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Critiques de Philippe Djian (992)
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Marlène

Première incursion dans l’univers de Philippe Djian. Déroutant, tranchant, Djian semble aimer les mots plus que la ponctuation, plus que l’intrigue en elle-même. La forme est excellente, le fond se tient si peu que l’on s’accroche.



Deux vétérans de la guerre et amis de longue date, Dan et Richard sont confrontés aux démons qui les hantent depuis la guerre. Traumatisés, cabossés, chacun fait ce qu’il peut pour continuer une vie des plus normale. Dan dans son célibat, s’octroie une hygiène drastique, quant à Richard, c’est plus compliqué. Rebelle, bagarreur, il a du mal. Pour ces hommes, comptez trois femmes. Nath, la femme de Richard, Mona leur fille revêche et Marlène, la sœur de Nath.

Marlène, c’est la boule de trop qui renversera toutes les quilles, Marlène, c’est le strike. Le boulet qui fait vaciller la table trop propre ou pas assez. Avec sa tête qu’on dirait qu’un nuage pleurant s’est posé au-dessus, ses lunettes qui ne lui vont pas, sa manie de s’évanouir partout, de collectionner les bourdes, on s’attache à Marlène. Elle veut juste un peu d’amour Marlène, pas toujours tomber sur des salauds. Marlène c’est aussi celle qui symbolise les défauts des uns et des autres. La jalousie, la peur, la médisance, les jugements gratuits, le sexe, la stabilité comme l’instabilité.



Philippe Djian, j’ai aimé ce premier roman parce qu’il y a un véritable univers rock and roll ici, ça déglingue, ça percute et c’est pas mal immersif aussi. La Marlène, on se l’imagine sans mal, le double rhum, les regards de travers, bref, toutes ces petites choses qui sous la plume de monsieur et madame tout le monde pourrait paraître sans intérêt, sous la plume de Djian, c’est à travers une fenêtre transparente qu’on respire son histoire. Et même si le fond n’est pas toujours très clair ou très motivant, l’écriture est tellement particulière qu’on se laisse entraîner sans rechigner.
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Certains esprits chagrins ne manqueront pas de déplorer qu'en un mois, il se passe beaucoup trop de trucs improbables dans la vie de Michèle.



A l'inverse de nombreux commentaires qui déflorent hélas le sujet, je me garderai d'énumérer à mon tour les calamités, familières ou hors normes, qui jalonnent en effet ces trente jours de la vie d'une femme. Et peu importe la vraisemblance car l'essence même du livre se trouve précisément dans ce conglomérat de péripéties et d'individus, comme un assemblage baroque unirait plusieurs existences en une seule pour permettre de mieux en appréhender le sens.



Fait rare, parait-il, Philippe Djian s'est glissé ici dans la peau d'un personnage féminin. Forte et vulnérable, prudente et impulsive, Michèle est paradoxale, intelligente, indépendante, libre et (donc) politiquement incorrecte. Son sacré tempérament ainsi que l'accumulation des tracasseries qui vont entraver son quotidien se révèlent rapidement addictifs. Djian n'y va pourtant pas avec le dos de la main morte… plaçant son personnage et ses névroses en équilibre perpétuellement instable, toujours à la lisière de l'implosion malencontreuse. Son écriture particulière ne s'embarrassant pas plus de détails superflus que de respirations ou d'un traditionnel découpage en chapitres, la narration se déverse d'une seule traite et nous cueille au finish sur un coup de théâtre corrosif et… percutant (c'est le mot).



L'histoire d' ''Oh...'' s'apparente à l'inexorable descente d'un rapide, de plus en plus tumultueux et parsemé d'écueils ; on finit par dégringoler du haut de ses chutes pour en ressortir à peu près indemne, sonné, rincé, achevant le voyage au fil d'un fleuve (presque) tranquille. Voilà pour moi l'illustration précise du déroulement de ce roman habile et troublant… Une chouette balade, qui secoue méchamment.






Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Oh... oh zut, mes retrouvailles avec Djian sont un peu mitigées !

Nous nous sommes beaucoup aimés, avant, au temps de '37,2 Le matin', de 'Sotos' ou de 'Lent Dehors', un peu comme Michèle et Richard dans 'Oh'. Puis, toujours comme Michèle et Richard dans 'Oh', nous nous sommes quittés, pour une sombre histoire de 'Doggy bag' qui ne passait pas. J'espérais donc que nous allions nous retrouver dans un grand 'Oh' de plaisir littéraire... mais en fait non, pas vraiment, dommage.



