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Critiques de Pierre Bourdieu (152)
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Contre-feux, tome 2

Alors que j'avais trouvé le tome 1 quelque peu dépassé (il avait été publié en 1998 je crois), celui-ci reste tout à fait d'actualité et il décape! Les thèmes abordés sont puissants (Néolibéralisme, Europe, culture, les USA, etc), les points de vue sont pertinents et les propositions faites n'ont pas suffisamment eu, hélas, d'écho véritable dans nos sociétés. Il me semble que ce livre, croisé avec la lecture d'un magazine d'analyse tel que Front Populaire, permet de comprendre de façon globale tous les enjeux majeurs de notre époque. On ne peut que regretter la disparition - quelques mois plus tard - de Pierre Bourdieu et nous demander ce qu'il aurait fait ou dit de l'évolution des choses depuis le début des années 2000. A lire !
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Les héritiers : Les étudiants et la culture

Très bonne surprise que ce premier Bourdieu !

Beaucoup plus mesuré, clair, sourcé, bref scientifique que tout ce que j'ai lu par ailleurs du Bourdieu tardif, militant...

Un bémol quand même sur le parti pris : faire la sociologie du rapport à la culture des étudiants en lettres à Paris est certes utile pour prouver, à sa limite, la thèse selon laquelle les classes supérieures jouent à domicile dans un jeu faussé qui ne dit pas son nom.

Mais, si je peux me permettre une critique sur le parti-pris 60 ans après, il aurait été beaucoup intéressant de voir pourquoi, dans la filière des grandes écoles d'ingénieurs, qui 1) est technique (et donc a priori moins soumise à l'influence de la culture bourgeoise) 2) est précédée d'une période de dux ans de remise à niveau - la classe préparatoire - qui correspond dans les grandes lignes aux orientations pédagogiques préconisées par la conclusion de l'ouvrage, il y ait si peu de fils d'ouvriers et d'agriculteurs...
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La Misère du monde

17 juil. 2014 à 16:32

J'ai de saines lectures.... "La misère du monde" ouvrage collectif sous la direction de Pierre Bourdieu, bouquin de près de 1500 pages (ah oui, quand même!) traitant de la misère par des exemples concrets de gens qui vivent des épreuves très difficiles, de tous les milieux (ouvriers, juges, flics, assistantes sociales, immigres...) Partout ou se cache la misère, en fait. Relu donc cette phrase que TOUS nos politiques feraient bien de méditer, à la lumière de certaines prises de positions démagogiques ou partisanes (je laisse à chacun le soin de choisir la catégorie à laquelle il - ou elle - appartient.) qu'ils viennent de prendre. "Le monde politique s'est fermé peu à peu sur soi, sur ses rivalités internes, ses problèmes et ses enjeux propres. Comme les grands tribuns, les hommes politiques capables de comprendre et d'exprimer les attentes et les revendications de leurs électeurs se font de plus en plus rares, et ils sont loin d'être au premier plan dans leurs formations. Les futurs dirigeants se désignent dans les débats de télévision ou les conclaves d'appareil. Les gouvernants sont prisonniers d'un entourage rassurant de jeunes technocrates qui souvent ignorent à peu près tout de la vie quotidienne de leurs concitoyens et à qui rien ne vient rappeler leur ignorance. Les journalistes, soumis aux contraintes que font peser sur eux les pressions ou les censures des pouvoirs internes et externes, et surtout la concurrence, donc l'urgence, qui n'a jamais favorisé la réflexion, proposent souvent, sur les sujets , des descriptions et des analyses hâtives, et souvent imprudentes; et l'effet qu'ils produisent, dans l'univers intellectuel autant que dans l'univers politique, est d'autant plus pernicieux, parfois, qu'ils sont en mesure de se faire valoir mutuellement et de contrôler la circulation des discours concurrents comme ceux de la science sociale. Restent les intellectuels dont on déplore le silence." Écrit en 1993, on ne saurait mieux dire...

Bourdieu nous montrait des gilets et exposait leurs difficultés quotidiennes, il reste indispensable de le lire, ne serait-ce que pour comprendre que les politiques divers et variés qui nous dirigent n’ont rien fait pour enrayer la machine à broyer. Qu’ils soient de droite (Chirac, Sarko) ou de droite(Hollande, Manu premier)

Mis à jour : 17 juil. 2019 à 08:18
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Le Bal des célibataires : Crise de la société p..

