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EAN : 9782702141885
364 pages
Calmann-Lévy (27/04/2011)
3.7/5   15 notes
Résumé :
L’inconnue avait tout prévu, sauf une chose... Une nuit, une rencontre, une vie qui bascule. Celle d’Hubert, expatrié en Australie, trader accro au travail et quitté par sa femme huit mois plus tôt. Ce soir-là, une inconnue se présente à sa porte et lui annonce sa fin prochaine. Elle lui propose un étrange marché.

Vingt ans plus tard, Céline part séjourner sur les plages landaises malgré les mauvais pressentiments de ses parents. Un voyage qui changer... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Hubert est un trader obsédé par le travail, à tel point que son épouse, Suzanne, a décidé de le quitter. Elle l'aime toujours, mais elle ne supporte plus d'être délaissée. Hubert est resté seul en Australie et, même si sa femme lui manque, il n'a pas changé son rythme de vie. Un soir, une inconnue lui rend visite et lui apprend qu'il va mourir. Elle tient un étrange téléphone portable noir comme l'ébène et lui propose une expérience étonnante. Au terme de cette nuit, tout bascule pour Hubert. « On ne meurt pas par envie, […], choisir le moment de sa fin serait une porte ouverte sur l'éternité. » (p. 32)

Vingt ans plus tard, Céline décide de passer un été en France. Sur les plages des landes, elle rencontre Xavier, mais elle perçoit souvent une présence étrange et inconnue. Sans le savoir, elle avance sur les traces de sa propre histoire : entre rêves, peintures aborigènes et SMS, la jeune femme va découvrir l'origine de son existence. Pour cela, elle doit retrouver et affronter l'inconnue, et surtout elle devra se battre pour les êtres qu'elle aime.

Non, je n'en dirai pas plus ! Il serait vraiment dommage que je déflore le roman !

Ce premier roman est vraiment très réussi. L'auteur propose une intrigue relativement simple, mais composée de telle façon que le lecteur doit rester vigilant. le texte ne se découpe pas en chapitres, mais en paragraphes intitulés et, de l'un à l'autre, on change de point de vue, d'époque, voire d'histoire. le seul point commun est toujours cette inconnue qui sort de nulle part et disparaît en un instant. Je retiens de ce très beau texte que des pas dans le sable sont une preuve de la vie : il ne faut pas oublier que la fin sera toujours identique, quel que soit le chemin parcouru.

Pour ce qui est de la forme, j'ai d'abord trouvé étrange que les SMS soient transcrits en français usuel. Dans un sens, cela fausse un peu le jeu et facilite trop la lecture. À moins que l'auteur ait pris le parti d'affirmer que le langage SMS est une langue étrangère qu'il faut traduire pour les non-initiés. Quoi qu'il en soit, Philippe Nonie présente le langage SMS comme une facilité, mais également comme une protection. Il permet d'échanger des émotions qui, si elles sont codées, n'en sont pas moins bien réelles. J'ai particulièrement apprécié que le langage ne soit qu'un ressort et non un prétexte à l'histoire. Ainsi, il est présent sans être parasite et il s'intègre au texte général sans paraître artificiel.

N'hésitez pas à découvrir ce premier roman : il est très prometteur et j'espère lire bientôt d'autres textes de Philippe Nonie.
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« Un livre frais, sans patine, sans égratignure. Un livre avec une odeur. Celle de la vie. » p.184

Comment dire merci pour un si beau cadeau ? Je ne sais par quel lien secret Bibalice l'a associé au défi d'écriture de juillet, il a anticipé celui d'août et bien après septembre je garderai en tête les petites notes qui s'en dégagent. Offrir est facile, j'avais hésité, toujours cette pudeur, à déposer mon texte, en même temps j'étais excité à l'idée qu'il pourrait plaire. Mais recevoir... Mais remercier pour un livre qui conte la vie, comme une mélopée, au coin du feu dans le bush australien, sortant de la bouche d'un vieux sage Aborigène et où, bercés par la douceur d'un soir de pleine lune, rêves et légendes s'entremêlent et s'insinuent pour me transmettre la sagesse des anciens, alors cela revient à devoir dire merci à la vie. La vie si généreuse pour ceux qui l'osent . Lui dire merci, serait-ce juste oser ?

Le roman commence sur la rupture entre Hubert et Suzanne. Faute d'être enlacée, elle s'est lassée puis s'en est allée respirer la vie le laissant amer à ses chimères boursières...
A ceux qui l'ont lu ou le liront, j'offre cette association :
«Et la mer efface sur le sable
Les pas des amants désunis. »
Jacques Prévert
Il y a aussi Ester et Eric : par au delà de l'amour, et puis Céline. Comment l'évoquer, si fraîche, si vivante et son amour naissant ? Comment partager toutes ces passions, toutes ces tensions si merveilleusement rendues par Philippe Nonie au fil du temps qui coule tout au long de ces pages ? La vie, l'amour, la mort, quoi d'autre ? Comment vous faire approcher la poésie, la justesse d'un SMS : «La mor lao dan le ciel samusé a recoudre lé nuage 2 ma vi déchiketée par le ven » p.31

