant siroté le recueil sur plusieurs mois, j’ai ressenti une forte unité dans ces textes pourtant variés ; une espèce d’ambiance commune qui se joue des débuts et des fins. Cette atmosphère, quoiqu’en dise l’auteur dans sa postface, fleure la dystopie.

Assurément l’être humain ne domine pas la situation ; même quand il surfe sur les ondes gravitationnelles son sort n’apparaît pas enviable ou son comportement laisse à désirer. Souvent on le voit confronté à des choses étrangères et étranges – dont Peter Watts aime parfois bien nous faire partager le point de vue – aliens, machines ou IA, dont les modes de pensées ne peuvent qu’être passablement traduits par l’auteur mais qui partagent avec nous la soumission à la sélection naturelle. La vie est un combat pour tous. L’adversité stimule la créativité et aiguillonne le progrès. Quelle que soit l’épaisseur de notre couche de vernis civilisé, le reptilien tapi au fond de nous reste aux commandes en fin de compte.



Mais le pire du pire de la dystopie, chacun de nous peut finalement le rencontrer au coin de la rue. Aussi puissantes que soient les constructions futuristes et aliens de Watts, ce sont les horreurs bien réelles qui m’ont frappé : une telle qui a été violée par son père étant enfant, un tel qui résiste chaque jour à ses tentations pédophiles, tel autre se voit avantagé dans une mission parce qu’il est psychopathe, etc. Peter Watts l’explique dans sa postface : l’homme étant ce qu’il est et ayant mené sa planète dans l’état où elle se trouve aujourd’hui, comment voulez-vous définir un point de départ réaliste à une histoire qui ne mène pas à une dystopie ?



L’auteur est un scientifique et il imprègne sa prose de science et de technologie, mais jamais il ne les laisse prendre le lead du récit. Les ressorts fondamentaux sont profondément émotionnels. Peter Watts manie à merveille la métaphore ; il déborde d’imagination pour couvrir la science de couches sucrées plus faciles à digérer. Du grand art.



Bien qu’averti, je ne m’attendais pas à une telle qualité. Peter Watts est un formidable novelliste. Avec Robert Charles Wilson et Guy Gavriel Kay, le Canada peut décidément s’enorgueillir de posséder des auteurs de l’imaginaire particulièrement féconds et talentueux.

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Vision aveugle, tome 1 : Vision aveugle

L'histoire en elle-même est très simple.

Elle est écrite sur le thème du contact ou de la rencontre de 3ième type.



4 hybrides optimisés (par génie génétique, opérations chirurgicales ou autre) ayant plus ou moins dépassé le seuil de la simple humanité et un prédateur éteint (mais ressuscité par une compagnie commerciale) qui a choisi de les commander plutôt que les dévorer vivant, vont à la rencontre, dans un vaisseau propulsé par moteur à télématière (anti-matière et théorie de la téléportation quantique), d'un BDO (Big Dump Objet ou GTS (grand truc stupide) en français, en clair un gigantesque et mystérieux artefact ou entité extra-terrestre).



La condition vampirique du commandant n'est qu'un élément secondaire de l'histoire. On découvre quelques éléments sur le vampires (comme pourquoi ils n'aiment pas les crucifix) mais je dirais qu'on est à mille lieux de la littérature Bit-lit habituelle.

Le véritable héros (humain bien sur, puisque sinon c'est le BDO) c'est Siri Keeton (le seul dont le nom est mentionné dans le quatrième de couv). C'est lui qui raconte l'histoire et on va apprendre à le connaitre également par quelques flasback sur sa vie et sa condition de synesthésiste (ou l'art de faire comprendre aux gens "simples" les idées des gens "compliqués" sans pour autant les comprendre soi-même.



On a donc à faire à un véritable roman de Sf de type Hard-science. Pas de place pour l'imaginaire ou la magie. Une bonne culture de ce type de Sf ou une petite culture scientifique est nécessaire pour pleinement apprécier le livre. (Sinon, on pourra toujours se reporter en fin d'ouvrage aux notes et remarques de l'auteur et aux références (très nombreuses).



Un début un peu lent, "très scientifique", mais rapidement, bien que le vocabulaire soit toujours recherché, il passe au service de l'histoire avec de nombreux dialogues très vivant sur l'histoire de siri, la rencontre et la vie à bord du thésée (le vaisseau), les interactions entre les pesonnages et la visite du BDO.



Conclusion : Pour les amateurs de hard-sf, un bon moment, cérébral, mais un bon moment quand même....
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Au-delà du gouffre

Avec Peter Watts votre imaginaire va être mis à rude épreuve. Ne comptez pas qu'il vous apporte des situations toutes faites ou vous n'avez plus qu'à les lire dans un mielleux tendrement fantastique, l'esprit déjà tourné vers votre belle en nuisette ou votre beau les pectoraux finement musclés. Que nenni ! Avec cet auteur va falloir un mettre un coup, et même un bon coup, si j'ose m'exprimer ainsi. Nous sommes avertis dans les pages d'ouverture : l'intéressant avec Peter Watts c'est la relecture. C'est vrai qu'au premier coup d'œil le lire ce n'est pas évident, certains passages doivent être lus deux ou trois fois, p'têt même plus. Mais lorsque vous arriverez à pénétrer cet univers, alors là c'est du grand art ... du très grand art. On touche les sommets. En route pour de nouvelles dimensions !

Un recueil de nouvelles très courtes mais très denses mais surtout très bien construites. Gare à vous si vous si vous ratez une ligne, vous pourriez très vite vous faire éjecter. Tous vos neurones doivent être tendus dans un seul but : être dans l'instant présent pour écouter les mondes qui vous entourent.

Dire que lors de l'opération "masse critique de Babelio" de novembre je l'ai cliqué au hasard. Pouvez-pas mieux faire les choses. Lorsque je suis rentré du boulot, je l'ai déballé et parcouru les premières lignes, tout de suite j'ai été happé par cette écriture si singulière, n'attendant plus que l'heure d'aller lire.

Mais le plus intéressant c'est de relire certains de ces bijoux, vous y trouverez de nouvelles choses savamment cachées. Je ne doute pas que pour en découvrir toutes les subtilités il faille les lire encore et encore.

A réserver aux amateurs du genre. Si vous voulez vous rendre compte de la qualité d'écriture taper sur votre moteur de recherche préféré le titre du bouquin et l'auteur. Sur le site de Bélial' une nouvelle est disponible en lecture.

Merci aux éditions Bélial' et Quarante-deux pour ce super cadeau.

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Au-delà du gouffre

Le livre de SF de l'année, avec L'homme qui mit fin à l'histoire de Ken Liu



Pour reprendre un gimmick cher à l’auteur, nul besoin de champ magnétique modulé pour me persuader que Peter Watts est le dieu de la Hard SF, ce recueil suffira largement. Plus accessibles que ses romans, ces nouvelles, pour l’écrasante majorité d’une qualité allant de vraiment bonne à excellente, sont vraiment à lire par tout amateur de SF. En effet, elles effectuent avec brio cet alliage rarissime entre sense of wonder et profonde réflexion. Cette dernière s’articule autour de grands thèmes récurrents, le principal étant l’illusion du libre-arbitre, la pensée consciente (prétendument) rationnelle n’étant en fait qu’une justification a posteriori de processus inconscients issus des parties les plus anciennes et les plus primitives du cerveau humain, eux-mêmes n’étant que le fruit de phénomènes chimiques et électriques précisément déterminés par les lois de la physique. C’est un thème récurrent chez Watts, qui évacue d’ailleurs complètement la conscience du jeu dans son roman le plus célèbre, Vision aveugle.