Bourdieu à juste titre place le début de la fin de la société paysanne au moment où les paysans ont cessé de semer leur propre semence de maïs devenant dépendant des producteurs de semence.

Après de Virieu en 1967, Mendras en 1984, Weber en 1988, Bourdieu jalonne cette lente transformation du monde paysan qui vivait de sa production, nourrissait le pays, sans glyphosate, sans pesticide. Aujourd'hui les semences sont propriété des semenciers, les prix ne sont plus garantis mais fluctuent au gré du marché mondial, les exploitations sont parfois immenses, la terre change de main.

Les organisateurs de l'Uruguay round peuvent être satisfaits!

Ils ont gagné.



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Questions de sociologie

Traces écrites d'entretiens et choses dites en conférence, questions de sociologie me semble pouvoir être à la fois une bonne introduction à la pensée de Bourdieu et un prolongement pertinent pour les initiés.



"La jeunesse n'est qu'un mot", "Comment peut on être sportif ?" ou encore "Le racisme de l'intelligence" offrent des entrées originales dans la grande entreprise de deniaisement du dernier grand intellectuel français.



Ces textes sont de jolis petits cadeaux empoisonnés pour ceux qui croient plus qu'ils ne doutent et des armes de premier choix pour les autres.



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Langage et pouvoir symbolique

Un essai qui regroupe différents écrits du sociologue Pierre Bourdieu. Ignare en sociologie, je peux seulement dire — pour ce que j'ai réussi à comprendre — que l'auteur cartographie le pouvoir que le langage peut conférer à celui qui le manie de façon adéquate ; mais aussi la légitimité indispensable que doit avoir le locuteur pour que ce langage, même manié à la perfection, puisse apporter du pouvoir ; ou encore l'interdépendance qu'il y a entre celui qui produit le langage et ses récepteurs. Intéressant, mais assez difficile d'accès pour quelqu'un n'ayant aucune base en sociologie.
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Ce que parler veut dire : L'économie des échang..

Ayant déjà lu de nombreux ouvrages et articles de Bourdieu, je savais à quoi m'attendre en débutant la lecture de "Ce que parler veut dire". Une écriture assez complexe, certes, mais ô combien sociologique, presque philosophique et surtout, ô combien porteuse de réflexions. Il est impossible selon moi de lire du Bourdieu sans que notre cerveau bouillonne. D'autant plus sur un sujet tel que le langage puisque nous y sommes confrontés tous les jours. Qui parle ? Comment ? Qui ose prendre la parole ? Dans quelles circonstances ? En quelle(s) qualité(s) ? Etc. Autant d'interrogations que Bourdieu s'efforce de balayer avec des notions telles que celles d'habitus, d'éthos, de compétences linguistiques et d'espace social.

En somme, c'est un excellent ouvrage qui ne peut pas vous laisser de marbre. Bonne lecture à tous !
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Réponses

Voici la retranscription d'échanges entre Pierre Bourdieu et Loïc Wacquant, sur les principales notions développées par Bourdieu, et sur les différentes controverses que celui-ci à pu essuyer tout au long de ses recherches.

Ainsi, dans un discours parlé, et peut-être un peu moins complexe que dans ses ouvrages de référence, Bourdieu nous explique de nouveau des notions telles que celles des champs, de l'habitus, ou des controverses concernant ses méthodologies ou ses choix épistémologiques.

Il est donc intéressant de lire comment Bourdieu entrecroise ses notions, mais attention, je pense qu'il faut avoir un minimum lu et compris Bourdieu pour s'attaquer à cet ouvrage. En effet, le lecteur peut être rapidement dépourvu et perdu face à quelques réponses qui peuvent paraître contradictoire face aux premières lectures qu'il a pu faire...

C'est pourquoi, je conseillerais cet ouvrage pour dégrossir rapidement quelques notions bourdieusiennes, mais que je le déconseillerais aussi car très complexe et très abstrait !
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La noblesse d'Etat

Passionnant essai sur la sociologie des étudiants dans les Grandes Ecoles ; brillante démonstration du fait que le système éducatif contribue davantage à faire perpétrer les élites plutôt qu'à permettre aux classes défavorisées de monter en puissance.
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Sur la télévision

C'est très intelligent, comme toutes les analyses de Bourdieu qui, il faut bien le dire, était une manière de génie de la sociologie (avec Baudrillard et Foucault). Mais il y a quelque chose qui me dérange, c'est qu'il ait sauté par-dessus la charnière même de l'articulation entre l'imposition de la télévision comme moyen de dressage de l'opinion ET la soumission consentie de la masse à ce moyen de dressage, comme d'autres l'ont bien vu (je vais mettre un lien là-dessus qui prolonge la réflexion à ce sujet, si je le retrouve en surfant).



