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Citations de Pierre Benoit (243)


C'est une triste chose, mon cher enfant, d'avoir mangé son blé en herbe. Il n'est pas vrai que la vie est un perpétuel recommencement.
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Pierre Benoit
Dans l'évangile, nous voyons tuer le veau gras pour le retour de l'enfant qui fut prodigue de son or.
A notre époque, l'enfant qui fut prodigue de son sang pour la défense de la maison paternelle n'aura connu à son tour que les vaches maigres.
Rentrant chez lui. il a le plus souvent trouvé la place prise.
Qui écrira un jour le livre nécessaire sur la muflerie avec laquelle ont été accueillis les combattants démobilisés, sitôt éteints les feux de Bengale et retombées les fusées de l'armistice ?
1926. Préface au tome IV de l'Anthologie des écrivains morts à la guerre de 1914 - 1918.
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L'amour, plus qu'on ne le croit, est circonspect et méfiant et férocement lucide. On ne se fait guère d'illusions sur l'objet aimé. On aime, voilà tout.
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Mais ce qu’elle préférait à tout, c’était la chasse solitaire, à travers la pluie et le vent, sans piqueurs, sans valets ni rabatteurs ; la chasse avec un chien, et l’imprévu. (page 139)
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Ainsi mourut, le 31 octobre 1914, le lieutenant Vignerte, pour avoir aimé la grande-duchesse Aurore de Lautenbourg-Detmold.

Note du lecteur : Clin d’œil à Flaubert qui termine ainsi son Salambô : « Ainsi mourut la fille d'Hamilcar pour avoir touché au manteau de Tanit »
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Pas plus que le mal, heureusement, le bien ne peut se cacher.
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Je consens à vous dire que je n'aime personne, si ce n'est - puisque ce mot aimer est un Maître Jacques - mon pays natal, la chasse, papa, les fleurs, qu'on me fiche la paix, et deux ou trois autres choses qui ne peuvent réellement porter ombrage à une jalousie regrettable à constater chez un homme intelligent. Êtes-vous satisfait ?
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Y a-t-il rien de plus bête que de voir s'apprêter à partir un navire lorsque l'on n'a pas dans la poche, et loin de là, l'argent qu'il faut pour monter dessus ? Le navire en question ne payait pourtant pas de mine. Il s'appelait Le Bendigo, un drôle de nom, vous m'avouerez ? Son pavillon arrière était si embarbouillé de poussière de charbon qu'il n'y avait pas à essayer de chercher la nationalité à laquelle il pouvait bien appartenir.
La rade de Fouzan, elle non plus, n'était pas ce matin-là très folâtre.
(Incipit).
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Il ne vous a pas, mon Révérend Père, suffi de savoir que j'avais tué. Pour m'accorder votre absolution, vous ne vous serez pas contenté de l'aveu du crime. Vous aurez aussi voulu savoir pourquoi il a été commis, quand et comment.
C'est votre droit: votre devoir, je pense. Je ne suis qu'un pauvre berger. Où aurais-je appris à discuter de ces choses? Que votre volonté s'accomplisse donc, mon Révérend Père, en attendant que celle de notre Père, qui est aux cieux, s'accomplisse également!
Le devoir, votre devoir, ai-je dit? J'ai cru avoir le mien à remplir, de même. Vous me direz si je me suis trompé. De là dépendra sans doute alors votre plus ou moins grande miséricorde. Ce qu'il y a de grave, dans tout ceci, voyez-vous, c'est que je me demande s'il vous sera jamais tout à fait possible de m'absoudre. Lorsque vous me direz : "Repens-toi, si tu veux que le Seigneur, par ma bouche, te pardonne", je sais bien que je répondrai, parce que je ne pourrai, en mon âme et conscience, répondre autre chose : "Je me repens, certes: Mais que ce que j'ai fait soit à refaire, je le referai!"
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Il faisait nuit. Un vent froid chassait sur le Rhône des buées grises. Par la place des Cordeliers, je gagnai la rue de la République, désireux, avant de rentrer dans ma triste chambre de la rue Sala, de m'accorder une petite récréation. Je m'assis à la terrasse d'un café. J'y étais seul. Un garçon vint me servir en maugréant un apéritif quelconque. Les réverbères jaunes luisaient sur le trottoir trempé. Il y avait foule dans la rue, une foule allant et venant sous une forêt de parapluies, champignons noirs, piteux, qui s'entrechoquaient. Ah ! soirée sinistre, solitude totale ! Des gens se sont suicidés pour moins que cela. Et moi, grâce aux trois livres dont je tâtais sous ma capote les dos basanés, j'étais heureux.
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Hassi-Inifel, 8 novembre 1903.

Si les pages qui vont suivre voient un jour la lumière du soleil, c'est qu'elle m'aura été ravie. Le délai que je fixe à leur divulgation m'en est un assez sûr garant.
Cette divulgation, qu'on ne se méprenne pas sur mon but quand je la prépare, lorsque je la réclame. On peut me croire, si j'affirme que je n'attache aucun amour-propre d'auteur à ce cahier fiévreux. D'ores et déjà, je suis loin de toutes ces choses ! Mais, vraiment, il est inutile que d'autres s'engagent sur la route par laquelle je ne serai pas revenu.