Le livre raconte l'histoire de Michèle avec ses hommes : son (pas tout à fait) ex-mari Richard, toujours là pour l'aider ou l'engueuler, son amant Robert qui ne la fait vraiment plus rêver, son fils Vincent qui la fait carrément flipper, son gentil voisin Patrick qui la fait vaguement fantasmer, son violeur qui l'a salement cabossée et son père qui l'a encore plus profondément traumatisée... Il y a quelques femmes aussi, mais leur rôle est moindre, elles semblent être là juste pour enfanter, mourir ou réconforter...



Aussi bizarre et déjantée soit-elle, l'histoire ne m'a pas dérangée, bien au contraire, et j'ai trouvé plutôt belles les relations avec Richard et Anna. En revanche, j'ai cherché en vain les tripes, le sang, le cœur qui font pour moi la force de Djian. Alors oui, il y a ses ingrédients habituels, du sexe à l'état brut, quelques personnages bien allumés et des situations compliquées, mais la magie n'opère pas, ça reste assez tiède... 



J'ai lu sans avoir le cœur retourné, les joues en feu ou envie de crier, bref sans les émotions et sensations fortes que j'attendais. Alors, même si ça reste efficace et agréable à lire, mon 'oh' est un peu déçu...
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Les Inéquitables

Bord de l'océan, petite ville côtière usée par les embruns et les tempêtes. L'hiver s'annonce par une bruine glacée et un ciel maussade.

Diana ne s'est jamais remise de la mort de Patrick son époux. Marc, son beau-frère, veille sur elle et à ce qu'elle ne tente pas de se suicider une fois encore. Il boit beaucoup et est addict au jeu.

Un matin que d'ordinaire il aurait passé à cuver, il sort sur la plage. Trois paquets de drogues sont échoués…

Ils auraient pu être le point de départ du drame qui allait les déchirer, eux, cette petite société d'amis d'enfance, mais ils portaient tous en eux, déjà, la tragédie qui allait se jouer, avant même le premier jour où ils se rencontrèrent.

« Les inéquitables » de Philippe Djian est un roman fort sur cette nature humaine, génétique, qui fait que l'on échappe pas à son destin. La seule équité entre les hommes est celle que l'on trouve dans le malheur ou devant la mort.

Editions Gallimard, Folio, 173 pages.

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À l'aube

.





Au fil de ses ouvrages, Philippe Djian cultive l'art de l'ellipse à la perfection, d'une façon peu coutumière , bien à lui, aiguisée, exacerbée, parfaite et excitante pour le lecteur , qui, au début , comprend peu....





...

Tout s'éclaire après un léger moment de trouble, l'auteur préserve les secrets les moins avouables, utilise cette économie de moyens et nimbe ses personnages et ses intrigues de mystère .......Phrases courtes, sans point d'exclamation ni d'interrogation, le lecteur rétablit mentalement ce que l'auteur cache volontairement comme un jeu entre les deux et certains épisodes cruciaux sont relégués dans l'ombre pour mieux surprendre.......

Côte Est, Etats - Unis, non loin de Nantucket, : dès les 1ères pages, on apprend que Joan, 33 ans et Marlon , son frère, 25 ans, autiste, aux mots comptés ( sa nounou : Anne- Margaret , la soixantaine se révèle être un poison ) viennent d'enterrer leurs parents Suzan et Gordon, tués dans un accident de voiture..

Ils vont devoir se débrouiller seuls, avec la maison et les souvenirs qui la peuplent, apprendre à retisser des liens, eux qui n'ont pas cohabité depuis longtemps , et faire leur deuil .......



Puis , un détail, une information bouscule soudain cette situation limpide, comme glissée subrepticement au détour d'un bout de phrase .........

L'histoire s'élance et fuse à une allure folle ........

Joan , Dora, Howard, Ann- Margaret, John et les autres en recèlent des secrets !

Joan et Dora, propriétaires d'une boutique de vêtements gèrent et entretiennent , en fait , un réseau d'escort- girls .

Gordon et Suzan n'étaient pas de placides retraités mais des activistes politiques fanatiques d'extrême gauche , acharnés .

Un certain Howard, sémillant et amant mirobolant ,que personne ne veut voir, revient hanter les lieux, fouille la maison familiale en espérant y trouver un magot caché !

John, shérif adjoint de la ville , jeune père d'un nouveau - né , braillard, la petite Josefa, sait fermer les yeux sur la loi quand ça l'arrange . N'en disons pas plus ........

La narration avance à coup de subtiles révélations , subversions et retournements, savamment égrenés .



Ces infos diffusées au compte - gouttes, aiguisent la curiosité .

Philippe Djian , en épurant sa manière d'écrire, tire sur le fil avec ses protagonistes troubles , intrigants , à la double vie ........tisse des destins très noirs .Son écriture déstabilisante ajoute du piment . Il manie l'inconfort et le drame sans faille .