Une autre thématique récurrente de ces textes est une charge répétée et sans merci contre l’irrationnel, la religion, les pseudo-sciences. C’est d’ailleurs le sujet d’une des parties du recueil (les nouvelles sont groupées par thématique commune). Les autres comprennent des textes sans lien entre eux ou avec les autres / les romans de Watts, trois nouvelles suivant le parcours d’un vaisseau tisseur d’un réseau de portes spatiales dans un futur inimaginablement lointain, un prélude à Échopraxie, ainsi que deux textes se passant dans l’univers de Rifteurs (dont un repris dans Starfish).



Toujours intelligentes, toujours pertinentes, invariablement compréhensibles si on se donne la peine de faire un petit effort, vertigineuses dans leur fond et / ou leur forme (les deux, le plus souvent), ces nouvelles sont un incontournable pour tout amateur de (Hard)SF qui se respecte. Elles sont aussi une très bonne porte d’entrée dans l’univers de Watts, sans doute plus accessibles, pour un premier contact, que Vision aveugle (qui est, cependant, j’ose le dire, sans doute le plus grand roman de Hard SF jamais écrit).



Malgré cette qualité, et malgré les dénégations de Watts en personne à ce sujet dans la postface, l’univers développé par l’auteur canadien est extrêmement noir, dystopique (du moins, et j’insiste là-dessus, c’est comme ça que le lecteur lambda le ressentira), ce qui fait que l’ambiance ne plaira pas à tout le monde (c’est particulièrement sensible dans la partie Starfish de l’ouvrage). Mais moi, j’ai adoré, c’est à mon sens la plus brillante antithèse possible aux niaiseries du dystopique Young adult.



Vous trouverez la version complète de cette critique, avec un résumé et une analyse de chacune des seize nouvelles, sur mon blog.
Lien : https://lecultedapophis.word..
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Eriophora

Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, le canadien Peter Watts est un génie de la science-fiction. Un génie déprimant à souhait mais un génie quand même. On lui doit par exemple l’un des meilleurs romans de SF de tous les temps, Vision Aveugle, et une flopée de nouvelles toutes plus excitantes les unes que les autres dont une bonne partie peut se lire en français dans l’excellent recueil Au-Delà du Gouffre publié au Bélial’.

Et puisque le Bélial’ aime les novella (et que Peter Watts persiste à dire que le présent ouvrage en est une), c’est avec la traduction d’Eriophora que l’aventure du canadien se poursuit dans l’Hexagone.



De l’art du Sense of Wonder

Eriophora se situe dans le même univers que plusieurs des nouvelles présentes dans Au-Delà du Gouffre et notamment Éclat. N’ayez crainte, il n’est absolument pas vital de les avoir lues pour aborder cette (longue) novella.

Pour faire simple, le récit de Peter Watts nous emmène à bord de l’Eriophora (qui est aussi une espèce d’araignée, Adrian Tchaikovsky n’est pas le seul à aimer ces bestioles) qui a pour principal particularité d’être un vaisseau à trou noir ou, plus concrètement, un gigantesque astéroïde dont le centre renferme une singularité. En naviguant à travers la galaxie, ce vaisseau étonnant lancé au XXIIème siècle après Ponce Pilate embarque 30.000 passagers humains (modifiés) que l’IA de bord, surnommée Chimp et volontairement stupide pour les besoins de la mission, réveille de temps à autre (comprendre de 100.000 ans en 100.000 ans) pour résoudre des problèmes trop complexes et/ou trop inattendus pour sa cervelle trop mathématique et protocolaire. Mais au fait, quelle est la mission de ce vaisseau qui voyage à travers la galaxie depuis 66 millions d’années ? Construire des portails (à l’aide de machines de Von Neuman) utilisant des trous de vers pour permettre aux humains qui les trouveront un jour de voyager beaucoup plus rapidement.

Alors si ce résumé ne vous suffit pas à éprouver le sense of wonder par Peter Watts, sachez qu’il sera également question de gigantesques créatures (démons ? aliens ?) pouvant jaillir à tout moment d’un portail récemment créé, qu’on explore des forêts enfermées dans des grottes au plus profond de ce vaisseau-astéroïde et qu’on assiste aussi à la mort d’une étoile. Si vous vouliez faire un tour de la galaxie en mode ébahissement, vous avez sonné à la bonne porte ! D’ailleurs, contrairement à un Greg Egan (souvenez-vous de Diaspora), Peter Watts ne vous largue jamais sous les éléments scientifiques de son récit et, mieux, arrive à en vulgariser la plus grande partie (avec un tuyau d’arrosage par exemple). Autant dire que si vous vouliez de la Hard-SF accessible au commun des mortels, vous avez aussi frappé à la bonne porte.



De la dictature à long terme

Pourtant, croyez-le ou non, Eriophora n’est pas tant une histoire de trous de ver, de machines de Von Neuman ou de niches biologiques qu’une histoire humaine…et politique. Car si l’on pourrait croire de prime abord que Peter Watts va nous raconter par le menu les péripéties de cette fine équipe pour construire un réseau de voyage intergalactique hors norme, il n’en est rien, ou presque.

La narratrice, Sunday Ahzmundin (que l’on connaît de la nouvelle Éclat, justement) n’est pas simplement là pour nous expliquer comment marche cette folle entreprise mais plutôt pour nous montrer les sacrifices qu’elle demande. Séparés en tribus, les membres de l’équipage de l’Eriophora sont alternativement considérés en tant que viande ou spores. En d’autres termes, ils sont sacrifiables, corvéables, au moins pour le bénéfice du plus grand nombre et de la sacro-sainte expédition. Chimp, dès lors, devient l’autorité en place, sorte de Dieu calculateur entièrement dénué d’humanité et programmé pour la réussite, peu importe le coût humain. Ne vous méprenez pas cependant, Chimp n’a pas grand chose d’un grand méchant, ou même d’un méchant qui se découvre un cœur, Chimp est une IA qui doit gérer un calcul complexe entre bénéfice et risque, coût et efficacité. Si ce qu’il sacrifie pour y parvenir vous paraît inhumain, c’est bien par votre perception de viande sensible et fragile.

Dans un système qui ne tolère pas l’échec (sous peine de mort et de néant interstellaire), peut-on confier toute la responsabilité de l’espèce à une créature émotionnelle et irrationnelle ? La question politique (et même philosophique, soyons fous) semble prendre le pas sur le reste et l’on s’en réjouit tant le raisonnement de Peter Watts multiplie les subtilités et les ambiguïtés.