Ainsi il y aurait eu des choses à dire, par exemple, sur le désir de standardiser la société par le bas, d'exercer un nivellement pour assurer la dictature globalisée des multinationales (création du "village mondial"). Malheureusement, en dépit de ses qualités, Bourdieu avait là-dessus des opinions qui étaient décalées par rapport au problème, notamment sur le "capital symbolique" de la bourgeoisie française façon XIXe siècle qui fait du classicisme et des humanités un moyen de hiérarchiser la société. En effet, le néo-libéralisme ne s'y prend plus du tout comme ça. C'est même le contraire. On pourrait très fructueusement parler de "capital symbolique", mais dans le sens où Robert B Reich et Raileigh parlent de la nouvelle bourgeoisie au service du capital en termes "d'analystes symboliques" (c'est-à-dire plus ou moins les bourgeois bohèmes) qui a vu le jour vers le milieu des années 70 et s'est affirmée comme la "classe d'avenir" au tournant de 1991.



En résumé, ce travail de Bourdieu est excellent, mais partiellement dépassé. Certainement, toutes les analyses restent pertinentes et indispensables "historiquement". D'autres sont toujours valables, par exemple qu'on ne devient une personnalité qu'une fois qu'on est passé à la télévision (mais ça, Baudrillard l'avait écrit aussi: "la carte précède le territoire", "le virtuel informe le réel"). Bref, c'est indispensable, et cependant, nous sommes en 2016, et il ne faut pas s'arrêter là, aussi excellent que soit Bourdieu (et il l'est, c'est sûr!)



Evidemment, il faudrait tenir compte aujourd'hui d'Internet qui bouleverse la donne, justement dans le sens d'une nouvelle "capitalisation symbolique" (puisque les "analystes symboliques" sont les auteurs et les organisateurs des "autoroutes" de "l'information").



Note: le lien que je poste n'est PAS mon lien, ce n'est PAS mon blog, je le poste seulement parce qu'il me semble qu'il présente un exemple utile d'analyse complémentaire en y intégrant par exemple le concept de "soumission librement consentie" de Joule et Beauvois (c'est d'ailleurs comme ça que je suis tombé dessus: en combinant dans la recherche "télévision", "violence symbolique" et "soumission librement consentie").
Lien : https://amisdelegeard.wordpr..
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Sur la télévision

Très bon livre, le ton est sérieux pour parler de la thèse : le danger de la télévision pour notre société. Bourdieu est très bien informé du sujet et chaque petit chapitre nous explique une technique de la télévision pour nous tromper.

Malgré cela, il n'est plus autant d'actualité, en effet il ne parle pas d'internet.
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Sur la télévision

Il s'agit du compte-rendu d'une conférence donnée par Pierre Bourdieu. Il traite surtout du journalisme et des dangers que représente la télévision pour la démocratie, pour l'art etc... Tout simplement parce que l'image et le paraître prennent le pas sur le discours et les idées et ce qui tue la déontologie du journalisme est la course à l’Audimat. On l'a encore vu durant l'affaire DSK où le journaliste faisait le pied de grue devant son appartement à Tribeca, ils privilégient le sensationnalisme au vrai travail d'actualité. Voilà quelques exemples qu'a pu dire Bourdieu dans ce livre assez important pour commencer à penser librement loin de ces faiseurs d'opinion.
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La domination masculine

"La domination masculine" est un livre qui a fait polémique quand il est sorti. En cela il illustre à merveille la difficulté de la réception sociale d'un discours scientifique sur les pratiques sociales. Le lecteur non averti pense souvent qu'on justifie et valide une situation en la décrivant, et le lecteur impliqué ne veut rien lire qui aille à l'encontre de ses intérêts, voire de son pathos. "La domination masculine" a donc été plutôt mal reçu par les milieux féministes, alors qu'il est un ouvrage dont le projet est ouvertement de lutter contre la domination masculine, et qu'il est une adresse qu'un féministe encoie à d'autres féministes.
Lien : http://quoideneufsurmapile.b..
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Sociologie générale, tome 1 : Cours au Collège ..