Ses thèmes récurrents affleurent : personnes ambiguës à la sexualité exacerbée, handicap, mort et blessés , prostitution et secrets , ombres qui planent ........

Ajoutons- y ambiance délétère et climat malsain, mélancolique ......

C'est haletant , inattendu , inconfortable, excitant , jouissif , crépusculaire, tentaculaire !

Un puzzle diabolique, une sorte de trou noir et une fin époustouflante qui concentre de manière fascinante et pessimiste un monde gangrené dansant sur un volcan qui en dit long sur la condition humaine !

On aime ou on déteste ! Dès que j'ai l'occasion de lire Philippe Djian, je le fais mais je sais que son style ne plait pas à tout le monde .

Merci à Marie , ma fidèle libraire de "La taverne du livre " à Nancy , à qui je l'avais commandé !

Ce n'est que mon avis , bien sûr .
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Marlène

Voici un roman tendu, décoiffant, surprenant, éblouissant avec ses audaces stylistiques!

Dès le début les chapitres très courts donnent le ton et l'écriture minimaliste obligent le lecteur à beaucoup de concentration pour saisir le sens.

__Deux hommes, Dan et Richard, revenus d'Afghanistan, d'Irak ou du Yémen , profondément marqués par la guerre, gravement abîmés , hantés par des cauchemars tentent tant bien que mal de retrouver " une vie normale" .....

__Trois femmes, trois personnalités tourmentées, traînent leurs fêlures ;

: Nath, la femme de Richard s'est laissée aller à des ébats sans passion auprès d'un amant très collant .

: Mona, leur fille , une ado de dix- huit ans, en crise, hypersensible, révoltée, ne supporte plus ses parents et se réfugie chez Dan .

: Enfin Marlène, la soeur de Nath déboule chez elle, bordélique et aguicheuse, sans boulot , un peu névrosée, sème autour d'elle de la tension, de la tendresse, du drame.......

Gaffeuse , elle attire et suscite les catastrophes!

Maléfique , elle ?

N'en disons pas plus .......

Cette fois encore , le romancier se glisse habilement dans les méandres de la socièté actuelle et les décrit avec acuité .

Il trempe sa plume dans une encre très noire , cisèle un personnage féminin accrocheur et puissant .il connaît bien les femmes !

Amitiés viriles, sexe, alcool, conflits , ruses féminines, la tension monte inéluctable, on entre dans l'univers habituel de cet auteur .

L'écriture rèche, simple, addictive, sèche , acérée révéle une histoire obsédante qu'on ne quitte plus, par delà la fin frappante et inimaginable , une excellente fuite en avant que l'on sentait confusément , brutale , une tragédie ?

Parfaite maîtrise de l'écriture , nervosité, suspense, tension, noirceur , l'auteur continue de nous surprendre au fil de ses œuvres !

Mais ce n'est que mon avis !

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37,2° le matin

Les deux personnages principaux, Zorg et Betty, emménagent ensemble; c'est le Grand Amour... La jeune femme découvre des carnets que Zorg a écrit quelques temps auparavant. Elle pousse alors son compagnon à envoyer son manuscrit à des maisons d'éditions.

Notre héros reçoit la réponse d'un éditeur : "Votre écriture évoquant pour moi, à bien des égards, les signes avant-coureurs de la lèpre, c'est avec un dégoût profond que je vous retourne cette fleur nauséabonde qui vous est apparue comme un roman. La Nature engendrant parfois des choses monstrueuses, vous conviendrez avec moi qu'il est du devoir d'un honnête homme de mettre fin à de telles anomalies. Comprenez que je vais me charger de votre publicité. Je déplore toutefois que cette chose ne puisse retourner dans un endroit qu'elle n'aurait jamais dû quitter : je veux parler d'une zone marécageuse de votre cerveau" ...."Quand j'ai reçu la sixième lettre de refus d'un éditeur, j'ai compris que mon bouquin serait jamais publié." Mouais, c'est finement observé...

Mais "37,2 le matin" est surtout connu pour son côté chaud bouillant, ses scènes de sexe torrides : "J'ai enfilé mes doigts de magicien pour la déshabiller ". Houlala, ses doigts de magicien !" Ses yeux brillaient comme des soucoupes volantes" . Des soucoupes volantes, c'est complétement dingue ! "Elle a poussé un long soupir capable de déraciner un arbre". Et quand c'est l'orgasme, c'est toute la forêt qui y passe !