Au centre du jeu, la révolution ! Un phénomène hautement humain s’il en est mais extrêmement complexe ici puisque Chimp voit et contrôle tout. Comment faire pour se révolter avec ce Big Brother 2.0 dans les parages et en se réveillant tous les 100.000 ans ? Peter Watts se propose de vous répondre en deux cent pages, multipliant les codes et les zones blanches (jusqu’à encoder un message dans son texte) pour captiver son lecteur jusqu’à la fin et à l’inévitable révélation.

La révolution ou l’esclavage ? La docilité ou la liberté ?… ces notions ont-elles encore un sens dans un tel endroit projeté 66 millions d’années après les Lumières ? À vous de voir…



Voyage spatial et réflexion sur le pouvoir, Eriophora vous transporte dans l’univers impitoyable et redoutable de Peter Watts avec un condensé de ce qu’il fait de mieux : utiliser la technologie et le sense of wonder pour réfléchir aux limites humaines. Et on en redemande !




Lien : https://justaword.fr/eriopho..
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Bifrost, n°93 : Dossier Peter Watts : Le ch..

J’ai déjà dit tout le bien que je pensais de Peter Watts, cet auteur canadien dystopique et hard SF, à propos de son recueil Au-delà du gouffre. Ce n’est pas le dossier de ce Bifrost qui va me faire changer d’avis.



En dehors d’un petit essai déjà présenté dans le ci-dessus recueil – dont je retiendrai surtout ses démêlées avec la police étasunienne qui en ont fait une persona non grata au pays de la bannière étoilée – le dossier contient une très longue interview de Watts menée de main de maitre par Erwann Perchoc (un type très sympa que vous aurez l’occasion de croiser sur le stand du bélial’ dans les salons divers et variés) qui nous apprend un tas de choses. La première, qui a probablement un lien avec sa vision assez funeste de l’avenir, concerne son enfance passée avec un père pasteur baptiste et une mère qui battait son père. Je vous passe les détails, c’est plutôt flippant. Très pessimiste quant au dérèglement climatique, Peter Watts voue aux gémonies les riches et puissants de tout poil qui ont déjà tiré un trait sur la planète et la civilisation telles que nous les connaissons et, pour certains, recherchent le moyen de rester au sommet de la chaine alimentaire quand tout le merdier se sera écroulé. Moitié en rigolant, il n’hésite pas à dire que les États-Unis ne se gêneront pas pour « propager la démocratie » au Canada pour s’emparer de ses réserves d’eau potable.

Bref, no future.



Et bien sûr, il parle de son œuvre. Une œuvre à l’opposé du pléthorique mais que je pense d’excellente qualité au vu du recueil. Cela a l’avantage de permettre à ce dossier une description exhaustive de l’œuvre en question. Risque de spoil évidemment, mais risque de vous donner envie aussi.

On en a un exemple représentatif avec la novelette ZeroS, qui se situe dans le même univers que son roman Vision aveugle. On suit un commando de mercenaires techno-amplifiés dont la conscience, au moment de l’action, donne les rênes du corps à… une version zombie, ou à l’inconscient pourrait-on dire, multipliant par beaucoup l’efficacité et la force du travail d’équipe. Des cadors… jusqu’à ce qu’ils se trouvent face à ce que l’on pourrait appeler un embryon de ruche humaine (idée développée dans la nouvelle Le Colonel, toujours dans le même univers, voir le fameux recueil). Message : la conscience n’est pas l’amélioration ultime de l’évolution, elle est plus néfaste, moins efficace qu’on a tendance à se laisser croire. Pour Watts, l’intelligence gagnerait en efficacité privée de conscience.

Le futur proche qui nous est présenté est affolant : techno et bio ont fusionné jusque dans le vocabulaire. La violence, la misère sont la norme dans un monde dérégulé climatiquement et législativement. L’aspect hard science qui irrigue les récits de Watts peut vous déplaire, auquel cas l’auteur n’est pas pour vous. Mais si l’on arrive à saisir, on savoure la musique et la rythmique que cela apporte au récit.



Ce récit est accompagné d’une nouvelle de Christian Léourier d’excellente facture. Appartenant au cycle de Lanmeur (je le tiens de l’auteur), elle nous montre une société humaine très dépendante de son environnement forestier, au-delà duquel c’est l’asphyxie assurée. Ces hommes et femmes vont imaginer un moyen de propager spatialement leur environnement, une tâche de longue haleine dans le style de celles auxquelles Lanmeur nous a habitués.



Les rubriques habituelles sont présentes dans ce numéro bien sûr. Surtout la partie critique de bouquins qui se taille une bonne part et me laisse penser qu’on n’est pas loin de la surproduction. Petit clin d’œil : notre ami dieu égyptien Apophis rejoint les rangs des auteurs de critiques.



Un excellent numéro pour un excellent auteur.

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Vision aveugle

Wouah, quelle imagination que celle de l'auteur ! Attention, on est sur de la hard science-fiction, ce n'est pas avec ce genre de SF que l'on peut s'initier au genre, à mettre dans des mains avisées ! Tout n'est pas simple.



Ca faisait longtemps que je n'avais pas lu de la SF aussi poussée, et étayé scientifiquement parlant. C'est très dense, il faut être particulièrement attentif pour ne pas sauter des détails importants.



Bon vision aveugle, déjà, il faut savoir ce que c'est, même si ce sera expliqué dans le roman, voici une forme synthétisé et plus simple à assimilé : les individus dotés d'une « vision aveugle », due à une lésion cérébrale, déduisent correctement les caractéristiques visuelles d'objets qu'ils ne peuvent pas voir consciemment. Cette « vision intuitive » est parfois plus performante que la vision normale.



C'est le genre d'état peu connu qui vont étayer ce roman, il y a plein d'autre phénomène de ce type expliquer au fil des pages, ont pas tous scientifique, des fois une source d'information complémentaire est appréciable pour s'ôter un doute avec un définition concise. En postface, l'auteur explique tout son travail étayé par des concepts, physiologiques, psychologique et bien sûr scientifique, avec une pointe de fantastique.



L'auteur nous embarque à bord du Thésée, pour aller se rendre à la périphérie du système solaire afin de découvrir et d'analyser un phénomène inconnu laissant présager une rencontre extraterrestre, car depuis peu un événement à « aspirer » les satellites de notre chère terre. le Thésée est déjà à lui seul une prouesse de la SF, capable de s'auto-réparer et de produire à l'aide de matière noire !

Il transportera un équipage, atypique composé de Keeton, notre narrateur, Amanda, la militaire, Susan la linguiste schizophrène, représentant 5 personnalités au total et Idzel, celui qu'on qualifiera de biologiste. le tout dirigé par Sarasti, un Vampire, oui oui, un vampire !



Un équipage atypique aux qualités complémentaire, bien que notre narrateur n'a pas de compétence utile à la mission, il est une sorte de rapporteur. Mais lui aussi est singulier dans son rôle, il est synthétiste, amputé d'une moitié du cerveau, alors qu'il était petit, la partie ablatée a été remplacé par des implants. Keeton a donc une vision plus simple des choses, comme déshumanisé qui ne laisse que peu de place aux sentiments et donc plus efficace en soit.