Un bon moyen pour savoir si vous souhaitez vraiment vous engager dans des études de sociologie est de lire ce volume de 700 pages. Lecteur de Pierre Bourdieu depuis longtemps, je ne suis pas certain que le travail présenté ici y gagne en quoi que ce soit. Pourquoi n'avoir pas proposé une synthèse des cours au lieu d'embarquer les lecteurs dans cette interminable présentation de la sociologie et de ses concepts? L'ensemble manque d'exemples concrets, et de ce point de vue je pense à l'excellent travail de Pierre Bourdieu sur Manet et la Révolution Symbolique, ouvrage dans lequel il était possible de se rendre compte de l'efficacité de la sociologie appliquée au domaine de l'Histoire de l'Art, étonnante et passionnante. Mais là, ça reste quand même très laborieux. Bref, il y a d'autres livres de Bourdieu plus pertinents me semble-t-il.
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Retour sur la réflexivité

Ce livre est un assemblage de plusieurs conférences ou articles de Pierre Bourdieu. Finement introduites par Jérome Bourdieu et Johan Heilbron ces feuilles nous offrent une très intéressante porte d’entrée à l’oeuvre de Bourdieu.



Tout d’abord, la réflexivité est très clairement expliquée. Nous comprenons ses enjeux et sa singularité. Aussi, le fait que certains textes de Bourdieu différents traitent du même thème nous offre une reformulation délicieuse accordant une meilleure compréhension de cette pratique révolutionnaire.



Aussi, nous débordons dans une philosophie épistémologique très intéressante, ce qui nous dévoile le réel enjeu de la réflexivité.



Je conseille fortement ce livre pour tout lecteur qui soit. En effet, comprendre la subjectivité de chaque idée, thèse et science est essentiel pour quiconque s’intéresse au savoir.



Luc
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Sur la télévision

Sur la télévision est un rapide essai qui fait quelques rappels pour comprendre la production de l'information sur le petit écran. Pour résumer les journalistes télé constituent un milieu avec ses codes ses biais ses accointances et surtout ses contraintes, la principale étant que le réel client n'est pas le téléspectateur mais bien l'annonceur qui achète du « temps de cerveau humain disponible » pour reprendre l'expression de l'ancien directeur de TF1.



Ce livre rappelle surtout à quel point la télé fut le média souverain absolu de la fin du XXème, il est difficile d'imaginer aujourd'hui les audiences que faisaient certaine chaines ou régulièrement on pouvait avoir un pays entier qui regarde la même info au même moment. Bourdieu explique parfaitement le mécanisme d'homogénéisation de l'information qui découle du format même du médium.



Même si elle reste un média puissant, avec le câble puis avec internet le délitement de la télévision est en route et l'information tend à être de plus en plus fractionnée plutôt qu'aplanie. Par exemple une rapide recherche montre le fractionnement des parts d'audience, TF1 passe quand même de 30% de part d'Audience en 2007 à 18,7% en 2022, le temps passé devant les écrans de télévisions chute fortement, et j'ai du mal à trouver l'évolution du nombre de téléspectateurs de la une mais ça ne doit pas être jojo.

Et donc justement je recommande fortement cette lecture à ceux qui ont oublié et ceux qui n'ont pas connu la télé toute puissante pour comprendre son influence passé sur les modes de production de la culture. Lecture qui permet aussi de mieux comprendre pourquoi aujourd'hui internet et les GAFAM sont les ennemis naturels du journalisme qui détenait jusqu'à peu l'absolu monopole de la distribution de l'information et qui tente aujourd'hui de résister à l'érosion continue des audiences tout en jetant le discrédit sur les nouveaux monopoles du web.
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La domination masculine

La thèse principale est de dire que les hommes ont inventé tout un champ symbolique de domination masculine de manière arbitraire et ont fait passer, au cours d'un long processus historique, ces représentations dans le langage courant. Ces représentations ont été présentées comme des lois "naturelles" sur lesquelles les hommes sont venus s'appuyer pour conserver leur avantage. Les hommes et les femmes modernes seraient, malgré eux, les héritiers de cette doxa, tout à fait intégrée dans leur inconscient. Il serait alors très difficile de s'en défaire aujourd'hui.



Bon pourquoi pas. Serait-ce un complot universel des hommes ?!



Le gros problème de ce Bourdieu (je ne connais pas le reste de sa biblio), c'est la méthode et la rigueur scientifique.