Après l'amour, notre héros nous l'avoue : " J'ai fait volte- face et je me suis envoyé trois bananes coup sur coup. Après ça, je me suis senti mi-figue, mi-raisin." Admirons ce subtil jeu avec les noms de fruits....

Notre héros termine par un réflexion laconique : "le bonheur existe pas, le paradis existe pas, il y a rien à gagner ou à perdre et on peut rien changer pour l'essentiel. Tout ce que tu peux faire, c'est te coucher le soir et te relever le matin."

Une bien belle conclusion....

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Oh… une femme vient de se faire violer, et continue de coucher avec son violeur dans des jeux sadiques à la limite de la bestialité bien pensante. Une affaire de pulsions, dirai-je et les pulsions, ça ne se commande pas, ça se vit. Et ça se pratique, viens ici, ma belle, que je te viole. Et après on fera peut-être l’amour. Mais ce n’est pas tout. Elle a aussi une liaison avec le mari de sa meilleure amie. Elle a un fils qui kidnappe le fils de sa petite amie, un ex-mari scénariste incompris, une mère qui a des amants trois fois plus jeunes qu’elle et un père en taule depuis trente ans pour avoir massacré une soixantaine de gamins dans un club Mickey. Voilà, je crois que je n’ai rien oublié du portrait de cette femme à la famille bien déjanté et à l’humour presque grinçant. « Elle » est un peu particulière dans son genre.



Ma première pénétration dans l’univers de Philippe Djian, que je n’avais fait qu’effleurer aux travers des textes musicaux de Stephan Eicher. 37°2 le matin, pas lu, et même pas sûr d’avoir vu le film, c’est que Béatrice Dalle m’a toujours indifféré, même pour sa scène de baise anthologique, il y a d’autres brunes nettement plus incendiaire et appétissante pour construire d’autres scènes de baise d’anthologie. Mais passons, bien, pas bien, tu te fous de ma réponse, tu veux juste savoir les détails de ces viols à répétition, de la froideur avec laquelle « Elle » prend les jeux de l’amour.



Je tourne les pages mais ne sais pas quoi penser d’ « Elle ». Acide, cynique, folle, baisable, froide, glaciale, mais surtout une femme forte et indépendante. Même si je n’ai pas vu le film, encore, Michelle a, au fil des pages, les traits d’Isabelle Huppert. Je n’y peux rien, c’est mon inconscient qui lui a donné son double cinématographique. Et je crois que le duo s’adapte bien à ce roman, Isabelle est « Elle », « Elle » est Michelle. Et moi je me demande quand tu m’autoriseras à te violer, une nouvelle fois, plusieurs fois…
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Oh oh oh! (Je fais echo au titre). Oh oh oh (je fais à present echo à la fin du livre). Oh oh oh (là, je peine). Oh oh oh donc. Oh oh oh dis-je.

Oh! Tout ça pour ça?

Il n'est pas du tout déplaisant ce dernier Djian puisque je l'ai lu en une journée, sans me rendre compte qu'il ne présentait pas de chapitres. Ceci expliquant peut-être cela. Allez savoir. Pas déplaisant mais pas particulièrement plaisant. Nanouxy, ma copine Babelio, me suggèrerait de dire: "je ne suis ni pour ni contre, au contraire!"



C'est un roman et il s'agit d'une histoire même si Philippe Djian raconte à l'envi qu'il ne raconte pas d'histoire. Une histoire qui grince entre moult personnages tragi-comiques. Une histoire avec chute. Mais une histoire peu crédible.



Michèle, bientôt quinquagénaire, a la parole. Séparée de Richard, mère d'un adolescent attardé de vingt-quatre printemps, elle se fait violer à son domicile. Notez bien qu'elle n'a pas été violée. Malgré la culpabilité que semble recouvrir la formule active et pronominale, Michèle ne juge pas l'évènement d'importance. Elle prend un bain, achète quelque bombe lacrymogène, commande un système d'alarme lorsque le violeur se re-manifeste mais ne se met pas davantage martel en tête. Elle poursuit sa collaboration professionnelle avec son amie Anna, persiste à la cocufier avec un Robert peu appétissant. Elle n'en finit pas de s'agacer sur le fiston qui reconnaît le bébé d'une grosse vache et d'un trafiquant de drogue arrêté quelque part. Elle s'énerve aussi contre sa septuagénaire de mère affublée de jupes courtes en cuir et d'un fiancé trentenaire. Elle s'entête à snober son vieux père qui moisit en prison pour avoir assassiné soixante-dix enfants dans un club Mickey. Accepte mal la nouvelle relation de son ex. Enfin, elle engage une danse mortifère avec le voisin banquier charmant et athlétique en qui elle reconnaît…



Au bout de cette histoire qui cumule les invraisemblances, perce pourtant quelque chose de nos malaises contemporains. Ce qui sauve le livre. Peut-être.