La quasi-intégralité du roman se déroule en huis clos, entrecoupé de flash-back notamment sur la relation qu'a eu Keeton avec une femme, qui a été fondateur pour lui. Mais également de quelques sorties extra-véhiculaires. On assistera à des échanges entre les protagonistes par moment très éprouvant pour le lecteur, tant les hypothèses partent loin, mais rien d'incongru cependant. Monsieur Watts à créer un univers très avancé, résultant d'un travail colossal où il s'est entouré de spécialistes dans les domaines qui le nécessitait, il a également beaucoup lu pour créer cet écrin.



Je ne vous en dirais pas plus, mais la découverte et l'analyse du phénomène qu'ils rencontreront est particulièrement déroutant, je n'ai jamais lu de choses similaires, ont à quasiment que du nouveau, attention, je n'ai pas lu tous les livres de SF du monde, mais de ce que je connais, j'ai rarement vu quelque chose d'aussi épais.



Le sous-texte du livre est assez difficile à démêler tant les pistes sont multiples, mais il y a plusieurs angles intéressants qui seront compris ou pas en fonction des compétences personnelle de chaque lecteur. Pour ma part, j'ai tendance à lire de la SF pour tout ce qui attrait à l'univers et aux avancées technologique, là ça bien au-delà de tout ça, même si c'est une part importante, je le reconnais volontiers, je n'ai pas forcément reçu tous les messages de l'auteur.
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Vision aveugle, tome 1 : Vision aveugle

Vision aveugle par l'auteur canadien et ancien biologiste marin Peter Watts, nominé aux Hugo est facilement l'un des meilleurs romans de hard-SF écrit au cours des dix dernières années - et je dirais que c'est l'un des meilleurs jamais écrits. C'est un roman sur le thème du premier contact de la meilleure qualité, un Rencontre du Troisième Type ambiance Alien : 65000 sondes extraterrestres prennent une photo instantané de la terre dont le signal se perd aux confin du système solaire. Une dream-team de posthumains, augmentés mentaux, et autres traumatisés à tendances nettement sociopathiques, est assemblée pour armer le vaisseau Thésée, envoyé aux limites de notre système solaire pour enquêter : Une linguiste à personnalités multiples qui croit que la discussion résout tous les maux, un biologiste si augmenté pour gouter les ultrasons et voir les rayons X, que son corps est une carcasse insensible, une militaire pacifiste en plein trip de culpabilité capable de déclencher l'enfer d'une commande mentale, avec le vague espoir qu'elle ne sera pas nécessaire, ou, si c'est le cas, qu'elle fera la moindre différence, et pour les commander un superprédateur à l'intelligence supérieure, humanoïde et anthropophage, ramené de la tombe par le génie génétique et un trop-plein de confiance. Et pour nous narrer leurs aventures au fin fond de l'espace, Siri Keeton, synthétiste de profession, un expert en traitement d'information, amputé d'une moitié de cerveau et bourré de machinerie d'analyse, qui essaie très fort de ne pas être paumé.



Avec des curriculum-vitae pareils, chaque aspect de ce roman traite des questions sur la conscience. Il ne se contente pas de nous faire savourer la découverte progressive de la nature de Rorschach, un terrifiant Big Dumb Object peuplé d'extraterrestres qui sont vraiment extraterrestres (et pourtant rien que ça justifie la lecture du livre). Il tente - avec succès - d'extrapoler ce à quoi des gens qui modifient la structure de leur esprit pour de meilleurs résultats dans un domaine particulier pourraient ressembler. Nous vivons à une époque où notre compréhension du cerveau est en pleine expansion, et les questions que Watts soulève dans ce roman pourrait bientôt être utiles dans notre vie quotidienne. A quoi des gens qui seront volontairement neurologiquement atypiques ressembleront? Comment appréhenderont-ils le monde ? Seront-ils encore, en réalité, humains ?



Vision aveugle plonge dans ces questions sur l'émergence et la valeur de la conscience tout en fournissant une captivante, terriblement plaisante histoire d'exploration spatiale. Si vous aimez la hard-SF pour "les vis et les écrous", et élargir votre horizon scientifique, vous allez vous régaler, les bases scientifiques du livre sont irréprochables, parfaitement comprises et maîtrisées par l'auteur, et agrémentée d'un chapitre de note et références en fin de bouquin accumulant 144 référence tirées des revues Nature, Science, Physical Review Letters, et j'en passe. Watts, à l'origine biologiste marin, a visiblement étudié les neurosciences et les sujets connexes toute sa vie, et il le montre avec talent en utilisant ses connaissance des théories scientifiques modernes à la fois pour informer et inspirer.



Qu'il ne soit pas dit que le livre est une lecture sèche, non plus. Peter Watts manie la prose comme un scalpel, affûté et vicieux, bien plus talentueux que la très grande majorité des auteurs de SF échappés du monde scientifique. Son écriture incisive guide élégamment le lecteur et rend l'histoire délicieusement lisible malgré sa complexité labyrinthique et la densité du propos sous-jacent (au passage, superbe boulot de traduction sur la VF). J'ai lu le roman entier en une seule nuit à couper le souffle, et c'est l'un des livres avec le plus grand potentiel de relecture que j'ai rencontré. Y'a t-il d'horreur dans ce livre? Tout à fait. Y'a t-il de la beauté et de l'émerveillement dans ce livre? Tout à fait.



S'il y'a un défaut à ce livre, c'est qu'il fait son travail très bien : ne lisez pas ce livre quand votre moral est dans les chaussettes (ça peut pas être pire que la fin de Titan ou du premier tome des Univers Multiples de Stephen Baxter, mais c'est pas loin). Il a également été critiqué pour être source de confusion, ce qui est dû en grande partie au fait que le narrateur, à l'état mental déjà pas très net au repos, est poussé dans ses retranchements tout au long de sa découverte cauchemardesque de Rorschach et est loin d'être un témoin fiable. le narrateur souffre, à la fin du livre, d'une crise personnelle provoquée par sa neurophysiologie unique, de sorte que la conclusion est racontée d'un point de vue qui est difficile à appréhender et mérite une ou deux relectures pour capter tous les éléments et les remettre dans le bon ordre.



L'oeuvre est disponible en format papier, certes, mais est surtout disponible (en VO) sous licence Creative Commons sur le site de l'auteur avec tous ses autres ouvrages, sous divers formats électroniques, gratuit, il n'y a vraiment aucune raison de passer à coté, si tant est que l'anglais ne vous rebute pas trop. Peter Watts a un site web avec une grande richesse d'informations de base, quoique qu'un brin bordélique, sur l'univers de Blindsight (ainsi que sur la trilogie Rifters).