C'est peu dire que ce livre m'a plu et c'est en-dessous de dire qu'il est bien écrit, tant elle paraît juste cette écriture, captant au détour des pages des instants magiques : une déferlante, une vague qui nous emporte ou nous submerge, un rayon de soleil, un éclat de rire, un éclat de voix, un petit SMS, une main dans le sable, la main de Céline secouant le sable dans ses cheveux, un petit SMS, un peu de brume, le détour d'un fleuve, un regard complice, une épaule accueillante, un petit SMS, une larme sous la pluie qui vous remue comme une lame de fond, le chant des cigales par dessus l'orage, l'angoisse de l'hôpital, indicible manège...
« D'abord l'ouïe. Une vague qui vient s'écraser sur la grève.
Ensuite, l'odorat. L'odeur d'iode qui flotte dans l'air comme une flagrance invisible mais bien présente.
Et puis, le toucher. Le contact du sable sur ses mains.
Enfin, la vue. Les contours de l'inconnue dans la nuit d'encre, comme éternelle dans sa posture d'attente » p.66

Est-ce l'automne alanguie ? Le soleil plus doux ? La lumière plus tendre ? L'automne, oui, sans doute, je la crois propice à cette rencontre. Vous devriez le lire avant l'hiver.
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L'INCONNUE DE L'AUTEUR PHILIPPE NONIE 360 PAGES EDITIONS CALMANN LEVY AVRIL 2011
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Hubert contemple les alentours. Il est seul. Aucune habitation en vue. Pas âme qui vive. Au loin, un tourbillon de chaleur se forme et s’élève majestueusement dans le ciel. C’est un événement somme toute courant au début de l’été. Avec son pied, il soulève doucement la poussière qui retombe comme de la farine sur le sol. Une fourmi s’échine à escalader le monticule. Ses pattes semblent glisser plus qu’accrocher sur la matière friable. Elle est là, seule, comme égarée. Il se relève et prend conscience de l’immensité autour de lui. Rien, rien que lui et le désert. Pas un bruit, juste une petite brise. Hubert se met à rire. Face à l’étendue qui l’entoure, il se fait l’effet d’être pareil à cette fourmi. Il est là, loin de tout lorsqu’un objet inhabituel attire son attention. À quelques dizaines de mètres de lui, un rouleau en cuir noir élimé est posé sur un rocher qui surplombe une excavation. Il s’approche avec curiosité et se saisit prudemment du rouleau. Celui-ci est vierge. Pourtant un détail l’étonne : le parchemin est usé. On dirait que des milliers d’individus l’ont touché. Il le déroule avec précaution et constate que le cuir enroulé ne semble pas avoir de fin.

Il est stupéfait. À qui peut-il bien appartenir ? Qui a bien pu l’oublier dans un endroit aussi désertique ? Par quel sortilège le rouleau de cuir semble-t-il se dévider à l’infini ?
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« Le 09 octobre 1916.
Cher Catherine, je réponds à ton aimable lettre que j’ai reçue avec un grand plaisir. Le voyage de retour s’est très bien passé. Seulement, c’est le départ quand je t’ai quitté à la gare de Taller à toi et à Emilie. Oh, quelle peine j’avais sur l’estomac toute la journée. Depuis, je suis revenu à ce maudit fort.
Dehors, le jour doit se lever. Mais dedans, il fait toujours nuit. Nous sommes enfermés dans le Fort de Tavannes. Malgré l’épaisseur des murs, on entend le canon qui tonne constamment et les obus pleuvoir sur le fort. Les murs tremblent. Il ne fait pas bon sortir par le tunnel d’entrée. Les boches le prennent pour cible. Malheur aux hommes qui l’empruntent pour nous ravitailler ou pour monter en ligne.
Nous sommes obligés de nous acheter des bougies si nous voulons écrire parce que dans le fort, il fait toujours noir et dehors c'est impossible de survivre à cause des obus.

Il faut rester comme ça pendant 10 jours comme si on était en prison avant la relève. Le jour avant d’arriver, il a été bombardé avec des gros obus le fort de Tavannes. On l’a esquinté. Avec une autre rafale comme celle là, il est foutu. Malheur à ceux qui seront dedans.
Je songe toujours au dernier jour de cette maudite guerre. Si je pouvais la voir en bonne santé, quelle joie ce serait pour moi de rentrer dans notre maison du Bruca.
Quant à moi, ma santé va bien pour le moment. Mille baisers. A toi pour la vie. Emile. »
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Là-bas, à l'ouest, le soleil semble avoir renversé une bouteille d'encre sur l'horizon. Des éclairs lointains prennent l'allure de géants désarticulés apprenant à marcher. Le tonnerre gronde par à-coups. La chaleur est toujours aussi suffocante. Le chant des cigales couvre pour un temps le bruit de l'orage. Pour un temps encore. Car si la terre crie plus fort que le ciel, cela ne va pas durer, cela ne peut pas durer.
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D'abord l'ouïe. Une vague qui vient s'écraser sur la grève.
Ensuite, l'odorat. L'odeur d'iode qui flotte dans l'air comme une flagrance invisible mais bien présente.
Et puis, le toucher. Le contact du sable sur ses mains.
Enfin, la vue. Les contours de l'inconnue dans la nuit d'encre, comme éternelle dans sa posture d'attente.
Elle n'a pas le visage carnassier d'un squelette armé d'une faux.
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« On ne meurt pas par envie, […], choisir le moment de sa fin serait une porte ouverte sur l’éternité. » (p. 32)
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