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Critiques de Pierre Choderlos de Laclos (453)
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Les Liaisons dangereuses

C’est une tâche bien périlleuse que de vouloir commenter un tel livre. Car enfin : s’agit-il d’un roman libertin ou d’un ouvrage moralisateur voulant nous mettre en garde contre les dangers de »liaisons hors de la Loi ( du mariage) et de la Religion ? »

A la veille de la Révolution française on mesure le climat de dissolution des mœurs d’une noblesse dépravée car oisive peu consciente des

bouleversements qui allaient l’anéantir.

Bien sûr ce livre est un chef-d’œuvre de psychologie et l’imagination et la verve de l’auteur sont sans bornes pour décrire les subtilités éternelles de la joute amoureuse que se livrent les deux sexes . La langue française atteint des sommets dans la finesse des portraits moraux que fait l’auteur de ses personnages. L’amour est ici surtout instrument de domination et malheur aux vaincus(es)!

Comme dira plus tard Sacha Guitry:

« L’amour n’existe pas, il n’y a que l’amour-propre « 

Cependant en refermant ce livre on peut se demander quelles ont été les véritables motivations de l’auteur pour écrire un tel ouvrage ou même si ces lettres ne sont pas en partie autobiographiques tellement elles sont bouleversantes.
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Les Liaisons dangereuses

Si je j'attribue à ce roman quatre étoiles, c'est pour ne pas me mentir. Assurément, il s'agit d'un si ce n'est le plus grand chef d'oeuvre de son siècle voir même au delà. Il est extrêment maîtriser dans la forme parfois complexe du roman épistolaire. Il est très clair malgré une narration distendu de lettre en lettre caché entre une multitude de sentiments, de stratagèmes et d'outrages. Il offre un contenu immensément riche, mais aussi beaucoup de moral, ce roman tentant bel et bien de démontrer les travers du libertinage de l'époque : enfants non désirés, sentiments douloureux, insatisfactions, et machiavélisme. Non seulement les deux libertins que sont Valmont et Merteuil connaissent une fin tragique, mais tous ceux qu'ils ont pu corrompre sont destiné à un sort semblable. La morale de Laclos est donc très claire : le libertinage ne mène qu'à la ruine. Evidement, l'entreprise de Laclos est surprenante, car il dépeint particulièrement bien ses personnages et malgré des personnalités distinctes voir même stéréotypé, il réussi à les rendre crédibles.

Néanmoins, malgré mes éloges, je n'en reste pas moins déçu. Non pas du roman mais de moi-même. J'ai fortement l'impression de n'avoir su l'apprécier à sa juste valeur. Je confesse avoir sauté de pages voir même des lettres entières pour en finir au plus vite. S'il n'en tenait qu'à ma seule expérience de lecture j'attribuerais une note de deux étoiles et demi, je m'en désole. Je pense que c'était bien trop tôt pour moi. Je le relirais plus tard avec plus d'assiduité et seulement à ce moment là je lui attriburais cinq étoiles.



Si je devais conseiller un film parmi les nombreux qui ont adapté ce roman, ce serait celui de 1959 par Roger Vadim. Evidemment, ce n'est par sur celui-ci qu'il faut se baser si l'on veut tricher et ne pas lire le livre. Néanmoins je trouve qu'il s'agit de la meilleure adaptation "moderne" de l'oeuvre qui ouvre le champs à d'autres adaptations de ce style. Il fait très année 50 avec une grande sensualité. J'aime tout particulièrement le choix de marier Merteuil et Vermont pour ainsi en faire un couple libre. Il s'agit réellement de l'intrigue mais transposée à cet époque, avec certainement d'autres enjeux et d'autres dialogues, mais je trouve le tout très réussi.
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Les Liaisons dangereuses

De nombreuses adaptations ont été réalisées à partir de ce roman. Ceux qui ne l’ont pas lu connaissent peut-être le film avec Glenn Close et John Malkovich ou Sexe Intentions qui transpose l’intrigue dans un monde plus actuel. Mais ce qui est assez impressionnant dans l’écriture de Laclos et que les films ne peuvent pas rendre, c’est qu’il s’agit d’un roman épistolaire. Toute l’intrigue se noue grâce à des échanges de lettres. Laclos parvient à donner de la vie à une correspondance, comme peu d’auteurs y sont parvenus.



