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Citations de Pierre Bourgeade (84)


Je vais vous confier un secret, dit Filasse. Ça fait trente ans que je fais partie de l'orchestre des tangos. Je suis aujourd'hui violon solo, j'ai commencé comme troisième bandonéon, c'est vous dire.. Eh bien, voilà la vérité: ce n'est pas la première fois qu'un mari jaloux fait rectifier un joli coeur au thé dansant de la Coupole.!... Au contraire!... C'est arrivé quatre ou cinq fois en trente ans!... On n'en parle jamais... because scandale... vu que la Coupole est la cantine préférée des journalistes... avec Lipp... faut pas démolir l'institution!... Mais les faits sont là... Tous les deux ou trois ans... Boum! Un richard ne supporte pas que sa poupée se paye un peu de rêve entre les bras d'un beau gosse. Vengeance de vieux! ... Inutile de chercher plus loin!
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Pour toi, André, histoire de rire, ou du moins de sourires !
amitiés !

Pierre

(dédicace en page de garde de ce livre en service de presse)
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Quel sourire ! Elle pourrait décapiter un rat d'un seul coup de dents !
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La nature du roman est le sexe. Le roman est un acte sexuel. La nature du roman est une femme rousse, dans une salle obscure, qui convoite un acteur de cinéma. « Tout à l'heure, chez moi, Lexington Avenue. » Elle ferme les yeux et s'enfonce les ongles dans les paumes. La nature du roman est un vieil homme, assis sur un pliant, la nuque protégée du soleil par un mouchoir, qui regarde, immobile, le paysage poussiéreux. Il boit une orchiatta, que lui apporte un jeune garçon de café, en qui il croit vaguement se reconnaître, et tirant de sa poche un carnet, il tente de noter un souvenir qui vient de lui traverser l'esprit. Sa main tremble. La nature du roman est la guerre entre le désir et la mémoire, entre l'écriture et le temps. La nature du roman est l'impossible.
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D'autres anecdotes, du même ordre, figurent au dossier. A quoi bon les raconter en détail? Ainsi que la vertu, le vice est monotone.
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Quelques jours plus tard, s'asseyant à table, il pose discrètement devant moi un petit paquet, enveloppé d'un joli papier. Je l'ouvre. C'est une petite lampe de chevet dont l'abat-jour pâle, fin, transparent est marqué d'une sorte de tatouage.
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On gratta à une petite porte qui se trouvait à l'opposé de celle qui donnait dans les salons, le valet alla ouvrir, et la femme que j'avais aperçue au musée Guimet apparut, suivie de l'homme âgé qui l'accompagnait ce jour-là.
Elle ne portait plus son manteau de fourrure, mais je la reconnus immédiatement. Elle était enveloppée de la tête aux pieds dans une longue cape noire. Ses cheveux étaient pris dans un foulard. Elle parut hésiter.
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Très étonnée. Elle a dit : " Mais qu'est-ce que tu veux que ça me fasse, mon chou, d'où tu viens ? Ce qui me fait, c'est que tu viennes. Viens sur moi."
Elle a posé les mains en haut de ses cuisses, un peu à l'intérieur, près des poils, faisant légèrement s'ouvrir la chair intime, comme elle le fait quelquefois, quand quelqu'un lui plaît, pour lui faire plaisir, pour lui faciliter le passage, et je crois qu'elle s'est laissée aller à ajouter "Rentre-moi dedans", ou "Casse moi le pot" ou "Défonce-moi", ou quelque chose comme ça.
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"- (...) N'avaient-ils pas compris qu'en acceptant l'étoile jaune ils se reconnaissaient comme des sous-hommes que ne protégaient plus aucune loi?...
- Je ne sais pas...
- Non. Ils avaient des yeux, ils ne voyaient pas. Ils avaient des oreilles, ils n'entendaient pas. Ils refusaient de comprendre. Ils n'avaient même pas, comme moi, cherché leur salut dans la fuite. Ils avaient adopté, de toutes les habitudes juives, la plus haïssable, la patience. La patience des Juifs!...Dos courbé, rage rentrée, coeur de caillou!...L'envahisseur passera, mais l'éternal restera! La patience!...Ils avaient patienté, ils avaient enduré, ils avaient attendu. Ils avaient attendu...attendu....attendu...et à force d'attendre, ils avaient vu venir le jour...
- Le jour?...
- Le jour de cendres. Le jour où fut prise cette autre photo"
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La prison est un bâtiment gris qui s'élève à l'Est de la ville. Sur le fronton qui surmonte le haut portail d'entrée, flanqué de tours de pierres dont la plupart proviennent de la démolition de l'ancienne cathédrale, est gravée en lettres capitales la devise de l'Etat : Liberté.
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Chaque fois qu’elle se penche, ses seins felliniens paraissent vouloir s’échapper du soutien-gorge, s’envoler, montgolfières, au-dessus de Venise.
