AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Philippe Nonie (19)


« On ne meurt pas par envie, […], choisir le moment de sa fin serait une porte ouverte sur l’éternité. » (p. 32)
Commenter  J’apprécie          240
Là-bas, à l'ouest, le soleil semble avoir renversé une bouteille d'encre sur l'horizon. Des éclairs lointains prennent l'allure de géants désarticulés apprenant à marcher. Le tonnerre gronde par à-coups. La chaleur est toujours aussi suffocante. Le chant des cigales couvre pour un temps le bruit de l'orage. Pour un temps encore. Car si la terre crie plus fort que le ciel, cela ne va pas durer, cela ne peut pas durer.
Commenter  J’apprécie          160
D'abord l'ouïe. Une vague qui vient s'écraser sur la grève.
Ensuite, l'odorat. L'odeur d'iode qui flotte dans l'air comme une flagrance invisible mais bien présente.
Et puis, le toucher. Le contact du sable sur ses mains.
Enfin, la vue. Les contours de l'inconnue dans la nuit d'encre, comme éternelle dans sa posture d'attente.
Elle n'a pas le visage carnassier d'un squelette armé d'une faux.
Commenter  J’apprécie          112
Les yeux du vieil Aborigène semblent plonger dans le temps. Ce temps qui passe et broie invariablement tout ce qui vit. Mais ce temps n'a pas détruit le souvenir du rêve.
Commenter  J’apprécie          80
Hubert contemple les alentours. Il est seul. Aucune habitation en vue. Pas âme qui vive. Au loin, un tourbillon de chaleur se forme et s’élève majestueusement dans le ciel. C’est un événement somme toute courant au début de l’été. Avec son pied, il soulève doucement la poussière qui retombe comme de la farine sur le sol. Une fourmi s’échine à escalader le monticule. Ses pattes semblent glisser plus qu’accrocher sur la matière friable. Elle est là, seule, comme égarée. Il se relève et prend conscience de l’immensité autour de lui. Rien, rien que lui et le désert. Pas un bruit, juste une petite brise. Hubert se met à rire. Face à l’étendue qui l’entoure, il se fait l’effet d’être pareil à cette fourmi. Il est là, loin de tout lorsqu’un objet inhabituel attire son attention. À quelques dizaines de mètres de lui, un rouleau en cuir noir élimé est posé sur un rocher qui surplombe une excavation. Il s’approche avec curiosité et se saisit prudemment du rouleau. Celui-ci est vierge. Pourtant un détail l’étonne : le parchemin est usé. On dirait que des milliers d’individus l’ont touché. Il le déroule avec précaution et constate que le cuir enroulé ne semble pas avoir de fin.

Il est stupéfait. À qui peut-il bien appartenir ? Qui a bien pu l’oublier dans un endroit aussi désertique ? Par quel sortilège le rouleau de cuir semble-t-il se dévider à l’infini ?
Commenter  J’apprécie          80
Levant la tête vers le ciel comme pour y lire la réponse, elle remarque alors des traces laissées par les avions de ligne.
"Des cordes de guitare suspendues dans l'espace, pensa-t-elle; le vent d'altitude est un musicien invisible. Il doit jouer en ce moment des notes imperceptibles. Cet autre avion a laissé des traces qui ne ressemble à aucune autre. On dirait les vertèbres d'une colonne vertébrale."
Commenter  J’apprécie          70
La mor lao dan le ciel samusé a recoudre lé nuage 2 ma vi déchiketée par le ven
Commenter  J’apprécie          71
Les mots sont parfois comme des bactéries : ils peuvent attendre des années un environnement favorable pour se développer et nous terrasser. Pourquoi en est-il ainsi?
Commenter  J’apprécie          70
La silhouette de la Joconde aurait subitement disparu de la toile. Certains humoristes ont déclaré que la Joconde se serait échappée, ce qui est bien entendu une boutade à laquelle personne ne pourrait croire de façon sérieuse.
Commenter  J’apprécie          50
« Le 09 octobre 1916.
Cher Catherine, je réponds à ton aimable lettre que j’ai reçue avec un grand plaisir. Le voyage de retour s’est très bien passé. Seulement, c’est le départ quand je t’ai quitté à la gare de Taller à toi et à Emilie. Oh, quelle peine j’avais sur l’estomac toute la journée. Depuis, je suis revenu à ce maudit fort.
Dehors, le jour doit se lever. Mais dedans, il fait toujours nuit. Nous sommes enfermés dans le Fort de Tavannes. Malgré l’épaisseur des murs, on entend le canon qui tonne constamment et les obus pleuvoir sur le fort. Les murs tremblent. Il ne fait pas bon sortir par le tunnel d’entrée. Les boches le prennent pour cible. Malheur aux hommes qui l’empruntent pour nous ravitailler ou pour monter en ligne.
Nous sommes obligés de nous acheter des bougies si nous voulons écrire parce que dans le fort, il fait toujours noir et dehors c'est impossible de survivre à cause des obus.