Il est à noter que cet ouvrage fait partie des lectures obligatoire du cursus de neurologie de l'université de Miami et apparemment aussi en philosophie. Pas mal, pour un bouquin qui a failli ne jamais être publié.
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Rifteurs, tome 1 : Starfish

Ma bibliothèque abrite à mon insu quelques spécimens, tel ce Starfish qui tombe dans mes mains tandis que je range ma dernière lecture. Starfish est un livre oppressant ; on y suit, dans une station au fin fond des profondeurs du Pacifique, la vie de six « Rifters », soigneusement sélectionnés pour résister à des conditions particulièrement hostiles : peu de luminosité, une capsule de survie gémissante 3000m sous la surface de l’océan, des créatures abyssales agressives et des volcans sous-marins prêts à l’éruption. Un environnement tout à fait charmant qui sert de nouvel habitat à ces personnages aptes à supporter de très forts niveaux de stress, ce qui suppose un équilibre psychique… plus ou moins déviant. Ces personnages, que j’ai trouvés peu attachants, finissent par étrangement se lier et apprécier leur microcosme.

Ils ne disposent pas, pas plus que le lecteur, d’éléments d’analyse qui leur permettrait d’appréhender la problématique sociale d’ensemble. Pourquoi, alors que leur contrat était signé pour un an, doivent-ils bientôt remonter à la surface ? Pourquoi détectent-ils de nouvelles machines installées à leur insu dans les profondeurs ?

A tout ce suspens, les explications scientifiques sont sans doute très valables mais m’ont semblé confuses, un peu comme si l’auteur avait voulu régurgiter une bibliographie exhaustive mais un peu indigeste. Ou alors, tout simplement, la ‘hard SF’ n’est pas ma tasse de thé.

Malgré quelques bonnes idées, et un talent indéniable pour créer un univers très oppressant, je ne referme pas ce livre totalement convaincue.

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Rifteurs, tome 1 : Starfish

L’histoire se déroule dans un futur relativement proche, au cœur d’une petite station sous-marine de maintenance, située à proximité de la plaque Juan de Fuca (Nord-Ouest américain) ; à l’intersection des plaques continentale et océanique se situe un rift à forte activité, dont certaines compagnies exploitent l’énergie. À force de vivre dans les grands fonds, au sein d’une faune curieuse, les « rifteurs », choisis sur des critères psychologiques précis, développent des comportements inattendus et vraisemblablement induits par la composition étrange de l’eau autour des cheminées de la faille, qui agit sur leur système de respiration artificielle. Inutile d’en dire plus ! Vous allez nager en pleine SF. Prenez votre respiration et avancez !



L’étendue des connaissances de Peter Watts force l'admiration. Au menu : anatomie humaine complète, biologie des grands fonds, tectonique et biochimie des plaques, neuro-programmation, pathologies comportementales, le tout, on l’avoue, à un niveau de précision extrême. Les thématiques sont en place : équipage d’humains modifiés et coupés du monde, paranoïa liée à l'espace confiné, immensités hostiles, situation incertaine sur terre, personnages troubles.



D'aucuns y ont vu un thriller à la première partie assez longuette, avec des enjeux pas si clairs et une psychologie envahissante. Pour ma part, j'ai été bluffé !
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Vision aveugle

Pour suivre au mieux Vision Aveugle il faut s'accrocher !

C'est de la hard SF, ce que j'apprécie beaucoup en général, néanmoins ici je me perds parfois dans les méandres du récit de Peter Watts qui précise dans ses remerciements à la fin qu'il s'est fait aidé d'un astronome et d'un ingénieur spatial. Je le crois volontiers mais encore une fois on reste un peu aveugle dans tout ce qu'on lit avec les yeux...

C'est peut-être pourquoi d'ailleurs il rajoute après ceux-là de nombreuses notes et références assez utiles pour s'y retrouver.

L'histoire est celui d'un premier contact d'une entité extraterrestre par un vaisseau le "Thésée" composé des cinq personnages qu'on pourrait elles aussi qualifier d'entités : Sarasti qui est le Commandant et un vampire cyberpunk, Amanda une militaire avec ses robots guerriers, Susan linguiste schizophrène, Isaac biologiste modifié, et Siri Keeton au cerveau amputé qui narre le récit, le seul à peu près "humain".

Le "vaisseau" extraterrestre s'appelle le 'Rorschach" !

Il faut avouer que l'inspiration de Peter Watts est immense, nourrie, et délirante dans le bon sens du terme.

Le début est accrocheur et quand on tombe sur une réflexion : "Technologie implique belligérance", on ne peut que se questionner sur la nature des aliens rencontrés et sur notre future nature de terriens...

Watts s'interroge sur nos trois positions par rapport à leur existence :

Les Optimistes, les aliens existent et sont gentils sinon ils s'autodétruisent ; les Pessimistes, ils n'existent pas et c'est le paradoxe de Fermi ; les Historiens, pas d'opinion arrêté mais s'il y en a, ils sont méchants.

Il rajoute ensuite une 4ème "tribu", ceux qui n'en n'ont rien à f... !

(je fais ici une courte parenthèse pour exprimer ce que Roland - robot latiniste de mon 2ème roman "Empyrée" pense à ce sujet : "les extraterrestres ? Tous des psychopathes !")

Watts nous parle aussi de la notion de la "chambre chinoise" que j'avais oublié et qui est quelque chose comme le test de Turing que l'on connait.

Bref, il y a de quoi réfléchir.

Le récit s'accélère très nettement lorsque le Thésée rencontre le Rorschach.

Les affrontements avec les aliens et les dialogues entre les cinq sont mordants, tranchants, sombres, terrifiants, longs mais on ne peut plus dynamiques !

Les descriptions sont pour moi en vision aveugle, c'est à dire qu'on n'y comprends pas grand chose en fait, même si cela parait très maitrisé !

On se questionne sur l'humanité, sur les cerveaux, sur la conscience, sur les rapports "humains", sur les IA, sur le vivant ou non...

En tout cas, la création de ses aliens par Peter Watts est impressionnante de qualité et de recherches pointues, son érudition est fantastique, il y a de grands moments de bravoure mais on se perd un peu.

La fin est démente et sans beaucoup d'espoirs.

En fait, il faut peut-être relire ce roman pour l'apprécier à sa juste valeur car

Vision Aveugle reste un très bon roman de hard SF.



Je donnerai la parole à Siri Keeton qui dit presque à la fin :

" Je ne connais la signification de rien de tout cela."


Lien : https://laniakea-sf.fr/
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Vision aveugle, tome 1 : Vision aveugle

Les cinq membres d'équipage du vaisseau spatial Thésée sont envoyés en mission pour intercepter un mystérieux artefact découvert dans notre système solaire. Cinq personnalités atypiques choisies avec soin pour cette première rencontre extraterrestre : une linguiste abritant plusieurs personnalités, un biologiste génétiquement modifié, une militaire pacifiste, un vampire (!?), et Siri Keaton, un observateur dénué d'empathie et qui se trouve être le narrateur de l'histoire.



Une histoire à plusieurs niveaux par les thèmes multiples qui sont abordés. Celui du langage en premier lieu ou comment communiquer avec une civilisation extraterrestre. Le récit est également psychologique de par les différentes personnalités atypiques et antagonistes les unes avec les autres.



C'est un récit qui nécessite une attention soutenue ce qui m'aura manqué pendant la lecture et j'ai eu du mal à comprendre les différents concepts énoncés. C'est assez hard SF, la difficulté est que le roman joue dans plusieurs cours (langage, anatomie, psychologie).



