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Citations de Pierre Bourgeade (84)


La nature du roman, si elle était connue, les romans seraient écrits par des fonctionnaires. Les thèmes des romans seraient enregistrés sur logiciel, les romans composés par ordinateur. La nature du roman est inconnue. Elle fuit sous l'esprit de celui qui écrit le roman comme la femme fuit, tout en s'abandonnant aux mains de son amant, tandis que sa propre imagination divague. La nature du roman est l'absence.
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Le crime, c’est la vie du flic. C’est ce qui le fait jouir.
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Parlez-moi de la France, vous me donnez envie de rire. Parce que je suis Français, je me fous de la France. Parce que je suis Français, je me sens un homme du monde entier. Mais parlez-moi de votre petite Europe, avec son drapeau couleur de luzerne... Alors, je me sens irrémédiablement Français.
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« Mais qu’est-ce qui te prend ?… » Par coquetterie, elle voulait bien montrer quelque surprise. Je lui expliquai mes cheminements, l’évident dessein de la Providence, comment, dans la nuit qui enclôt le monde, tant de signes convergeaient ici. Je l’étonnais. « Ce que t’es instruit ! Tu devrais m’écrire dans un livre. J’en ai vu, des choses ! J’ai été à Dieppe, en 54. » Avec décision, elle s’enfonçait dans des reliquaires. « Tiens, ce porte-plume, c’est la plage. Par la loupe-trou, tu vois la mer. » Je voyais la mer. « Et à ce coquillage, tu l’écoutes. » Je portais l’oreille au coquillage. Et puis, d’un coquillage à l’autre, j’arrivais au sien, à l’originel, à la conque pâle, à la fente rose, d’où tout était venu, où tout revenait.
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— Qu'est-ce qu'il fait après ? demanda André.
— Tel que je le connais... et comme il en aura très envie, dit Charlène, c'est quelque chose qui prendra à peine cinq minutes... Après, il fumera une petite cigarette... et il s'endormira une bonne heure, absolument comme un bébé...
— Tel que je le connais... et comme il en aura très envie, dit Charlène, c'est quelque chose qui prendra à peine cinq minutes... Après, il fumera une petite cigarette... et il s'endormira une bonne heure, absolument comme un bébé...
— Et toi ? ...
— Et bien moi... je ne sais pas... qu'est-ce que tu crois que je devrais faire ? ...
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« Pas une ombre de vie sur les collines chauves et brûlantes, plantées en leur sommet de trois cyprès. Ils longèrent des lacs envasés d’une boue par endroit séchée et fendue, où les joncs poussaient en désordre, et que survolaient les corbeaux. »
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« Si on écrit sur soi-dans-sa-solitude, on est dans ses fantasmes. Si on écrit sur soi-parmi-les-autres, on est dans l’Histoire, fantasme collectif. Les années passant, j’ai l’impression que le soi, les fantasmes et l’Histoire n’ont fait qu’un. »
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Je sens que cette garce est prête à tout dire… qu’elle a l’habitude de l’exercice… qu’elle sait employer les mots qu’il faut… évoquer les actes que les hommes désirent faire avec les femmes… les actes les plus simples… mais aussi les plus sales… les actes permis… et les interdits… Je voudrais cela mais j’ai l’impression que je suis en train de me faire manipuler… que cette tordue s’efforce de me faire accepter gracieusement quelque chose que j’aurai à payer cher par la suite.
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J’allais beaucoup au cinéma étant libraire ! La lecture fréquente, y compris celle des polars, conduit l’esprit à se satisfaire d’une imagerie plus ou moins confuse, et tout lecteur invétéré éprouve régulièrement le besoin d’aller voir sur l’écran des femmes nues qui soient vraiment des femmes nues, et du sang qui soit rouge.
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Petit rire. Ou plutôt, petit roucoulement sexy. Il faut dire que cette fille a une voix extraordinaire !… Les voix… on en entend… des centaines… des milliers… Eh bien… foi de Follope… je dois reconnaître… sans mentir… et à qui mentirais-je… sinon à moi ?… que je n’en ai jamais entendu une semblable !… Elle m’attire… me provoque… me fait courir des ondes sensuelles dans tout le corps !… C’est une voix jeune, mais grave… douce, mais un peu voilée… innocente, mais sachant évidemment parler aux hommes… À cette voix, quelque chose en moi durcit… J’ai besoin de la voix et de la fille !