L’intrigue est d’une noirceur et d’une complexité incroyables, d’autant qu’elle prend de l’ampleur au fur et à mesure de l’avancée de projets des deux personnages principaux. Il s’y mêle l’orgueil, la réputation, la vengeance, l’amour déçu. La Marquise de Merteuil et Le Vicomte de Valmont ne semblent avoir d’estime que l’un pour l’autre, tous les autres sont à écraser et plus on en écrase, mieux c’est ! Pour se venger d’un ancien amant, la Marquise veut pervertir sa future épouse, Cécile, en faire une dévergondée qui perdra la réputation de son époux. Pour redorer son palmarès, Valmont veut séduire la femme la plus prude et vertueuse de Paris, la Présidente de Tourvel. Les deux intrigues parallèles finiront par se rejoindre quand Valmont apprendra que la mère de Cécile raconte des horreurs sur lui à la Présidente.



D’abord fascinée par l’esprit retors des deux héros, j’ai adoré découvrir les méandres de leurs sombres pensées. Ils sont effrayants de vice mais surtout d’hypocrisie. Tout Paris loue la vertu de la Marquise, tout le monde reçoit Valmont chez lui malgré ses frasques, il semble qu’ils pourront agir en toute impunité jusqu’à leur mort.



Mais, et c’est ce qui est passionnant dans cette histoire, on sent que l’intrigue se corse. Que pourrait-il leur arriver de pire que de devenir ennemis ? Chacun dispose sur l’autre d’un dossier capable de le ruiner. Cette deuxième lecture m’a permis de sentir le vent tourner entre les deux complices bien plus tôt que lors de ma découverte du roman. La Marquise, orgueilleuse et fière, va avoir du mal à supporter les refus de Valmont, les mentions de ses succès, mais surtout elle n’arrivera pas à passer outre le fait qu’il lui échappe complètement. Pour ne pas perdre la main, elle va reprendre le pouvoir et la manipuler, se donnant ainsi le rôle fort. Valmont, quant à lui, est totalement aveugle aux changements qui s’opèrent en lui. Chaque lettre qu’il écrit à la Présidente ou à la Marquise regorge d’indices qu’il sème sans s’en rendre compte. Son orgueil le perdra, lui aussi. La haine des autres qu’ils avaient en commun finira par se retourner contre eux.



En ce qui concerne les autres personnages, je suis beaucoup moins fan. Cécile de Volanges est totalement niaise : au mieux, elle prête à sourire, mais elle est surtout énervante de simplicité. La Présidente de Tourvel est trop vertueuse, trop dramatique, trop peu humaine à mon goût. Danceny est un pantin, romantique, passionné, manipulable à merci. Les autres sont moins importants. Et c’est, je pense, une des autres forces de Laclos : le lecteur est obligé de s’attacher, de se passionner, comme tout Paris, pour les personnages les moins recommandables.



Bref, je considère ce roman comme un chef-d’œuvre : les caractères des personnages sont incroyables, l’intrigue est riche, la psychologie très fine et c’est divinement écrit. Si vous ne connaissez pas, je ne peux que vous conseiller d’y remédier…


Lien : https://livresque78.com/2021..
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Les Liaisons dangereuses

Un classique qui dénote des autres par son récit épistolaire. Une dynamique d'écriture aérienne et agréable.

Sur fond de libertinage, c'est au travers d'un langage raffiné qu'est abordé la vraie question de l'amour.

Mais pour autant, rien d'enfantin ou de niais, si ce n'est une vraie introspection des personnages et de leurs sentiments.

Une vraie pépite à avoir dans sa bibliothèque.
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Les Liaisons dangereuses

Par le biais d'une dense correspondance, nous suivons les vices et les stratagèmes de deux cruels personnages : la Marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont. Nos deux amis sont si libérés qu'ils se fichent éperdument du mal qu'ils peuvent causer, notamment à leurs deux pions : la très jeune Cécile de Volanges et son amour secret, le Chevalier Danceny. Ces deux-là ne seront pas les seules victimes du duo infernal : la Présidente de Tourvel - une femme mariée et très pieuse, c'est-à-dire une forteresse que Valmont souhaite assiéger - en fera également les frais. Passions et tourments sont au programme de ce roman.