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Doggy Bag : Saison 1

Etant plutôt bon client de Djian, j’étais curieux de découvrir cette fameuse série feuilletonnesque. Mais après avoir refermé ce premier opus, comme disait le grand Léo, il aurait fallu être ferré par ce « Doggy bag ». Et pour le coup c’est pour moi, Waterloo morne plaine. Reprenant les codes des séries télévisées (c’est vendu comme cela en tout cas), cette première saison enfile avec une belle allégresse tout ce qui fait le corps des mauvaises séries.Visiblement Djian n’a pas du regarder les bonnes. Ce n’est franchement pas intéressant, les personnages sont antipathiques, sans profondeur et l’intrigue pas folichonne. On retrouve le style Djian par instant, mais franchement c’est bien trop peu pour se coltiner six épisodes de cet acabit. En tout cas pour moi, c’est au dessus de mes forces. Heureusement, Djian a fait nettement mieux, que ce coup marketing laborieux.
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2030

Six personnages en quête de vie meilleure



Philippe Djian nous raconte ce que sera 2030 à travers six personnages aux aspirations divergentes. Les uns se battent pour conserver leur statut, leurs privilèges, les autres pour sauver une planète qui n’en peut plus.



Greg ne se sent plus très à l'aise avec les petits arrangements que le laboratoire dirigé par son beau-frère s'autorise. Mais quand Anton lui demande d'effacer toutes les traces de leurs malversations, il s'exécute. Car il n'a pas envie de renoncer à son luxe, sa voiture de sport, sa maison au-dessus du lac. Après toit, cette étude sur les pesticides ne sera pas la dernière à être falsifiée. Ils font tous ça...

En revanche, il soutient Lucie, sa nièce de quatorze ans, qui s'est engagée avec passion dans le mouvement écologiste et se bat pour faire changer les comportements. Son modèle est «la fille qui voulait sécher l’école pour sauver le monde», une gamine avec des nattes «qui avait fait le tour des écrans de la planète» et qu’elle veut rencontrer pour parler «du chemin parcouru ces dix dernières années.» Bien entendu, toute ressemblance avec Greta Thunberg n’a rien de fortuit. Comme Philippe Djian l’explique dans un long entretien avec Didier Jacob publié dans L’OBS, il a trouvé «impressionnante cette petite nana» et a eu l’idée «d’imaginer comment ça allait se passer quand Greta aurait dix ans de plus. Alors ce n’est pas elle l’héroïne, dans le livre. Mais sa présence me permettait, au travers de la nièce de mon héros Greg qui veut l’interviewer dix ans après, de parler du climat qui me semblait le sujet intéressant. Et de me demander ce qui va se passer non pas dans un avenir lointain, mais tout de suite.»

C’est du reste l’autre point fort du roman. Ici pas d’inventions farfelues ou de découvertes fabuleuses. Comme 2030 va arriver très vite, ce sont par petites touches que l’on découvre ce futur. Le climat s’est encore dégradé, les périodes de canicule devenant de plus en plus difficiles à vivre, certaines ressources deviennent rares et difficiles à se procurer. L’énergie sera aussi un problème, l’électricité produite ne pouvant couvrir la demande, la mobilité devant aussi être verte. Rouler en Porsche, comme le fait Greg, devenant presque un délit.

L’autre point fort du roman résidant justement dans l’évolution de ce dernier. Sa prise de conscience étant accélérée par sa rencontre avec Véra, libraire et éditrice engagée dans ce combat. Leur jeu de séduction et leur relation étant un peu à l’image de la société prise entre des enjeux et des intérêts contradictoires. S’il se rapproche de Véra et ses nièces, Lucie et Aude, il s’éloigne d’Anton et de sa sœur Sylvia, qui voit ses deux filles lui échapper.

Lucie l'affronte sur le terrain des idées, mais son aînée, Aude, est encore plus révoltée. Victime d'un grave accident, elle se déplace désormais en chaise roulante. Ce qui ne l’empêche pas de menacer de quitter le domicile familial, car elle ne supporte plus un conflit qui ne cesse de s’envenimer. Comme on le découvrira plus tard, elle est dépositaire d'un lourd secret qui pourrait faire exploser la famille recomposée. Jouant avec les niveaux du récit, Philippe Djian réussit encore une fois à faire monter en parallèle la tension qui agite la famille et celle qui met la société en émoi. Les uns se retrouvant brutalement au cœur de manifestations de plus en plus violentes. Qui ressemblent fort à un baroud d’honneur.