Le point fort est qu'il présente des personnages atypiques, jusqu'à l'inclusion d'une pseudo espèce terrienne appelée homo vampiris, c'est également la difficulté principale du récit puisque je ne savais jamais si ce que lisais avait un fondement scientifique réel ou s'il s'agissait de pure fantaisie de la part de l'auteur.

Le gros point noir aura été le manque d'empathie pour les personnages même si je pense que c'est voulu par l'auteur afin qu'on se concentre sur les thèmes abordés.

Un récit intéressant mais exigeant.
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Rifteurs, tome 1 : Starfish

Premier roman d’une trilogie, Starfish met en scène des humains génétiquement et cybernétiquement améliorés afin de fonctionner sans assistance et pour de longues périodes par trois mille mètres de fond, sur une dorsale de l’océan Pacifique où leur rôle est de maintenir en état de marche une station de production d’énergie géothermique vitale pour le monde occidental. Un monde redéfini géopolitiquement, dans ce futur relativement proche, où les corporations ont acquis un énorme pouvoir, où les réfugiés climatiques sont légion (et traités comme des moins-que-rien), où l’internet n’est qu’un nid à virus, où les IA à la Saturn III (à base de gels de neurones) sont chargés de son débogage.



Starfish est certes un roman oppressant (je le déconseille absolument à toute personne ayant un passé traumatique ou la phobie des profondeurs océanes -même si c’est un peu mon cas et que je suis arrivé au bout-), mais c’est surtout une oeuvre d’une intelligence et d’une profondeur (sans mauvais jeu de mot) rarissime, même en SF de haute volée. Sans doute plus accessible que Vision aveugle, le chef-d’oeuvre de l’auteur, il n’en constituera pas, pour autant, la porte d’entrée idéale dans la bibliographie du canadien, tant son ambiance sombre ne sera pas taillée pour tous les profils de lecteurs. Mais les thématiques fascinantes développées, en miroir, devraient pourtant en faire une lecture incontournable pour l’amateur éclairé à la recherche d’une science-fiction de l’extrême, que ce soit dans le décor ou le fond (encore une fois sans mauvais jeu de mot).



Ce qui précède n'est qu'un résumé : si vous voulez plus de profondeur (sans mauvais jeu de mot) dans l'analyse, je vous invite à lire la critique complète proposée sur mon blog (avec en bonus plein de jeux de mots tout pourris à base de fish).
Lien : https://lecultedapophis.com/..
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Vision aveugle, tome 2 : Échopraxie

Attendant ce livre impatiemment depuis ma lecture de Vision aveugle, je me suis jeté dessus à l'instant de sa sortie en VO. Une fois le livre fini, il m'a fallu une très grosse semaine pour digérer le morceau.



Quatorze ans après la Chute des Etoiles, l'élément déclencheur de Vision aveugle, Daniel Brüks, biologiste has-been, fossile vivant à peine modifié, vit en ermite dans le désert de l'Oregon et s'échine au travail sysiphéen d'y cataloguer des espèces animales originelles, dans un monde ou l'ADN utilisé pour la computation, le stockage de données, les virus thérapeutiques, l'ingénierie écologique, s'est depuis bien longtemps échappé des laboratoires et des serveurs de stockage pour s'incruster dans le génome de toute la biosphère. le climat est dans un état déplorable, ne tient debout que par l'investissement titanesque de ressources énergétiques dans des projets de géo-ingénierie à grande échelle. La Singularité est bien arrivée avec ses promesses d'utopie pour tous, sauf que ca n'a vraiment pas si bien marché que ça et a en quelque sorte laissé ces humains un brin demeurés de coté pour continuer sans eux. de plus en plus de gens préfèrent se réfugier au Paradis, univers virtuel permanent où ils peuvent enfin s'imaginer être omnipotents et tous puissants, ou dans l'ersatz de Nirvana par la catatonie irréversible de l'esprit de ruche Moksha, plutôt que de faire face à ce monde anxiogène et sauvagement hors de contrôle. La science traditionnelle est battue à plate couture par l'Ordre des Bicaméraux. L'Ordre, justement, qui a un monastère à deux pas de là où Daniel a posé sa tente. Pris dans le feu croisé entre ces derniers et un vampire qui a échappé à ses maitres, il va être embarqué, à bord de la Couronne d'Épines, dans un voyage vers la station de production d'énergie Icare au centre du système solaire ou « quelque chose » semble s'être infiltré après avoir remonté à contre courant le flux de données quantiques qui alimentait, dans Vision aveugle, le vaisseau Thésée en antimatière. L'Ordre croit y trouver un genre de Buisson Ardent. Valérie la vampire, peut-être enfin un égal à qui parler. Jim Moore le soldat, lui espère y trouver des indices sur le destin de son fils, Siri Keeton.



(en parlant de Jim Moore, vous pouvez faire une pause ici et aller lire l'excellente nouvelle The Colonel, qui se passe entre les deux livres http://www.tor.com/stories/2014/07/the-colonel-peter-watts)



La prose de Peter Watts si la chose est possible, est encore plus incisive et affinée que dans les livres précédents. L'écriture est un joyau finement ciselé, truffée de subtilités et de très nombreuses informations cachées à décortiquer, les thèses de l'auteur sont présentées tout au long de l'histoire par de savoureux dialogues et textes d'exposition via la réflexion de Daniel, personnage parfois un peu dépassé mais qui sert d'interface nécessaire entre le lecteur et les hypersavants qui l'entourent. (Tout comme Siri Keeton, ou à plus forte raison Lenie Clarke dans la trilogie Rifter, la pauvrette étant au final complètement dépassée par les évènements du conflit entre poids-lourds Lubin/Desjardin). Les personnages se dévoilent petit à petit ; Brüks vivant sa traversée du désert auto-infligée subi une incroyable évolution au long du récit. Jim Moore, rongé par la culpabilité d'avoir envoyé son enfant à la mort, est émouvant. Valérie est proprement terrifiante mais dévoile au fil des pages des motivations bien moins gratuites que le simple plaisir de flanquer la trouille à tout le monde alentour.



La principale faiblesse du livre, pour qui a lu Vision aveugle, vient du fait que son rythme est tellement moins soutenu. Au contraire, l'auteur prend très certainement plaisir à prendre son lecteur à contre pied en faisant miroiter ce genre d'aventure échevelée dans la première partie du livre avant de l'en priver, mettre un bon coup de frein au rythme de l'action, plus proche du huit-clos angoissant au tempo décompressé de Starfish, que du grand-huit allant toujours crescendo de Vision aveugle. L'entité extraterrestre n'est ici qu'une menace diffuse et incertaine (et qui se serait plain de visiter à nouveau les corridors de fullerène générateurs de trouille du Rorschach ?), mais elle sert de catalyseur aux évènements autrement plus importants qui secouent la race humaine et ses myriades de sous-espèces posthumaines, l'équipage de la Couronne d'Épines et Daniel Brüks en particulier. Néanmoins, force est de constater que arrivé au milieu du livre, pas mal de passages donnent quand même la sensation de relever de la harangue que l'auteur tenait absolument à caser dans un fouillis d'idées et de concepts lancées à la volée au détriment de l'harmonie et de la fluidité de l'ensemble.