Habituée à lire des classiques plus conventionnels, ce livre m'a étonnée. Laclos ne cache rien des pensées et du mode de vie de ses personnages. Je pense notamment à la lettre écrite par Valmont sur une "table" improvisée, grandiose ! La langue est également difficile à suivre, le langage des personnages est certes splendide mais j'ai parfois relu 3 fois la même phrase pour comprendre quelle était l'intention de l'expéditeur de la lettre. La psychologie des personnages est très intéressante, mais je déplore un peu le côté manichéiste : Merteuil et Valmont sont de vrais vilains, Cécile et Danceny sont très naïfs, et Madame de Tourvel se fait piéger par l'amour après une longue lutte.



Même si je souhaitais lire ce classique depuis des années, je n'en garderai sûrement pas un grand souvenir. Cela m'a tout de même donné envie de découvrir au moins l'une des adaptations cinématographiques.
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Les Liaisons dangereuses

Je suis partagée avec ce livre…Je ne sais pas si je l'aime.

Le côté épistolaire le rend un peu lourd et peu dynamique.



Néanmoins, je reste fascinée par le chemin manipulatoire des sentiments et les passions extrêmes qui iront forcément, dans le roman, jusqu'à l'inévitable. Quel carnage ! Ces moments et ces réparties jouissifs, ces vraies pépites qui m'ont fait pouffer de rire tellement c'était superbe.



Enfin, le fait qu'ils ne soient pas foutus de faire autrement que s'adresser les uns aux autres par lettre, on se dit que...finalement rien à changé, si ce n'est que le papier a laissé la place au smartphone.
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Les Liaisons dangereuses

Ma lecture des liaisons dangereuse a été une agréable surprise. J’avais des a priori sur l’écriture et sur l’histoire qui se sont avérés globalement faux. Niveau écriture, quelle bonne surprise, ça se lit particulièrement facilement. C’est très accessible et a un côté moderne qui lui confère une fluidité à laquelle je ne m’attendais vraiment pas pour un texte de cette époque. Niveau histoire, je suis aussi étonnée de mon ressenti. Les intrigues et manigances de cour qui n’ont pas une visée politique, juste pour but de se divertir ou se venger, ce n’est absolument pas ma tasse de thé. Autant dire que notre duo de grands manipulateurs qui va désagréger la vie des autres personnages, n’avait rien pour me faire apprécier ma lecture et pourtant ça a marché. Le décalage de ton et de comportement des personnages et l’accumulation des intrigues tient le lecteur en haleine jusqu’au dénouement. Alors oui ça reste un thème qui ne m’intéresse pas de base et j’aurai apprécié que ça soit un peu écourté mais justement au vu du thème pour avoir réussi à me garder sur plus de 500 pages, c’est un bel exploit.
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Les Liaisons dangereuses

Il nous semble de plus que l'auteur, qui paraît pourtant avoir cherché la vraisemblance, l'a détruite lui-même et bien maladroitement, par l'époque où il avait placé les événements qu'il publie. En effet les personnages qu'il met en scène ont de si mauvaises moeurs, qu'il est impossible de supposer qu'ils aient vécu dans ce siècle qui était celui de la philosophie, où les lumières répandues de toutes parts, ont rendu comme chacun le sait, tous les hommes si honnêtes et toutes les femmes si modestes et si réservées...

Mon avis est donc que si les aventures rapportées dans cet ouvrage ont un fond de vérité, elles n'ont pu arriver que dans d'autres lieux ou dans d'autres temps; et nous blâmons beaucoup l'auteur, qui séduit apparemment par l'espoir d'intéresser d''avantage en se rapprochant plus de son siècle et de son pays, a osé faire paraître sous un costume et avec nos usages, des moeurs qui ne sont pas si étrangères.
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Les Liaisons dangereuses

Pour une oeuvre écrite au XVIIIè, il faut avouer que l'auteur était bien en avance sur son temps...Par contre, ce n'est pas le cas pour le ressenti qu'on a en lisant le livre au fil des lettres écrites entre les personnages.