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Le roman n'est pas seulement mobile, il est mouvant, il se transforme en même temps qu'il se déroule, il ignore à jamais le prochain mot. La nature du roman est l'infini. Le roman est l'autobiographie en acte. Le romancier est une création de chaque instant. Il dit « Je » pour mentir. Il s'affirme homme et femme, ange et monstre, jeune homme et vieillard. Il meurt autant de fois qu'il faut. Il aime infatigablement.
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La Belle Époque fait la gloire du Boulevard. Ancienne noblesse et noblesse d’empire, financiers, comédiens, viveurs, hommes de lettres retrouvent leurs égéries en cabinets particuliers. On y invente, entre autres, un nouveau dessert, le chaud-froid, qui consiste à laper une glace à la vanille entre les cuisses des belles dîneuses. Les coulisses de l’Opéra bruissent du récit d’amours contrariées — chanteuses en excédent de poids, danseuses anorexiques. Trois niveaux au-dessus des corbeilles, on vend des places où l’on peut entendre sans rien voir. Les vrais amateurs de musique s’y étreignent silencieusement, en tendant l’oreille.
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De l’autre côté du Mur, c’était la liberté. Il se levait la nuit, il ouvrait la fenêtre, il regardait vers l’Ouest. Mais la maison qu’il habitait n’était pas assez haute pour qu’il pût voir de l’autre côté du Mur. C’était un vieil immeuble de briques que la plupart de ses habitants avaient abandonné, ou dont ils avaient été chassés car, régulièrement, la police passait et emmenait des gens, sans qu’on sût pourquoi, vers une destination inconnue.
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On continue à s'entre-tuer pour un dieu, une rivière, la couleur de la peau.
Il ne faut pas avoir la peau basanée là où il faut avoir la peau blanche, la peau blanche là où il faut l'avoir basanée, il ne faut jamais croire au dieu qui n'est pas le bon.
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Ils dinèrent un peu plus tard, sous les arcades, dans le petit restaurant où ils avaient coutume de se retrouver, en fin de journée, deux jours sur trois. Mlle d'Urruty ne dit pas un mot de tout le repas, mangea comme un ogre, et but une pleine bouteille d'Irouléguy à elle seule. Rentrés à l'appartement, vers vingt et une heure, ils gagnèrent immédiatement la chambre à coucher et prodédèrent aux rites qui précédaient pour la mise au lit. La lumière éteinte, M. Dufourq, soit indulgence, soit pitié, soit impuissance à exprimer par des mots les sentiments complexes qui l'animaient, tendit la main droite et pour la première fois depuis qu'ils étaient mariés, posa cette main sur le front de son épouse, et lui effleura les cheveux.
Mlle d'Urruty resta immobile quelques secondes,le corps sec, tendu à se rompre, puis elle poussa un sourd gémissement, pivota sur le côté et, pour la première fois depuis qu'elle avait épousé M. Dufourcq, se rapprocha de lui à le toucher. Elle tendit, elle aussi, la main droite et, sans trembler, la posa sur le ventre du vieil homme.
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J'ai toujours su que tu étais Juif. Je l'ai su dès le premier jour. Harald aussi l'a su. Je l'ai vu à tes yeux, à ton visage. je t'ai aimé quand même. Je t'ai peut-être aimé à cause de ça. J'ai tout de suite voulu , je veux qu'on se marie, qu'on ait des enfants en semble, qu'on se pardonne tout... tout ce qui s'est passé... l'Histoire... les horreurs... je suis prête à porter un nom juif... ton vrai nom si tu t'es présenté à nous sous un faux nom... Si des gens comme nous ne se comprennent pas, ne se pardonnent pas, qui le fera ?...
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Les hommes ont vécu longtemps sans livres, ils ne s’en sont pas plus mal
portés. Il faut bien que l’humanité change de temps en temps ! Une époque sans livres… une époque avec livres… puis de nouveau une époque sans livres… L’évolution !…
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De certains on dit : « Ils ont écu ! » De toi, on pourra dire : « Il a lu ! » Autrement dit : l n’a rien pensé, rien vu, rien entendu, rien fait par lui-même. Pourquoi vivre, alors ? Je hais les livres qui ont fait de toi un vieillard prématuré. Chaque fois que je t’ai retrouvé, lorsque je revenais du collège, cassé en deux sur ta petite table, dans la pénombre, le front appuyé sur la main, en train de lire pour la énième fois de vieux récits (car non seulement tu lis, mais tu relis !), j’ai haï ces maîtres de papier qui te tenaient en esclavage. J’aurais voulu remonter dans les siècles et tuer de ma main ces êtres maléfiques qui volaient ta vie.
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Je lis beaucoup parce que les livres sont pour moi de véritables amis. Il n’est pas un seul livre publié où je n’aie trouvé du réconfort. Si les hommes lisaient davantage, ils seraient meilleurs.
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