Mais pour ceux qui vont digérer ça, c'est parti pour un rodéo d'idées époustouflantes. Watts attrape le taureau par les cornes, va encore plus loin pour illustrer ses réflexions sur la conscience (un effet secondaire évolutif sans valeur adaptative) et l'absence de véritable libre arbitre, et exhibe de nouvelles créatures posthumaines à la configuration neurologique des plus audacieuses, abandonnant leur mode de pensée humain comme un enfant abandonnerait les roulettes de son vélo, sans plus de regrets, en comparaison desquelles nos monstres de foire du livre précédent ont l'air de charmants gentlemen aux modifications pusillanimes et qui savent se tenir en société.



Watts s'attaque à un deuxième gros morceau avec la philosophie des sciences et la religion à travers l'Ordre des Bicaméraux et sa méthode de description du monde naturel tout aussi valide que la méthode scientifique, par opposition au concept moderne de Dieu des Lacunes sans capacités prédictives. L'ordre, un groupuscule religieux d'augmentés neuraux à esprit de ruche qui voient les solutions aux énigmes de l'univers dans des bouffées de délire intuitifs, sans s'encombrer de passer par la case hypothèse – expérimentation –validation, tombe plus juste que la méthode old school. Si comme moi, vous n'avez jamais eu à remettre en cause de toute votre vie le principe scientifique, attendez-vous à pas mal de réflexion. Seul problème. Mais qu'est-ce que ça vient faire là ? C'est inclus au chausse pied dans l'histoire d'une manière tellement peu naturelle !



Le final est fantastique, le livre bouleverse potentiellement complètement la fin de Vision aveugle, les répercussions sont vertigineuses. L'attrait d'un potentiel tome final en apothéose, une confrontation aux proportions titanesques (ou Watts aurait corrigé le tir par rapport à ce second tome, bien évidement !), est irrésistible.



Au final, un livre fascinant dont les thèses vont me faire méditer très longtemps, mais dont je ne peux m'empêcher de penser que ce qu'il a gagné sur ce plan s'est fait au détriment du divertissement, et que je suis obligé de classer nettement en deçà de son illustre prédécesseur.



Comme d'habitude avec Watts, son site web, refait à neuf (beaucoup moins affreux et beaucoup plus ergonomique) regorge d'informations connexes, d'animations, de textes pour éclairer ceux qui veulent en savoir plus sur l'univers de Vision aveugle/Échopraxie.



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Eriophora

En 2018, j’ai de Peter Watts : Au-delà du gouffre. Et j’avais particulièrement apprécié les nouvelles L’Île, Éclat et Géantes — qu’il vaudrait mieux lire dans l’ordre Éclat, Géantes, L’Île — espérant que l’auteur développe d’autres fictions dans cet univers. C’est chose faite. 9 ans après l’écriture de L’île, Peter Watts reprend son faiseur de porte des étoiles et son équipage et signe un cours roman dans cet univers très particulier.



Je ne pouvais que me précipiter dessus pour le lire. Était-ce vraiment une bonne idée ? J’en attendais peut-être trop.



Heureusement, il est court. Car il y a des zones qui m’ont paru brouillonnes. Plus extraordinaire, et je ne pensais pas écrire cela un jour, certains personnages pas assez fouillés, trop superficiels. Il est trop difficile de bien percevoir leurs motivations. J’ai failli abandonner ma lecture en plein milieu... c’est dire !



Donc, l’éditeur peut avoir placé sur le livre un bandeau où il est écrit « un délice de hard SF » , ça n’en fait pas un chef-d’œuvre.



En bref : Sans le dézinguer, je n’irais pas jusqu’à l’encenser et le recommander. Les trois nouvelles publiées dans Au-delà du gouffre m’ont ouvert l’appétit et ce cours roman me laisse sur ma faim. Et pour tout dire, j’hésite à continuer l’exploration de l’œuvre de cet écrivain.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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Rifteurs, tome 2 : Rifteurs

Ce tome 2 de la trilogie Rifteurs part sur des bases et une atmosphère complètement différentes de celles de son prédécesseur, puisqu’il substitue à un oppressant huis-clos sous-marin une odyssée de Lenie Clarke s’étendant sur tout le continent nord-américain. Lenie qui, sans le savoir, va répandre une pandémie menaçant toute vie sur Terre et être révérée comme la « Madone du désastre » (c’est beau, on dirait le surnom d’une catcheuse américaine…) à la fois par des humains et, plus étonnant, par la « vie » informatique qui occupe le Maelstrom, le lointain et chaotique descendant de notre internet d’aujourd’hui. Notre héroïne sera opposée à un de ses anciens camarades de Beebe, ainsi qu’à Achille Desjardins, gestionnaire de crises génétiquement amélioré, dont la loyauté à l’intérêt général est chimiquement câblée en dur dans son organisme. Certains des nouveaux personnages introduits se révèlent fascinants (Achille, Alice), tandis que les anciens prennent de l’ampleur. Si la structure globale est identique (le point principal de l’intrigue n’est pas celui que l’auteur vous nous conduire à croire) à celle du tome 1, ce second roman a toutefois comme point-clef de remettre en cause un élément fondamental de ce dernier, et de modifier le paradigme psychologique de ses protagonistes-clefs.



Au final, et dans un genre assez différent (moins noir, moins claustrophobique, plus classiquement cyberpunk -même si la biologie a encore un énorme rôle à jouer-), Rifteurs (le livre) se révèle être quasiment aussi bon que Starfish, et est un livre de Hard SF apocalyptique à la solidité absolument exceptionnelle.



Ce qui précède n'est qu'un résumé : retrouvez l'analyse complète sur mon blog.
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Au-delà du gouffre

J’ai découvert Peter Watts par deux nouvelles publiées dans Utopiales 2010 et Utopiales 2013. Et sans surprise, je redécouvre ces deux textes ici. Je ne m’attarderais donc pas dans cette chronique sur Les choses (qui gagne un pluriel à cette réédition) et Nimbus.



La deuxième nouvelle, Malak traite de l’IA dont est équipé un drone de combat. Mais est-il possible de donner une intelligence à une machine en lui refusant le libre arbitre ? Là est la question. Cette nouvelle est intéressante, bien menée, mais, malgré ses seulement 15 pages, m’a paru longue. Je pense que c’est lié au mode narratif qui n’est pas très dynamique... embêtant pour une machine capable de se déplacer à grande vitesse. :)



J’avais oublié de parler de Ambassadeur où il est également question de machine de guerre rendue intelligente. Là, on ne sait pas s’il s’agit d’une IA ou d’un humain modifié pour être pleinement adapté à sa machine. Quoi qu’il en soit, pris en chasse par un ennemi bien mieux équipé que lui, ils finissent lui et l’autre dans les griffes d’entités bien plus puissantes. Intéressante, mais sans plus. Il est vrai que cette entité humaine pourchassée et sauvée in extrémis par une entité plus puissante et qui du coup est convaincue qu’elle forcément encore plus belliqueuse est loin de me convaincre.