J'ai trouvé que ces fameux personnages sont d'une hypocrisie totale entre eux, vaniteux et tellement mesquins qu'il s'est dégagé une atmosphère malsaine tout au long de l'histoire...Franchement je suis un peu déçue qu'on fasse autant d'éloges devant de telles mièvreries.
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Les Liaisons dangereuses

Mon avis



Il y a maintenant fort longtemps que certaines de ces lettres ont été étudiées au Lycée, je me souviens qu'à l'époque ce livre avait provoqué en moi un vif intéret et une très grande participation orale de ma part durant les cours. Depuis, je dois avouer que tout cet intéret a quasiment fondu comme neige au soleil. Quelle lassitude, non pas vis à vis de l'écriture, car là quel bonheur, mais l' étalage des pires vilenies humaines a eu un effet catastrophique sur ma personne. J'entends encore ma très chère grand-mère dire " A mon époque ça n'était pas comme ça!!! ", j'entends toujours mes parents dire " A notre époque ça n'était pas comme ça!! ", autres temps, autres moeurs??? Permettez moi d'en douter!!! Les desseins ne sont-ils pas les mêmes? Certes la notion de tolérance a fait son apparition (quoique!!), bien que celle-ci soit parfois entachée par une ahurissante banalisation. Mais serait-ce trop demandé que de pouvoir vivre tous ensemble en totale harmonie? Utopie.
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Les Liaisons dangereuses

Les Liaisons dangereuses ou le roman de la féminité.



Une féminité à double visage, reflet d'une époque décadente, dans laquelle les vieux principes tendent à se dissoudre peu à peu pour laisser place à une nouvelle société fluctuante.



Triomphe du vice ou de la vertu?

On ne sait pas vraiment finalement, les deux visages du féminin s'affrontent à travers la Marquise de Merteuil, virtuose du libertinage et experte en hypocrisie et la vertueuse Présidente de Tourvel, modèle de douceur et de chasteté.



Au centre de ce couple antithétique, le séduisant Vicomte de Valmont, terrible débauché, profitant à souhait de la faiblesse des femmes, complice de la cruelle Merteuil, mais aussi amoureux de la belle Tourvel (le piège de la vertu se serait-il refermé sur lui?). Un amour qui signera son arrêt de mort ainsi que la fin du couple Merteuil/Valmont...



En marge de ce trio, la très naïve Céclie de Volanges, manipulée par nos deux libertins, qui font d'elle un objet au service de leur vengeance. Déniaisée par Valmont, elle découvre les plaisirs de la chair et devient rapidement avide de sensualité. Pour elle, l'éducation passe par la découverte de son corps et de la jouissance.



Merteuil, elle, revendique une éducation fondée sur l'observation, la réflexion et l'expérience. Elle affirme s'être éduquée elle-même, afin de parvenir à se jouer des hommes et à "venger son sexe". Pour séduire les hommes, il s'agit de feindre la féminité, jouant ainsi sur deux tableaux.



La Marquise, c'est la femme qui désire être l'égale des hommes, qui méprise les autres femmes, celles qui sont faibles. Femme forte, femme ambitieuse, elle fascine autant qu'elle répugne.

Aujourd'hui encore, alors que les choses n'ont finalement pas beaucoup changé, les femmes continuent à s'identifier à ce personnage et à éprouver, le temps de la lecture, un plaisir malsain à cette identification.



Réflexion sur les femmes, l'éducation, les moeurs de l'aristocratie, Laclos traite avec subtilité les thèmes majeurs de son époque, et ce, à travers une subtile joute verbale inscrite dans un échange épistolaire savoureux.



J'aurais aimé pouvoir vous restituer pleinement l'essence de ce chef-d'oeuvre, mais l'émotion m'en empêche..."CE N'EST PAS MA FAUTE".







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Les Liaisons dangereuses

Sous titre : Lettres recueillies dans une société et publiées pour l’instruction de quelques autres



Immersion dans les salons feutrés de la bourgeoisie française avec ce roman épistolaire considéré comme une œuvre majeure du 18e siècle.

Lors de sa publication, en 1782, ce roman a pourtant provoqué un véritable scandale en mettant à nu les mœurs de l’aristocratie.