La tonalité du roman est en effet tout sauf optimiste. Ce monde de 2030 est désormais passé en mode «survie» parce que les intérêts particuliers ont gardé la main sur le bien général, parce que lentement mais sûrement la planète a inexorablement continué à se dégrader. Faisant en quelque sorte écho au Grand vertige de Pierre Ducrozet – qui faisait un constat tout aussi désespéré – les plus optimistes y verront un nouveau signal d’alarme, un aiguillon pour agir avant que la décennie qui vient ne donne raison au romancier.




Lien : https://collectiondelivres.w..
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Oh… oh, il envoie du lourd. Narration glaçante des premières lignes, sans fioriture. On comprend à demi-mots ce qui vient de se jouer. Je suis choquée, le saisissement est brutal et je chute dans un gouffre de non-sens. Comment fait-elle, putain ?! Merci monsieur Djian, j’adore être prise de stupeur comme ça. Ce roman me plait déjà à peine ouvert.



« Tu as de ces mots, putain ! » Ok j’arrête de parler comme les mecs de cette famille. Mais écoute ce qu’elle te raconte, elle.



Incroyable ce roman, un verre brisé, une tâche de vin blanc qui s’évapore, aucune trace visible juste une faible odeur qui partira lentement, resteront uniquement les envies meurtries de cette femme et ses souvenirs. Une percée dans les failles d’une femme arrivée au milieu de sa vie, qui se livre uniquement aux lecteurs, car à qui pourrait-elle dire la vérité ?



« Même à moi, je n'ose pas dire la vérité. »



Seuls des lecteurs irréels à ses yeux sont capables de savoir la réalité de ce qui s’est passé un hiver, autour d’un Noël froid et pénétrant. Coincée, elle est prise dans un engrenage d’amour qui s’est refermé sur elle. C’est un homme qui décrit d’une façon admirable les pensées les plus intimes d’une femme pas comme les autres, une histoire paternelle lourde ayant conduit à la destruction de sa famille alors qu’elle était adolescente, elle s’est reconstruite envers et contre tout.



Elle a rencontré un homme (aujourd’hui son ex) avec qui elle a eu un fils (devenu père récemment). Elle a une amie depuis la naissance de son fils avec qui elle partage tout et même plus. Elle a un amant qui lui fait naître des désirs insoupçonnés. Elle a un chat qui assiste à tout et voit tout, comme nous lecteurs, et tous nous ne dirons rien de ce qui se passe dans cette maison…et celle d’en face. C’est violent, physiquement et psychologiquement et j’ai adoré cette plongée dans cet amour mortifère. Elle aime son fils, sa mère, son amant, comme on meurt. Oh… c’est de l’amour emberlificoté qui balance entre des hauts et des bas, des pulsions antagonistes contenues dans chacun de nous, eros et thanatos réunis dans une dernière valse. « Le cimetière est vide. Je tiens quelques minutes. Puis mes lèvres commencent à trembler, je balbutie, je ressors promptement – et je sais qu’elle me lance : ‘Quelle poule mouillée tu fais, ma fille’ ! »



« Ceux qui l’emportent sont ceux qui ont les nerfs les plus solides, ne l’oublie pas. »

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Crocodiles

Philippe Djian est un auteur hors normes, qui ose souvent sortir de la règle pour dédramatiser certaines situations.



Ce recueil de nouvelles est une sorte de livre à tiroirs, avec de courtes tranches de vie grinçantes et guignolesques, articulées autour de l'impossibilité de certaines relations et nourri d'une atmosphère singulière, un peu empoisonnée par le déni et la mesquinerie.



Philippe Djian passe au vitriol les clichés de l'amour romantique pour révéler l'angoisse qui sous-tend les rapports humains, avec flegme et ironie, passant les émotions au shaker.



Son écriture provoque toujours des chocs en moi.

Choc de la puissance des personnages dépecés par leurs traumas, entraînés malgré eux dans la précipitation d'événements qui les dépassent.





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37,2° le matin

Je me suis lancé à reculons dans cette lecture, en raison de la couverture du livre de poche : le visage d'une femme à l'air triste sous un fond bleu je trouvais cela pas très engageant et même déprimant !

Et pourtant dès les premières lignes du récit, j'ai été conquis par cette histoire d'amour puissante, et plus encore par les interrogations, la mélancolie, le mal de vivre du narrateur, dont on ignore le prénom.

Betty et ce narrateur, c'est l'incarnation du feu et de la glace : elle jusqu’au-boutiste pour défendre les intérêts de son homme, lui une certaine force tranquille exprimant ses doutes sur le sens de la vie mais certain de son amour pour elle.