Le Second Avènement de Jasmine Fitzgerald est inspirée par les théories de la mécaniques quantiques. Et si nous pouvions réécrire le monde, comme on le fait d’un programme informatique ? On fait parfois des erreurs. Et ces erreurs peuvent vous conduire en prison. Tant pis, il suffira de réécrire aussi cette partie du programme. Cette nouvelle est rafraichissante. et ne peut que plaire à quelqu’un qui, comme moi, aime la physique théorique.



L’île est un vaisseau spatial très particulier. Parti à travers l’espace pour construire un système de transport basé" sur des trous de ver, il embarque quelques humains. Mais longtemps, très longtemps après leur départ, il rencontre une forme de vie très particulière. C’est l’occasion pour l’héroïne (la narratrice) de se poser des questions existentielles. Je l’aurais trouvée parfaite si la fin ne m’avais donné l’impression d’être bâclée.



Et j’ai été surpris de découvrir en me lançant dans la lecture de Éclat, qu’elle était la pré-quel de la précédente. Pourquoi les avoir mise dans cet ordre ? En effet, on y découvre Sunday, l’héroïne de la nouvelle précédente, avant son départ du système solaire. Elle se pose visiblement déjà beaucoup de questions sur le sens de la vie.



Nous restons dans le même univers space-op avec Géantes. Là, une petite erreur de pilotage met le vaisseau en grand danger. Comment les deux seuls humains éveillés à bord vont-ils pouvoir sauver la situation ? À vous de lire. Je note donc que ces trois nouvelles pourraient plus logiquement se lire dans l’ordre 2-3-1. Pourquoi l’éditeur a-t-il fait le choix de placer L’île en premier ? Bref, c’est Éclat qui a ma préférence, mais il serait intéressant que Peter Watts en écrive quelques autres sur ce thème.



Avec Un mot pour les païens, Chair faite parole et Les Yeux de Dieu, l’auteur nous offre un triptyque métaphysique sur Dieu et la vie après la mort. Dans la première, Peter imagine une civilisation où la communion avec Dieu peut se faire grâce à des machines et où Dieu est perçu comme un champ (à l’image du champ magnétique) et où l’ablation d’une partie du cerveau vous coupe de la parole divine.



Mais dans Chair faite parole, un homme cherche désespérément à capter les derniers instants de la vie pour comprendre comment se fait le passage de vie à trépas. Pendant que d’autres mettent au point des machines de plus en plus sophistiquées pour simuler la vie.



Les Yeux de Dieu pourrait être le nom de ce système de contrôle décrit dans cette nouvelle où grâce un système électronique complexe, on fait passer les personnes sous un portique non plus pour révéler les objets qu’elles portent sur elles, mais leur état d’esprit, leur motivation, arrêtant nette toute intention belliqueuse.



Hillcrest contre Velikovski aborde le sujet épineux de l’effet placebo. Peut-on reprocher à quelqu’un d’avoir démontrer l’effet placebo d’un talisman ou d’un médicament ?



Éphémère est la vie d’une IA qui a des relations difficiles avec le monde des humains, beaucoup trop lents à son goût, pris qu’ils sont dans la mélasse d’un monde matériel. Mais cette IA n’est en fait qu’un programme informatique conçue pour mourir de vieillesse. Elle ne gagne donc rien à vivre dans les méandres d’un système informatique complexe dont l’arrêt peut être ordonné à tous moments. Cette nouvelle est intéressante mais pas passionnante.



Le Colonel est une nouvelle étrange par sa structure et son contenu. 30 pages qui m’ont donné le sentiment d’être les éléments de base d’un roman qui pourrait être passionnant. Mais en l’état, c’’est une nouvelle qui m’a paru brouillonne, fouillis. Alors, si j’ai bien compris, nous avons, pèle-mêle : un message supposé d’un vaisseau spatial perdu depuis vingt ans, des extraterrestres bienveillants, les humains qui vivent en ruches et d’autres qui ont transféré leurs psychés dans un système informatique complexe et un dialogue difficile entre un colonel qui voit toujours le mauvais côté des choses et une tierce personne qui essaie de le convaincre du contraire. Mouais ! Elle m’a tellement peu inspiré qu’il m’a fallu presque une semaine pour la lire :-)



Une niche étant encore plus longue que la précédente, je m’attendais au pire. Hé bien non ! Je l’ai lu d’une traite. Elle très agréable et dynamique. Son approche de l’adaptation de l’être humain à des conditions de vie extrêmes est intéressante. Encore une fois les héroïnes se cherchent, mais il n’y a rien de négatif là-dedans. Simplement une remarque sur le fait qu’on se trompe parfois sur ses propres motivations.



Maison est la suite logique de la précédente. Quand vous les lisez l’une après l’autre, il n’ y a pas de mystère sur l’identité de la créature décrite. Oh bien sûr, vous ne connaissez pas son nom, vous comprenez vite que la créature dont il est question est un être humain modifié pour vivre dans l’océan à grande profondeur. Je n’en dirais pas plus, si ce n’est que cette nouvelle, triste, mélancolique, se lit d’une traite et j’ai regretté qu’elle soit la dernière.



Les nouvelles s’arrêtent là. Viennent ensuite, deux textes, dont le premier est de Peter Watts, sur l’auteur et ses récits, souvent considérés comme déprimants. Certains allant jusqu’à soupçonner l’auteur d’être misanthrope. Ceux-là oublient certainement qu’on ne peut pas ne raconter que des histoires façon « la mélodie du bonheur » et que même dans « la petite maison dans la prairie » tout n’est pas rose. Et que ce sont souvent ces épisodes sombres de la vie des héros qui racontent l’histoire la plus forte.



En bref : Je confirme mon attrait pour l’œuvre de Peter Watts, et vous conseille de vous pencher sur celle-ci si vous ne la connaissez déjà.
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Rifteurs, tome 3 : Béhémoth

Ultime tome de la trilogie Rifteurs, βéhémoth est (et de façon nette) le plus « mauvais » des trois, non pas tellement en lui-même mais plutôt en comparaison de ses deux prédécesseurs, beaucoup plus solides. Trop long (la première des deux parties -autant de volumes différents dans l’édition anglo-saxonne- est pratiquement dispensable ou aurait dû être résumée en quelques chapitres, c’est tout dire), avec certains personnages à l’utilité discutable, des redites, des révélations ou rebondissements téléphonés (sauf un, à la rigueur), et surtout une fin à la fois abrupte et trop facile pour les protagonistes et un épilogue qui laisse carrément le lecteur sur sa faim, ce tome 3 mérite la réputation passable qu’il se traîne. Ou plutôt la mériterait sans l’excellent personnage qu’est Achille Desjardins, l’intelligence dans le traitement des thématiques, la postface scientifique qui est toujours une tuerie, et bien sûr le Sense of wonder d’une des révélations finales. Bref, une fin de cycle en demi-teinte, mais une saga à découvrir absolument pour tout fan de Hard SF et de Biopunk qui se respecte !



Ce qui précède n'est qu'un résumé : retrouvez la critique complète sur mon blog.
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