Reflet d’une époque et d’une classe sociale vivant dans l’oisiveté, ce récit présente des personnages hauts en couleurs, qui n’ont pour seule occupation que de colporter des rumeurs et mettre sur pieds des projets indélicats pour se venger d’une offense, réelle ou imaginée. Là où les manipulateurs n’hésitent pas à utiliser les plus faibles et à jouer avec les sentiments d’autrui dans le but de servir leurs objectifs personnels, les victimes, trop naïves et confiantes, accèdent à toutes leurs demandes sans se rendre compte que l’on se moque d’eux.



La correspondance croisée entre les différents protagonistes nous apprend énormément de choses sur les règles de bienséance en vigueur à l’époque : l’importance de la vertu, la désapprobation de la société vis-à-vis du libertinage féminin, les règles régissant les relations hommes-femmes avant le mariage, le mariage de convention ou d’intérêts… Toutes ces questions qui n’ont plus lieu d’être actuellement et qui formaient pourtant le tissu relationnel de ce siècle.



Je me suis particulièrement attachée aux deux plus jeunes personnages du roman : Cécile Volanges et le Chevalier Danceny. Adolescents, ils tombent amoureux pour la première fois et c’est avec toute la naïveté de la jeunesse et de l’inexpérience qu’ils tentent de comprendre les bouleversements qu’ils observent en eux. Dans une société où parler de ses sentiments est déplacé (surtout s’ils concernent une autre personne que celle choisie par ses parents !), ils vont accorder leur confiance à des personnes malveillantes qui vont influer de façon irrémédiable sur leur destin.



A l’heure où les téléphones et autres technologies de la communication n’existaient pas, c’est par courrier que les nouvelles se transmettaient et chaque épistolier est reconnaissable à son style d’écriture et à ses expressions.



Au-delà du langage romanesque auquel il faut s’habituer, Les liaisons dangereuses est un roman facile d’accès et très plaisant à lire.
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Les Liaisons dangereuses

C'est avec un peu d'appréhension que j'ai commencé Les liaisons dangereuses, des difficultés à avancer dans la première partie avant de me plonger littéralement dedans. Etrangement, on s'attache aux personnages qui sont le moins sympathique; Valmont et Merteuil. On trouve Cécile un peu sotte qui ne comprend pas le monde qui l'entoure et un chevalier qui ne sait pas pour qui est vraiment son amour: Cécile ou Merteuil? Laclos arrive à faire passer en avant les sentiments des personnages grâce au système du roman épistolaire. Par des moments implicites on ne comprend que de réels événements au fil des lettres et c'est ce qui garde le lecteur en haleine.



Un roman donc qui nous tient l'eau à la bouche malgré des passages un peu long...
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Les Liaisons dangereuses

A l'occasion de la reprise au théâtre de l'Atelier de ce texte merveilleux, adapté par Christopher Hampton et mis en scène par John Malkovich, il est bon de se replonger dans les délices de ce roman épistolaire étincelant, fleuron de la littérature française. Dommage qu'on l'étudie au lycée car je doute que les jeunes gens d'aujourd'hui puissent apprécier la finesse des sentiments et l'actualité du propos. Les pervers utilisent encore aujourd'hui les mêmes arguments et la même fausseté cruelle pour séduire et abandonner. Voir et revoir aussi le film éponyme de Stefen Frears (à partir de la même adaptation de Ch. Hampton) où John Malkovich campe un Valmont extraordinaire auprès d'une Merteuil fracassante (Glenn Close) et l'autre film, celui de Milos Foreman "Valmont", où le rôle-titre est incarné par Colin Firth. Quand le cinéma sert de manière exemplaire la littérature, cela est un bonheur !
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Les Liaisons dangereuses