Les personnages secondaires sont aussi très bons, le lecteur passe avec plaisir de l'ancienne collègue de Betty, serveuse puis à sa sœur ou encore un patron sans scrupule, sans oublier le chien Bongo !

L'autre force de ce livre est la grande diversité des lieux, le renouvellement du décor est quasi permanent, tout s'enchaîne parfaitement, on s’ennuie jamais entre le début dans les bungalows puis le commerce de pizzeria et la vente de piano dans le sud de la France, mais aussi hélas l’hôpital.

Le style est particulier avec beaucoup de comparaison, et une utilisation intensive du que dont les limites sont parfois atteintes comme par exemple " il faut que des que je franchissais la porte"; un poil lourd par moment cette redondance de que et de comme.

Malgré le bonheur de Betty et du narrateur, on devine assez vite la tournure tragique, ces deux là sont trop cabossés pour être éternellement heureux.

En revanche, le lynchage final du narrateur par deux mecs se vengeant de lui (il leurs avaient dérobés du pognon) ne m'a pas complétement convaincu, il me semblait à ce moment du récit pas utile d'en rajouter après le destin tragique de Betty.



Un classique de la littérature française qui le mérite bien ! Pour me plaisir " toutes ces gueules étaient ravagées par une semaine de boulot sans intérêt, la fatigue, les privations, la rage et l'ennui" ...sublime. Je lirai d'autres Djian.

Je suis d'ailleurs surpris par le relatif faible nombre de lecteurs de ce livre sur ce site.
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37,2° le matin

Il s'agit là d'une véritable histoire d'amour envers et contre tout. Zorg, 35 ans et Betty emménagent ensemble pour le meilleur et pour le pire. Betty rêve de luxe, tandis que Zorg est employé de maintenance. Elle découvre parmi des cartons des carnets que Zorg a noirci quelques temps auparavant. Betty pousse alors Zorg à envoyer son roman à des maisons d'éditions.



Quel plaisir de lecture, quelques passages drôles voire très drôles (par exemple le moment où ils prennent le téléphérique), mais aussi de grands moments de dépressions. Il faut avoir le moral avant d'envisager la lecture de ce livre.

Zorg n'a de cesse de vouloir faire plaisir à Betty, quel que soient ses caprices et de couvrir ses arrières à tout moment sans demander d'explications. Il se démène et son amour pour elle ne fléchit pas. Quel courage et quelle force de caractère pour ne pas craquer !



Ce livre est un coup de coeur pour moi. C'était un moment de lecture très agréable.
Lien : https://letempsdelalecture.w..
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Love Song

J'ai apprécié les premiers romans de Philippe-Djian , grâce à son écriture simplifiée à l'extrême, elliptique, pas de point d'interrogation, lorsqu'une question se pose , absence de point d'exclamation, phrases courtes , préservation des secrets pour mieux surprendre ........

Le lecteur doit se débrouiller pour retrouver le fil entre deux épisodes cruciaux , auteur lié plus ou moins à la culture rock .......Cette écriture me surprendra toujours.

Cette fois je suis déçue par une intrigue simpliste même si l'auteur dit qu'il n'y attache point d'importance !

Pas de souffle, un roman d'amour tordu, des couples qui se déchirent , se réconcilient dans le milieu musical , résurrection quelque part ........

Les scènes de sexe sont torrides, brûlantes , on boit beaucoup et on fume, on prend des pilules , on mélange alcool et médicaments , drogue , comme à chaque livre de l'auteur ........

Des pages entières sont consacrées au désir physique du héros pour son épouse malgré son infidélité . Je me suis ennuyée lors de cette première partie ........

Quoiqu'elle dise et fasse, il restera complétement accro , pas de morale , le crime passe .....n'en disons pas plus !

Un roman morose , à la fois décevant, érotique et féroce , facile à lire et pétri de rebondissements , de virages à 180 Degrés , triste, stylé à sa manière , un homme totalement dépassé par son entourage .

Au détour d'un bout de phrase , hop ! Retournement de situation !

Rien à faire , je ne peux m'empêcher de lire les livres de Philippe Djian , dès que j'en ai un sous la main !

Celui - là , je ne l'avais pas lu à sa sortie .......

Peut- être qu'il écrit toujours le même ouvrage !

Je vais décevoir les inconditionnels dont j'étais mais tant pis !
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Incidences

A cinquante-trois ans, ce prof de fac n'a connu que de brèves aventures avec des étudiantes. Préférence pour la "chair fraîche" ? Facilité, puisque ces jeunes femmes font toujours le premier pas ? Plaisir d'être idolâtré d'emblée par ses maîtresses ? Pas si simple. Le lecteur découvre peu à peu, avec un malaise grandissant, l'histoire de cet homme et de sa soeur, tous deux victimes de maltraitance dans leur enfance.