(Incipit).
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- Vous vous donnez bien du mal, dit-elle.
- Je voudrais avoir à m'en donner beaucoup plus encore, fit-il. Songez que nous sommes, au bas mot, vingt millions de juifs dans le monde, et que, sur ces vingt millions, trente mille à peine ont pris jusqu'à présent le chemin de la Palestine. Mais nous ne faisons que débuter, n'est-ce pas? Le ruisseau va devenir rivière, puis fleuve majestueux qui emportera tout. Soyez tranquille, vous verrez.
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Je puis le dire hautement, plus hautement que personne : les grandes passions, cérébrales ou sensuelles, sont affaires de gens dûment repus, désaltérés et reposés.
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Je l'ai aimée presque immédiatement, sans le savoir, ne m'en étant rendu compte qu'après. Comment en eût-il été autrement, belle comme elle l'était, d'une beauté en quelque sorte désespérante ?
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Les grandes passions, cérébrales ou sensuelles, sont affaires de gens dûment repus, désaltérés et reposés.
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Le travail ! La seule chose qu'on ne regrette jamais.
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De bizarres bruits dans le soir qui tombait à grands pas,
venaient de naître autour de nous. Espèces de craquements,
suivis de plaintes longues et déchirantes, qui se répercutaient à
l’infini dans les ravins environnants. Il semblait que la montagne noire tout entière se fût mise soudain à gémir.
Nous regardâmes Eg-Anteouen. Il fumait toujours, sans
broncher.
– Les Ilhinen s’éveillent, dit-il simplement.
Morhange écoutait, sans m’adresser une parole. Comme
moi, il comprenait, sans doute : les rochers surchauffés, le craquement de la pierre, toute une série de phénomènes physiques,
le souvenir de la statue chantante de Memnon… Mais ce concert
imprévu n’en influait pas moins de façon pénible sur nos nerfs
surexcités.
La dernière phrase du pauvre Bou-Djema me revint à la
mémoire.
– Le pays de la peur, murmurai-je à voix basse.
Et Morhange répéta de même :
– Le pays de la peur.
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Nous nous retournâmes, et nous frémîmes, nous aussi. Quelque chose s'avançait, courbé en deux, presque à quatre pattes ; un homme, si l'on pouvait dire. En deux années de captivité, je n'avais jamais rien vu encore qui approchât d'une maigreur pareille. Ce squelette était vêtu d'une mince blouse verdâtre, boutonnée à la clavicule, serrée autour du bassin par une ficelle. Une culotte en lambeaux laissait apercevoir la peau desséchée des cuisses, les bosses osseuses des genoux. Le visage surtout était effrayant, avec ses pommettes saillantes, sa barbe d'un blond décoloré, sa bouche qui grimaçait un pauvre sourire de supplication.
- Franzouski, gaspadine, Franzouski !
- Un Russe, murmura Audemard. Il est dans un bel état, le malheureux.
Il lui lança une tranche de pain. L'autre la happa avec un gloussement de joie déchirante. Accroupi, il se mit en devoir de la dévorer. Ses mâchoires s'entrechoquaient.
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- C'est d'un cigare qu'il s'agit, un cigare dont je voudrais que vous me fissiez l'aumône. J'ai eu la stupidité de laisser s'épuiser ma provision.
- J'ai lâché le tabac, mon pauvre ami....
... Or sa chance voulut tout juste qu'en cette minute le salut lui vint sous les apparences aimablement rebondies de l'ecclésiastique aux échecs. Celui-ci retira d'une des vastes poches de sa soutane un presque aussi vaste porte-cigares. L'ayant ouvert, il le tendit à Marescot, et lui dit dans un français fort correct :
"Je sais ce que c'est que de manquer de tabac. Faites-moi donc, monsieur, le très grand honneur d'accepter quelques uns de ces maduros. Vous verrez qu'ils ne sont réellement pas désagréables."
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_ Que la comtesse Orloff avait fait pendant la guerre , beaucoup de bien .
( ... )
_ Le bien ! Oh ! Certes , pas à la manière d'une soeur de charité . Un peu selon sa fantaisie ; quand l'envie lui en prenait , vous comprenez , et de façon toujours assez théâtrale . Elle a mis son influence sur Djemal au service des pauvres gens des nations alliées surpris en Syrie par la guerre , en particulier au service des Français .
Car il est indéniable qu'elle a une préférence pour nous .
Si on pouvait dresser une liste à peu près complète de ses amants , je suis certain qu'il en ressortirait en notre faveur une proportion qui ne se retrouverait nulle part ailleurs , à la Société des Nations , par exemple .
Des femmes , des filles de Français que Djemal voulait déporter jusque dans les steppes d'Anatolie ou de l'Euphrate , ont été préservées de ce sinistre destin , et parfois déshonneur , par Mme Orloff . P. 87- 88
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