Ma révélation, « mon » chef-d’œuvre, mon trésor, l’œuvre qui m’a marquée à tout jamais et dont aucune autre n’a pu prendre la place dans mon estime littéraire. Chaque lecture est pour moi une nouvelle découverte, un nouvel enchantement, et suscite une admiration toujours grandissante de ma part. Même en connaissant chaque détail de l’intrigue et de son déroulement, c’est toujours un véritable plaisir de relire cette œuvre. Je considère ce roman comme le meilleur roman épistolaire que j’aie lu, et certainement le meilleur de la littérature française : Laclos joue extrêmement habilement des possibilités de ce genre et les exploite toutes au mieux et au meilleur moment. Un même évènement, raconté par différents personnages ou par un même personnage à différents destinataires, prend un sens tout à fait différent selon les lettres, ce qui dévoile très bien la psychologie de chacun. Ces lettres ne sont pas seulement lues par leurs destinataires, mais interceptées ou volées par d’autres : elles ne se contentent donc pas d’être des récits des évènements, mais participent de ceux-ci et en sont le moteur. Cette fonction les rend plus vraisemblables, de même que le style particulier à chaque personnage lorsqu’il écrit : on peut reconnaître le destinateur, et même le destinataire pour certaines, de chaque missive, rien qu’avec le ton et la façon de la rédiger. Cécile de Volanges a un style enfantin, qui ne sait pas mentir et dit tout ce qu’elle pense, peu importe à qui elle écrit, ce qui lui est souvent reproché. Il en est de même de Danceny, bien que, plus habitué à la société, il feigne mieux que sa jeune amante. La Présidente de Tourvel respecte les convenances, mais n’est guère de taille face à un libertin comme Valmont. Les lettres de celui-ci à la présidente sont d’ailleurs de véritables chefs-d’œuvre par les nombreux doubles sens qu’on y trouve et dont la lettre écrite sur le dos de la prostituée Emilie est un parfait exemple : il ne ment jamais véritablement, mais sait jouer du langage et de ses ambigüités. Ses échanges avec la marquise de Merteuil sont plus sincères, par leurs confidences et projets réciproques. Enfin, que dire du style de la Marquise ? C’est sans doute celle qui maîtrise le mieux l’art épistolaire et qui connaît le mieux l’âme humaine. Même si elle montre un peu de faiblesse et de jalousie dans la 4e partie, elle observe tout et est comme la marionnettiste qui tient les ficelles et décide du déroulement du jeu. Certains ont pu trouver des lenteurs à ce jeu, mais c’est justement parce que le roman suit le rythme des personnages : au début, Valmont s’amuse de son nouveau projet et des « lenteurs », Danceny et Cécile découvrent l’amour et s’arrêtent à chaque pas pour jouir de ce sentiment nouveau pour eux ; par la suite, les choses s’accélèrent jusqu’à dégénérer à la fin (cf. les « faiblesses » de la marquise et les emportements de Valmont) : les deux jeunes amants ont été séparés et ne brûlent que de se retrouver au plus vite, tandis que le libertin se lasse de sa lente séduction et souhaite se venger de la fuite de sa Belle. Personnellement, je considère cela comme un vrai coup de maître de la part de Laclos : comme dans la guerre qu’il a pratiqué, après le temps de la stratégie, vient celui de la bataille (et des morts). A propos de la fin, je la trouve particulièrement réussie par la diversité des sorts des personnages et par son aspect nuancé : ce n’est clairement pas une fin manichéenne avec les gentils vainqueurs et les méchants punis. Personne n’est gagnant et tous ont été atteints d’une manière ou d’une autre.

Bref, un véritable chef-d’œuvre qui fut et reste ma « révélation » littéraire.
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Les Liaisons dangereuses

Cher ami,



Je me dois de t'informer d'une bien scandaleuse histoire. Tu connais mon goût pour la discrétion mais il serait criminel de ne rien t'en dire. C'est pourquoi aujourd'hui je fais fi de mes principes.



J'ai eu en ma possession une série de lettres qui sont pour la plupart outragères et ne se prêtent guère à la bonne société à laquelle nous sommes accoutumés. Au cours de ces échanges épistolaires, nous surprenons les émotions intimes de personnes connues de nous (M. V., Mme M. et bien d'autres) ainsi que leurs secrets les plus sombres. Cette posture quelque peu voyeuriste doit t'étonner venant de ma délicate personne. Mais cette correspondance me tint en haleine et une fois lancée, je me devais de connaître la résolution de cette tragique affaire.



Chaque événement peut être interprété différemment en fonction de l'observateur qui en est témoin néanmoins nous nous retrouvons sur un point : la dangerosité de ces liaisons. 