La plume de Djian est très agréable, ciselée, rythmée. L'auteur a de plus beaucoup de talent pour imposer une ambiance, en martelant des images : un campus, une ambiance tendue entre collègues, la montagne, la conduite périlleuse sur ces routes avec une petite Fiat, chaque cigarette savourée, la découverte de l'amour passion, les relations frère-soeur ambigues, la jalousie... Ses intrigues - mais je n'en connais que trois à ce jour - sont habiles, intenses, dérangeantes, et les fins époustouflantes, de celles qui donnent envie de tout relire d'un autre oeil.



La couverture me semble particulièrement bien choisie : pour la faille notamment et pour d'autres images que l'on découvre au fil du récit.



Unique bémol : l'effet "moustique", la petite question qui revient agacer de loin en loin. Je me demandais, lorsque le narrateur vilipende les auteurs français, si Djian avait la prétention de s'inclure dans la poignée des bons écrivains.
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Une œuvre littéraire, un livre puissant, un roman qui braconne sur des terres défendues. Djian a coutume de nous conduire là où nous ne l'attendons pas .



Je ne vais développer toute l'histoire, cela a déjà été fait " moult " fois tout au long des critiques, et ce n'est pas le plus intéressant. (Je m'en explique en fin de critique ).

En fait, on oublie vite le côté burlesque de toutes ces situations. Oh… est un roman enlevé mais pas drôle, plutôt triste, au fond. Au fil d'un scénario bien séquencé, Djian dresse un tableau ultraréaliste du désarroi contemporain. C'est son côté moraliste. On dirait une série américaine - une bonne. Ses personnages sont sympathiques, ils font preuve de bonne volonté, mais comme ils sont dramatiquement soumis aux aléas de leur affectivité, ils pataugent. Le portrait de l'héroïne est très réussi: Michèle est une fille intelligente et sexy. Elle régente la vie des autres, leur dit comment ils devraient se comporter, mais elle-même n'obéit qu'à ses envies. Elle fait mine que rien ne la touche, c'est une femme libérée et moderne, mais elle n'est pas si forte que cela. Djian met en lumière l'échec d'un certain féminisme et d'une forme de politiquement correct sexuel. Les hommes qu'il met en scène sont tous assez minables. Une histoire emblématique d'une époque, la nôtre, qui suscite un vertige métaphysique salutaire.



Pour moi, Djian est un auteur exceptionnel dans le sens où l'histoire passe au second plan, il s'intéresse avant tout au son de la langue et à son rythme car dit-il " Elle finit par nous échapper " Je pense que c'est la raison pour laquelle, il est du coup le spécialiste des ellipses dans ses romans ce qui parfois nous fait perdre un peu le fil de l'histoire.

Mais ne changez rien Monsieur Djian, je vous adore.











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Lorsque Lou

Le narrateur est un artiste peintre célèbre tellement désabusé qu'il s'est laissé entraîné par Sarah dans une ville paumée à un jet de pierre du cercle polaire arctique. Lou, un des frères de Sarah, bastonne régulièrement le narrateur qui laisse faire et s'en trouve mieux. Après une grosse dépression, prise de médicaments, abus d'alcool ... il trouve les coups de Lou plus salvateurs. Il doit épouser Sarah qu'il rejoint la nuit mais il faut avant tout que son épouse accepte de divorcer. Dans cette ville paumée, il aide au bar et traque les ours ou plutôt il fait partie d'une brigade qui éloigne les ours loin de la ville.

Une petite histoire qui m'a fait découvrir un auteur dont je n'avais encore rien lu.



Challenge Petits plaisirs 2017 – 126 pages

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Love Song

L'intrigue comme souvent chez Djian est assez simpliste, on pourrait croire qu'il s'en fiche tellement celle-ci est faiblarde (d'ailleurs il le souligne que ce n'est pas ça qui l'intéresse). OK, pourquoi pas, mais à force, plus je lis Djian plus cette manière de négliger l'histoire m'agace. Ici, il y a presque tromperie sur le speech. Ce « Love song » regroupe parfaitement tout ce que j'aime chez Djian mais aussi malheureusement tout ce qui commence à me fatiguer depuis plusieurs romans. On retrouve toujours son style inimitable c'est loin d'être désagréable à lire, même s' il est difficile de trouver de l'empathie pour ces personnages, mais on est quand même loin de la qualité de ces premiers romans qui en avait fait un écrivain rock n'roll. Ici le rock est entrecoupé d'une « soupe » pas franchement entrainante. Décevant d'un auteur aussi doué.
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