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Si la fille n’est pas craquante à 100 %, elle l’est à 99 %, et qui sait si, en procédant avec doigté, je n’aurais pas pu m’arranger pour me faire régler une partie de mes honoraires en nature ?… C’est arrivé, quelques fois, et ça arrivera encore !…
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Les hommes sont tous les mêmes !
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Les femmes mariées jalousent les maîtresses, les maîtresses jalousent les épouses, les épouses jalousent les amies de cœur, les amies de cœur jalousent les putes, les putes jalousent les vierges, les vierges jalousent les gouines, les gouines se jalousent entre elles… bref la femme moderne parcourt ardemment le Kama-Soutra de la jalousie, à l’affût de preuves en tous genres… et fait la fortune du « privé », qui est censé fournir ces preuves… ou les fabriquer… si besoin est !
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C’est ici que Gérard Philipe est enterré. Mes parents l’avaient vu une fois, il y a bien longtemps, au Palais des Papes, à Avignon, jouer le Cid. Dans ses films, j’admirais son allure, sa manière de se tenir droit, sa manière de marcher, ce mélange de jeunesse et de défi. Célèbre pour avoir tué, ou pour incarner un tueur. On montre les tueurs sous les traits de monstres, mais ils sont souvent beaux, rayonnants, tramant les cœurs après eux. Les hommes le nient, les femmes le savent. Je hais les lâches, les mous, je puis admirer celui qui risque, celui qui viole, celui qui tue.
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- Cette lumière fait frissonner, dit Rachel
- Oui... Elle est pour nous l'équivalent d'une parole. Sais-tu qu'il est dit dans les Livres que l'Eternel n'a pas de visage. Il est partout. Il se meut dans les nuées. Celui à qui il fut donné de le contempler le décrivit comme étant une lueur... une fusion de jaspe et de cornaline... irradiant un arc-en-ciel d'émeraude. Chaque couchant nous le rappelle.
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En Belgique et en France, je ne devrais pas être puni, je devrais être remercié, félicité, décoré ! Je serai condamné, mais pour la forme. Quinze ou vingt ans de réclusion, en additionnant tout. Si j’en prends pour vingt ans, dans la pire hypothèse, grâce au jeu des remises de peine je n’en ferai que dix, à tout casser. J’ai vingt-sept ans, j’en aurai trente-sept maxi quand je sortirai. Je serai jeune, je serai libre, je serai riche.
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Mon affaire ne se présente pas trop mal. Après tout, en faisant ce que j’ai fait, j’ai rendu service à la Société… cette société qui n’ose plus se débarrasser de ses monstres. J’ai fait le ménage pour elle. Je l’ai débarrassée de cette racaille criminelle qui, laissée vivante, lui aurait coûté terriblement cher en fric, pour ne pas dire en vies humaines ! J’ai liquidé un parasite, organisateur de rapt ...
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Il avait toujours pensé que les mots, qu’ils soient prononcés, qu’ils soient
entendus, qu’ils soient lus, ne s’évanouissent pas comme par enchantement. Ils forment des ensembles, des îles, des planètes, qui dérivent éternellement dans le ciel. L’homme qui a franchi le seuil de l’immédiat (ainsi, dans son jargon, nommait-il la vie apparente), et par-dessus tout le libraire qui, ayant franchi ce seuil, dérive à son tour dans l’infini, se retrouve en terres de connaissance. Il vit parmi les mots, pour toujours.
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L’homme livresque a, de l’existence, sentiment différent des autres hommes. Il a tant vécu, par mots interposés. Il a tant voyagé, tant vu, tant souffert, tant
aimé ! Plus vite qu’un autre, il désire poser le joug. Monsieur Dufourcq n’avait vécu que pour les livres, et par les livres. Vincent bachelier, prêt à devenir libraire à sa place, il jugea qu’il avait, pour l’essentiel, achevé sa tâche.
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L'amour nous tient par l'animalité. À jouer les poètes, on s'en trouve exclu.
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