Je t'embrasse cher ami ; j'espère qu'à ton tour tu pourras découvrir ces écrits. Adieu.



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Les Liaisons dangereuses

Je comprends tout à fait l'intérêt du livre, qui est construit intelligemment et dont les personnages parfaitement caractérisés.

Toutefois, la magie n'a pas trop pris. J'admets - un peu honteusement vu les éloges autour de ce livre - m'être beaucoup ennuyée au cours de cette lecture.

Premièrement et principalement, cela est dû au format épistolaire. Je n'ai jamais aimé les livres basés sur un échange de lettres. Il y a trop d'alternances entre les points de vue, trop de description des sentiments ou pensées au détriment des situations concrètes - même si je conçois que cela ait servi à ce récit.

Ensuite, le langage soutenu, datant d'un autre temps, est pénible. Il faut rester très concentré tout le temps, le plaisir n'était pas là pour moi.

Enfin, la lenteur. C'était malheureusement trop long à mon goût, le peu d'évènements qui surviennent s'étirent infiniment. Je n'ai même pas ressenti une particulière satisfaction à la fin, contrairement à celle de "Monte-cristo".

Mais c'était un classique et je tenais à le lire.
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Les Liaisons dangereuses

J’ai lu les liaisons dangereuses au lycée, mais en lecture personnelle et je me souviens de l’avoir dégusté avec quelques lettres chaque soir pendant un mois. J’avais l’impression de m’immiscer dans une vraie correspondance, tant l’écriture est parfaite. A chaque personnage, l’auteur parvient à adopter un ton, une écriture et une personnalité différente. J’avais été tant éblouie que lorsque j’ai lu d’autres romans épistolaires, j’ai été très déçue de ne pas retrouver les mêmes qualités.
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Les Liaisons dangereuses

Ce roman a été lu plusieurs fois ; cette fois-ci, je me suis essentiellement concentrée sur les lettres de la Marquise de Merteuil, car je souhaitais la comprendre un peu plus.



Il m'apparaît que dès la lettre IV, on saisit qu'il y a une faute impardonnable commise par Valmont, à l'origine de toute l'affreuse vengeance mise en branle presque dès cet instant contre lui. Lui a la naïveté de croire que leur libertinage commun et avoué, leur liberté de confidence implique totalité de la confidence et de la confiance. Je retrouve beaucoup de la Philosophie dans le boudoir dans leur manière d'agir, presque dans leurs propos ; Valmont semble que croire, comme le Marquis de Sade, que "les loups ne se mangent pas entre eux". Merteuil veut le punir d'avoir eu l'air de la mettre en dessous de Mme de Tourvel en l'assimilant à des "femmes faciles" ; elle lui rappellera qu'elle n'a jamais eu l'intention d'être perdue dans le nombre. Valmont s'en souviendra quand il organisera en manipulant Danceny l'occasion qu'une autre qu'elle lui soit préférée... mais je n'en dis pas plus. C'est finalement elle qui est plus facile à comprendre, jusque dans l'horreur de son égocentrisme, de la cruauté et de son innommable hypocrisie. J'avoue qu'après toutes ces relectures, les visionnages des films de Frears et de Forman, je ne comprends toujours pas bien pourquoi Valmont ne semble avoir plus qu'une idée après avoir fait capituler la belle Présidente, c'est partir se fourrer dans les jupes de Merteuil ; pourquoi il lui est si facile d'écrire à la première, à la demande de la seconde, une lettre dont personne ne peut revenir. La solution alléguée (peur d'aimer, peur d'avoir dû se rendre à celle qui s'est rendue), je n'y adhère pas, rien à faire, pour la bonne et simple raison que je peux comprendre un réflexe de fuite, une sensation de confusion et de honte (les valeurs de Valmont sont inversées sur ce plan) mais pas qu'il puisse ensuite agir à rebours de son intérêt amoureux de manière continue.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Les Liaisons dangereuses

Découvert par extrait au cégep, ce n'est que cette année que j'ai enfin lu l'intégrale. J'ai pris plaisir à retrouver les personnages, le style, même si j'ai trouvé qu'à un moment, ça traînait plus en longueur. J'ai aimé voir comment tout était manigancé et la forme épistolaire.
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