Bourdieu étudie les schémas de pensé en Kabylie pour tenter de décrire, par des rapprochements hasardeux, les schémas de pensé dans nos sociétés occidentales, en mélangeant la France et les US. Parle-t-on de nos sociétés modernes ? On en sait rien. Ca n'a pas l'air de l'intéresser de situer le problème dans le temps et dans l'espace.

On ne décrit pas qui sont ces hommes et ces femmes étudiées. On ne traite pas des différences à l'intérieur des classes sociales. Il n'y a aucune nuance.

On prend l'homme et la femme comme des individus atomisés, autonomes, sans histoire, sans famille. En fait on ne sait pas vraiment de qui on parle et dans quel contexte historique et économique. On est en dehors de la réalité tangible même si certaines remarques sont tout à fait recevables pour un français du XXIème siècle, quoique très dépassées parfois. On apprend que passer la charrue dans un champ serait une tâche noble réservée aux hommes ! Et ça tombe comme un cheveux sur la soupe. Quelle manque de rigueur !



Bourdieu se définit comme sociologue mais il n'y a pas une seule statistique qu'il prend le temps de discuter avec le lecteur. C'est par des arguments d'autorité qu'il fait passer ses idées. C'est tout simplement pas sérieux comme méthode. Je passe à Emmanuel Todd, c'est sérieux, structuré et appuyé par des chiffres. Ou "Histoire des femmes" de Maurice Bardèche, bien plus érudit que B.



Pour ceux qui ont du mal à lire Bourdieu, contentez-vous de romans d'amour, de polar, de Mona Cholet et oui-oui, le reste sera incompréhensible.



Plus sérieusement, pour les non-initiés, lisez les "Principes élémentaires de philosophie" de Politzer. Vous aurez de très bons outils pour critiquer le simplisme de Bourdieu. C'est très accessible.



J'ai lu quelque part que Bourdieu faisait la jonction entre Marx, Durkheim et Weber. C'est une vaste blague. Quand Marx pense en 3D (espace, temps et dialectique), Bourdieu est encore en 1D (système autonome hors du temps).
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Langage et pouvoir symbolique

Langage et pouvoir symbolique est une édition augmentée de "Ce que parler veut dire".



Bourdieu met en avant le fait que la linguistique doit s'intéresser au contexte social de production. Le langage devient alors un outil de domination au service des élites qui leur permet de maintenir leur hégémonie sur les classes les plus dominées et donc leurs intérêts



Un ouvrage très intéressant et très actuel, même si le texte d'origine a été écrit il y a une quarantaine d'années. Les politiciens ont bien compris les enjeux de la maîtrise du discours, pour preuve, depuis cet essai, rien n'a changé !



Un livre qui reste cependant difficile d'accès tant sa compréhension est compliquée, dommage !
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Un art moyen

J'ai voulu lire ce livre puisque encore cité dans des publications récentes. Il date de 1965 : sorti depuis plus de 50 ans.



Il s'agit d'un travail de recherche en sociologie, basé sur des enquêtes (questionnaires) faites auprès des pratiquants de la photo à l'époque. Les résultats sont intéressants et balayent l'ensemble des usages, des amateurs aux professionnels.



Il est certain que beaucoup de choses restent vraies dans la motivation mais par forcément dans les usages - la photo est devenue bien plus accessible et facile avec le numérique et les smartphones et le média a changé du papier/diapositif vers le fichier informatique.



Et puisque le titre contient le mot "Art"...   "La photographie peut être considéré comme étant de l'Art" était un sujet encore ouvert. Ceci semble avoir été tranché depuis.



Le contenu est très intéressant, mais parfois long et indigeste surtout dans les passages où l'on dépouille les résultats chiffrés des enquêtes.



Bref, ce livre a un intérêt plutôt historique : c'est un instantané des usages de la photographie dans les années 60. A lire, avec un intérêt plutôt historique ou si on a vraiment besoin.

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Sur la télévision

En une pensée claire et efficace, ce livre - comme beaucoup de ceux qu'il a écrits vers la fin de sa vie - permet à Pierre Bourdieu de dépasser le cadre strict de l'analyse sociologique et de faire passer un "coup de gueule" solidement ancré sur des recherches cumulées au cours de sa carrière. J'aime le style, l'écriture, et j'aime encore plus l'idée que ce livre a été et sera très certainement détesté par les journalistes et les présentateurs de télévision. ça fait du bien à lire !
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