Il faut rester comme ça pendant 10 jours comme si on était en prison avant la relève. Le jour avant d’arriver, il a été bombardé avec des gros obus le fort de Tavannes. On l’a esquinté. Avec une autre rafale comme celle là, il est foutu. Malheur à ceux qui seront dedans.
Je songe toujours au dernier jour de cette maudite guerre. Si je pouvais la voir en bonne santé, quelle joie ce serait pour moi de rentrer dans notre maison du Bruca.
Quant à moi, ma santé va bien pour le moment. Mille baisers. A toi pour la vie. Emile. »
Commenter  J’apprécie          50
Le bois possède cette particularité étonnante : il est un confident muet qu'aucune menace, pas même les flammes, ne parvient à faire parler.
Les hommes racontent, pas le bois.
C'est sans doute pour cela que l'on s'en est toujours servi et que l'on s'en sert encore aujourd'hui pour fabriquer les cercueils.
Quelles que soient les essences utilisées, le bois ne trahit jamais les secrets confessés dans l'obscurité de ceux et celles qu'il héberge pour l'éternité.

Lorsqu'ils coulent invisibles dans les veines, les secrets de famille sont les poisons les plus sournois : ils distillent sur la durée leur contenu vénéneux.

J'étais littéralement possédé par l'écriture de ce livre et, le soir de Noël, j'ai dit à ma femme sur le ton de la plaisanterie : le virus de la création me dévore.
Commenter  J’apprécie          30
« Je voulais profiter de l’éternité pour l’aimer et la peindre.
L’amour et la peinture sont indissociables dans mon esprit.
Je voulais la saisir dans toutes ses nuances,
toute sa complexité, ce qu’une vie ne permet pas. »
Commenter  J’apprécie          30
« Marcher à reculons sur une plage ne va en rien l’amener à soupçonner l’existence de cette inconnue. » (p. 167)
Commenter  J’apprécie          30
« Léonard de Vinci a inventé beaucoup de choses dans sa vie.
Mais il en est une qui, plus encore que toutes les autres, dépasse l’imagination. »
Commenter  J’apprécie          20
Pourquoi se souvient-on toujours du premier baiser et jamais du dernier?
Commenter  J’apprécie          20
La guerre est une tumeur et l'attente sa métastase la plus terrifiante.
Commenter  J’apprécie          20
Tu te souviens de ce que veut dire Tchernobyl en russe? Cela signifie armoise. Armoise c'est le nom du genre dont l'absinthe fait partie. Et l'absinthe est une fleur. On la trouve dans l'Apocalypse selon saint Jean. Tu te rappelles des versets 10 et 11? L'absynthe est le nom de la météorite qui s'écrase sur terre et empoisonne l'eau des sources.
Commenter  J’apprécie          10
« Défier le Temps pour atteindre la perfection dans la peinture. »
Commenter  J’apprécie          00
« Le sfumato, c’est le secret de la traversée du temps. »
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Auteurs proches de Philippe Nonie
Lecteurs de Philippe Nonie (53)Voir plus

Quiz Voir plus

L'apache aux yeux bleus

Quel âge a le personnage principal ?

3 ans
6 ans
13 ans
11 ans

10 questions
276 lecteurs ont répondu
Thème : L'Apache aux yeux bleus de Christel MouchardCréer un quiz sur cet auteur

{* *}